mercredi 20 février 2019

La transformation digitale des entreprises : un levier majeur de la performance business

A partir de 2012, les entreprises ont entamé leur passage du numérique au digital. Alors qu’elles avaient jusque-là essentiellement exploité Internet via des sites, elles ont commencé à développer des applications utilisables de façon mobile pour commercialiser leurs produits et services. Un passage d'autant plus stratégique que la corrélation entre maturité digitale des entreprises et performance économique est établie. 
Loin de se réduire à l’adoption de technologies innovantes, la transformation digitale repose notamment sur de nouveaux modes de travail, sur la conviction du management dans les potentiels numériques et sur l’adaptation des salariés. 


Le poids du numérique dans le PIB : la France à la 8ème place mondiale


La part du numérique dans l’économie mondiale ne cesse d’augmenter, avec des réalités contrastées selon les pays. D’après un rapport McKinsey de 2014, le numérique représentait 5,5% de PIB français, plaçant la France à la 8ème place mondiale [1]. Devant elle, plusieurs pays asiatiques (Corée du Sud, Chine et Japon avec respectivement 10,1%, 9,2% et 7,6% de leur PIB), le Royaume-Uni (10%), les Etats-Unis (8%) et l’Inde et la Suède (7%). 

La maturité digitale des entreprises est un levier de leur performance business


Si la question de la transformation digitale des entreprises  constitue un tel enjeu, c’est parce qu’elle apparaît comme un levier essentiel de la performance économique

C’est à cette conclusion qu’arrivaient déjà Capgemini Consulting et le MIT en 2012 dans leur rapport « The Digital advantage » [2]. Sur la base d’une étude menée auprès de 400 entreprises mondiales, les auteurs mettent en évidence que les entreprises les plus matures en termes de digital (les «Digirati») sont également les plus performantes économiquement, quel que soit le secteur d’activité. En effet, les Digirati avaient une rentabilité de +26% par rapport à la moyenne des entreprises de leur secteur. Quant à la capitalisation sur les marchés financiers, elle était boostée de +12%. 

Par ailleurs, le rapport insiste sur une condition indispensable pour la réussite de la transformation numérique : c'est l’implication du chef d'entreprise. Celui-ci doit non seulement avoir une vision digitale mais aussi porter le projet de transformation en interne. 


Un succès qui dépend des convictions numériques du management et de l’engagement des collaborateurs


Dans leur ouvrage sur la transformation digitale des entreprises, Emily Metais-Wiersch et David Autissier, enseignants à l’ESSEC, déclarent : « Les modèles ultimes d’entreprises transformées sont ceux dont la tête dirigeante est l’incarnation ou la réincarnation de l’esprit entrepreneurial et d’une dynamique collective forte de l’entreprise » [3]. Et de citer en exemple le développement d’équipes pluridisciplinaires, les logiques de décloisonnement, d’agilité, ou encore d’approches « test and learn ».

De nombreuses entreprises françaises se sont emparées de ces questions, convaincues de la nécessité de prendre le virage du digital pour rester pertinentes et performantes sur leurs marchés. C’est notamment le cas de la Société Générale qui occupe la 1ère place du classement des Echos des champions de la transformation numérique en 2018 [4]. 

Frédéric Oudéa, Directeur général de la Société Générale, confirme les changements drastiques amenés par le digital : « La transformation touche l’ensemble de notre chaîne de valeur, de l’expérience client à notre modèle opérationnel, c’est tout notre business model que nous sommes en train de revisiter » [5]. 

Un changement qui impacte les collaborateurs en premier lieu : Frédéric Oudéa annonce que 75% des salariés vont devoir changer de métier dans la filière banque de détail. Le groupe a ainsi investi 150 millions d’euros pour accompagner la formation des 20 000 collaborateurs du réseau France en 2018-2020. 

Enfin, au-delà de la nécessité de développer les compétences numériques, ce sont aussi les modes de travail, les positions et le pouvoir dans l’entreprise qui bougent. Selon Frédéric Oudéa : « Les dirigeants, les managers en général, ne sont plus systématiquement les sachants. Face aux experts informatiques et aux Millenials, les cadres se retrouvent, par la force des choses, dans une posture d’apprenti ; il leur faut s’ouvrir au monde digital, expérimenter, mieux travailler en équipe, savoir gérer les échecs. »

- Photos libres de droit

Sources : 

[1] McKinsey France. Accélérer la mutation numérique des entreprises : un gisement de croissance et de compétitivité pour la France [en ligne]. Septembre 2014 [consulté le 20 février 2019]. https://www.mckinsey.com/fr/~/media/McKinsey/Locations/Europe%20and%20Middle%20East/France/Our%20Insights/Accelerer%20la%20mutation%20numerique%20des%20entreprises/Rapport_Accelerer_la_mutation_numerique_des_entreprises.ashx

[2] Capgemini Consulting et MIT Sloan Management. The Digital advantage: how digital leaders outperform their peers in every industry [en ligne]. 2012. https://www.capgemini.com/wp-content/uploads/2017/07/The_Digital_Advantage__How_Digital_Leaders_Outperform_their_Peers_in_Every_Industry.pdf

[3] METAIS-WIERSCH Emily et AUTISSIER David. La transformation digitale des entreprises, les bonnes pratiques. Eyrolles. 2016. 216 pages. ISBN-13 : 978-2212566277. 

[4] Les Echos Executives. eCAC40 : le classement 2018 des champions de la transformation numérique [en ligne]. 09 octobre 2018 [consulté le 20 février 2019]. https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/digital/transformation-digitale/0302372715417-ecac40-le-classement-2018-des-champions-de-la-transformation-numerique-324011.php

[5] Les Echos Executives. Frédéric Oudéa : « J’ai l’impression d’exercer un nouveau job ! ». 10 octobre 2018 [consulté le 20 février 2019]. https://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/transformation/0302341561329-frederic-oudea-j-ai-l-impression-d-exercer-un-nouveau-job-324014.php

Aucun commentaire: