dimanche 28 février 2021

L'accélération de la numérisation des archives et du patrimoine au niveau des institutions culturelles en France

La crise sanitaire  a accéléré au niveau des institutions culturelles la numérisation des archives et du patrimoine. Afin de continuer à exister à travers les plateformes, de nombreuses institutions ont opté pour la numérisation de leur patrimoine. Les professionnels de l'information sont  particulièrement revenus sur le sujet en ce mois de février surtout en ce qui concerne la manière dont le patrimoine se numérise. La question est de savoir comment cette accélération vers une numérisation massive est bénéfique non seulement aux institutions culturelles mais aussi aux acteurs du domaine. 

La numérisation du patrimoine Français 

Afin de rester présent dans l'esprit des usagers de nombreuses institutions culturelles ont accéléré la numérisation de leur patrimoine à cause de la crise sanitaire qui ne permettait plus aux amoureux de la culture française d'être présent dans les différents lieux dédié à ses activités[1][2]. De l'institut national de l'audiovisuel aux archives en passant par les bibliothèques, de nombreuses institutions ont fait le choix d'une présence virtuelle à travers des publications sur différents plateformes qui permettaient aux citoyens français de continuer à profiter gratuitement des contenus depuis leur domicile[1][2]. C'est le cas de Gallica la vitrine numérique de la Bibliothèque nationale de France qui compte six millions d'objets déjà numérisés parmi lesquels des cartes, des partitions, des enregistrements sonores, des images, des manuscrites, des livres etc. [1]

La numérisation une alternative aux acteurs culturels

Les acteurs du domaine culturel loin de rester inactif compte tenu des restrictions sanitaires obligatoires annoncées par le gouvernement dans un contexte sanitaire critique et délicat utilisent les plateformes afin de publier des spectacles filmés au préalable et d'organiser des expositions de tout genre comme dans une période normale[1][3]. La majorité des programmes est publiée sur le site de l'office du tourisme et des congrès. Le musée d'Orsay, les musées d'art et d'histoire, Notre Dame de Paris, la Philharmonie de Paris et la Comédie Française organisent respectivement des expositions à travers des numérisations d'œuvres d'art et des expositions de spectacles à travers les plateformes virtuelles[3]. 

La numérisation des œuvres des institutions culturelles redonne vie aux archives et aux patrimoines. Loin d'être une solution contraignante à cause de la quantité d'œuvres à numériser, elle se révèle plutôt comme une alternative aux acteurs culturels. 

Sources:

[1] ARCHIMAG. Comment le patrimoine se numérise. [En ligne]. Février 2021. [Consulté le 20/02/2021]. Disponible à l'adresse: <https://www.archimag.com/sites/archimag.com/files/archimag_341_extrait.pdf>

[2] CLUB Innovation et culture France. Covid-19/Tour de France des initiatives musées et monuments dans un contexte de reconfinement. [ En ligne]. 28/02/2021. [Consulté le 28/02/2021]  Disponible à l'adresse: <http://www.club-innovation-culture.fr/tour-de-france-re-confinement/>

[3] Office du Tourisme et des congrès. Les galeries d'art de Paris. [ En ligne]. Février 2021. [Consulté le 26/02/2021]. Disponible à l'adresse: https://www.parisinfo.com/

Les données médicales de patients français en libre accès sur la toile

 Les données médicales de près d'un demi-million de patients français stockées par plusieurs laboratoires d'analyse médicale sont librement accessibles sur internet. Les données personnelles fuitées portent sur des numéros de sécurité sociale, des dates de naissance, des numéros de téléphone, des groupes sanguins, etc. Les laboratoires concernés utilisaient le même logiciel pour le stockage des données.  

Les données de santé de 491 840 personnes sont en libre accès sur internet depuis quelques jours. [1]

Plusieurs informations ont été retrouvées sur un même patient : numéro de sécurité sociale, nom du médecin traitant, numéro de téléphone, date de naissance, groupe sanguin ainsi que des commentaires plus précis sur l'état de santé certains patients (grossesse, séropositif HIV, Levothyrox, etc.). [2]

Qu'est-ce qu'une donnée de santé ?
 
Les données à caractère personnel concernant la santé sont les données relatives à la santé physique ou mentale passée, présente ou future, d'une personne physique y compris les prestations des soins de santé qui révèlent des informations sur l'état de santé de la personne. [3]

La CNIL rappelle l'obligation de notification

"Si les faits sont confirmés, il s'agit d'une violation de données personnelles au titre du Règlement général sur la protection des données (RGPD)", rappelle Louis Dutheillet de Lamothe, le secrétaire général de la Cnil. Ainsi, il appartient aux laboratoires concernés de remonter l'information auprès de la Cnil dans les 72 heures après qu'ils en ont pris connaissance. [4]
Mais aussi, quand la fuite de données est susceptible d'engendrer des risques élevés pour les droits et libertés, les laboratoires ont l'obligation d'informer les patients victimes que leurs données de santé sont en libre accès sur internet.

Les autorités étatiques et judiciaires montent au créneau
 
Le secrétaire d'Etat au numérique n'a pas tardé à réagir à cette fuite historique " C'est très grave et c'est d'autant plus grave que cela arrive à une période où l'on voit une augmentation exponentielle des cyberattaques." [5] Par conséquent, les laboratoires ont le devoir de mettre en place une politique de sécurité informatique. Le parquet aussi s'est saisi de l'affaire. En effet, la section de criminalité du parquet de Paris a ouvert une enquête portant sur cette fuite de données de santé. L'Office central de lutte contre la criminalité liée aux technologies de l'information (OCLCTIC) mènera l'enquête.

L'entreprise Deladus France, éditrice du logiciel litigieux,  a fait un communiqué pour dire que ses équipes sont mobilisées et déterminées et qu'une enquête approfondie est en cours.


Sources :

[1] LEBOUCQ, Fabien, GOUTHIERE, Florian, COQUAZ Vincent. Les informations confidentielles de 500000 patients français dérobés à des laboratoires et diffusées en ligne. CheckNews. InfoLibe, 23-02-2021 [Consulté le 25-02-2021]. <https://www.liberation.fr/checknews/les-informations-confidentielles-de-500-000-patients-francais-derobees-a-des-laboratoires-medicaux-et-diffusees-en-ligne-20210223_VO6W6J6IUVATZD4VOVNDLTDZBU/>

[2] VITARD, Alice. Les données de santé d'un demi-million de patients français en libre accès sur Internet. Cybersécurité, 24-02-2021 [Consulté le 25-02-2021]. < https://www.usine-digitale.fr/article/les-donnees-de-sante-d-un-demi-million-de-patients-en-libre-acces-sur-internet.N1064214>

[3] CNIL. Une donnée de santé. Protéger les données personnelles, accompagner l'innovation, préserver les libertés individuelles [Consulté le 26-02-2021]. <https://www.cnil.fr/fr/quest-ce-ce-quune-donnee-de-sante.>

[4] CNIL. Violation de données de santé : la CNIL rappelle les obligations des organismes à la suite d’une fuite de données massive annoncée dans les médias. Actualités, 24-02-2021 [Consulté le 26-02-2021]. <https://www.cnil.fr/fr/violation-de-donnees-de-sante-la-cnil-rappelle-les-obligations-des-organismes-la-suite-dune-fuite-de>

[5] ADAM, Louis. Fuite de données de santé : Les autorités s’en mêlent. Cybersécurité, 26-02-2021 [Consulté le 28-02-2021]. <https://www.zdnet.fr/actualites/fuite-de-donnees-de-sante-les-autorites-s-en-melent-39918535.htm>

mardi 23 février 2021

Le numérique dans tous ses états : Issy-les-Moulineaux l'exemple de la Smart City à la française. [1]

Lauréats du concours "Challenge 5G" lancé par Orange le 14 octobre dernier à Issy-les-Moulineaux (ILM), les entreprises Bioserenity, Fullrama et UrbanExpé tenteront de mettre à profit la 5G afin d'apporter des solutions pertinentes dans leurs domaines respectifs que sont la médecine, le sport et la météorologie.

Le 15 décembre 2020, les résultats du "Challenge 5G" sont enfin parus.[2]

Forte de ses distinctions telles que le Trophée du "leader du numérique" en 2020 sans oublier en 2019 un prix dans le cadre du 4ème trophée de "l'Open Data pour les territoires" [3], la ville d'Issy-les-Moulineaux s'est illustrée comme l'une des villes pionnières dans le concept de Smart City à la française.

En effet, avec plus de la moitié des entreprises implantées sur son territoire provenant des secteurs numériques et technologiques tels que Microsoft, Cisco, Cap Gemini ou bien encore Orange, la ville d'ILM avait commencé sa transformation numérique dans les années 90.

L'organisation de cet évènement avec Orange s'inscrivait donc dans une continuité, ILM ayant été sélectionnée dès avril 2019 par l'ARCEP [4] pour être site pilote pour la 5G. Issy fut également la seule ville française plusieurs fois distinguée par l'Intelligent Community Forum (ICF), un think tank américain qui encourage les collectivités locales à utiliser le numérique pour booster leur développement. [5]

Pour ce faire, ILM offre ainsi aux entreprises un terrain d'expérimentation et Orange son expertise technique.

L'objectif de ce concours étant d'identifier et sélectionner dans divers domaines des starts up ou PME de -250 personnes ; à qui l'on permettra d'expérimenter leurs solutions sur le réseau 5G durant une période définie courant de l'année 2021 en vue de savoir dans quelle mesure leurs projets influenceront le développement de la ville.

Le premier lauréat Bioserenity [6], spécialisée dans les solutions de diagnostic et de monitoring tentera d'alléger le temps de traitement des examens médicaux via des technologies IA pour un traitement massif et rapide des données.

Le second Fullrama [7], spécialisée dans les solutions météorologiques proposera un outil capteur afin de programmer les systèmes d'arrosages de la ville en fonction de la pluviométrie d'une part et d'autre part de mesurer l'impact de la végétalisation d'un lieu pour résorber les ilots de chaleur en vue de préserver l'environnement.

Enfin la start up UrbanExpé [8], plateforme spécialisée dans les jeux vidéo sportifs proposera un système de challenge sportifs en ligne à plusieurs contribuant ainsi à faire du sport en s'amusant.


Reste à savoir si l'usage des technologies innovantes faisant parfois appel à des process d'intelligence artificielle visant à optimiser la qualité de vie des habitants ne se heurteront pas aux principales craintes relatives à l'exploitation massive des données sans oublier la potentielle hausse de consommation énergétique.


Sources

[1] SOURISSEAU, Yannick. Issy-les-Moulineaux, une Smart City pionnière aux portes de Paris [en ligne]. Magazine de la Smart City, de l'écosystème numérique et de la e-Santé, 2017-06-30 [consulté le 27-01-2021]. <https://www.villeintelligente-mag.fr/Issy-les-Moulineaux-une-Smart-City-pionniere-aux-portes-de-Paris_a245.html>

[2] Ville d’Issy-les-Moulineaux. Télémédecine, eSport et Smart City lauréats du Challenge 5G Issy /Orange [en ligne]. Issy.com/actualités, 2021-01-22 [consulté le 27-01-2021]. <https://www.issy.com/actualites/telemedecine-esport-et-smart-city-laureats-du-challenge-5g-issy-orange>

[3] Ville d'Issy-les-Moulineaux. La Ville récompensée par le trophée "Open data pour les territoires" [en ligne]. Issy.com/actualités, 2019-11-19 [consulté le 27-01-2021]. <https://www.issy.com/actualites/la-ville-recompensee-par-le-trophee-open-data-pour-les-territoires> 

[4] ARCEP les réseaux comme bien commun [en ligne] [consulté le 21-01-2021].< https://www.arcep.fr/>

ARCEP. Décision n° 2020-1081 de l’Autorité de régulation des communications électroniques, des postes et de la distribution de la presse en date du 29 septembre 2020 prorogeant la durée des autorisations d’utilisation de fréquences dans la bande 3400 - 3800 MHz de la société Orange pour des expérimentations 5G [en ligne]. Paris, 2020-09-29 [consulté le 21-01-2021]. < https://www.arcep.fr/uploads/tx_gsavis/20-1081.pdf>

[5] Intelligence Community Forum (ICF) [en ligne] [consulté le 22-01-2021]. <https://www.intelligentcommunity.org/>

[6] Bioserenity Smart Healthcare Solutions [en ligne] [consulté le 23-02-2021]  <https://www.bioserenity.com/>

[7] Fullrama Smart Data for Smart City [en ligne] [consulté le 23-02-2021] <https://fullrama.net/> 

[8] UrbanExpé [en ligne] [consulté le 23-02-2021]  <https://www.urbanexpe.com/>

[9] DOUAY, Nicolas. L’urbanisme à l’heure du numérique. Préface PICON, Antoine. Londres : ISTE Editions, 2018. Chap. 1.3.3.2, Issy-les-Moulineaux, laboratoire français, p.44-46. Systèmes d'information, web et société. Série Technologies intellectives ; 6. ISBN 978-1-78405-367-3

