jeudi 5 décembre 2013

De la fracture numérique à "l'inclusion numérique"



Depuis une dizaine d’années, la notion d’inclusion numérique s’est focalisée sur la question de la fracture numérique. D’un côté ceux qui étaient connectés, de l’autre ceux qui ne l'étaient pas.
Aujourd'hui, le numérique et les usages associés sont plus complexes, moins binaires, la problématique s’avère plus large.

Il faut développer la lutte contre la fracture numérique en y associant une politique d'inclusion plus globale de la population. C'est le message qu'adresse le CNNum (Conseil National du Numérique), dans son rapport remis le 26 novembre à Fleur Pellerin, ministre déléguée chargée des Petites et moyennes entreprises, de l’Innovation et de l’Économie numérique. 

A cette occasion, la ministre est revenue sur le développement du très haut débit dans les territoires et a rappelé que « le numérique est une transformation globale de la société ». Elle a  souligné que l’étape suivante était celle de l’inclusion et de la démocratisation des usages du numérique.

Les préconisations du CNNum :

  • Viser l’accès au sens large et de faire en sorte que le numérique contribue à faciliter plutôt qu’à complexifier les démarches et services essentiels.
  • Développer la littératie pour tous, comme référentiel commun et évolutif de compétences, afin d’inclure « au » mais également « avec » le numérique, en tant qu’accélérateur de transformation sociale.
  • Renforcer les médiations, en organisant la mise en réseau de la diversité d’acteurs, la mutualisation et le partage des bonnes pratiques, afin de faire face à des besoins qui seront croissants et pérennes.
  • Permettre la transformation sociale en donnant du pouvoir d’agir par le développement individuel d’habilités et de sens critique (« pouvoir de »), par l’association de l’initiative collective aux méthodes distribuées, collaboratives et horizontales caractéristiques du web (« pouvoir avec »), et par le développement d’une « voix de retour » élus-citoyens et du codesign des politiques publiques (« pouvoir sur »).


Enfin, le CNNum affirme qu’un effort particulier doit être apporté pour diffuser la culture numérique aux élus et décideurs des secteurs public, et privé. "Nombre d’élus et de décideurs considèrent le numérique essentiellement comme une question technique et un secteur d’opportunités économiques" explique le rapport. "On note toutefois un manque de compréhension globale de la mutation informationnelle et des transformations sociales, culturelles, qui l’accompagnent."

La proximité des élections municipales pourrait être une opportunité supplémentaire de sensibilisation des décideurs publics locaux, histoire d’élargir leur perception des enjeux numériques.



A lire :

Avis inclusion numérique. In cnnumerique.fr [en ligne]. 27 novembre 2013 [consulté le 5 décembre 2013]

Le CNNum mise sur les territoires pour promouvoir une nouvelle politique d'inclusion. In numérique.localtis.info [en ligne]. 27 novembre 2013 [consulté le 5 décembre 2013]

Le Conseil national du numérique remet ses conclusions sur l’inclusion numérique à Fleur Pellerin. redressement-productif.gouv.fr [en ligne].27 novembre 2013 [consulté le 5 décembre 2013]

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