vendredi 11 avril 2014

La mort de Windows XP


Le fonds d'écran par défaut de Windows XP.
Fonds d'écran par défaut de Windows XP.Windows


 8 avril 2014, Microsoft cesse de prendre en charge son système d'exploitation Windows XP vieux de 12 ans, plus de mises à jours, ni de protections contre les cyberattaques.

Et pourtant:
Un quart environ des utilisateurs de PC sont resté fidèles à Windows XP et ont résisté aux sirènes vantant les mérites des systèmes d'exploitation plus récents commercialisés par Microsoft.
Les réactions sur la toile sont multiples, toutes soulignent les qualités remarquables de Windows XP qui ont séduit durablement tant de particuliers, d'entreprises et d'administrations.
Les efforts de communication de Microsoft visant à "ringardiser" les adeptes de Windows XP au travers de vidéos parodiques tombent à plat. C'est Microsoft elle-même qui fait figure d'accusé tant elle semble ne pas regarder en face ses échecs ou semi-échecs commerciaux : Windows Vista, Windows 7 et surtout Windows 8 beaucoup plus adapté aux smartphones et tablettes qu'aux PC.

L'obsolescence de Windows XP va inéluctablement s'accélérer dès lors que le système a été "lâché" par son concepteur. Pourtant, ses fonctionnalités avant ce coup de grâce, satisfaisaient encore les utilisateurs, la plupart des solutions logiciels usuels, même récents restant compatibles avec ce système d'exploitation.

Quelles solutions préconisent les experts ?
La plupart des commentateurs, tout en dénonçant le coup de force de Microsoft conseillent avec fatalisme de migrer au plus vite vers un autre système d'exploitation ....et, pourquoi pas, tant qu'à faire vers windows 7.
Certains experts tirent la sonnette d'alarme avec pléthore de détails effrayants et de recommandations strictes. Face à la menace d'une cyber-attaque massive préparée par des hackers ingénieux n'attendant que ce moment propice, il faut prendre des mesures immédiates, car le changement d'exploitation est certes indispensable mais exige un certain temps, le temps de tous les dangers.
Selon ces Cassandre, il est urgent de recenser et de verrouiller un maximum de PC équipés en Windows XP, disséminés dans les foyers et plus encore dans les entreprises et les administrations et il faut tout particulièrement se méfier des PC utilisés par les professionnels à leur domicile.
Un point noir essentiel concerne les systèmes XP "embarqués"dans les machines d'usage public tels que les distributeurs automatiques de billets ou les équipements de sécurité des bâtiments .

Face à ces commentaires fatalistes des propositions d'une tonalité différentes se font jour: pourquoi ne pas saisir cette mort de Windows XP comme une opportunité pour changer de paradigme, se tourner vers Linux et autres logiciels libres voire adoper une gestion bureautique via le Cloud en s'en remettant  à des entreprises de services adeptes de l'Open Source. L'usager se libererait ainsi  des logiciels propriétaires et de leur obsolescence.

Et si l'on évoquait un peu les réactions des usagers "lambda" face à la mort programmée de Windows XP :
les témoignages d'indignation sont nombreux devant le cynisme des firmes.On se met à genoux devant "le veau d'or" déclare l'un de ces internautes. Mais on note également la méfiance exprimée par d'autres face aux propositions alternatives fondées sur Linux et les solutions Open Source, l'avenir radieux d'un web libéré des stratégies commerciales des géants d'internet suscite encore le scepticisme car si les systèmes alternatifs assurent vraiment sécurité et efficacité pourquoi n'ont-ils pas réussi de percées plus significatives?
Les internautes apparaissent désemparés et ne plus trop savoir à quel saint se vouer et le feuilleton n'est pas terminé... l’arrêt de Windows 7 est programmé pour 2020!


«Windows XP est mort mais respire encore», Adrien  Sénécat, L'Express, L'Expansion High-Tech, publié le 07/04/2014, http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/windows-xp-est-mort-mais-respire-encore_1505049.html, en ligne, consulté le 11/04/2014.

«Microsoft arrête ses mises à jours de sécurité pour Windows XP», Le Monde Technologies, publié le 08/04/2014, http://www.lemonde.fr/technologies/article/2014/04/08/microsoft-arrete-ses-mises-a-jour-de-securite-pour-windows-xp_4397341_651865.html, en ligne, consulté le 11/04/2014.

