jeudi 31 mai 2018

La médiathèque Les 7 lieux à Bayeux


La médiathèque de Bayeux va ouvrir ses portes début janvier 2019 [1]. Il y a trois mois, son nom était choisi: "Les 7 lieux". Tiens, des bottes magiques qui invitent petits et grands au voyage ? Qui nous emmènent très loin et très vite sur des îles mystérieuses ? Le conte de fée commence sur la route du Molay-Littry ...

La médiathèque intercommunale Les 7 lieux proposera 7 espaces principaux : un café presse, une galerie d’exposition, un forum de 80 places en gradins, un laboratoire, une salle de travail, un plateau réunissant les collections et un jardin de 100 m2. Plus encore en suivant le hashtag #Les7lieux, Nicolas Beudon -@Mr_Kochka sur Twitter- responsable de la future médiathèque, précisait le 18 mai: "Bayeux c'est 14 000 habitants, Bayeux intercom [l'intercommunalité] 30 000 hbts. L'équipe : 14 titulaires. Les espaces accessibles au public : 2 500m2. Je précise tout cela parce que la plupart des gens autour de moi imaginent le double!

Voici donc une médiathèque dont la construction a été commentée sur Twitter, photographiée sous tous les angles en pleine construction et médiatisée à souhait. Médiathèque à la taille finalement modeste, comme le rappelait dans son tweet Nicolas Beudon, certes, mais au vécu déjà long sans être ouverte au public ... L'originalité de la démarche annoncée se lit dans un poster [2] : merchandising (captation de l'attention des usagers), Design thinking, Design UX, pas de Dewey (mais classement par thématiques), prêts des objets entre usagers, éduquer aux médias et à l'information mais aussi plus classiquement développer la lecture publique, valoriser la mémoire locale...Mot d'ordre : "Les usagers au centre !" dans un lieu de savoir et de savoir-faire, entre chez soi et le travail...
Source : site de la ville de Bayeux

Ce sont les anciens usagers de l'ancienne médiathèque qu'il faut re-fidéliser. Ainsi, ils sont invités à participer à la végétalisation de la nouvelle médiathèque. Les Bayeusain-es doivent récupérer une bouture de plante dans l'ancienne médiathèque pour la ramener, grandie, à l'ouverture de la nouvelle. Un beau symbole ? L'équipe a aussi organisé un Biblioremix "3 jours pour imaginer la nouvelle médiathèque": brainstorming sur une bibliothèque idéale, "focus group" dans la bibliothèque municipale pour préciser ce que l'on aime ou pas, et atelier Sketchup pour réfléchir à l’aménagement intérieur de la future médiathèque. D'autres Biblioremix sont prévus.

 Les sources de ces idées ? Nicolas Beudon qui va diriger cette médiathèque n'est pas avare de sources livresques et autres dans son blog [3]. Il semble qu'en sus de communiquer, partager un savoir, le projet de son équipe et des personnes qui l'accompagnent, soit d'apprendre...à faire ! Les bibliothèques troisième génération deviendraient donc des ateliers, foyers, studios de mille et une activités : des lieux entourés de livres de mille et une matières...


Sources :

[1] Marie, Eric. Bayeux. La médiathèque s'appellera "Les 7 lieux". Ouest-France. <https://www.ouest-france.fr/normandie/bayeux-14400/bayeux-la-mediatheque-s-appellera-les-7-lieux-5599490>. Consulté le 28/05/2018.

[2] Les 7 lieux au congrès de l'ACIM.<http://lrf-blog.com/2018/03/13/acim/>.  Consulté le 29/05/2018.

[3] Le recueil factice, biblioblog : blog tenu par Nicolas Beudon, conservateur de bibliothèque. <http://lrf-blog.com/a-propos-2/>. Consulté le 31 mai 2018.

mardi 29 mai 2018

Qu'est-ce qu'un Learning center ?

Selon le dictionnaire de l'ENSSIB, l'expression "Learning center", traduite par centre d'apprentissage, est apparu il y a moins de 10 ans [1]. On peut dire que ce sont des "BU, nouvelle génération" [2], autrement dit, les Learning center traceraient "l'avenir des bibliothèques universitaires". Si le lieu appartient bien à la famille des bibliothèques, quelles sont donc ses caractéristiques propres? 


