mardi 17 mai 2016

Surfez sur le Web avec Vivaldi.


Il est bien connu que la musique adoucit les mœurs. Pour autant quand on parle de Vivaldi, on ne se réfère pas ici au célèbre compositeur des quatre saisons mais bien à un navigateur récemment développé par Jon Von Tetzchner [3] et son équipe. Qu'apporte-il vraiment aux utilisateurs ? Quelle position par rapport à Firefox ou Google Chrome ?

D'Opéra à Vivaldi, il n'y a qu'un pas.

L'histoire de Vivaldi se relate à celle d'Opéra. En effet, développé en 1994, Opéra avait pour objectif, "d'être un navigateur rapide, capable de fonctionner sur un matériel peu puissant tout en gardant à l'esprit que chaque utilisateur était différent avec des besoins propres'' [1]. 

Au fil du temps et à mesure que la communauté d'Opéra s'agrandissait, d'autres objectifs ont vu le jour. Afin de répondre aux nouveaux besoins des utilisateurs, l'équipe d'Opéra, s'est mis à développer un nouveau navigateur doté de nombreuses fonctionnalités [1 et 2].




Vivaldi : une gamme de fonctionnalités.

Faire une recherche pour trouver des réponses est le principe même de n'importe quel moteur de recherche. Proposer des fonctionnalités sympathiques afin de rendre son utilisation plus agréable et ergonomique aux yeux de l'utilisateur est encore mieux.

Vivaldi, au delà d'une navigation rapide (exemple : les speed dial qui permettent par des liens rapides et visuels d'avoir accès à nos sites préférés, accessibles à partir de chaque nouvel onglet [1]) et intelligente (possibilité de prise de notes pendant la navigation et copie d'écran), offre en autre à l'utilisateur : 
  • Une gestion avancée des onglets (sous forme de session, de pile d'onglets ou la capacité de restaurer les onglets supprimés).
  • Des signets (par des barres ou en lui attribuant un surnom).
  • Une personnalisation de l'apparence pour rendre la navigation plus agréable aux yeux des utilisateurs (colorisation de l'interface, zoom de la page etc). 
Très prometteur et accessible gratuitement, Vivaldi peine cependant à gagner des parts de marchés bien occupé par Google Chrome et Firefox [2] mais nul doute que ses nombreuses fonctionnalités et sa simplicité font faire parler de lui et permettre aux mordus du Web d'accéder à une source de connaissances riche autre que Google.

1. ECHOSDOC. Vivaldi : nouveau navigateur. In Blog Logiciels Documentaires [en ligne]. 17/05/2016. (Consulté le 17/05/2016). Disponible sur : http://www.echosdoc.net/2016/05/vivaldi-nouveau-navigateur/

2. PIRAINA, Alexis. Tour d'Horizon de Vivaldi, le navigateur des powers users. In Blog Numérama [en ligne]. 07 Avril 2016. (Consulté le 17/05/2016). Disponible sur : http://www.numerama.com/tech/161438-tour-dhorizon-de-vivaldi-le-navigateur-des-power-users.html

3. VIVALDI (NAVIGATEUR WEB). In Wikipédia. (Consulté le 17/05/2016). Disponible sur : https://fr.wikipedia.org/wiki/Vivaldi_%28navigateur_web%29



mercredi 4 mai 2016

Fin de la Hadopi en 2022 ?

Est-ce fini pour Hadopi ? Durant la nuit du jeudi 28 au vendredi 29 avril, on a voté à l'Assemblée nationale pour la suppression de la Hadopi en février 2022. C’était dans le cadre de l'examen d’une proposition de loi sur le statut des autorités administratives indépendantes (AAI) et des autorités publiques indépendantes (API). [1]

Pour rappel, Hadopi est la haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet. Elle est issue d'une loi du 12 juin 2009 [2] suivie par une loi du 28 octobre 2009 [3].
Elle a quatre missions imposées par le législateur :
  • La protection des œuvres sur internet (riposte graduée)
  • L'encouragement au développement de l'offre légale présentée sur son site OffreLegale.fr
  • La régulation des DRM et autres mesure de protection des droits
  • La labellisation de moyens de sécurisation

Juridiquement parlant, elle ne sanctionne pas le fait de copier ou de partager des œuvres en ligne, mais le fait pour l'internaute de ne pas avoir empêché que son accès à internet soit utilisé pour pirater.
En effet, elle a été créée principalement pour mettre en oeuvre la riposte graduée ou "réponse graduée". C'est une procédure qui vise d'abord à avertir l'internaute par mail puis par courrier recommandé pour le prévenir qu'il risque une sanction (au maximum une amende de 1500 euros) s'il continue à pirater sur internet. [4]

Au total, Hadopi a coûté 59.72 millions d'euros de subventions de l'Etat depuis sa mise en route en 2010. Ceci dit, le piratage n'a pas davantage diminué en France que dans les autres pays et la procédure n'a abouti qu'à 7 condamnations prononcées pour plus de 6.5 millions de courriels envoyés [5].