 «Windows XP est mort. Et aprés?», Framablog, publié le 03/04/2014,http://www.framablog.org/index.php/post/2014/04/03/windows-xp-est-mort-et-apres , en ligne, consulté le 11/04/2014.

Pour en savoir plus :
Infos-clés sur le cycle de vie de Windows


 «Fin du support Windows XP: à quoi s'exposent les entreprises», Toby Wolpe, ZDNet, publié le 08/04/2014, http://www.zdnet.fr/actualites/fin-du-support-windows-xp-a-quoi-s-exposent-les-entreprises-39798356.htm, en ligne, consulté le 11/04/2014.


Monoprix s'apprête à accepter le Bitcoin

L'information provient de Patrick Oualid, directeur e-commerce de la société, dans une interview publiée le 8 avril 2014 sur le site web d’informations économiques JDN (Journal du net) .


Crédit Reuters
Selon lui : "Monoprix a toujours été un pionnier et a cherché à apporter à ses clients ce que nous ne voyons pas nécessairement ailleurs".

Ce boucanier de la grande distribution souhaite positionner Monoprix comme le premier point de vente majeur en France capable d'accepter des paiements en devises numériques malgré le fait que le Bitcoin soit encore considéré comme une monnaie de "singe" en France. Assurément, le Bitcoin est encore regardé comme une devise de voyou dans nos contrées hexagonales.


Par ailleurs, l'idée est d’anticiper l’arrivée "imminente" du Bitcoin chez les grands détaillants français.
Patrick Oualid pense que "ne pas croire dans le potentiel du Bitcoin maintenant serait comme se moquer de l'importance des réseaux sociaux il y a quelques années."

C'est pourquoi, Monoprix pourra éventuellement accepter des paiements en Bitcoin sur son site e-commerce dès cette année. Le détaillant travaille également sur une application permettant à ses clients de payer en utilisant leurs téléphones mobiles dans les magasins.


L'objectif n'est pas uniquement d'attirer les Bitcoiners dans leurs magasins. C'est surtout la dimension innovante de cette monnaie virtuelle qui a séduit le directeur commercial. 

En effet, M. Oualid déclare que "si le Bitcoin ne nous apporte pas de plus de ventes, ce n'est pas grave".

En somme, le directeur e-commerce ne semble pas vraiment savoir à quoi ces Bitcoins pourraient bien servir au groupe (Casino) : "Pour l'instant je n'en sais rien. Ceci dit, les Bitcoins ont une valeur et s'échangent. On peut donc faire travailler de la trésorerie en Bitcoins de la même façon qu'en euros. Et demain, il y aura peut-être de nouvelles possibilités."


Alors, projet défricheur ou coup marketing? 









Sources: 

FAUCONNIER Flore: Interview de Patrick Oualid, "Pourquoi Monoprix veut se mettre aux bitcoins dès cette année ?" [en ligne] 8 avril 2014. [consulté le 11 avril 2014]
http://www.journaldunet.com/ebusiness/commerce/patrick-oualid-oualid-monoprix-bitcoin.shtml


KALLENBORN Gilbert: "Bientôt, Monoprix acceptera les bitcoins !" [en ligne] 8 avril 2014. [consulté le 11 avril 2014]
http://www.01net.com/editorial/617812/bientot-monoprix-acceptera-peut-etre-les-bitcoins/


SUSSAN Rémi :"Demain les entreprises autonomes (1/2) : au coeur de Bitcoin" [en ligne]. 27 février 2014. [consulté le 11 avril 2014]
http://www.internetactu.net/2014/02/27/demain-les-entreprises-autonomes-12-au-coeur-de-bitcoin/




jeudi 10 avril 2014

L'article 13 de la loi de programmation militaire



Une nouvelle loi, la « loi de programmation militaire » (LPM) vient alimenter les débats entre données personnelles et libertés individuelles d’un côté, surveillance et lutte contre le terrorisme de l’autre.
L’article 13 en particulier a beaucoup fait couler d’encre, rappelant le cas du NSA aux États-Unis. Le texte a été adopté le 21 octobre 2013 en première lecture par le Sénat, modifié par l’Assemblée nationale le 3 décembre 2013, enfin, le Sénat l’a adopté sans modification, en deuxième lecture le 10 décembre 2013.
Voici un court extrait du rapport de l’Assemblé nationale sur le projet de loi (n°1473), expliquant en quoi « la géolocalisation est devenue un moyen technique d’intérêt majeur pour la prévention des menaces terroristes » (1) :