"Le Groupe ESSEC est un établissement d'enseignement supérieur spécialisé en gestion et management d'entreprise. Réparti sur 3 campus : Cergy, La Défense et Singapour, il accueille près de 4 400 étudiants en formation initiale dont plus de 30% d'étudiants étrangers et 6000 managers en formation permanent par an. Au sein de cette institution, le Knowledge-Lab a pour mission de développer, promouvoir et accompagner l'usage des expériences, contenus et outils digitaux pour la pédagogie et la recherche." [3] Le "Knowledge-Lab" ou "K-Lab", est un autre nom pour le Learning center de cette école de commerce. Cette courte présentation permet de déterminer deux caractéristiques importantes d'un Learning center : l'utilisation des outils digitaux dans un lieu de travail dédié à la pédagogie et a fortiori au travail en équipe. Autrement dit le Learning center est faire pour le travail collaboratif, la co-construction des savoirs, la production participative appelée aussi "crowdsourcing". Cette nouveauté est-elle source de changements profonds ou représentative de bibliothèques universitaires qui fonctionnent de façon "modernes" [4], comme l'écrivait non sans malice, Silvère Mercier en 2010, suite à la publication du rapport à ce sujet de l'inspectrice des bibliothèques Suzanne Jouguelet [5]?

Ce rapport rappelait que le nom, en anglais, marquait l'origine du concept. La première réalisation nominative d'un tel lieu fut en Grande-Bretagne en 1996 à l'Université de Sheffield Hallam. Ainsi, les deux caractéristiques principales d'un Learning center - à savoir : lieu d'accès privilégie aux outils numériques; lieu de pédagogie et de recherche - s'incarnent dans un espace architectural spécifique. Le groupe ESSEC propose des "bulles" mais aussi un "studio self-service pour filmer ses projets". Le Learning center de l'Université Paris-Saclay devrait offrir sous peu "un hall d'exposition, un auditorium, un espace de détente, une brasserie et un patio dans un environnement accueillant et convivial." [6] Cet aspect convivial semble être une autre facette du projet : le Learning center est aussi un lieu de sociabilité, central dans une université. Ainsi, dans le Learning center de l'Université de Lille, le Lilliad, on peut "expérimenter l'innovation pédagogique" dans la salle "Y", espace de 80m2 avec un équipement numérique de pointe : des vidéoprojecteurs, une caméra 360°, un système de son, une imprimante 3D, 40 boîtiers de votre électronique [7]. Le bâtiment ouvert en 2016 s'auto-promeut avec un maître-mot : l'innovation pédagogique [8].

Innovation, pédagogie innovante, recherche, un autre exemple de Learning center est celui de Lausanne qui porte le nom, avec plus ou moins de bonheur, d'un de ses contributeurs financiers : le  Rolex Learning center. Il symbolise habilement une certaine architecture du savoir. La lumière baigne ce "paysage intérieur" [9] fait de pentes douces, de continuité de l'espace sur un seul niveau, sans hiérarchie spatiale, de décloisonnement total. Ce choix architectural permet une ouverture de la bibliothèque au public, de manière la plus large possible. L'espace est donc pensé à l'image des changements de paradigmes des sources du savoir : l'avènement du numérique. Au Rolex Learning center : "Le personnel de la bibliothèque ne gère plus les commandes de livres en magasin et le guichet de prêt est remplacé par des bornes automatiques. Il dégage du temps pour conseiller les étudiants dans leurs recherches et leur apporte des réponses personnalisées et individualisées. Les bibliothécaires sont disponibles tous les jours jusqu'à 20h et sont relayés par des moniteurs étudiants jusqu'à minuit." [10]


Sérendipité de l'espace (faite de trouver par hasard ce que l'on ne cherchait pas), peu de signalétique, omniprésence du blanc et de la lumière, hybridation fonctionnelle : la bibliothèque du futur, troisième lieu, se caractérise par son adaptation aux nouvelles sources documentaires et aux nouveaux rapports entre usagers et bibliothécaires. Elle est aussi un lieu adapté à son temps.

Le Rolex Learning center à Lausanne    Source : Aparpa



[1] Dictionnaire de l'ENSSIB : Learning center. Notice créée le 23 février 2015. <http://www.enssib.fr/le-dictionnaire/learning-center>.  Consulté le 29/05/2018.

