jeudi 1 décembre 2016

Les jeunes américains et l'information : to believe or not to believe, that is the question !

Plus de 80% de jeunes américains ne savent pas discerner un article d'information d'un contenu sponsorisé


Le Stanford History Education Group (Etats-Unis) s'est interessé sur la capacité des élèves de collège, de lycée et d'université à évaluer la crédibilité de l'information qu'ils sont amenés à lire en ligne. Cette étude (1), publiée en Novembre 2016 et relayée par plusieurs médias (dont le Monde (2)), a ainsi analysé la réponse de 7804 élèves répartis sur 12 états américains.

Divers critères ont été instaurés pour juger de la compréhension d'une information et surtout de sa fiabilité, le tout dans un contexte réaliste : déterminer si une information relayée par Twitter est fiable, expliquer comment faire la distinction entre article d'information et communiqué commercial, s'interroger sur la crédibilité d'une photo publiée via un média social, ...
Ces critères ont été présentés aux élèves sous la forme d'exercices adaptés selon leur niveau scolaire.

Les résultats de cette étude ont démontré que 75% des élèves savaient faire la part entre un article et une publicité, arguments clairs à l'appui : "la petite croix bleue en haut à gauche m'indique qu'il s'agit d'une publicité" ; "il est écrit "Offre limitée dans le temps", c'est donc une publicité".

Cependant, plus de 80% des élèves n'ont pas su distinguer un article d'un contenu sponsorisé (appelé également "native advertising" en langage webmarketing) alors qu'il en est fait clairement mention. Une réponse particulièrement édifiante a même été mise en avant par l'étude : "il s'agit bien d'un article même s'il est écrit "Contenu sponsorisé"".

Ce n'est pas mieux quand il s'agit d'image...


Quant à l'information sous forme d'image, moins de 20% des élèves interrogés se sont posés la question de l'origine ou de la source - donc de la fiabilité - d'une photographie accompagnée d'une légende. 
Par ailleurs, 40% environ des élèves ont expliqué que la photographie était, en soi, l'élément qui prouvait la véracité de la légende... démontrant ainsi qu'ils ne remettaient pas non plus en cause la légende. 

La question de l'éducation à la lecture d'une information


Ces résultats posent évidemment la problématique de l'éducation à la lecture d'une information.
Le développement de l'internet et surtout la démocratisation de son accès ont été tels que les plus jeunes n'ont eu ni le temps ni l'occasion d'être sensibilisés à la démarche de prise de recul face à une information, qu'elle soit écrite, imagée, ou filmée.

Cette étude illustre bien que notre responsabilité en tant que parent, enseignant, ou tout simplement adulte est d'aider les plus jeunes à acquérir un esprit critique, dans l'espoir que la génération future ne devienne pas des "naïve in advertising" face aux "native advertising". 

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Sources : 

(1) Stanford History Education Group. Evaluating information: the cornerstone of civic online reasoning. Mis en ligne le 21 novembre 2016. [Consulté le 01/12/2016]. 
https://sheg.stanford.edu/upload/V3LessonPlans/Executive%20Summary%2011.21.16.pdf

(2) Le Monde, par Morgane Tual. Fausses informations en ligne : les adolescents « facilement dupés », selon une étude. Mis en ligne le 23 novembre 2016. [Consulté le 01/12/2016].
http://www.lemonde.fr/pixels/article/2016/11/23/fausses-informations-en-ligne-les-adolescents-facilement-dupes-selon-une-etude_5036468_4408996.html#k13mPQwPpxFDfSSd.99


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