jeudi 27 octobre 2016

Vendredi 21 octobre 2016, acte de cybercriminalité majeur

Le service DynDNS à été victime d'une cyberattaque importante. C'est alors que le Web américain s'est effondré pendant plusieurs heures avec des répercutions jusqu'en France.

C'est une attaque de « déni de service » qui a frappé le serveur DNS (Domain Name Service) du fournisseur Dyn ce vendredi 21 octobre 2016, aux Etats-Unis. Ce type d'attaque, aussi appelée DDoS (Distributed Denial Of Service attack), consiste à saturer un service de connexions pour le rendre inaccessible. Or, le DNS est le système d'aiguillage qui permet à l'internaute d’être dirigé automatiquement vers un site. Les effets sont donc accrus car, au lieu de s'en prendre à un site en particulier, les pirates ont touché un fournisseur de DNS.[1]

Ainsi, les utilisateurs ont été incapables de se connecter à certains sites clients de ce fournisseur majeur, Dyn. Des sites de renoms tels que Twitter, CNN, PayPal, Spotify, Netflix, Boston Globe, Amazon, Financial Times, The Guardian, Reddit, Airbnb, New York Times ont été affectés et sont restés inaccessibles pendant plusieurs heures [2]. L'attaque a eu des retentissements jusqu'en France où les connexions ont été ralenties voire impossibles.

La société Dyn a annoncé que l'indicent avait été résolu. Cependant, vu l'ampleur de cet acte cybercriminel, tant sur sa durée que sur son impact, le FBI à été dépêché pour enquêter.

La journaliste Maryse Gros souligne [3] que Bruce Schneier, expert en cybercriminalité, a alerté sur la multitude d'attaques en « deni de services » par un billet de blog percutant qu'il a intitulé «Quelqu’un est en train d’apprendre à détruire Internet». En effet, il y a un mois, la société KrebsOnSecurity aux Etauts-Unis et la société OVH en France ont fait l'objet d'une attaque similaire. Enfin, le journaliste Stanislas Tarnowski s’interroge de savoir si nous sommes à la veille d'une "cyberguerre mondiale"?[4]

Sources

[1] Martin Untersinger, Le Monde - Une cyber attaque massive perturbe de nombreux sites internet aux États-Unis, [en ligne le 21/10/2016, consulté le 27/10/2016] http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/10/21/une-cyber-attaque-massive-perturbe-de-nombreux-sites-internet-aux-etats-unis_5018361_4408996.html#GbpXfdrBjii2rRMb.99
[2] Christophe Auffray, Le Znet - Le service DNSDyn attaqué : Redit, Spotify, Twitter, ... trébuchent, [en ligne le 21/10/2016, consulté le 27/10/2016] http://www.zdnet.fr/actualites/le-service-dns-dyn-attaque-reddit-spotify-twitter-trebuchent-39843682.htm#xtor=123456
[3] Maryse Gros, Le monde informatique - Une attaque DDoS de grande ampleur perturbe Internet aux Etats-Unis et en France [en ligne le 22/10/2016, consulté le 27/10/2016] http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-une-attaque-ddos-de-grande-ampleur-perturbe-internet-aux-etats-unis-et-en-france-66305.html
 [4]Stanislas Tarnowski, Sputniknews - Sommes-nous à la veille de la première cyberguerre mondiale ? [en ligne le 24/10/2016, consulté le 27/10/2016] https://fr.sputniknews.com/points_de_vue/201610241028348249-cyberguerre-mondiale/

La gestion des données se mêle de robotique !

La robotique prend une place de plus en plus importante dans la société. De nombreuses entreprises dans plusieurs domaines (l'agriculture, l’aéronautique, la logistique mais aussi bien dans d'autres secteurs tel que la médecine ou l'hôtellerie) font appel aux robots ou "cobots"* pour améliorer leur compétitivité. Si, dans un premier temps, le rôle des machines était lié à l'automatisation, aujourd'hui avec l'association du numérique à la robotique, de nombreux systèmes se développent. Les machines travaillent seules, ou en collaboration avec l'être humain mais aussi parfois elles échangent entre elles. Toutes ces informations demandent donc à être traiter de manière particulière. C'est ainsi que l'on voit apparaitre un concept qui met les avancées numériques au service de la robotique c'est Usine 4.0 [2].

