lundi 18 avril 2011

Le centre de ressources de la GAITE LYRIQUE : comment repenser la doc ?

Foyer historique (photo: F. de Coninck)

La Gaité Lyrique a ouvert ses (nouvelles) portes le 1er mars 2011.
Le centre occupe un bâtiment, à l’origine le théâtre de la Gaité Lyrique, qui a été entièrement repensé et restructuré par l’architecte Manuelle GAUTRAND, là où son prédécesseur, Planète Magique (centre de divertissement installé en 1989), y a connu une renommée….. disons fugace.
C’est au cours de l'année 2010 que la mairie de Paris rénove le bâtiment pour en faire un établissement culturel dédié aux arts numériques et aux musiques actuelles.

Avant d’être une médiathèque, la Gaité Lyrique est avant tout un lieu culturel à large public : chercheurs, étudiants, collégiens, familles, mais aussi curieux et fans (d’artistes).
C’est une véritable réflexion de décomposition, puis de restructuration qui a été menée dans tous les espaces, et plus particulièrement dans celui du centre de ressources. Comment repenser les lieux, les façons de faire ? Comment casser les schémas classiques de l’info-doc ? Comment devenir un espace de rencontre multi-publics et trans-générationnel ?
Autant de questions et de nouveaux modes organisationnels auxquels a sû répondre l’équipe du centre autour de 2 axes majeurs : l’espace et la recherche.


L'espace
Le mobilier a été pensé en terme de modularité. Les « éclaireuses » mobiles sont de petits blocs colorés, mono ou biplaces, au look 70’s, qui meublent le centre et permettent, par leur fonction modulable, de renouveler, reconfigurer régulièrement l’espace. Ces éclaireuses sont dédiées à la recherche et à la consultation. Elles sont équipées d’accès internet et reconstruisent, le temps d’une consultation, un cocon pour le visiteur. Certaines proposent la consultation de différents médias sur le travail d’un artiste (photos, vidéos, documentaire, diaporama…) et c’est le visiteur, lové dans une assise feutrée, qui choisit son type de visionnage. Autant de bouleversements de repères spatiaux auxquels le visiteur doit faire face et ce, pour son plus grand plaisir.
Le centre joue la carte familiale et semble être en passe de fidéliser ce public. A côté de l’espace documentaire principal, l’on trouve 2 espaces dédiés à 2 types de publics : les tout-petits d’abord avec un choix d’ouvrages ciblés et une configuration d’espace de lecture au sol (tapis, coussins…) puis les adolescents ou pré-ado avec un espace jeux-vidéos dirigé par un animateur qui intègre une programmation artistique modifiée toutes les semaines. Les comportements changent et les habitudes se créent et il n’est pas rare de croiser un élève d’un collège voisin venu, le temps d’une pause, se détendre avec des joysticks !

Le centre de ressources de la Gaité Lyrique est intimement lié à la programmation. Tout s’organise autour des thèmes et spectacles. L’idée est de rebondir par rapport à cette programmation pour que rien ne se fige. A chaque évènement sont reliées des ressources documentaires qui varient selon les expositions (magazines, fanzines, catalogues, photos, etc.) et le public peut ainsi soit préparer sa visite (exposition, conférence…), soit la prolonger.
Le schéma classique de présentation des documents a volontairement volé en éclats. Certains ouvrages sont présentés de face sur les rayonnages, comme pour être mis en avant et ainsi présenter de manière intuitive un focus documentaire au lecteur. C’est aussi une façon d’orienter le regard du visiteur qui a le sentiment d’être resté maître de sa visite. Le parcours du lecteur n’est donc plus linéaire, c’est une douce déambulation à travers les présentoirs mobiles.
Avec cette nouvelle façon de concevoir l’espace, les lieux de consultation ne sont désormais plus figés et ce n’est pas l’utilisateur qui doit s’adapter à l’architecture mais bien le contraire.


La recherche
Là encore, il y a une volonté de bouleverser les schèmes traditionnels.
Le fonds documentaire est constitué de 1600 ouvrages qui couvrent les arts numériques et qui concernent les réseaux internet, les cultures urbaines, les différentes musiques, les dispositifs scéniques, l’architecture de demain, les nouveaux rapports du corps à l’espace…
Il n’y a pas de plan de classement traditionnel, les ressources sont classées par Interaction, identité, texte, code, espace objet. Ce sont des sortes d’ilots conceptuels, de grands champs sémantiques.

Côté logiciels, la Gaité Lyrique s’inscrit dans un mouvement novateur en adoptant le modèle FRBR, lui-même intégré dans PMB. Très peu l’utilisent déjà en France (citons tout de même la BNF) et c’est donc un grand pas qui est fait par les bibliothèques vers le Web et notamment le Web sémantique.
Mais FRBR, que veut dire au juste ce terme barbare ? Functional Requirements of Bibliographic Records, en français : spécifications fonctionnelles des notices bibliographiques. Il s’agit d’une modélisation conceptuelle de l'information contenue dans les notices bibliographiques.
Hummmm…. FRBR rimerait-il avec pas très clair ?
Si je vous dis « le Seigneur des Anneaux », ça va mieux ? Il s’agit justement d’un bon exemple relativement complet de FRBRisation avec des données enrichies, des visuels et tout autre type d’information. Un simple coup d’œil sur ce modèle vous donnera une idée des champs d’action possibles. No limit…
Un blog relativement intéressant vous expliquera en langage clair (si, si c’est possible) en quoi consiste exactement ce modèle qui s’annonce comme l’indexation de demain.


Avec ce focus, j’espère vous avoir donné envie d’aller voir de plus près à quoi ça ressemble et surtout de continuer à croire en l’avenir de la doc. C’est au 3 bis, rue Papin que ça se passe !

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Bon boulot. On apprend qqchose.

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