[10] COURMONT, Antoine. Quand la donnée arrive en ville - Open data et gouvernance urbaine. France : PUG, 2021. 204 p. Collection Libres Cours Politiques. ISBN 978-2-7061-4735-7

lundi 15 février 2021

Evaluation et redéploiement d'une veille

Lorsqu’une veille est installée, elle est donc convenable à la stratégie et aux besoins exprimés pour les projets en cours. Néanmoins, elle peut être confrontée à des contraintes telles que la baisse des remontées d’informations, baisse d’efficacité pour les usagers, etc. Il est donc question de faire un bilan pour l’évaluer et définir comment la redéployer. Pour ce faire, nous allons avoir des retours d’expériences, des réponses d’experts, et des propos d’éditeurs sur leurs technologies. [1]

Pour évaluer l’efficacité d’un dispositif de veille, les veilleurs sont invités à lancer des enquêtes de satisfactions auprès de leurs clients. Il est cependant conseillé de ne pas abuser du temps disponible des répondants pour obtenir le plus grand nombre possible de réponses. Ces enquêtes de satisfaction permettent « d’obtenir un retour qualitatif, surtout quand il est accompagné de commentaires judicieux. » [2]

Le veilleur doit, en effet, évaluer ses sources d’information notamment au moment de la constitution de corpus de sources et tout au long de ses activités. Or, Pierre-Yves Debliquy déplore le défaut de synchronisation entre les veilleurs et les utilisateurs finaux. D'après lui, ce sont « les utilisateurs finaux qui doivent être les premiers à s'exprimer et à dire si la veille remplit sa fonction ou pas, car ce sont eux qui vont utiliser l'information collectée par les veilleurs. » [3]

Aussi, pour améliorer le corpus de sources, il faut privilégier un bon site qui propose des informations fiables, originales et documentées. Il convient de repérer toutes les ressources disponibles sur ce site. Une autre technique consiste à  examiner les liens entrant (sites extérieurs pointant vers la sources). De nombreux outils de « backlink » sont à la disposition des veilleurs comme : Majestic, Ahrefs, Semrush, Rank Signals, etc. 

Bruno Texier recommande aux veilleurs de (re)lire le célèbre traité « De la guerre » de Carl Von Clausewitz [4]. Il conseille aux veilleurs d’appliquer la méthode du « coup d’œil » lors de la validation d’une source en étudiant ses comptes Twitter et « de garder un œil»  sur tout ce qui se passe sur le cycle de renouvellement dans la filière numérique. [5]

Selon l’expérience de Pierre-Yves Debliquy, l’évaluation d’un dispositif de veille varie entre entre une PME et un grand groupe. Il constate qu’il est judicieux de travailler par projet dans les PME, et de mettre en place un système de veille qui collecte et stocke de l’information. Aussi, selon lui, l'évaluation d'un dispositif de veille doit être permanente si les veilleurs veulent gagner la confiance de leurs utilisateurs. Il rajoute : « A mes yeux, l'intelligence collective qui existe au sein de l'organisation est plus utile qu'un logiciel de veille » [6]

Toutefois, les éditeurs de veille commencent à se mettre au service de l'évaluation. Laurence Marcelli, directrice associé de l’éditeur Iscope explique : « Notre solution propose des statistiques d’usages paramétrables permettant de connaitre le nombre d’utilisateurs et de savoir de façon anonymisée lesquels consultent quel type de contenu, quand et à quelle fréquence » avant de rajouter : « nous proposons également des exports vers des outils internes à l’entreprise pour évaluer la valeur ajoutée de la veille. » [7] Chez Kentika par exemple, des indicateurs permettant d'évaluer l'activité sont présents dans chaque volet de l'outil dédié à la collecte, à la diffusion et à la pérennisation de la veille. 

Aussi, la question de l’évaluation d’un dispositif de veille se pose également au Canada. L’institut national de de santé publique du Québec (INSPQ) a décidé de procéder à la révision de ses activités en matière veille scientifique suite au contexte de la propagation de la grippe A (H1N1) entre 2009 et 2010 [8]. « Deux types d’évaluation sont couramment effectuées à l’Institut : un qui s’applique à toutes les veilles, et un qui concerne les produits de veille », expliquent Julien Chevrier et Mahée Lacourse dans un retour d’’expérience [9] ; « la phase d’évaluation est réalisée de façon ponctuelle, à au moins une reprise dans les premiers mois d’activité de la cellule de veille et, par la suite, sur une base plus au moins régulière ou au besoin. » [10]


Sources : 

[1] : Bruno Texier, Veille : évaluez, redéployer, Archimag n°340 décembre 2020 - janvier 2021, p. 17-18.