La multiplication des capteurs et l’accélération des échanges d'information créent de nouveaux besoins. Notamment dans la gestion des données produites et utilisées par ces nouvelles machines. En se robotisant la société doit apprendre à gérer de mieux en mieux les données numériques récoltées, afin d’améliorer leur traitement et d'optimiser leurs utilisations. Car "Les données représentent l’un des maillons essentiels de cette convergence. « Dans l’industrie, on ne fait pas du Big Data mais du Smart Data. Et le Smart Data, c’est capter la bonne donnée, la transformer (ou la contextualiser) et s’en servir pour optimiser son procédé de fabrication » indique Serge Catherineau" [2]. Il apparaît donc un besoin de gestion des données et de contrôle de l'information. 

De plus, comme le souligne Matthieu Lassalle, directeur général de Rockwell Automation France [1] : "pour piloter finement les ateliers, il faudra donner du sens à un grand nombre d’informations présentes dans les machines et les différents systèmes de productions et d’exploitation. Toutes les données relevées par les différents capteurs permettant aux robots d'agir devront être remontées vers des serveurs afin d’être traitées et stockées. On peut donc se poser la question du rôle que peut prendre le professionnel de l'information en participant à cette évolution de la société. 


Sources :
[1] Pierre Thouverez, Une relation homme machine plus collaborative, Technique de l'ingénieur, publié le 26.10.2016 et consulté le 27.10.2016.
[2] Pierre Thouverez, L'usine 4.0, c'est quoi?, Technique de l'ingénieur, publié le 26.10.2016 et consulté le 27.10.2016. 
[3] Pierre Thouverez, Le numérique et la robotique au service de l'agriculture, Technique de l'ingénieur, publié le 26.10.2016 et consulté le 27.10.2016.

Pour aller plus loin : 
Alexiane Agullo, Abderrahmane Khedda, Adrien Escande, Des robots humanoïdes dans les usines aéronautiques de demain, CNRS, Communiquer de presse, publié le 12 fèvrier 2016 et consulter le 27.10.2016.
Pierre Thouverez, les robots partent à la conquête des entrepôts, Technique de l'ingénieur, publié le 28.09.2016 et consulté le 27.10.2016. 

* le terme cobot est un néologisme imaginé en 1999 par Edward Colgate et Michael Peshkin, professeurs à la Northwestern University.

lundi 24 octobre 2016

Moodle : la plate-forme des universités françaises


Dans Le campus numérique, version moodle, Évelyne Jardin présente l'état actuel de l'utilisation de la plate-forme Moodle au sein des universités françaises. [1]

Qu'est-ce que Moodle ?
Moodle est un acronyme, celui de Modular object-oriented dynamic learning environment qui signifie "Environnement orienté objet d'apprentissage dynamique modulaire". Plus explicitement : "Moodle est une plateforme d'apprentissage destinée à fournir aux enseignants, administrateurs et apprenants un système unique robuste, sûr et intégré pour créer des environnements d'apprentissages personnalisés."[2]. De ce fait, l'outil se destine à tout établissement d'enseignement. 

Une installation simple, personnalisable et à moindre coût.
L'utilisateur -ici l'université- choisit sa formule : un téléchargement direct sur le site ou un partenariat avec une des soixante entreprises dites "partenaires Moodle". Ceux-ci s'emploient à la construction de la plate-forme ainsi qu'à son déploiement au sein de l'université. Plate-forme open-source, Moodle présente l'intérêt majeur d'être personnalisé et agrémenté par les "partenaires Moodle" et les développeurs via un forum. En effet, peu ergonomique au premier abord, les plateformes tendent à être de plus en plus à l'image de leurs établissements. [3]  En outre, l'installation revient à un coût de 10 à 20 euros par étudiant quelque soit la formule. Moodle, entreprise australienne d'une trentaine de développeurs, se définit grâce à ses "partenaires" comme une véritable communauté qui forme ainsi d'autres communautés.

Utilisation des élèves et des professeurs : pour une amélioration des cours ?
Essentiellement utilisée pour déposer et partager des cours, la plate-forme Moodle a un véritable espace personnel pour chaque utilisateur. Ainsi, l'étudiant peut également déposer des devoirs, consulter ses notes ou commenter des forums initiés par ses professeurs. De plus, l'utilisation que les étudiants font de la plate-forme peut indiquer les possibilités d'évolution de celle-ci. Moodle est en effet interrogeable et peut fournir des statistiques d'utilisation. Ces statistiques feront sans doute l'objet d'une analyse afin d'améliorer l'offre de formation pour les étudiants et les outils pour.

