mercredi 14 avril 2010

L'illusion de l'archivage numérique

Un rapport publié le 29 mars 2010 par l’Académie des sciences et des technologies nous met en garde sur les différents problèmes liés à la sauvegarde des données par numérisation.
Cette technique qui n’a cessé de se développer ces dernières était pourtant apparue comme la panacée au tournant du siècle. Le stockage numérique garantissait une longévité exceptionnelle, confinant à l’éternité…

Plusieurs soucis sont cependant intervenus au fil du temps. En 2007, l’homme a produit 281 milliards de gigaoctets de données (soit 45 Go par être humain). Or, les capacités de stockage n’étaient que de 264 milliards de Go. L’homme produit donc plus qu’il ne peut garder. Or, en 2011, on estime qu’il sera produit 1 800 milliards Go de données !
Selon les auteurs du rapport, « Les progrès spectaculaires des disques durs et la chute de leur prix permettent maintenant de stocker aisément de l'information ; mais archiver de cette façon sur des décennies ou un siècle pose un tout autre problème, du fait que les supports numériques n'ont qu'une durée de vie de cinq à dix ans environ » .
Si les supports numériques pour archiver ne manquent pas (disques durs, mémoires flash, bandes magnétiques…), la pérennité de cette sauvegarde laisse à désirer. Des institutions comme l’INA ou la BNF ont bien saisi cette problématique. Elles n’hésitent ainsi pas à dupliquer très régulièrement (2 à 3 ans) des données déjà numérisées.
Cependant pour les PME et les particuliers, le coût d’une telle manœuvre serait très (trop ?) important. Par exemple, on considère que cela reviendrait à environ 1000 euros par an et par foyer.

Selon le rapport, il n’y aurait pour le moment « pas de solution acceptable ». L’archivage en ligne ou la duplication « régulière » serait trop chers pour les PME et pour les particuliers. Les disques optiques numériques, comme le Century Disc, pourraient être une solution. Mais, à cause d’un manque d’investissement des Etats et des entreprises dans les recherches sur ces techniques, ce procédé reste onéreux. Les auteurs concluent donc sur la nécessité d’informer la population et sur l’urgence d’une mobilisation des chercheurs et des investisseurs.

Académie des sciences et Académies des technologies. Longévité de l'information numérique - Les données que nous voulons garder vont-elles s'effacer ? Éditions EDP Sciences - Mars 2010

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