[2] : Ibid.

[3] : Bruno Texier, Attention au manque de synchronisation entre veilleurs et clients finaux , Archimag n°340 décembre 2020 - janvier 2021, p. 19.

[4] : Le stratège Prussien Carl Von Clausewitz (1780-1831) vantait « le coup d’œil » (en français dans le texte) permettant d’identifier les tenants et les aboutissants d’un champ de bataille. 

[5] : Bruno Texier, Veille : évaluez, redéployer, Op.cit.

[6] : Bruno Texier, Attention au manque de synchronisation entre veilleurs et clients finaux Op.cit.

[7] : Clémence Jost, Les éditeurs de veille au service de l'évaluation,  Archimag n°340 décembre 2020 - janvier 2021, p. 20

[8] : Bruno Texier, La veille en coopération avec les scientifiques, Archimag n°340 décembre 2020 - janvier 2021, p. 22

[9] : Ibid.

[10] : Ibid. 






 


vendredi 5 février 2021

Wikipédia, le fruit d'un travail collaboratif

Il y a vingt ans Jimmy Wales et Larry Sanger mettaient en ligne une encyclopédie gratuite et participative qui est devenue pour des milliards de personnes une source d'informations primordiale et d’accès aux savoirs. Wikipédia fait partie des sites les plus consultés à travers le monde avec plus quarante millions d’utilisateurs et plus de cent mille contributeurs actifs [1]. En effet, Wikipédia reste une fondation à but non lucratif qui s’appuie sur des milliers de bénévoles qui rédigent, corrigent, mettent en ligne des articles. Pour assurer sa crédibilité, elle a mis en place toute une série de règles strictes et des contrôles permanents contre la manipulation.

Comment fonctionne Wikipédia ?

Wikipédia est une encyclopédie en ligne universelle, multilingue et gratuite, est devenue l’un des 10 sites les plus consultés au monde et publie en 300 langues. Son principe est collaboratif. Les articles sont donc rédigés par des contributeurs anonymes, qui ont néanmoins l’obligation de documenter leurs sources.Gérée en wiki dans le site web wikipedia.org grâce au logiciel MediaWiki, elle permet à tous les internautes d'écrire et de modifier des articles. Il s'agit d'une œuvre libre, c'est-à-dire que chacun est libre de la rediffuser. [2]

Une révélation nommée wiki 

La révélation se tiendra en quatre lettres :Wiki. Il désigne un outil de travail collaboratif inventé en 1995 par l’informaticien, Ward Cunningham[1]. En effet, un wiki est une application web qui permet la création, la modification et l'illustration collaborative de pages à l'intérieur d'un site web. Il utilise un langage de balisage et son contenu est modifiable au moyen d’un navigateur web. C'est un logiciel de gestion de contenu, dont la structure implicite est minimale, tandis que la structure explicite émerge en fonction des besoins des usagers [4]. Avec un wiki, chacun peut écrire dans son coin, que ce soit du code ou du texte, mais chaque apport, même minime, est consigné dans une base de données. Toutes les modifications sont visibles et peuvent être améliorées par n'importe quel utilisateur : le wiki en garde la trace. Simple, transparent et efficace [1]. Ce fut une révélation pour Jimmy Wales et Larry Sanger qui entraina la naissance de Wikipédia le 15 janvier 2001.

Les patrouilleurs vigilants

Si les articles publiés manquent de précision ou de fiabilité, un bandeau en tête d’article en avertit le lecteur. Les sujets sensibles (religion, politique…) entraînent des débats quelques fois houleux entre les contributeurs. Des robots informatiques sont chargés de repérer et de bannir les termes injurieux ou inadéquats [1]. Pour filtrer les informations douteuses, des bénévoles appelés les "patrouilleurs" surveillent les modifications de contenus à l’aide de logiciels spécifiques. Ils sont épaulés par les contributeurs qui traquent les fausses informations ou les canulars [3].
 