Plébiscitée et utilisée par plus de 86% des universités françaises, Moodle est donc LA plate-forme de l'enseignement supérieur et donc le point d'entrée principal du numérique au sein des campus.

Sources :

[1] JARDIN Évelyne, Le campus numérique, version moodle [en ligne], consulté le 24-10-2016, http://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/le-campus-numerique-version-moodle.html
[2]  Définition communiquée sur le site web de la plate-forme, consulté le 24-10-2016, https://docs.moodle.org/2x/fr/%C3%80_propos_de_Moodle 
[3] Nous renvoyons ici à deux plateformes Moodle, celle de l'Université de Besançon (consulté le 24-10-2016, http://ent.univ-fcomte.fr/render.userLayoutRootNode.uP) et celle de l'Université de Paris Descartes (consulté le 24-10-2016, http://moodle2.parisdescartes.fr/)

La mégafusion de Time Warner et de AT&T malgré les protestations

Samedi a été validé le rachat de Time Warner, géant américain de la télévision et du cinéma, par AT&T, l'un des deux plus gros opérateurs de télécommunication aux Etats-Unis. Cette transaction valorise de 85,4 milliards de dollars Time Warner. 

L'enjeu de cette vente, dans le paysage médiatique américain, est de taille puisque "[l']idée de cette fusion consiste à associer contenus et capacité de diffusion, tout en proposant de nouvelles offres sur Internet, dans un marché déclinant de la télévision payante"[1], confirmant ainsi la tendance de AT&T à s'inscrire dans une course aux contenus déjà initiée lors de son précédant rachat de DirectTV en 2015, un service américain de télévision par satellite, lui permettant ainsi de devenir le premier diffuseur de télévision des Etats-Unis. Avec le rachat de AT&T, il s'offre un panel important de contenus puisque Time Warner est propriétaire de HBO, CNN, Cinemax, TBS ainsi que des studios Warner Bros.

Malgré la pertinence de l'opération, beaucoup d'opinions divergentes s'expriment. Très critiqué par la classe politique américaine (Trump, Clinton, Sanders), ce mariage pourrait s'avérer néfaste pour le marché de la concurrence des médias puisque "cette puissance des deux groupes dans leur secteur respectif fait craindre une hausse des prix des abonnements et une limitation des contenus pour les rivaux.". Aussi l'un des concurrents des deux géants américains, Disney en appelle à un "examen réglementaire serré". [2]

Dans ce contexte de grande méfiance, on prévoit déjà l'examen de la fusion par des instances de régulation comme le département de la Justice américain (DoJ), le Sénat [2] ou encore la FCC (Federal Communications Commission) qui sera renouvelée après l'élection présidentielle du 8 novembre[1]

De son côté, pour rassurer l'opinion publique et éviter toute déconvenue, le PDG de AT&T, Randall Stephenson promet de préserver l'indépendance de CNN, ainsi que de se positionner comme une alternative possible aux géants Facebook et Google, qui, dans une logique d’intégration verticale, tentent de s'infiltrer sur le marché de la télécommunication. Cette mégafusion serait donc une manière de riposter et de défier le duopole sur le front des médias. [3]

Sources :
[3] Article de Wired du 22/10/2016 "AT&T Is Buying Time Warner Because the Future is Google" par Klint Finley

jeudi 20 octobre 2016

La transformation numérique de la société française transcrite dans une loi : la loi pour une République numérique

La loi pour une République numérique aussi appelée "loi numérique", répond au besoin de transition numérique de la France. Promulguée le 7 octobre 2016 et publiée au Journal Officiel le 8 octobre, cette loi définitivement adoptée, apporte un cadre législatif au numérique qui est au cœur de grandes transformations dans nos usages, économiques ou sociaux. 