C'est pourquoi le web s'emballe depuis l'adoption de l'amendement qui supprimera l'institution Hadopi. Cependant, il n'en va pas de même pour la riposte graduée. Et cela pour plusieurs raisons :
  • Seule la première sous-section du code de la propriété intellectuelle [6], qui intitulée "compétences, composition et organisation", sera supprimée le 4 février 2022. Les trois autres sont conservées.
  • On pourra facilement transférer la riposte graduée à une autre autorité administrative comme le CSA ou l'ARCEP par exemple
  • Le Sénat pourra annuler la disposition lors de son examen de la proposition de loi
  • Enfin, la prochaine majorité à l'Assemblée nationale aura cinq ans jusqu'à 2022 pour voter un amendement qui supprimera l’article qui supprime Hadopi [7].
L'affaire n'est donc pas close et la fin de l'institution n'est en rien celle de la loi. 


Sources :

[1] Alain Beuve-Mery. « Hadopi : et si la partie s’arrêtait le 4 février 2022 ? ». [En ligne]. 30 avril 2016. [Consulté le 4 mai 2016]. http://www.lemonde.fr/economie/article/2016/04/30/hadopi-et-si-la-partie-s-arretait-le-4-fevrier-2022_4911356_3234.html



[4] Guillaume Champeau. « Hadopi : une FAQ pour tout savoir ». [En ligne]. 18 avril 2016. [Consulté le 4 mai 2016]. http://www.numerama.com/politique/129728-hadopi-faq-savoir.html

[5] Guillaume Champeau. « D’ici sa mort en 2022, la Hadopi aura coûté plus de 100 millions d’euros ». [En ligne]. 29 avril 2016. [Consulté le 4 mai 2016]. http://www.numerama.com/politique/167402-budget-hadopi.html

[6] « Legifrance.gouv.fr ». [En ligne]. Version consolidée au 25 avril 2016. [Consulté le 4 mai 2016]. https://www.legifrance.gouv.fr/affichCode.do?cidTexte=LEGITEXT000006069414

[7] Guillaume Champeau. « Non, la loi Hadopi ne va pas mourir ». [En ligne]. 29 avril 2016. [Consulté le 4 mai 2016]. http://www.numerama.com/tech/167495-non-loi-hadopi-ne-va-mourir.html

Les "biens communs" vont-ils réussir à s'émanciper ?

Les "biens communs" sont des ressources ni privées ni publiques, mises à disposition dans une dynamique collective, pour être partagées suivant certaines règles d'accès et d'usage.
L'enjeu est de transmettre les connaissances acquises au plus grand nombre, tout en conservant un environnement informationnel intègre, dans lequel les droits de chacun sont respectés, ce qui sous entend une politique responsable au niveau mondial, européen et national.
Ce défi constitue aujourd'hui une nécessité dans la démarche d'innovation de la recherche scientifique, mais n'a toujours pas abouti à un consensus en France.


La libre circulation de l'information : réduction des inégalités ?
Le numérique, vecteur naturel des "biens communs", ouvre la voie à la profusion de l'information, sans coût apparent, et à des pratiques sociales de partage généralisé.
Le but est de faciliter la réutilisation, ce qui implique de rendre les données accessibles, intelligibles, fiables et interopérables, et donc dans des modèles standards [1].
Cette ouverture s'inscrit cependant dans un monde "réel", avec ses disparités technologiques, législatives, ses divergences de moyens et de taille d'acteurs, et des finalités mises en jeu différentes. La communication de Ghislaine Chartron et Evelyne Broudoux [2] détaille ainsi ces différentes "asymétries" mondiales et la contradiction qui existe entre la disponibilité offerte et sa concrétisation finale.

Zoom sur les données de la recherche
Des initiatives locales au sein des organismes de recherche sont prises pour encadrer le mouvement de "science ouverte" (open science), comme celle du Comité consultatif commun d'éthique Inra-Cirad [1]. L'objectif est d'organiser et de coordonner les décisions et actions de manière centralisée, permettant l'accès ouvert aux données scientifiques des administrations publiques. Le respect des conditions de préparation des données afin de les standardiser en est la clé.
Le projet DoRANum (Données de la Recherche: Apprentissage NUMérique à la gestion et au partage) du réseau des Urfist et de la Bibliothèque Scientifique Numérique propose quant à lui un dispositif de formation des professionnels de l'information, y compris les chercheurs, afin d'acquérir les bonnes pratiques de valorisation des données mises à disposition du public [3].