Devenir wikipédien 

Vous pouvez rejoindre la communauté des Wikipédiens en publiant un article ou en ajoutant des informations à ceux existants. Vous n’y êtes pas obligé, mais créer un compte préservera mieux votre anonymat, faute de quoi, le site conservera l’adresse IP de votre ordinateur dans l’historique public de la page. En effet, la contribution à l’encyclopédie est assujettie aux principes fondateurs de Wikipédia qui définissent les conditions de son élaboration. Ils  constituent le fondement intangible de toutes les règles et recommandations du projet et sont au nombre de cinq : encyclopédisme, neutralité de point de vue, liberté du contenu, savoir-vivre communautaire et souplesse des règles [5]. De ces principes découlent des règles à respecter pour quiconque veut à participer à la production du savoir sur Wikipédia dont les plus importantes sont :

Sources et crédibilité :

Toute la crédibilité de Wikipédia repose sur les sources d'information. «Chaque wikipédien doit sourcer ses informations, dont la vérification est assurée par les pairs après la publication d'un article».

Neutralité des points de vue :

Sur Wikipédia, les articles ne doivent pas promouvoir de point de vue particulier. «Cela suppose de présenter plusieurs points de vue sur un sujet donné et de les décrire le plus fidèlement possible, tout en fournissant le contexte nécessaire à leur compréhension.

Liberté et surveillance :

La liberté d'écriture est inséparable de la liberté de sanctionner. Si on veut participer à Wikipédia et voir sa contribution conservée par l'encyclopédie, il faut entrer dans la discussion, répondre aux questions posées, justifier ses dires, accepter que d'autres retouchent votre texte, ajoutent des sources ou recomposent le plan de l'article [6].

Sources :

[1] BENOIT GEORGES ,Wikipédia, dans les rouages de la plus grande encyclopédie du monde . les échos week-End, 2021 .Disponible à l’adresse < https://nouveau-europresse-com.proxybib-pp.cnam.fr/Search/ResultMobileë> Consulté le 03/02/2021

[2] Wikipédia . (Mise à jour le 22 /01/201) . Dans wikipédia. Disponible à l’adresse <https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia#  >Consulté le 03/02/2021

[3] Patrouille RC. (Mise à jour le 07/12/2020). Dans Wikipédia .Disponible à l’adresse <https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikip%C3%A9dia:Patrouille_RC > Consulté le 03/02/2021

[4] Wiki. (Mise à jour le (03/02/2021). Dans Wikipédia. Disponible à l’adresse<https://fr.wikipedia.org/wiki/Wiki> Consulté le 03/02/2021

[5] Wikipédia : Les principes fondateurs . Mise à jour le ( 15/01/2021) . Dans Wikipédia. Disponible à adresse<https://fr.wikipedia.org/wiki/Wikipédia:Principes_fondateurs> consulté le 03/02/2021

[6] Claude Gauvreau, Faut savoir devenir wikipédien. Actualités UQAM Disponible à l’adresse <https://www.actualites.uqam.ca/2016/faut-savoir-pour-devenir-un-wikipedien>Consulté le 03/02/2021

mercredi 3 février 2021

Signal et Telegram profitent du dépit des utilisateurs de WhatsApp

Suite à l'annonce de changement de politique sur les données personnelles, des utilisateurs quittent WhatsApp notamment pour Signal. Cette dernière caracole en tête des applications téléchargées. S'agit-il d'un exode massif ou d'une simple vaguelette de départs ? Quelles sont les alternatives à WhatsApp? En effet, d'autres messageries sécurisées existent comme Telegram ou des acteurs français tel qu'Olvid, Skred ou Tchap. [1

 

Pour rappel, WhatsApp est « une application mobile multiplateforme qui fournit un système de messagerie instantanée chiffrée de bout en bout aussi bien via les réseaux de téléphonie que par Internet.» [Wikipédia]
 
Exode massif ou simple vaguelette de départs ? 
La question peut se poser après l'annonce, la semaine dernière, de WhatsApp de changer sa politique de partages de données. A compter du 8 février 2021, WhatsApp met à jour les termes de son service ainsi que ses règles relatives à la vie privée, et les utilisateurs qui ne les accepteraient pas, se retrouveraient tout simplement dans l'incapacité d'utiliser l'application. Face à ce changement à la hussarde, plusieurs personnes dont Elon Musk, Edward Snowden et Jack Dorsey ont appelé à abandonner WhatsApp pour un autre service de messagerie et notamment Signal [3].
 
 
Petite consolation : WhatsApp indique qu'elle va arrêter d'identifier les contacts de l'utilisateur qui n'utilisent pas son application. « Si l'un de vos contacts n'utilise pas encore nos services, nous gérerons ces informations pour vous de manière à ce que ces contacts ne puissent pas être identifiés par nous" a expliqué la société. Mais seront-ils si nombreux que cela à quitter le navire ? Le record d'appels vidéos et vocaux enregistrés par WhatsApp -1,4 milliard- rien que pour le 31 décembre 2020, laisse planer le doute.
 