Cette loi a été initiée par Axelle Lemaire, secrétaire d’État chargée du Numérique et de l'Innovation, est le fruit de plusieurs concertations : dans un premier temps, une concertation publique en octobre 2015 puis, dans un second temps, une concertation en Conseil des ministres le 9 décembre 2015. Ces concertations ont amené à un débat puis à un vote à l'Assemblée Nationale du 19 au 26 janvier 216. Dans un communiqué de presse, Axelle Lemaire a décrit la loi ainsi :

"Avec la loi pour une république numérique, le gouvernement, le Parlement ainsi que les nombreux contributeurs qui ont participé à son écriture lors de la consultation en ligne, ont co-construit un cadre ambitieux pour accompagner la transition numérique de notre pays. Nous avons, ensemble, voulu une loi numérique porteuse d'un souffle de transparence, d'ouverture et d'innovation. Nous avons bâti un socle pour garantir les droits de chacun et la confiance de tous dans l'économie numérique. Nous avons exprimé l'exigence commune d'accompagner tous nos concitoyens, dans tous les territoires, à la transition numérique en cours, afin que personne ne soit laissé à l’arrière des avancées économiques et sociales dont elle porte la promesse."[1]

Cette loi est composée de trois volets :
Le Titre I est nommé : Favoriser la circulation des données et du savoir. Ce premier volet se concentre sur l'ouverture des données publiques. Il amène la notion de données d'intérêt général, données commerciales appartenant aux entreprises pouvant bénéficier à la communauté générale, mais également le développement de l'économie du savoir, permettant aux chercheurs de publier librement leurs articles, en amenant des changements dans le droit de la propriété intellectuelle. Ce volet implique aussi l'ouverture des données des administrations publiques et des collectivités territoriales, ayant un intérêt pour le "bien commun".

Le Titre II est nommé : Œuvrer pour la protection des individus dans la société du numérique. Ce deuxième volet, revient sur la protection et les droits des citoyens face au numérique. Il introduit la notion de principe de neutralité dans les réseaux et de principe de loyauté des plateformes de service numérique. Ce volet insiste également sur le droit des individus à récupérer leurs données personnelles, à donner leur consentement pour certains usages de leurs données mais aussi sur le droit à l'oubli numérique. Cette partie décrit également les poursuites dont sera passible tout contrevenant.

Le Titre III est nommé : Garantir l'accès au numérique pour tous. Ce volet se concentre sur l’accessibilité numérique. Il traite de l'accès aux services et aux ressources numériques à tous, plus particulièrement aux sites Internet, et notamment aux personnes handicapées mais aussi limitées, par exemple géographiquement.

Cette loi apporte des éléments de réponse concernant l'application du numérique en France et ces bonnes pratiques. Sa mise en place progressive et son application dans les prochains mois, permettra de savoir si elle s'avère suffisante pour la transition au numérique qui s'opère en France.

Sources : 

  [1] Loi pour une République numérique, Dossier de presse du Gouvernement, du 10 octobre 2016, consulté le 20 octobre 2016 http://www.economie.gouv.fr/files/files/PDF/DP_LoiNumerique.pdf

 Loi pour une République du numérique, article Wikipédia publié le 10 octobre 2016, consulté le 20 octobre 2016 https://fr.wikipedia.org/wiki/Loi_pour_une_R%C3%A9publique_num%C3%A9rique

Loi du 7 octobre 2016 pour une République, article de la Direction de l'information légal et administrative du 10 octobre 2016, consulté le 20 octobre 2016

Loi pour une République numérique: parution au journal officiel, Thérese Hameau, Libre accès à l'information scientifique et technique, publié le 10 octobre 2016, consulté le 20 octobre 2016,

Une avancée dans la gestion de l'information, la gouvernance de l'information.


L’information est devenue une richesse primordiale pour les organisations mais elle nécessite un arsenal de politiques, de procédures et de pratiques pour assurer une gouvernance efficace qui soit comprise et adoptée par tous.

Cependant, le concept de gouvernance de l’information est encore immature et la question que soulève cet article [1] , est l'aspect novateur de cette gouvernance dans la gestion de l'information.

Jürg Hagmann aborde le sujet à partir d’une perspective de gestion des documents et de l’information (RIM : Records and Information Management) et tente d’identifier certains aspects critiques, des éléments et des défis essentiels, en s’appuyant sur les leçons tirées de l’expérience d’entreprise dans un contexte mondial.

