mardi 15 janvier 2019

Ces nouvelles méthodes pour redonner vie au passé

Les technologies de l’information que sont la navigation virtuelle et la réalité virtuelle permettent d’imaginer de nouvelles formes de médiation culturelle mais aussi d’assurer la conservation du patrimoine mondial. De la navigation à l’immersion complète dans un environnement créé ou reconstitué, l’utilisateur peut aujourd’hui avoir accès à des lieux lointains, inaccessibles ou même disparus. 

Photographie libre de droit
En septembre 2018, les collections du musée de Rio de Janeiro disparaissaient dans un incendie ravageur [1]. Une perte inestimable pour le peuple brésilien, les chercheurs et l’ensemble des acteurs culturels du monde. Trois mois plus tard, on apprend la mise en ligne par Google d’une version virtuelle du musée [2]. Ce projet était mené depuis 2016 par Google en collaboration avec l’Université fédérale de Rio et le Ministère de l’éducation. L’objectif était de donner accès aux collections au plus grand nombre depuis l’application Google Arts & Culture. La première version donne la possibilité de se déplacer dans les salles du musée grâce à la technologie street view, et le public à accès au détail de 164 œuvres parmi les plus importantes du musée [2]. 
Le travail de collecte de données des œuvres et des espaces, réalisé en amont, permet aujourd’hui une reconstitution minutieuse. Photographiées, les salles sont reproduites à l’identique de ce qu’était le musée peu de temps avant sa disparition. 

D’autres projets de reconstitution de monuments historiques ou même de ville voient le jour. Les sites antiques, dont la conservation n’est pas assurée dans le temps, sont particulièrement visés par ce type de projet [3].  
Le projet Rome Reborn, démarré à la fin des années 90 propose une immersion dans la ville antique de Rome. Ici la logique est différente, pas de reconstitution à l’identique : « 50 historiens, archéologues et informaticiens pendant 22 ans pour recréer 7000 édifices et monuments de la Rome de l’an 320, au moment où le développement urbain de la ville éternelle atteignait son apogée » [3]. La collaboration transdisciplinaire est essentielle car les outils technologiques doivent s’adapter à l’état de la recherche historique et archéologique et ne pas risquer de dépasser la connaissance à l’instant T ou laisser libre court à l’imagination. La "volonté de vérité" est une donnée fondamentale de ce type de projet.

Les reconstitutions virtuelles aujourd'hui en développement prennent un place à part dans la valorisation du patrimoine culturel. Elles permettent une nouvelle forme de médiation culturelle en mettant en valeur la recherche archéologique et historique. Elles viennent également combler le vide physique laissé par la disparition des œuvres patrimoniales. 


Pour une visite de Rome en 320, suivez le guide :  https://www.youtube.com/watch?v=pA4SG9amhTE#action=share


Sources :

[1] CONSEIL INTERNATIONAL DES MUSÉES. Communiqué à propos de l’incendie dévastateur au Musée National du Brésil - ICOM [en ligne]. 3 septembre 2018. [Consulté le 15 janvier 2019]. Disponible à l’adresse : https://icom.museum/fr/news/communique-a-propos-de-lincendie-devastateur-au-musee-national-du-bresil-en-rio-de-janeiro/

[2] PUECH, Benjamin. Google reconstitue virtuellement le musée national de Rio ravagé par un incendie [en ligne]. 17 décembre 2018. [Consulté le 15 janvier 2019]. Disponible à l’adresse : http://www.lefigaro.fr/arts-expositions/2018/12/17/03015-20181217ARTFIG00175-google-reconstitue-virtuellement-le-musee-national-de-rio-ravage-par-un-incendie.php

[3] BAILLARGEON, Stéphane. Archéologie et histoire virtuelles au service de la reconstitution des sites anciens. Dans : Le Devoir [en ligne]. 3 janvier 2019. [Consulté le 15 janvier 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.ledevoir.com/societe/544656/archeologie-et-histoire-virtuelles-au-service-de-la-reconstitution-des-sites-anciens

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