Quelle politique nationale ?
Au cœur de l'amendement de l’article 18 bis de la loi numérique de début 2016, le "Text and data mining" ou TDM, permet de donner à l'information sa dimension de "bien commun" pour Savoircom1 [4]. L'ambition est de mettre à disposition dans le domaine public le contenu des corpus scientifiques "en licence Creative Commons « Zéro » CC0".
Pour les défenseurs de TDM, il est primordial pour la France de se rallier à des pays tels que les États-Unis, le Canada, le Japon et la Grande-Bretagne au sein d'une loi qui autorise la fouille automatique des données scientifiques, et ainsi aider les avancées de la recherche grâce aux "analyses et découvertes contenues dans ces productions scientifiques" [5].
Dans sa publication [6], Ghislaine Chartron relate et analyse l'historique et les enjeux soulevés par l'open access, et en particulier l'open science, et met l'accent sur la difficulté en France à trouver un compromis concernant les conditions de diffusion de contenus relevant de droits d'auteurs et du Code de la Propriété Intellectuelle.

Les débats vont-ils aboutir à un consensus ?
Le rapport récent aux ministres chargés de la Culture et de l’Enseignement supérieur sur la « Mission Text and Data Mining » rédigé par Charles Huot, président du Groupement Français de l’Industrie et de l’Information (GFII) a eu pour effet de déclencher la démission des principaux organismes membres de recherche publics.
Son objectif était d'accorder les différentes parties prenantes concernant les modalités et le périmètres des contenus autorisés à être extraits et réutilisés.
L'association EPRIST juge les positions prises comme allant à l'encontre du progrès scientifique, sans mise en marche de la France dans le mouvement européen en matière de droit, donc déconnectées de l'intérêt général et ne répondant pas aux attentes [5].
Le texte remanié du projet de Loi pour une République numérique va être examiné au sénat à la fin du mois d’avril puis fera l’objet d’un dernier vote à l’Assemblée Nationale le 5 mai [4]. Les compromis accordés sont un premier pas vers l'ouverture pour certains, afin que la société en bénéficie pleinement au final.

Va t'on enfin réussir à concilier la protection des communs et la garantie de leur essence même, celle du partage ?

Creative commons CC0 [7]


Sources :

[1] Cirad.  La Recherche Agronomique pour le Développement : "Ethique | Le partage et la gestion des données issues de la recherche" [en ligne]. 11 avril 2016. [consulté le 4 mai 2016]. cirad.fr.
http://www.cirad.fr/actualites/toutes-les-actualites/articles/2016/ca-vient-de-sortir/ethique-le-partage-et-la-gestion-des-donnees-issues-de-la-recherche.
[2] Ghislaine Chartron, Evelyne Broudoux. CCSD - Archive Ouverte en Sciences de l'Information et de la Communication : "Enjeux géopolitiques des données, asymétries déterminantes" [en ligne]. 19 avril 2016. [consulté le 4 mai 2016]. ccsd.cnrs.fr.
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01304035.
[3] Réseau des URFIST. Urfistinfo : "DoRANum BSN: des ressources de formation et d’auto-formation sur les données de la recherche" [en ligne]. 11 février 2016. [consulté le 4 mai 2016]. urfistinfo.hypotheses.org/.
http://urfistinfo.hypotheses.org/tag/donnees-de-la-recherche.
[4]  Savoircom1 : "Pour une véritable exception text mining dans la Loi sur le numérique!" [en ligne]. 22 avril 2016. [consulté le 4 mai 2016]. savoirscom1.info.
http://www.savoirscom1.info/2016/04/pour-une-veritable-exception-text-mining-dans-la-loi-sur-le-numerique/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Savoirscom1+%28SavoirsCom1%29&utm_content=Netvibes
[5] Thérèse Hameau. Site d'information sur les données de la recherche : "« Mission Text and Data Mining » : beaucoup de bruit pour rien…" [en ligne]. 21 avril 2016. [consulté le 4 mai 2016]. donneesdelarecherche.fr.
http://www.donneesdelarecherche.fr/spip.php?article817
[6] Ghislaine Chartron. CCSD - Archive Ouverte en Sciences de l'Information et de la Communication : "Stratégie, politique et reformulation de l’open access" [en ligne]. 19 avril 2016. [consulté le 4 mai 2016]. ccsd.cnrs.fr.
http://archivesic.ccsd.cnrs.fr/sic_01304045
[7] Image du domaine public [en ligne]. 24 avril 2015. [consulté le 4 mai 2016]. Pixabay.
https://pixabay.com/photo-735787/