L'entreprise génère une telle masse d'information que la gestion de ses flux est devenue un enjeu, tout particulièrement quand cette entreprise a une dimension internationale. Très souvent, les moyens mis en place pour maitriser les flux d'information sont associés à des solutions technologiques.
A ces technologies, s'ajoute une démarche de gouvernance de l'information, idéalement voulue par la direction générale des entreprises. Souvent soutenue par une politique de sécurité de l'information, elle suit également les cadres normatifs en vigueur pour la gestion et la conservation des documents. [2]
Ici est mis en avant l'idée que la communication d'entreprise est tout aussi essentielle à la réussite d'un programme de gouvernance de l'information. Elle valorise vraiment l'information comme un actif de l'entreprise et met en évidence l'importance de la gestion du cycle de vie de l'information plutôt que la technologie.

La publication des normes dites de Records Management depuis les années 2000 n'a fait qu'accroître l'enjeu de la maîtrise de la représentation du cycle de vie de l'information, avec des impacts sur le fonctionnement des organismes, les modes d'évaluation, le paramétrage des outils techniques et des systèmes de management. [3]
  
L'amélioration des performances de gestion de l'information dépendrait de la relation qui existe entre la culture organisationnelle de l'entreprise et des intentions de gestion des connaissances des collaborateurs. L'idée de l'étude rapportée par CHANG, Christina Ling-hsing ; LIN, Tung-Ching  [4], est de tenir compte de la diversité des cultures organisationnelles qui incluent des cultures de systèmes fermés, orientées vers les résultats, orientées vers les tâches, fortement contrôlées ou encore des cultures orientées par les professions. 

Finalement, il apparaît que ce sont les facteurs culturels et politiques qui sont décisifs dans l’échec ou la réussite à long terme d’un programme de gouvernance de l'information.


Sources

[1] Jürg Hagmann, "Gouvernance de l’information Véritable innovation dans la gestion de l’information ?", in Les cahiers du numérique (Vol.11- p.208), publié le 02/2015, lu le 20/10/2016
http://www.cairn.info/resume.php?ID_ARTICLE=LCN_112_0015

[2]  Sylvie Mulochot, "Mise en place d'une entité dans la Gouvernance de l'Information au sein du Groupe Orange : étude des besoins et proposition pour piloter le changement", Mémoires INTD |publié en 2013, lu le 20/10/2016
http://portaildoc-intd.cnam.fr/Record.htm?idlist=17&record=19186765124919049479



[3]  KERN, Gilliane ; HOLGADO, Sandra ; Cottin, Michel, "Cinquante nuances de cycle de vie. Quelles évolutions possibles ?", in Les cahiers du numérique (Vol.15- p.37-76), publié en 2015, lu le 20/10/2016
http://portaildoc-intd.cnam.fr/Record.htm?idlist=1&record=19295797124910139799

[4]  CHANG, Christina Ling-hsing ; LIN, Tung-Ching, "http://portaildoc-intd.cnam.fr/Record.htm?idlist=30&record=19295733124910139159", in Journal of knowledge management (Vol. 19 N° 3 - p.433-455), publié en 2015

lundi 17 octobre 2016

Archive Valley, une nouvelle banque mondiale d'archives audiovisuelles

Cela fait 7 ans que Mélanie Rozencwajg et Jhava Chokli travaillent dans le secteur des archives et de l'innovation.En 2010, elles créent leur studio tech et design ARTCHIVIUMlab, spécialisé dans les installations digitales construites à partir d'images d'archives. Elles ont travaillé pour une trentaine de clients internationaux, dont Zenith, Harcourt ou encore des musées, comme la Cité de la musique et le Quai Branly et ont  participé à de nombreuses conférences sur le thème des archives et de l'innovation dans le monde entier. Leurs années d'expérience les ont naturellement emmenées, en 2015, vers la création de leur nouvelle start-up, Archive Valley.

Archive Valley est une plateforme ayant pour ambition de donner accès à tous les créateurs, à l'offre
d'archives de vidéos disponible aux quatre coins du monde.

« L’archive audiovisuelle est le nouveau pétrole de la créativité, explique Mélanie Rozencwaig,
cofondatrice d’Archive Valley. Qu’elle provienne de Phnom-Penh, Bucarest, New-York, Lusaka ou Angoulême, chaque image remise à la disposition des créateurs du monde est un peu comme une couleur ajoutée à la palette du peintre, elle favorise la créativité. Avec Archive Valley, nous avons souhaité créer un cercle vertueux qui profite à tous en favorisant créativité, diversité et source de richesse ». [1]

Le concept d'Archive Valley vise à mettre directement en contact les détenteurs d'archives avec les producteurs d'images comme sur un "site de rencontre", selon les fondatrices [2], tout en effaçant les frontières géographiques.

