La conception de solutions informatiques selon une méthode agile relève d'une approche plus ouverte et plus pragmatique que le cycle de développement en cascade. Elle favorise l'innovation et la réactivité mais peut s'avérer risquée si elle n'est pas maîtrisée. Les compétences métiers spécifiques couplées à des aptitudes au knowledge management sont un facteur clé de réussite.
Traditionnellement la conception et la mise en oeuvre d'un système d'information part d'une analyse des besoins, plus ou moins précise. Après validation globale du projet, les étapes de réalisation sont lancées : formalisation du besoin au sein d'un document de spécifications détaillées, développements, recette, mise en service du logiciel complet.
Cette approche dite "en cascade" sécurise la planification mais induit un effet tunnel pour les utilisateurs finaux qui ne sont sollicités qu'au recueil du besoin et à la présentation des premières versions d'essai. A l'arrivée, le résultat peut être sensiblement éloigné du besoin réel ou n'être plus d'actualité. C'est la fameuse image de la balançoire synthétisant les écueils de la gestion de projet.
A l'inverse, les méthodes agiles privilégient de courtes itérations visant la mise en production
accélérée des fonctionnalités prioritaires, priorités révisables et
ré-aménageables à tout moment en court de projet.
Elle suppose trois caractéristiques :
- une organisation horizontale,
- la construction d’un cadre global avant de démarrer le travail par itérations,
- la qualité des réalisations. [1]
Qualité des réalisations : co-conception et concentration des moyens
En découpant le projet en modules limités mais rapidement réalisables et vérifiables, chaque application ou fonctionnalité est mise au point de façon concertée entre maîtrise d'oeuvre et maîtrise d'ouvrage.
Les efforts de conception, développements et recette concentrés sur des cycles courts favorisent la pertinence et la performance du produit.
Cadre global : maîtriser le risque de toute itération
Pour maintenir le cap, il est indispensable de définir au préalable un socle technique et fonctionnel à partir duquel vont se dérouler les échanges :
- étude générale des fonctionnalités
- niveaux de service attendus
- échéances majeures
- performances obligatoires
- choix technologiques
- environnement technique (exploitabilité de la solution)
Ce travail préparatoire est particulièrement important dans le contexte d'une prestation de service. En effet, l'adoption d'une approche agile ouvre la possibilité juridique pour un client d’interrompre un projet à tout moment sans tenir compte de sa demande globale initiale [3].
S'il n'est pas toujours possible d'adapter le contrat à la méthode agile, une assistance à maîtrise d'ouvrage initiale permet d'instaurer une relation de confiance. Le projet reformulé par le maître d'oeuvre fait l'objet d'une évaluation partagée. Un accord cadre permet de convenir des objectifs, des moyens et des variables d'ajustement possibles (coût, niveau de prestation) pour l'ensemble du prestataire [2].
Chaque livraison validée fait grandir la solution en même temps que la confiance dans le projet et le travail collaboratif.
Management : susciter et capitaliser la connaissance
Le chef de projet est un facilitateur faisant circuler les idées, associant les compétences mais également un gestionnaire de l'information assurant la mise à jour de la documentation du projet et favorisant la capitalisation des savoirs. Sa démarche rejoint les méthodes de travail collaboratif qui s'inventent et s'actualisent au sein de communautés de knowledge management telles que le Café Lab des Connaissances de Montréal [4].
Sources :
[1] LANDING, Olga. Agilité : ne pas confondre vitesse et précipitation. Journal du Net [en ligne]. mis en ligne le 19/11/2015 [consulté le 23/11/2015] <http://www.journaldunet.com/developpeur/expert/62789/agilite---ne-pas-confondre-vitesse-et-precipitation.shtml>
[2] BEIGER Paweł, HORSTEN Peter, traduit par WOJEWODA Stéphane. Comment rester Agile quand vous devez signer un Contrat ? InfoQ [en ligne]. mis en ligne le 22/04/2015 [consulté le 23/11/2015] <http://www.infoq.com/fr/articles/remain-agile-with-contract>
[3] RUELLE Julie, Méthode Agile et sortie du contrat anticipée: le grief de rupture brutale des relations commerciales établies écarté. Alliancy Le Mag [en ligne]. mis en ligne le 25/05/2015 [consulté le 23/11/2015] <http://www.alliancy.fr/juridique/no-theme/2015/05/25/methode-agile-et-sortie-du-contrat-anticipee-le-grief-de-rupture-brutale-des-relations-commerciales-etablies-ecarte>
[4] Atelier d'intelligence appliquée / Applied intelligence [page d'accueil] [consulté le 23/11/2015] <http://www.a-i-a.com/KM-GC-MONTREAL/>
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