 
Signal submergé par les demandes d'inscriptions
La décision de WhatsApp d'identifier la collecte et le partage de données de ses utilisateurs, qui ne concerne que les utilisateurs hors d'Europe, fait transpirer la toile. Suite à cette annonce, le sémillant fondateur Tesla Elon Musk n'y est pas allé par quatre chemins et s'est fendu d'un tweet aussi court que percutant : «Utilisez Signal.» Cause à effet ou non, le service de messagerie chiffré open source s'est rapidement retrouvé débordé par un afflux de demandes de création de comptes causant d'inhabituels délais de réception des codes de vérification d'activation. « On travaille avec les opérateurs pour résoudre cela le plus rapidement possible. Tenez bon.» [4]
 
 
Les alternatives à WhatsApp
Si Signal suscite un intérêt marqué, d'autres services de messagerie sécurisée peuvent profiter de l'affaire WhatsApp. En premier lieu, il y a Telegram qui a vu le nombre de téléchargements augmenter sensiblement depuis la fin de la semaine dernière. Pavel Durov, son fondateur et CEO, a expliqué dans un blog, «J'ai entendu dire que Facebook a un département entier qui consacre à comprendre pourquoi Telegram est devenu si populaire » et d'ajouter « Je suis ravi de faire économiser des dizaines de millions de dollars à Facebook en lui disant que le secret est le respect des utilisateurs. »
 
Et si vous passiez par des solutions « Made in France» ? Loin du tumulte de WhatsApp, il existe des services hexagonaux de messagerie sécurisée. La première est Olvid. La start-up propose une solution avec un système d'échange de clé (via 4 chiffres) pour chaque utilisateur promet le développement d'autres services prochainement. Parmi les autres solutions françaises, citons Skred,  proposée par le groupe Skyrock et son groupe Pierre Belanger. Elle a été développée avec l'aide de l'Inria et revendique 8 millions d'utilisateurs. Enfin, n'oublions pas la messagerie sécurisée de l'Etat français, Tchap. Après un retard à l'allumage, le projet développé à l'époque par la Dinsic s'installe dans plusieurs administrations notamment l'armée.
 
Reste maintenant à savoir si face aux 2 milliards d'abonnés de WhatsApp, les messageries alternatives vont réellement peser. Vont-elles bénéficier d'un effet d'aubaine face au changement de politique de la filiale de Facebook ? Il est peu probable que l'on assiste à un reversement des positions.[4] Face aux nombreux utilisateurs quittant WhatsApp, l'application mobile retarde sa politique de confidentialité. La messagerie instantanée a annoncé le 15 janvier 2021 un report de trois mois de leur entrée en vigueur. Ce délai lui permettra, d'après elle, de s'adresser avec sa communauté pour  dissiper toute confusion[5]. Pour justifier ce retard, WhatsApp avance que « beaucoup d'informations erronées ont circulé, ce qui a créé de l'inquiétude». [6]. Malgré cette annonce de renoncer à ses nouvelles conditions d'utilisation, les utilisateurs ayant quitté ou qui ont maintenu l'usage de WhatsApp, restent sceptiques en ce qui concerne le sort destiné à leurs données personnelles. Les autres applications alternatives à WhatsApp sont-elles meilleures en terme de gestion de données ? Le débat reste ouvert !

[1] CHEMINAT, Jacques. Signal et Telegram profitent du dépit des utilisateurs de WhatsApp. In  «Le monde informatique». [ En ligne]. Publié le 11 Janvier 2021. [Consulté le 26 Janvier 2021]. Disponible sur : « https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-signal-et-telegram-profitent-du-depit-des-utilisateurs-de-whatsapp-81596.html»

[2] Wikipédia. https://fr.wikipedia.org/wiki/WhatsApp

[3]  CHEMINAT, Jacques. Signal et Telegram profitent du dépit des utilisateurs de WhatsApp. In "Le monde informatique". [En ligne]. Publié le 11 Janvier 2021. [Consulté le 26 Janvier 2021]. Disponible sur : « https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-signal-et-telegram-profitent-du-depit-des-utilisateurs-de-whatsapp-81596.html»

[4] FILLIPONE, Dominique. WhatsApp impose le partage de données privées à la hussarde. In "Le monde informatique". [ En ligne]. Publié le 08 Janvier 2021. [Consulté le 25 Janvier 2021]. Disponible au : « https://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-whatsapp-impose-le-partage-de-donnees-privees-a-la-hussarde-81578.html»