Elle consiste à localiser un objet, téléphone ou ordinateur portable par exemple, en temps réel ou de manière différée. Elle peut être réalisée par satellite, mais également par GSM ou WIFI, ou encore par le biais de l’adresse IP. Elle permet, indépendamment de l’interception du contenu de la communication, de suivre les déplacements du téléphone, à intervalles réguliers ou en temps réel. La localisation d’un appareil est rendue possible par l’utilisation d’un logiciel qui traduit les coordonnées géographiques obtenues (longitude et latitude) sur une carte. (1)

Il s’ensuit, quelques temps après que le Sénat ait adopté le texte en première lecture, un débat passionné entre différents acteurs parfois accusés de mauvaise foi. C’est la question frontière entre lutte contre l’antiterrorisme, la prévention et le non-respect de la vie privée, très tenue, qui se joue ici.
Le 25 novembre 2013, l’article du Figaro « Téléphone, Internet : l'État pourra bientôt tout espionner », introduit par cette accroche : « la France vire-t-elle à la société orwellienne ? » (2), qui radicalisent les protestations. L’Etat est accusé, sous prétexte de vouloir prévenir les actions terroristes d’étendre sa surveillance, non plus seulement aux données techniques, mais aux contenus même des informations échangées. A noté, l’article est apparu avant que la loi ait été modifiée par l’Assemblée nationale.
S’il apparaît excessif, pour certains, voire « apocalyptique » (3) aux yeux du journaliste Philippe Vion-Dury du Rue 89, dans son article « Loi de programmation militaire : le scandale qui fait sploutch » (3), du 19 décembre 2013, la loi inquiète, pour ses dérives potentielles.

Jean-Jacques Urvoas (Président de la commission des lois de l'Assemblée nationale et député du Finistère) et Jean-Pierre Sueur (Président de la commission des lois du Sénat et sénateur du Loiret), dans un article du Monde du 08 janvier 2014 : « La loi de programmation militaire du gouvernement n'est pas liberticide » (4), répondent à cette polémique, qu’ils jugent injustifié :

Ainsi, depuis plus de quinze jours, des exégètes amateurs et de mauvaise foi s'associent-ils pour tenter de démontrer une prétendue démarche liberticide orchestrée par le gouvernement et soutenue par un Parlement complice afin de soumettre nos concitoyens à une surveillance généralisée à la mode américaine. Et depuis lors, nous nous efforçons d'opposer une analyse dépassionnée du droit à cette théorie du complot, au soupçon qui tient lieu de raisonnement. (4)

Ils relativisent grandement le danger de la loi, qui s’applique à une population très spécifique : les terroristes. En outre, les droits donnés aux services de renseignement sont strictement encadrés et n’affecte pas a priori les articles protégeant la vie privée des individus. Ils concluent leur intervention avec cette phrase :

Il s'agit au final de s'assurer que les administrations de l'Etat œuvrent à préserver la sécurité nationale et luttent pour maintenir la forme républicaine de nos institutions. Nous ne sacrifions pas les libertés individuelles à l'impératif de sécurité mais créons les conditions du plein exercice des premières face aux menaces pesant sur notre société (4).

Philippe Aigrain, informaticien, chercheur et ancien chef du secteur technique du logiciel à la Commission européenne (Wikipédia), considère, lui, que le débat autour de cette révèle un réel manque de connaissance, peut-être de compétences liées à ces questions de surveillances, des hommes politiques français. A propos de Jean-Pierre Sueur, il écrit sur son blog, dans un article du , « Surveillance généralisée ou sursaut démocratique ? » (5) :

Une journaliste de Public Sénat venue m’interviewer hier me disait que le président de la commission des lois du Sénat, Jean-Pierre Sueur, un homme respecté pour son action en matière de politique de la ville, s’étonnait des réactions à l’article 13 et aux amendements que le Sénat y a apporté, jugeant le tout « protecteur ». S’il le pense, c’est tragique de méconnaissance. (5)


                                                                                                                                                La loi a bel et bien été adoptée, même si beaucoup rêvent encore d’un amendement parlementaire a posteriori. Quoi qu’il en soit, il est probable que le débat ne s’arrête pas là et qu’il continuera tant que ces questions sur la protection des données privées ne sera pas réglée, si elle se règle.