[2] Blitman, Sophie. Les learning centers, ces BU nouvelle génération. EducPros by l'Etudiant. Publié le 7 mai 2015. http://www.letudiant.fr/educpros/enquetes/les-learning-centers-ces-bu-nouvelle-generation.html. Consulté le 29/05/2018.

[3] Site de l'ESSEC Business School.http://learningcenter.essec.fr/. Consulté le 29/05/2018.

[4] Blog Bibliobsession. Blog de Silvae. Billet de blog publié le 20 janvier 2010.  <http://www.bibliobsession.net/2010/01/20/les-learning-centres-sont-des-bibliotheques-universitaires-modernes/>. Consulté le 29/05/2018  : "Bon prétendre réinventer un modèle de bibliothèque pour décloisonner l'ancien en le toilettant et en le dotant de moyens, pourquoi pas...(soupir). Un Learning center, au fond, c'est une Bibliothèque universitaire moderne qui fonctionne bien."

[5] Jouguelet, Suzanne. Les Learning centres : un modèle international de bibliothèque intégrée à l'enseignement et à la recherche. Rapport à madame la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche. Décembre 2009. 66 p. <http://media.enseignementsup-recherche.gouv.fr/file/2009/33/6/Rapport_Learning_Centers_7-12_RV_131336.pdf>. Consulté le 29/05/2018.

[6] Site de l'Université Paris-Saclay. <https://www.universite-paris-saclay.fr/fr/learning-center>. Consulté le 29/05/2018.

[7] Site de l'Université de Lille. <https://lilliad.univ-lille.fr/vivre-linnovation/experimenter-linnovation-pedagogique>. Consulté le 29/05/2018.

[8] Site de l'Université de Lille. <https://lilliad.univ-lille.fr/decouverte/combinaison-inedite>. Consulté le 29/05/2018.

[9] Architectures : le Rolex Learning center. Réalisé par Juliette Garcias. ARTE France, Les Films d’Ici, Musée du Louvre, Ministère de la culture et de la communication / Direction générale des patrimoines, Cité de l’Architecture et du Patrimoine, Centre Pompidou. 2013 (DVD 8). <https://www.youtube.com/watch?v=v57KDwRpJVk>. Consulté le 29/05/2018.

[10] Vettoruzzo, Cécile. Le Learning centre de Lausanne : prototype de la bibliothèque du futur? Mémoire d'étude. Diplôme de conservateur de bibliothèque, Université de Lyon. Sous la direction de Michel Melot. Janvier 2013. 93 p. <http://www.enssib.fr/bibliotheque-numerique/documents/61342-le-learning-centre-de-lausanne-prototype-de-la-bibliotheque-du-futur.pdf>. Consulté le 29/05/2018.


mercredi 23 mai 2018

Hey Google, quoi de neuf ? Les 5 grandes annonces de Google I/O 2018

Du 8 au 10 mai s'est tenue la conférence annuelle de Google I/O* dans l’amphithéâtre Shoreline,  à Mountain View (Californie). Cette année, on a beaucoup (plus) parlé de l'intelligence artificielle chez Google. Un véritable virage stratégique a pu être observé vers davantage d'IA. En effet, juste avant le keynote, Google a annoncé d'avoir renommé sa branche Google Research en Google AI. Ce changement indique que Google recentre de plus en plus son R&D sur la vision par ordinateur, le traitement du langage naturel et le machine learning. Les cinq plus grandes annonces du keynote du premier jour l'illustrent également (voir la vidéo complète ici).


Google Assistant : la fonctionnalité de "Conversation continue" et Google Duplex

On attend, dans les semaines qui viennent, la mise à jour de Google Assistant, avec une nouvelle fonctionnalité "Conversation continue". Son but est de rendre la conversation avec Assistant plus naturelle et plus fluide, en disant "Hey Google" ou "OK Google" seulement la première fois, et non plus à chaque fois que l’on veut énoncer une commande. Il sera également possible de poser plusieurs questions dans la même requête. 
Une nouveauté qui a suscité beaucoup de réactions mitigées : avec la nouvelle fonctionnalité Google Duplex, Assistant pourra même passer des appels à votre place pour prendre un rendez-vous chez le coiffeur ou réserver un restaurant.
Quand les premières protestations en lien avec l'éthique se sont élevées (et les premiers montages sur les dérives possibles), Google a finalement rappelé que Duplex n'était pour l'instant qu'une expérimentation et expliqué que si Duplex était aussi efficace pour imiter l'homme, c'est parce qu'il navigue dans "un domaine fermé", sur lequel il a été longuement entraîné pour s'adapter aux situations.
Néanmoins, Google se positionne déjà en tant qu'acteur important en matière d'agents conversationnels.