[5] LAUSSON, Julien. WhatsApp retarde finalement ses nouvelles règles controversées. In  « Numerama". [ En ligne]. Publié le 18 Janvier 2021. [Consulté le 24 Janvier 2021]. Disponible au 
 « https://www.numerama.com/tech/682941-les-utilisateurs-fuient-whatsapp-lapp-retarde-ses-nouvelles-regles-controversees.html»
[6] Ibidem. 

mardi 2 février 2021

Les tendances de l'archivage électronique

Avec la crise sanitaire, la signature manuscrite laisse majoritairement la place à la signature électronique. En effet, celle-ci a atteint un pic historique avec des hausses de plus de 200% des souscriptions enregistrées. Cependant, sur du long terme, les organismes sont-ils en mesure de garantir que telle personne a consenti tel acte électronique si la personne et le système de production n'existent plus ? [1]


La définition d'une signature électronique selon la réglementation eIDAS ?

 

Celle-ci permet de poser son consentement sur un document selon trois niveaux : 

- La signature électronique simple est dédiée aux accords à faible niveau de sécurité, 

- La signature électronique avancée est utilisée pour les documents à un risque juridique moyen,

- La signature électronique qualifiée détient le niveau de sécurité le plus élevé avec l'édition d'un certificat électronique pour identifier le signataire. [2][3]

 

Comment assurer la pérennité des documents signés électroniquement ?

 

Grâce au règlement eIDAS, il est mis à disposition des services numérique de confiance, en particulier : 

- Les certificats d'identité numérique, 

- Les cachets électroniques, 

- Un service de validation des certificats, 

- Un service lié à la préservation des signatures qualifiées (peu développé) [1][3].

 

Ce dernier service ne s'intéresse pas à l'association du document et de la signature. Or, archiver séparément le document et la signature, c'est un non-sens. Les deux doivent être conservés ensemble pour vérifier la conformité de la signature et prouver l'intégrité du document.

 

On peut noter que le format PadES (PDF Advanced Electronic Signatures) qui est le plus répandu intègre la signature dans le document.

 

Quel est le rôle du Système d'Archivage Electronique (SAE) ?

 

En France, l'ANSSI (Agence Nationale de la Sécurité des Système d'Information) en charge des référentiels de qualification propose deux possibilités pour combler les manquants du règlement eIDAS.

  

1. L'enrichissement des signatures électroniques

 

Ce dernier consiste a resigner le document en adéquation avec les futures normes de sécurité pour se protéger des risques de falsification. Cette démarche engendre un coût non négociable. [1]

  

2. Le versement des documents dans un SAE selon la norme NF-Z-42-013

 

Le SAE substitue la maintenance cryptographique de l'objet signature, il donne la possibilité de traiter les documents en masse sans manipuler les fonds d'archives ou modifier l'objet signature.

 

L'empreinte numérique du document et de son contexte de signature représente l'élément de contrôle. En effet, une simple comparaison entre l'empreinte numérique initiale et celle recalculée dans le futur permettra de démontrer que le fichier est resté intègre.

 

L'utilisation d'un SAE représente deux avantages fondamentaux : 

- Elle limite l'impact économique (dû à la manipulation de l'objet signature),

- Elle est respectueuse de la philosophie de l'archiviste : ne pas intervenir sur le document. [3]

Vers un essor des plates-formes de SAE ?

En 2021, les entreprises et organisations devront se réinterroger sur la prévention à long terme des documents signés électroniquement. Cette préservation doit être adaptée en fonction des risques juridiques portés par le documents. [1]

 

Sources

[1] ARCHIMAG. Quelles sont les tendances de l'archivage électronique en 2021 ? Disponible en ligne (consulté le 02/02/2021) : <
https://www.archimag.com/demat-cloud/2021/02/02/signature-electronique-archivage-electronique-tendances-2021>

[2] ANSSI. Le règlement eIDAS. Disponible en ligne (consulté le 02/02/2021) : <
https://www.ssi.gouv.fr/entreprise/reglementation/confiance-numerique/le-reglement-eidas/>

[3]  XELIANS. Quelles sont les tendances de l'archivage électronique en 2021 ? Disponible en ligne (consulté le 02/02/2021) : <
https://www.xelians.fr/blog/archiviste/quelles-sont-les-tendances-de-larchivage-electronique-en-2021/>