(1) Rapport fait au nom de la commission de la défense nationale et des forces armées sur le projet de loi (n° 1473), adopté par le sénat, relatif à la programmation militaire pour les années 2014 a 2019 et portant diverses dispositions concernant la défense et la sécurité nationale, par les députées Patricia ADAM, Geneviève GOSSELIN-FLEURY.

(2) Jean-Marc Leclerc, « Téléphone, Internet: l'État pourra bientôt tout espionner », Le Figaro,

(3) Philippe Vion-Dury, « Loi de programmation militaire : le scandale qui fait sploutch », Rue 89,

(4) Jean-Jacques Urvoas, Jean-Pierre Sueur, « La loi de programmation militaire du gouvernement n'est pas liberticide », Le Monde.fr,

(5) Philippe Aigrain, « Surveillance généralisée ou sursaut démocratique ? », http://paigrain.debatpublic.net/?p=8461

Axelle Lemaire revendique une vision globale du numérique

La nouvelle est tombée hier lors de la présentation des quatorze nouveaux secrétaires d'État, le Numérique est pris en charge par Axelle Lemaire, franco-canadienne de 39 ans, députée des français d'Europe du nord, et auteure d'un rapport de 2012 sur la stratégie européenne en matière de numérique.

Secrétaire d’État chargée du Numérique et non plus seulement de l’Économie numérique... le changement a son importance: Fleur Pellerin, avant son départ pour le secrétariat d'Etat en charge du Commerce extérieur de la promotion du Tourisme et des Français de l'étranger, avait déjà exposé son projet d'Habeas Corpus numérique garantissant la protection des données personnelles et de la vie privée en ligne.

Fleur Pellerin avait acquis une certaine popularité dans le monde des nouvelles technologies, popularité largement exposée par les entrepreneurs du numérique sur Twitter à l'occasion de son départ, en prenant sa suite, Axelle Lemaire a voulu se montrer rassurante sur son action à venir en parlant de "continuité".

Élue députée lors des législatives de 2012, Axelle Lemaire a acquis une légitimité politique mais elle peut également revendiquer une "légitimité numérique" en s'attaquant aux sujets numériques au sein de la commission des affaires européennes de l'Assemblée Nationale.

Très attachée à la défense des "libertés numériques" comme elle l'a montré en attaquant les positions du Gouvernement sur la loi de programmation militaire, ou en demandant des sanctions plus élevées pour l'utilisation des données sans consentement, elle ne met pas pour autant de côté l'économie numérique.
Elle le montre en voulant "définir une véritable politique industrielle dans le secteur numérique afin d'ouvrir de nouvelles perspectives de productivité, de croissance et d'emploi", en proposant la création de fonds de capital-risques européens pour aider les start-up dans les domaines du Cloud computing, des nano-technologies ou des objets connectés. "Je crois qu'il ne faut pas opposer protection des données et vie privée. Au contraire, si l'Europe devient une forteresse des données privées, cela lui permettra d'être plus attractive pour les entreprises comme pour les particuliers".

Enfin sa connaissance et son expérience du monde anglo-saxon lui apportent une vision européenne du sujet comme elle en témoigne: "Les pays de ma circonscription, d'Europe du Nord, sont les pays les plus innovants du monde. C'est un formidable potentiel d'opportunités pour changer les lignes dans la société, dans l'éducation et pour créer plus de croissance et plus d'emplois».

C'est ce qu'il lui faudra maintenant démontrer ... Comme le souligne Jean-David Chamborédon (patron du fonds d'investissement Isai), sceptique sur la nouvelle association Axelle Lemaire - Arnaud Montebourg: "la grande question est et sera sa capacité à gérer son boss".