Google Assistant sur Google Maps

Cet été, Google Assistant arrive sur Google Maps, il sera disponible sur iOS et Android. Cette amélioration vise à fournir des recommandations plus personnalisées aux utilisateurs, et davantage géolocalisées.
En combinant Google Maps avec Street View, l'application va se rapprocher de plus en plus de la réalité augmentée : avec l'aide de Google Lens, on pourra identifier les bâtiments, les races de chiens, etc. Un renard apparaîtra pour vous guider.

Google Photos reçoit un coup de pouce de l'IA

Google Photos permettait déjà de corriger les photos ; avec des outils d'édition intégrés et des fonctionnalités alimentées par IA on pouvait créer automatiquement des collages, des films et des photos personnalisées. La nouvelle application plus augmentée permettra de faire encore plus de corrections automatiquement : colorisation de photos en noir et blanc, correction de luminosité, rotation, ajout de touches de couleur.

Google Actualités

Pour concurrencer Facebook et son "fil d'actualité", Google prévoit une version améliorée de Google Actualités. La fonctionnalité "couverture complète" va permettre de remonter aux sources d'une actualité et de mieux la comprendre. De cette manière Google vise également à lutter contre la désinformation. En outre, il sera possible de "soutenir les éditeurs auxquels on fait confiance" en s'abonnant aux différents journaux via Google et de voir leur contenu numérique version abonnés sur le fil Google.

Digital Wellbeing selon Google


Durant le keynote Google a présenté également sa nouvelle initiative Digital Wellbeing, qui vise à améliorer le bien-être mental en combattant la FOMO ("Fear Of Missing Out") et en recherchant davantage d'équilibre entre vie digitale et vie réelle. Les utilisateurs Android pourront surveiller leur activité sur mobile grâce à un tableau de bord. Une appli "nounou numérique" permettra de désactiver automatiquement certaines applications sur lesquelles on passe trop de temps, ou d'annoncer certaines notifications seulement à un horaire choisi. Il y aura plus de discipline sur YouTube également : si vous regardez trop de vidéos, on vous proposera de faire une pause...


Google travaille dur pour séduire ses utilisateurs : des réponses à toutes vos questions, une plateforme pour les photos, des informations personnalisées... Et si c’est gratuit, c’est que vous êtes le produit ! Chaque cas d'utilisation de Google lui offre davantage de données et aide son IA à mieux apprendre, ce qui améliore non seulement l'expérience utilisateur de Google, mais également ses outils et ses propres services. Google, par son ADN est une société qui a besoin d'une masse de données importante pour son évolution.

Inquiets ? Google assure déjà être en conformité avec le RGPD. Pas convaincu ? Il existe toujours des alternatives...



*Le "I" et le "O" signifient respectivement "Input" et "Output"

Pour en savoir plus

Montet, Phane. Google Duplex donne une voix humaine aux assistants vocaux. in Usbek & Rica. 10/05/2018. En ligne sur https://usbeketrica.com/article/google-duplex-donne-une-voix-humaine-aux-assistants-vocaux [consulté le 17/05/2018]

Pardes, Arielle. Google and the Rise of 'Digital Well-Being'. in Wired. 09/05/2018. En ligne sur https://www.wired.com/story/google-and-the-rise-of-digital-wellbeing/ [consulté le 17/05/2018]

Deloffre, Xavier. Historique de Compte Google : comment contrôler les historiques de recherche. in facemweb. 12/05/2108 https://facemweb.com/notoriete-sur-le-web/historique-compte-google [consulté le 17/05/2018]

Perez, Sarah. Google and Levi’s ‘connected’ jacket will let you know when your Uber is here. in Techcrunch. 14/05/2018. En ligne sur https://techcrunch.com/2018/05/14/google-and-levis-connected-jacket-will-let-you-know-when-your-uber-is-here/ [consulté le 17/05/2018]

Blandin, Tiffany. Le prêtre qui murmure à l’oreille des GAFA. in Usbek & Rica. 05/05/2018. En ligne sur https://usbeketrica.com/article/le-pretre-qui-murmure-a-oreille-des-gafa [consulté le 17/05/2018]