En concurrence avec les autres banques d'images comme Getty Images ou Shutterstock, les deux fondatrices misent sur le caractère inédit de leur fonds d'archives. En effet, Archive Valley tisse déjà un réseau de "10 000 fonds locaux méconnus et encore inexploités" à travers une soixantaine de fournisseurs d'archives. La start-up compte déjà 400 utilisateurs professionnels répartis dans plus d'une quarantaine de pays.

Comment ça marche ?


Pour éviter des questions de droits, Archive Valley ne stocke pas les banques d'archives sur sa plateforme. L'offre et la demande d'archives se fait via des algorithmes "maison" de type request-based filter. Ceux-ci se basent sur une grille d’architecture sémantique qui permet de chercher des concordances entre les mots clés entrés par le client et les métadonnées fournies par les propriétaires d’archives[3]. Des filtres, dans le but de simplifier les recherches des demandeurs, tels que "budget", "timing" ou encore "qualité de service", ont été implémentés sur la plateforme. Une base fiable d'ayant-droit ainsi que le catalogue d'offres sont remis à jour régulièrement par la start-up via un algorithme en mode Machine Learning pour répondre aux demandes.[4]

Les tarifs, quant à eux, se font de manière libre entre les clients et les fournisseurs, sans intervention de la part d'Archive Valley. Le paiement se fait via la plateforme sécurisée et la start-up en perçoit une commission.[4]


 La plateforme étant en version bêta fermée jusqu’au 20 novembre, elle n’est accessible qu’aux seuls fonds d’archives tels que l'INA. Elle s’ouvrira prochainement aux sociétés de production, puis aux chaînes télévisées et à terme, de plus en plus au public.


Sources :

[1] Archive Valley fait rayonner les archives audiovisuelles du monde entier, publié le 5 octobre 2016, http://www.infodsi.com/articles/164970/archive-valley-fait-rayonner-archives-audiovisuelles-monde-entier.html

[2] Clémence Jost, Archive Valley : un site de rencontre mondial entre offre et demande d'archives vidéo, publié le 6 octobre 2016, http://www.archimag.com/veille-documentation/2016/10/06/archive-valley-site-rencontre-international-archives-video

[3] Guillaume Périssat, Archive Valley : le Meetic des documentalistes, publié le 26 septembre 2016, http://www.linformaticien.com/actualites/id/41786/archive-valley-le-meetic-des-documentalistes.aspx

[4] Bertrand Lenotre, Archive Valley, le Tinder des archives vidéo, publié le 12 octobre 2016, http://www.digitalbusinessnews.com/archive-valley-tinder-archives-video/

[5] Sébastien bourguignon, #PortraitDeStartuper – Archive Valley – Mélanie Rozencwajg, https://sebastienbourguignon.com/2016/03/07/portraitdestartuper-archive-valley-melanie-rozencwajg-startup-entreprenariat-archivevalley/





Une innovation éditoriale : le livre augmenté ou livre enrichi



L'univers numérique est de plus en plus présent au sein des bibliothèques. Si le numérique fut dans un premier temps utilisé pour faciliter le traitement des collections, les éditeurs aujourd'hui tendent à offrir aux lecteurs des bibliothèques des ouvrages de plus en plus innovants et qui peu à peu modifient la pratique et l'usage de la lecture. 
C'est le cas ici pour ce que l'on appelle "les livres enrichis " à destination des jeunes publics. Un article de BBF (Bulletin des Bibliothèques de France) écrit par Olivier Rampenoux, Géraldine Cohen et Cyril Bechemin fait le point sur cette innovation[1].


Définition du livre enrichi

Le livre enrichi propose des contenus qui complètent le texte ou les illustrations par des hyperliens. L'enfant à ainsi accès à des définitions de termes, des vidéos, une lecture audio de la page. "L'ebook enrichi est un produit hybride empruntant à l'animation, au cinéma, au jeu vidéo et à la culture internet" [1]. 


Points faibles et points forts de cette innovation

Ce nouveau support qui permet une grande interaction et rend l'enfant acteur de l'histoire qu'il lit, est encore peu présent au sein des bibliothèques. Si les tablettes et smartphones permettent leurs consultations, le manque de couleurs sur les liseuses actuelles des divers marques existantes (Kindle, Kobo, Bookeen..etc) empêchent leur consultation.

