L'affaire du moment qui secoue le monde de la recherche en général et celui de l'info-doc en particulier est l'affaire de refdoc. Le fond de cette problématique est que le service refdoc, base de données bibliographique produite par l'Inist-Cnrs permettant la commande d'articles scientifiques, propose, moyennant finance, des articles accessibles par ailleurs gratuitement sur internet.
L'actualité n'est pourtant pas si brûlante puisque le débat a débuté dès 2009 et en 2010 un jugement à même été prononcé contre l'Inist. L'institut a été condamné pour contrefaçon car l'autorisation de l'auteur est nécessaire pour la vente de l'article. Le modèle de Refdoc n'a toutefois pas été modifié par cette décision de justice.
On peut alors se demander pourquoi l'affaire fait scandale aujourd'hui...
C'est Olivier Ertzscheid, maître de conférence en science de l'information et auteur du blog affordance.info, qui à remis l'affaire au goût du jour en envoyant une lettre à l'Inist le 01 octobre 2012. Dans cette lettre, le chercheur explique qu'il milite pour l'accès gratuit à l'information scientifique et que de ce fait il fait en sorte que ses articles soient publiés sur des plateformes d'archives ouvertes et qu'elles sont sous licence "creative commons". Ces mêmes articles sont vendus sur refdoc, sans son autorisation, et à un prix élevé. Cette lettre a été publiée sur son blog, repris sur Rue 89 et ailleurs. Elle a vite mis le feu aux poudres et de nombreux chercheurs se sont retrouvés dans ce cri de colère.
Aujourd'hui, le collectif SavoirsCom1, dont le cheval de bataille tourne autour du concept de biens communs informationnels et qui milite pour que l'accès à l'information se fasse de manière libre, a choisi de reprendre ce combat à son compte. Olivier Ertzscheid n'est plus seul, il est soutenu par 75 membres. Le collectif a lancé une pétition pour que la situation change.
Pour l'instant, l'Inist n'a pas répondu officiellement.
Pour en savoir plus sur l'affaire, Remi Mathis a produit une synthèse.
Pour en savoir plus sur le collectif, voir son manifeste.
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