Lausson, Julien. Le nouveau Google News est disponible sur iPhone et iPad. in Numerama. 16/05/2018. En ligne sur https://www.numerama.com/politique/367182-ce-qui-va-changer-dans-google-news.html [consulté le 17/05/2018]

Marien, Sebastien. Google va permettre à son "Assistant" de téléphoner à votre place. in Datanews. 09/05/18. En ligne sur http://datanews.levif.be/ict/actualite/google-va-permettre-a-son-assistant-de-telephoner-a-votre-place/article-normal-837683.html [consulté le 17/05/2018]

mercredi 2 mai 2018

Du Bruit et de l'Archivage

Un cri de perroquet d'Amérique du Sud, des pleurs de bébé, une horloge ou des applaudissements, des bruits de pas, de cloches, de clés dans une serrure, des chants d'oiseaux, etc... Autant de sons à écouter, réécouter, à superposer, à télécharger, accessibles et mis en ligne par la BBC.

La radio britannique met donc gratuitement plus de 16 000 effets sonores sur le site suivant BBC Sound Effects [1].  Cette  mise en ligne rentre dans le cadre du projet RES (Research and Education Space) comme le fait apparaître l'article de Geekzone [2].
Ce Projet "Research and Education Space" [3] vise à faciliter l’accès du public (enseignants,étudiants, etc.) non seulement aux archives de la BBC mais aussi à celles d'autres grandes institutions britanniques comme le British Museum ou encore la British Library

Ils peuvent bien sûr être écoutés en ligne mais aussi téléchargeables au format Wav. Il est possible de demander la permission à la BBC (et payer alors  une redevance) dans le cas d'un usage commercial, toute publicité ou sponsoring utilisant ces fichiers et en respectant les conditions spécifiées à l'article 4.f de la RemArc Licence [4] comme l'indique bien l'article de Fleur Labrunie [5]. L'article  de  Clémence Jost d'Archimag complète ces conditions en rappelant qu'ils peuvent être utilisés gratuitement à des fins personnelles, éducatives ou de recherche [6].

D'autres projets sonores complémentaires sont aussi mis en en avant comme "Conserve the Sound" [7] comme le montre le billet de blog de Libération [8], projet aussi cité par Julien Lausson [9]. "Conserve the Sound", né en 2013, a un objectif très simple : archiver le bruit des appareils qui étaient autrefois utilisés. Il met ainsi en avant les archives sonores du quotidien, rappelant à notre bon souvenir le bruit du magnétoscope ou encore celui du moulin a café.

Nous pouvons y retrouver alors les bruits des appareils et gadgets autrefois populaires comme celui d'un tampon de bibliothèque (familier aux lecteurs ayant connu l’époque où l'on tamponnait leur carte de lecteur), ou encore le son très caractéristique des toutes premières connexions à internet des années 90, à l'époque où celles-ci fonctionnaient à partir des lignes téléphoniques [6].

"Conserve the Sound" est financé par l'organisme allemand de "Film- und Medienstiftug NRW" [10], organisme de financement pour les films tant télévisuels que cinématographiques. C'est un projet participatif, c'est à dire que chacun peut y contribuer et l'enrichir avec ses propres photos et vidéos. Pour cela, il suffit de contribuer, par le biais d'une page dédiée [11] et en respectant quelques règles de format, de nommage, etc. 

Nous avons donc la possibilité de retrouver grâce non seulement à la BBC mais aussi à "Conserve The Sound" nos "madeleines de Proust" sonores. 


Sources :

[1] BBC Sound Effects  http://bbcsfx.acropolis.org.uk/ [Consulté le 2 mai 2018] 

[2] CAFEINE, La BBC vous offre 16 000 effets sonores, Geekzone, 23 avril 2018, https://www.geekzone.fr/2018/04/23/la-bbc-vous-offre-16-000-effets-sonores/  [Consulté le 2 mai 2018]

[3]  Projet RES (Research and Education Space) https://bbcarchdev.github.io/res/ [Consulté le 2 mai 2018]

[4] La remarcLicence,
https://github.com/bbcarchdev/Remarc/blob/master/doc/2016.09.27_RemArc_Content%20licence_Terms%20of%20Use_final.pdf  [Consulté le 2 mai 2018]