Sources:

AMULF, Sylvain, 2014. Axelle Lemaire succède à Fleur Pellerin au numérique. In : usine-digitale.fr [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.usine-digitale.fr/article/axelle-lemaire-succede-a-fleur-pellerin-au-numerique.N254586.

FERRAN, Benjamin, 2014. Axelle Lemaire, nouvelle voix du Numérique en France. In : Le Figaro [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2014/04/09/01007-20140409ARTFIG00272-axelle-lemaire-nouvelle-voix-du-numerique-en-france.php.

CHICHEPORTICHE, Olivier, 2014. Fleur Pellerin quitte le Numérique pour le Commerce extérieur. In : ZDNet [en ligne]. 2 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.zdnet.fr/actualites/fleur-pellerin-quitte-le-numerique-pour-le-commerce-exterieur-39799399.htm.

CHICHEPORTICHE, Olivier, 2014. Qui est Axelle Lemaire, nouvelle secrétaire d’Etat au Numérique? In : ZDNet [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.zdnet.fr/actualites/qui-est-axelle-lemaire-nouvelle-secretaire-d-etat-au-numerique-39799741.htm.

KAYARAN, Raphaële, 2014. Qui est Axelle Lemaire, la nouvelle patronne du Numérique à Bercy? In : LExpansion.com [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://lexpansion.lexpress.fr/high-tech/qui-est-axelle-lemaire-la-nouvelle-patronne-du-numerique-a-bercy_1507424.html.

RAYMOND, Grégory, 2014. Axelle Lemaire va-t-elle convaincre les patrons de start-up? In : Le Huffington Post [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.huffingtonpost.fr/2014/04/09/axelle-lemaire-numerique-libertes-publiques-start-up_n_5118811.html.

SAMAMA, Pascal, 2014. Axelle Lemaire est nommée secrétaire d’Etat au Numérique. In : [en ligne]. 9 avril 2014. [Consulté le 10 avril 2014]. Disponible à l’adresse : http://www.01net.com/editorial/617872/axelle-lemaire-est-nommee-secretaire-detat-au-numerique/.

vendredi 4 avril 2014

Le projet de Système de Gestion de Bibliothèque Mutualisé (SGBDM) et son impact dans le secteur professionel des bibliothèques

Déroulé du projet national de création d’un Système de Gestion de Bibliothèque Mutualisé (SGBDM)

 

Une décision prise au CA de l’ABES

Lors du Conseil d'Administration de l'ABES du 31/05/13 [1], il a été défini que les études préliminaires au cahier des charges devrait évaluer les faisabilités suivantes :
- Quels sont les objectifs d’un service national de catalogage dans la perspective du web ?
- Qu’attend-on d’un service national de catalogage appelé à desservir le SGBM et les SIGB des établissements qui ne migreront pas vers le SGBM ?
- Comment s’articulera-t-il avec les applications et services existants ?
- Dans quelles conditions garantir la maîtrise des données et de leur réexploitation ?

La réunion de lancement d’octobre 2013 confiait à deux groupes de travail l’étude des besoins de 12 institutions pilotes et l’élaboration d’un jeu de métadonnées autour d’une édition électronique de la Pléiade (prototype pour un service national de localisation des ressources électroniques) [2].

 

Une journée d’études à l’ADBU

Une journée d’information organisée à l’ADBU en partenariat avec l’ABES le jeudi 20 février devait permettre aux acteurs concernés d'évaluer l’investissement, l’organisation du travail et la politique de données à mener dans le cadre de cette ré-informatisation des bibliothèques.

Les supports de présentation des différents intervenants et les captations de cette journée (podcasts) sont disponibles depuis le site de l’ADBU [3].

 

Quel impact pour la profession?

Il s’agit également d’envisager ‘’les scénarii d’évolution du SUDOC à l’échelle nationale et dans un contexte où la frontière entre catalogage et production de métadonnées est désormais poreuse.  [3]’’ Le projet s’articule avec des projets plus complexes comme le hub de métadonnées et BACON, Base de Connaissances Nationale.
Du point de vue organisationnel, un tel projet révèle une question centrale de la gestion des ressources humaines : l’évolution des postes en bibliothèques allant  vers d’avantage de traitement de données et de liens  que sur des supports. En effet, on observe un transfert et une modification des charges vers la gestion des ressources numériques, de médiation ou de production.  Les institutions telles que l’ABES et l’ABDU se positionnent favorablement pour un accompagnement au changement. Les projets BACON et hub pourraient aussi être un véhicule à cet accompagnement du changement. 

