mardi 25 février 2020

La veille terrain : une stratégie toujours utile

A l'ère du digital, la veille de terrain garde toujours son utilité et son efficacité quant à la collecte d'informations. Adeline Lory, responsable du marketing pour Scoope Veille augmentée, chargée d'enseignement en veille à l'Université de Bourgogne, et Louis-Marc Pérez, directeur général adjoint d'Ixxo, éditeur de solutions collaboratives de veille, expliquent comment mettre en place cette stratégie de veille. [1]

D'abord, qu'est-ce que la veille terrain ? Pour essayer de donner une définition précise, selon Adeline Lory, en entreprise,  la veille terrain se définit par l'action de collecter des informations stratégiques dans l'objectif d'anticiper des évolutions de son écosystème. [1] En effet, elle s'appuie non pas sur des sources d'informations web ou presse (veille classique) mais plutôt sur des sources humaines. Les sources humaines sont les sources d'information. 

En outre, selon Adeline Lory, la veille classique ne saurait pas collecter des informations de manière efficace comme la veille de terrain. Cette dernière possède l'avantage d'intervenir dans des événements formels (salons, conférences, rendez-vous clients, congrès) et informels (discussions à la machine à café, échanges téléphoniques, etc.) Ce type de veille est « le plus répandu parmi les entreprises. Certaines conçoivent même un plan de veille spécifique avec objectif et plan de visite. » [2]

Julien Bourgau, responsable du développement chez Démosthène, spécialiste de l'animation commerciale et de la force de vente supplétive, témoigne : « Je pratique la veille sur les salons, notamment les salons professionnels de réseaux de distribution, où nous pouvons avoir de très bons contacts. » [3]

Cependant, pour réaliser une veille de terrain, Adeline Lory donne nombre de conseils : 
  1. Mettre en place en amont un agenda des événements professionnels pour l'année prochaine qui intéresse l'entreprise. On peut les repérer en utilisant l'outil EventsEye qui répertorie nombre d'événements professionnels dans le monde. 
  2. Constituer une équipe de quelques collaborateurs et même de l’extérieur de l'entreprise.
  3. Faire un rapport de veille et le communiquer aux services concernés.
Aussi, pour faire la veille de terrain, faut-il assurer la remontée des informations terrain pour en permettre le traitement et la diffusion et recruter des sources humaines motivées et fiables. 

Louis-Marc Pérez met en avant la prise des notes et la photographie prise à l'occasion d'une présentation. Il insiste également sur la transversalité afin d'améliorer la circulation de l'information entre les différents départements de l'entreprise et la génération de connaissances. 

Rémi Laurent, directeur innovation-recherche et développement au sein de la chambre régionale d'agriculture de Normandie, déclare : « Avec 450 collaborateurs, nous disposons de 450 paires d'yeux et de 450 paires d'oreilles susceptibles de faire la veille.» [4] La veille de terrain se conjugue pour lui en mode collaboratif (collaboration avec des clients, des fournisseurs, des agriculteurs et des collectivités.) 

Néanmoins, lors des salons professionnels  dédiés à la veille, la veille terrain n'est guère évoquée. Selon Louis-Marc Pérez elle est « considérée à tort comme de l'espionnage. Contrairement au RGPD et au big data, la veille de terrain n'est pas dans la lumière.» [5] Louis-Marc Pérez pense que la veille terrain peut se hisser en priorité numéro un notamment dans le secteur du retail (commerce de détail.) 

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[1] Lory Adeline, « Veille : allez sur le terrain ! », Archimag n°330 décembre 2019 - janvier 2020, p.13-16. [En ligne]. [Consulté le 25 février 2020]. Disponible sur : < http://www.cafoc-versailles.fr/doc_num.php?explnum_id=466  >

[2] Bruno Texier, « La veille terrain doit passer par la transversalité », (entretien avec  Louis-Marc Pérez), Archimag n°330 décembre 2019 - janvier 2020, p.19. [En ligne]. [Consulté le 25 février 2020]. Disponible sur : <  http://www.cafoc-versailles.fr/doc_num.php?explnum_id=466  >

[3] Adeline Lory, « Veille : allez sur le terrain ! » Op.cit. 

[4] Bruno Texier, « Quand l'agriculture laboure la veille terrain », Archimag n°330 décembre 2019 - janvier 2020, p.20. [En ligne]. [Consulté le 25 février 2020]. Disponible sur : <  http://www.cafoc-versailles.fr/doc_num.php?explnum_id=466  >

[5] Bruno Texier, « La veille terrain doit passer par la transversalité » (entretien avec  Louis-Marc Pérez). Op.cit. 

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