[5] LABRUNIE, Fleur, La BBC ouvre une base de données gratuite de 16 000 effets sonores, Numerama, 23 avril 2018, https://www.numerama.com/tech/349315-la-bbc-ouvre-une-base-de-donnees-gratuite-de-16-000-effets-sonores.html [Consulté le 2 mai 2018] 

[6] JOST, Clémence, Télécharger gratuitement 16 000 effets sonores issus des archives de la BBC, c'est possible !, Archimag, 24 avril 2018, http://www.archimag.com/archives-patrimoine/2018/04/24/telecharger-gratuitement-16000-effets-sonores-archives-bbc, [Consulté le 2 mai 2018] 

[7] Conserve The Sound, http://www.conservethesound.de/  [Consulté le 2 mai 2018]

[8] Libération, La BBC met en ligne gratuitement 16 000 effets sonores, 23 avril 2018, http://www.liberation.fr/direct/element/la-bbc-met-en-ligne-gratuitement-16-000-effets-sonores_80910/  [Consulté le 2 mai 2018]

[9] Lausson, Julien, Nostalgiques ? Ce site vous permet de réécouter les bruits de vos vieux appareils, Numerama, 15 avril 2018 , https://www.numerama.com/tech/344164-conserve-the-sound-site-reecouter-bruit-dappareils-anciens.html [Consulté le 2 mai 2018]

[10] Film- und Medienstiftug NRW, https://www.filmstiftung.de/en/about/team/ [Consulté le 2 mai 2018] 

[11] Contribuer à "Conserve The Sound" http://www.conservethesound.de/en/upload  [Consulté le 2 mai 2018] 

Le marché du livre numérique, une promesse tenue ?

Ces dernières années, des voix ont porté la vision du remplacement du livre papier par le livre numérique. Une plateforme telle qu'Amazon semblait promettre une révolution de l'ebook. Il semblerait pourtant que, loin d'avoir remplacé le papier, les ventes de livres numériques seraient en déclin. Certains rapports et articles parus sur le sujet nuancent néanmoins le discours affirmant que "les lecteurs n'accrochent pas au format et préfèrent le livre imprimé" [1]. Des décalages sont également observables entre différentes régions du monde (États-Unis, Europe, Asie). 

Comme le rapporte un article de Publishers Weekly, les ventes de livres numériques ont chuté de 10% aux États-Unis en 2017 par rapport à 2016 [2]. PubTrack Digital, du groupe NPD book, s'est basé sur les données transmises par 450 éditeurs. 162 millions de livres numériques auraient été vendus en 2017, ce qui représente 19% de la vente totale de livres (imprimés inclus), contre 21% en 2016. La plus grosse baisse (22%) a concerné le secteur jeunesse.
Le livre numérique qui a été le plus vendu en 2017 est The Handmaid's Tale édité par Houghon Mifflin Harcourt. 

Cependant, comme le signale un porte-parole d'Amazon [2], les chiffres sortis par PubTrack Digital ne prennent pas en compte la vente de livres numériques d'auteurs indépendants. 
Le fait de ne se concentrer que sur les données des grandes maisons d'édition est en effet remis en question. Pour contrebalancer ces résultats, AuthorEarnings, un site web rassemblant des auteurs, a réalisé sa propre enquête en prenant en compte les secteurs non traditionnels de l'édition. Ceux-ci avancent en effet que ce sont dans ces secteurs que les ventes de livres numériques ont continué de croître, alors que celles des éditeurs traditionnels n'ont cessé de diminuer [3]. Selon eux, la plupart des achats de livres en ligne en 2017 aux États-Unis ont été des ebooks (55%). Le phénomène d'autoédition aurait donc devancé l'édition traditionnelle concernant le livre numérique, notamment pour des questions de coûts. Une plateforme comme Wattpad, par exemple, propose des prix très bas [1].

En France, la part des ventes de livres numériques par rapport aux ventes totales de livres a toujours été faible. Selon les chiffres publiés par le Syndicat national de l'édition [4], le chiffre d'affaires de l'édition numérique française aurait tout de même progressé de 29,7% en 2016 par rapport à 2015. Les secteurs particulièrement concernés par cette augmentation sont le juridique et le scolaire (manuels numériques notamment). Selon le Baromètre des usages du livre numérique SOFIA/SNE/SGDL [4], 21% de la population française avait déjà lu un livre numérique en 2016.

