mercredi 28 novembre 2018

2018, une année de crise pour Facebook

Le scandale Cambridge Analytica a déclenché une crise dont le point culminant était l'audience de son fondateur, Mark Zuckerberg, devant le Sénat américain. Convoqué aussi par une Commission britannique pour expliquer la fuite des données personnelles des utilisateurs, Zuckerberg continue à refuser de se présenter devant les parlementaires mondiaux.

Le recrutement de Nick Clegg [1], ancien premier-ministre britannique, comme responsable de la communication et des affaires publiques de Facebook, est une indication de la stratégie pour faire face à la crise politique et financière provoquée par la découverte du cas Cambridge Analytica. L'histoire, révélée par les journaux anglais The Observer et The Guardian en mars 2018, a démontré comment ce cabinet d'étude anglais a pu siphonner les données personnelles de 87 millions d'utilisateurs de Facebook, dans le but d'influencer l'élection américaine de 2016.

Facebook est devenu, depuis 2009, le leader mondial des réseaux sociaux [2], utilisé par 2,2 milliards de personnes, dont 68% de la population adulte juste aux États-Unis, selon l'enquête 2018 du Pew Research Center. Cependant, un étude montre un recul de l'usage de la plateforme pour s'informer ; selon l'Institut Reuters, 36 % de Français ont déclaré s'informer via les réseaux sociaux en 2018, une baisse de 9% par rapport à l'année de 2016 [3].

Néanmoins, si la confiance dans Facebook paraît avoir diminué, il ne suffit pas de quitter la plateforme, défend Siva Vaidhyanathan [4], en réaction à la campagne Twitter #DeleteFacebook. Ce professeur de media studies à l'Université de Virginia, auteur de "Anti-Social Media: how Facebook disconnects us and undermines democracy", propose une réponse citoyenne : demander plus de régulation, en commençant par l'application des mesures antitrust, étant donné que Facebook est aussi propriétaire de Messenger, Instagram et Whatsapp. La déconnexion, dans ce cas, "est l'opposée de l'activisme", déclare l'auteur.

Sources :

[1] RONFAUT, Lucie. Facebook recrute l'ex n°2 du gouvernement britannique Nick Clegg pour sa communication. En ligne sur Le Figaro. Publié le 19 octobre 2018 : [Consulté le 28 novembre, 2018]. <http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2018/10/19/32001-20181019ARTFIG00194-facebook-recrute-l-ex-n2-du-gouvernement-britannique-nick-clegg-pour-sa-communication.php>

[2] MYRNAIOS, Nikos. Du réseau de l’élite aux scandales en série : brève histoire de Facebook. En ligne sur INA Global. Publié le 28 septembre 2018 : [Consulté le 28 novembre, 2018]. <https://www.inaglobal.fr/numerique/article/du-reseau-de-l-elite-aux-scandales-en-serie-breve-histoire-de-facebook-10275>

[3] LE CAROFF, Coralie. Facebook, média de masse : un poids à relativiser. En ligne sur INA Global. Publié le 27 septembre 2018 : [Consulté le 28 novembre, 2018]. <https://www.inaglobal.fr/numerique/article/facebook-media-de-masse-un-poids-relativiser-10276>

[4] VAIDHYANATHAN, Siva. Don’t Delete Facebook. Do Something About It. En ligne sur New York Times. Publié le 24 mars 2018 : [Consulté le 28 novembre, 2018]. <https://www.nytimes.com/2018/03/24/opinion/sunday/delete-facebook-does-not-fix-problem.html>


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