lundi 12 avril 2010

"Les vrais révolutionnaires du numérique"

Publié aux Éditions Autrement (mars 2010), l'ouvrage Les vrais révolutionnaires du numérique fait référence aux travaux menés par Christophe Deshayes [Documental (l’observatoire IMpertinent des technologies)] et Michel Berry [École de Paris du management].

Ce qui est traité ici n’est pas le foisonnement d’appareils technologiques nouveaux, alliant performances et esthétisme, mais une révolution profonde des rapports sociaux qui touche tous les secteurs : la vie sociale, les associations, les loisirs, la ville, l’école et l’entreprise.

Annoncer une révolution, c’est-à-dire la substitution d’un monde par un autre, nouveau, différent, d'un point de vue uniquement technologique est très insuffisant. Donc, pas de 'grand soir' au sens historique du terme. Les acteurs de la révolution numérique se défient des idéologies, et ont souvent perdu confiance dans la politique. Un moteur essentiel et inattendu de cette révolution est l’émergence, dans toutes les activités humaines, d’une puissante logique de réseaux de collaboration et d’entraide.

Chaque exemple traité dans les six chapitres de l'ouvrage donne à voir et à comprendre les transformations en cours, mais aussi initie des débats pour en stimuler les effets positifs et en conjurer les risques. Les deux premiers chapitres démêlent les propos embrouillés tenus sur le web 2.0. puis traitent de l'omniprésence du jeu. Le chapitre suivant montre comment certains mouvements associatifs ont saisi les moyens nouveaux qu’offrent les technologies numériques, pour éventuellement établir des rapports plus favorables avec les entreprises et les pouvoirs institués. Dans le quatrième chapitre, les auteurs font un point sur les transformations dans l'éducation. Le cinquième chapitre traite de l’évolution de la vie urbaine, et plus particulièrement des déplacements. Enfin, le dernier chapitre aborde l'entreprise, jusque-là plus imperméable que les exemples précédents à développer des pratiques coopératives, car celles-ci se marient mal avec les conceptions classiques de la hiérarchie et de la division des rôles.

Pour les auteurs, si elle propose de changer l’ordre des choses, cette "révolution" n'en possède aucun des attributs classiques. Aucune violence de masse perpétrée, aucune idéologie apparente, nul penseur emblématique à sa tête, simplement une cohorte improbable et hétérogène d’acteurs issus de la société civile conscients des enjeux de leur action, le tout s’opérant dans une ambiance plutôt ludique.

Finalement, peu importe que les institutions soient bloquées puisqu’il ne semble plus nécessaire de transformer les institutions pour réussir à changer le quotidien des gens ordinaires.

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