Une récente étude de l'institut GfK a cependant constaté que le marché du secteur de l'ebook continue de régresser en France [5]. Il y aurait eu une baisse de 1% des ventes en 2017. Le secteur connaît tout de même une certaine dynamique, selon les résultats publiés par le 8e Baromètre sur les usages du livre numérique [6] . En voici quelques observations [7] : 
- les lecteurs passés aux ebooks lisent plus et achètent plus de livres qu'avant ; 
- le segment BD-Manga-Comics connaît une hausse importante (9%) ;
- le secteur de littérature générale et jeunesse continue de bien se porter ;
- le livre audio attire de plus en plus les lecteurs ;
- le prêt numérique en bibliothèque se développe. 

Du côté de la Chine, un bel avenir est prévu pour le livre numérique. D'après un rapport publié le 15 avril 2018, le marché chinois du livre numérique devrait atteindre les 4 milliards d'euros d'ici deux ans [8]. Les ventes auraient augmenté de 29,2% en 2017 par rapport à 2016. Le rapport ajoute que le lectorat est très majoritairement féminin, comme pour les livres imprimés. 

Les commentaires sur le marché du livre numérique sont donc très contrastés. On observe notamment un rapport très différent au livre numérique selon le pays ou la région de monde.

Autre actualité autour du sujet : le "Digital Publishing Summit Europe" se tiendra les 16 et 17 mai 2018 à Berlin [9]. Cet événement est organisé par l'European Digital Reading Lab (EDRLab), laboratoire européen de la lecture numérique. Il sera l'occasion de mettre en avant l'édition numérique, autour de rencontres et d'échanges sur des sujets tels que les innovations marketing et techniques, les dernières avancées sur les solutions de lecture ou encore les problématiques spécifiques de l'édition académique [10].


Sources :

[1]Oury, Antoine. Les ventes de livres numériques en baisse aux États-Unis. En ligne sur actualitte.com. Publié le 26 avril 2018 : [consulté le 26 avril 2018] <https://www.actualitte.com/article/monde-edition/les-ventes-de-livres-numeriques-en-baisse-aux-etats-unis/88581> 

[2] Milliot, Jim. E-book sales fell 10% in 2017. En ligne sur publishersweekly.com. Publié le 25 avril 2018 : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.publishersweekly.com/pw/by-topic/digital/content-and-e-books/article/76706-e-book-sales-fell-10-in-2017.html> 

[3] Juanuary 2018 Report : US online book sales, Q2-Q4 2017. En ligne sur authorearnings.com. [consulté le 2 mai 2018] <http://authorearnings.com/report/january-2018-report-us-online-book-sales-q2-q4-2017/> 

[4] Syndicat national de l’édition. Les chiffres du numériques 2017. En ligne sur sne.fr. Mis à jour le 4 décembre 2017 : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.sne.fr/numerique-2/le-livre-numerique-en-2015-le-numerique-en-marche/> 

[5] 8e Baromètre sur les usages du livre numérique. Les lecteurs de livres numériques : des usages qui se diversifient et s’intensifient. En ligne sur sne.fr : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.sne.fr/app/uploads/2018/03/barometre-2018_HD2-imprimeur.pdf> 

[6] GfK. Les Français ont acheté plus de 350 millions de livres en 2017. En ligne sur gfk.com. Publié le 20 mars 2018 : [consulté le 2 mai 2018] <http://www.gfk.com/fr/insights/press-release/les-francais-ont-achete-plus-de-350-millions-de-livres-en-2017/>  

[7] Dahl, Raphaël. Les chiffres et les usages du livre numérique en France. En ligne sur lettresnumeriques.be. Publié le 23 mars 2018 : [consulté le 2 mai 2018] <http://www.lettresnumeriques.be/2018/03/23/les-chiffres-et-les-usages-du-livre-numerique-en-france/ > 

[8] Fasseur, Barbara. Un avenir prometteur pour la lecture numérique en Chine. En ligne sur actualitte.com. Publié le 17 avril 2018 : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/un-avenir-prometteur-pour-la-lecture-numerique-en-chine/88410 

[9] EDRLab. Digital Publishing Summit Europe 2018. En ligne sur edrlab.org : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.edrlab.org/dpub-summit-2018/> 

[10] Solym, Clément. Berlin devient le cœur du livre numérique en Europe. En ligne sur actualitte.com. Publié le 11 avril 2018 : [consulté le 2 mai 2018] <https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/berlin-devient-le-coeur-du-livre-numerique-en-europe/88299>