mercredi 15 janvier 2014

Les MOOC : une révolution ?



L'année 2012 a vu apparaître aux Etats-Unis une nouvelle tendance dite révolutionnaire. En effet, de prestigieuses universités, Harvard, Standford et MIT ont mis en ligne gratuitement une quantité de cours dans de nombreuses disciplines, autant en biologie moléculaire qu'en audiovisuel. Ce phénomène s'appelle MOOC ou Massive Online Open Courses, que l'on pourrait traduire par "enseignement de masse ouvert en ligne". Si l'idée n'est pas nouvelle, c'est son ampleur qui est impressionnante, de par la quantité de cours, d'élèves et d'universités associées.

Des plates-formes spécifiques sont associées à ce système, pour permettre la mise en ligne des cours, et l'accès des étudiants, comme le site Coursera (https://www.coursera.org/). On peut voir sur l'en-tête du site le nombre d'étudiants, en temps réel, qui sont inscrits sur le site.
Aujourd'hui, à 18h35 :
Join 6,087,852 Courserians.
Learn from 568 courses, from our 108 partners.
Les étudiants sur cette plate-forme sont appelés "courserians". A noter que le site délivre aussi des diplômes "Coursera", payants cette fois.
Les créateurs du site, Andrew Ng et Daphné Koller, spécialistes en intelligence artificielle à Stanford, ont pour objectif de "réformer l'éducation au moyen de la technologie". But que partage l'ensemble des MOOC,  démocratiser des cours de très haut niveau, qu'ils soient accessibles à n'importe qui de n'importe quel endroit du monde. Mais cela pose plusieurs questions, sur le rôle de l'enseignant, des petites universités, sur la manière d'enseigner en tant que telle ou les relations élèves/professeurs et élèves/élèves.

Au delà de ces débats, on peut constater aujourd'hui l'efficacité du concept, en 2014, qui a été si valorisé. Tient-il ses promesses ?
La réponse est plus mitigée. Pour exemple, l’université d’Etat de San Jose (San Jose State University – SJSU) aux Etats-Unis, a démarré un MOOC en février pour le suspendre au printemps. Entre 56% et 76% des étudiants avaient arrêté de suivre les cours, alors qu'ils leurs auraient permis de gagner des crédits. Et ce résultat n'est pas minoritaire.

Cela pose une nouvelle question, les MOOC sont censés être accessibles à tous, un outil démocratique, mais cela sous-entend une certaine motivation des individus pour suivre un cours intégralement, alors qu'ils ne bénéficient pas de l'appui du professeur, des autres élèves, ou même de contact humain. En outre, seuls des cours sont dispensés, pas la méthodologie, au sens de savoir apprendre par soi-même. Si l'étudiant n'a pas cette notion d'auto-formation, s'il n'en voit pas l'intérêt, il pourra difficilement suivre ce type d'enseignement.

La question de l'universalité de ce savoir est alors remise en cause. Seul les individus ayant une formation préalable pourront apprécier les avantages des MOOC, et utiliser cet outil, réellement.
Pour autant, il ne faut pas considérer le MOOC comme un échec. L'idée est intéressante et demande à être retravailler, à mieux cibler son public.
On voit d'ailleurs se développer des MOOC qui reposent sur un apprentissage collaboratif, où les étudiants mettent en ligne des cours à l'attention des étudiants, commentent, discutent, corrigent. Il s'agit en général de domaines très pointus, tels que des langages de programmations informatiques.



Sources :

-Dalb, "Le phénomène des MOOCs s’intensifie",[en ligne] Métier et compétences en Info-doc, 9 octobre 2013, [consulté le 15/01/2014]
http://referentieleninfodoc.wordpress.com/2013/10/09/mooc/

-Bertrand Duperrin, "Les MOOCs : finalement ni « massif » ni si « open » ?", [en ligne]
Bloc-Notes de Bertrand Duperrin, 3 octobre 2013, [consulté le 15/01/2014]
http://www.duperrin.com/2013/10/03/les-moocs-finalement-ni-massif-ni-si-open/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+bertrandduperrin+%28Bloc+Note+de+Bertrand+DUPERRIN%29

-"Les MOOCs à l'assaut du mammouth", [en ligne], Le Monde/Idées, 25 mars 2013, [consulté le 15/01/2014]


-Matthieu Cisel, "Chronique des MOOC",[en ligne], STIcef.org, mis en ligne le 16/01/2013, [consulté le 15/01/2014]
http://sticef.univ-lemans.fr/num/vol2012/13r-cisel/sticef_2012_cisel_13r.htm




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