 

Sources

[1] Principales décisions du Conseil d’administration du 31 mai 2013, 4 juin 2013; Le blog d’information institutionnelle de l’ABES, http://fil.abes.fr/category/sgb-mutualise/ (consulté le 03/04/14)

[2] Étude pour le cahier des charges d’un SGB mutualisé : c’est parti !!!, 23 octobre 2013;
Le blog d’information institutionnelle de l’ABES,http://fil.abes.fr/category/sgb-mutualise/ (consulté le 03/04/14)

[3] Retour sur la journée du 20 février, “Ré-informatiser à l’heure du SGBM”; http://adbu.fr/actualites/retour-sur-la-journee-du-20-fevrier-re-informatiser-a-lheure-du-sgbm/ (interview de Grégory Miura, modérateur de cette journée d’étude, consulté le 03/04/14)
Système de gestion de bibliothèque mutualisé | Projet de l'Agence bibliographique de l'enseignement supérieur [Blog de l’ABES consacré au projet SGBM, dernière mise à jour : 20/12/13] http://sgbm.abes.fr/ (consulté le 03/04/14)

Livres numériques en bibliothèque : l’EBLIDA (European Bureau of Library, Information and Documentation Associations) lance la “e-read campaign”.


Nouvel épisode dans la saga des relations contrariées entre les bibliothèques et les livres numériques : la “e-read campaign”. Cette campagne lancée sous l’impulsion de l’EBLIDA (European Bureau of Library, Information and Documentation Associations) met l’accent sur le libre accès des livres numériques en bibliothèque, demandant au niveau européen un aménagement du droit d’auteur, afin de faciliter le prêt de livres numériques en bibliothèque contre une rémunération équitable des auteurs et des ayant-droits.


Le contexte français avait déjà vu émerger depuis 2011 le projet PNB (Prêt Numérique en Bibliothèque) [1].  Cette initiative interprofessionnelle lancée par Dilicom (réseau de livre) et soutenue par le Centre national du livre (CNL) est d’ailleurs entrée officiellement depuis le 17 février dans sa phase opérationnelle.

Sans forcément la contredire, l’initiative d’EBLIDA procède d’une toute autre approche et à une échelle plus grande. Prenant un angle résolument citoyen, l’“e-read campaign” inclut non seulement les professionnels mais également la société civile et les hommes politiques, manifeste [2] et supports de communication à l’appui [3].

En ligne de mire, également, la journée mondiale du livre et du droit d’auteur le 23 avril prochain [4] au cours de laquelle une conférence et un point presse sont prévus.

Le thème de la lecture numérique dans la bibliothèque illustre bien à quels points les dispositifs de médiation dans les bibliothèques peuvent être rejoués.
D’un côté, avec PNB, on s’oriente vers un dispositif socio-technique, mêlant des communautés de pratique à des dispositifs techniques de régulation des transactions et de gestion des métadonnées.
De l’autre, avec la campagne “e-read”, on s’oriente vers une démarche ouvertement socio-politique, dans laquelle la bibliothèque, en tant que service étendu au public, ouvre ses pratiques et ses revendications vers les publics pour un accès facilité aux livres numériques.

À ce stade, il est difficile de déterminer laquelle de ces initiatives va l’emporter, peut-être d’ailleurs sont-elles vouées à coexister. Mais à n’en pas douter, les débats entre acteurs (éditeurs, bibliothèques, lecteurs) s’annoncent vifs et passionnés.

Notes

[1] http://bbf.enssib.fr/le-fil-du-bbf/pnb-pret-numerique-en-bibliotheque-19-02-2014

[2] Le droit de lire numérique : http://www.eblida.org/News/The-right-to-e-read_fr.pdf

[3] www.eblida.org/e-read/get-involved/

[4] http://www.unesco.org/new/fr/unesco/events/prizes-and-celebrations/celebrations/international-days/world-book-and-copyright-day-2012