D'un point de vue technique, le livre enrichi ou augmenté ne permet pas encore une production industrielle. Son format s'appuie sur l'HTML et XML. L'arrivée prochaine HTML5 et CSS3 autorisera une meilleure intégration des sons et de la  vidéo [2] et donc une plus grande interactivité. Malgré ces futures évolutions, l'édition de livres numériques reste figée sur le format Epub.Car l'Epub a été conçu de façon à ce que le lecteur s'imagine lire un ouvrage papier.

D'un point de vue cognitif, les acteurs de médiations culturelles ainsi que les enquêtes menées sur ce nouveau support tendent à montrer que le livre augmenté suscite quelques craintes. Ainsi il pourrait être perçu plus comme un bien de consommation, invitant l'enfant à jouer avec les applications plus qu'à motiver l'envie de lire et développer l'imagination.
Il pourrait également être perçu comme un promoteur du son et non de l'écrit.

D'un autre côté, le livre enrichi permet à l'enfant de progresser à son rythme dans l'apprentissage de la lecture. La lecture devient un véritable jeu. L'enfant peut même influer sur le cours de l'histoire en interagissant avec le livre. C'est le cas pour La sorcière sans Nom des éditions Slim Criket.

Livres disponibles sur le marché de l'édition

Les livres augmentés ne sont pas encore assez visibles sur le marché éditorial néanmoins, il est possible de trouver des éditions très originales.

Ainsi le document Bleu de toi des éditions CotCotCot-apps.com invite les adultes à enregistrer une version orale de l'histoire et ainsi crée une relation privilégiée enfants/parents au travers du livre numérique enrichi.

La Sorcière sans Nom (éditions Slim Criket), raconte l'histoire d'une sorcière acariâtre qui faute d'avoir un nom ne peut entrer en communication avec son entourage. Au long du récit, elle invite le lecteur à l'aider dans de multiples aventures, jusqu'à ce qu'il lui donne un nom. Ainsi nommée, la Sorcière peut enfin accéder à une vie sociale.

L'herbier des fées des éditions Albin Michel, a pris pour parti de n'utiliser le son qu'en bande sonore et de matérialiser les silences. Ainsi les films qui accompagnent la lecture stoppent le son car pour approcher les fées, il faut agir en silence. Ce choix de n'utiliser la musique qu'en arrière plan immerge le lecteur dans le récit.

Conclusion

Le livre enrichi à destination des jeunes publics n'en est encore qu'a ses balbutiements. Les prouesses technologiques (HTML5 et CSS3) vont le rendre de plus en plus interactif. Afin de le rendre attractif auprès des structures de lecture publique et des familles, il convient aux éditeurs de prendre en compte la finalité de ces nouvelles éditions à savoir encourager l'apprentissage de la lecture. Par ailleurs, le développement de ces nouvelles éditions pourraient encourager la création de livres enrichis à destination cette fois des adultes.

Sources :

1.Olivier Rampnoux, Géraldine Cohen, Cyril Bechemin, Le livre parle à ses lecteurs, in BBF. 17/10/2016 (consulté le 17/10/2016) disponible sur:

2.Bernard Prost, Xavier Maurin, Medhi Lekehal, Le livre numérique in BBF.17/10/2016 (consulté le 17/10/2016) disponible sur :
http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2013-06-0097-011

dimanche 2 octobre 2016

Blog Universdoc ... suite

Une nouvelle promotion va intégrer le 3 octobre prochain la formation de Chef de projet en ingénierie documentaire et gestion des connaissances de l'INTD-Cnam.
Le blog UniVersDoc va donc reprendre du service et nos élèves, un peu fébriles au début mais toujours aussi pertinents, vont s’atteler à vous livrer leurs billets de veille toutes les semaines jusqu'en juin 2017.

Cette mise en situation professionnelle se renouvelle depuis 2009 et trouve un écho toujours grandissant auprès des professionnels.

Une nouveauté cette année, à chaque billet sera affecté une classe qui correspond à un axe de veille du portail documentaire de l'INTD.  Pour aller plus loin nous vous proposons d'exploiter le portail documentaire de l'INTD http://portaildoc-intd.cnam.fr. N'hésitez pas à demander un identifiant vous pourrez ainsi personnaliser votre espace de veille.






N’hésitez pas à nous contacter pour plus d'information : crd@cnam.fr









Adriana Lopez Uroz