jeudi 21 juin 2012

Veille stratégique : baromètre des pratiques de veille 2012

La société DIGIMIND vient de faire paraître une nouvelle étude intitulée "Baromètre des pratiques de veille 2012", la dernière en date sur le sujet remontant à 2008.
L'objectif ciblé de cette étude est d' "identifier les tendances et pratiques actuelles en matière de veille stratégique et observer les changements apparus ces dernières années."
Le périmètre d'observation géographique des entreprises est plus large que l'étude 2008 qui se concentrait exclusivement sur les entreprises françaises. Désormais les pratiques d'autres pays européens et des Etats-Unis sont également prises en compte. 

Ce que nous avons surtout retenu, au milieu de cette nuée de chiffres, ce sont d'abord les grands usages qui se dégagent autour de cette veille stratégique. Les cellules de veille, quand elles existent, ont pour principaux objectifs :
  • de surveiller la concurrence ; 
  • de permettre d'anticiper les évolutions dans le secteur d'activité la concernant ; 
  • de permettre d'anticiper les menaces ;
  • de protéger l'image de l'entreprise.
Ce qui peut paraître plus surprenant ce sont les outils et ressources utilisés par la majeure partie de ces structures.
En effet l'étude révèle que moins de la moitié des entreprises interrogées utilisent un logiciel de veille intégré. Les autres se débrouillent à coup de recherche sur les moteurs de recherche généralistes de type Google et Bing, et en utilisant les agrégateurs de flux RSS. Les plus chanceux disposent d'abonnements à des agrégateurs d'actualités (Factiva, Lexis Nexis). 

En ce qui concernent les sources surveillées, les entreprises ont pris conscience de la nécessité de se positionner sur les réseaux sociaux professionnels pour surveiller leurs concurrents.
L'étude constate que la presse en ligne ou papier ainsi que les sites web "officiels" des institutions et entreprises demeurent les principales sources surveillées. Le traditionnel e-mail demeure le mode de diffusion privilégié...suivi bien entendu par les rapports et les réunions ! Les espaces de partage ne sont pas encore entrés dans les usages. Nous allons encore plus spontanément et plus régulièrement vers notre boîte mail que vers un espace de partage d'information.

Le problème majeur, central et déterminant reste que 10% des entreprises interrogées considèrent que "de nombreuses équipes ne disposent pas de l'information cruciale sur leur marché ou au bon moment" ! Or l'objectif de toute recherche d'information et de toute veille est bien de répondre à la phrase de Michael Porter "Donner la bonne information, à la bonne personne, au bon moment, pour prendre la bonne décision". Et cela passe bien entendu par un important travail d'identification des sources pertinentes. Ce travail d'identification n'est jamais figé : des sources disparaissent et de nouvelles apparaissent...La problématique de l'identification des sources apparaît bien parmi les critères d'amélioration pour une meilleure performance de la veille...ce qui pose bien entendu la question de l'expertise..

Sources : 

mardi 12 juin 2012

Ergonomie et utilisabilité des sites web : trucs et astuces repérés sur Internet

Si aujourd'hui tout le monde peut créer un site web, grâce aux éditeurs de contenus et aux  nombreux modèles de structuration de sites disponibles gratuitement en ligne, la qualité, l'ergonomie ne sont pas toujours au rendez-vous. Du site vitrine d'entreprise et "ambassadeur" de la marque, à celui réalisé dans le cadre d'un projet d'étudiants, les questions à se poser sont les mêmes : 
comment attirer l'internaute, retenir son attention, lui donner envie de revenir, mais également lui permettre d'accéder au contenu recherché ?
D'après un rapport du Cabinet américain Forrester, "Lessons learned from 1500 website user experience reviews" publié en mars dernier,  sur 1500 sites testés, seuls 45 (3%) sont considérés comme satisfaisants d'un point de vue ergonomique : manque de lisibilité, difficultés d'accès au contenu, sont les principaux points négatifs relevés.
Les critères d'ergonomie, tels ceux de Bastien et Scapin, permettent de mieux comprendre les attentes de l’internaute : ils listent 18 critères, répartis en 8 dimensions (guidage, charge de travail, contrôle explicite, adaptabilité, gestion des erreurs, homogénéité, signifiance des codes, dénomination). Mais cette présentation exhaustive peut être complexe à mettre en pratique, pour peu que l’on ne soit pas familier des technologies à utiliser pour parvenir à un site "ergonomiquement idéal".
Multiplier les couleurs vives, les animations flashs et les bandeaux clignotants...c'est souvent le parti pris des sites de commerce en ligne, qui ajoutent à un contenu très dense une présentation qui l'est tout autant - mieux vaut alors trouver rapidement ce que l'on est venu chercher, sous peine de continuer à cligner des yeux alors même que l'on n'est plus devant son écran ! (voir le billet de F. Cavazza du 12 septembre 2011 « Ebay et Amazon changent ENFIN de site web »).
Voici donc quelques astuces trouvées sur le web :
  • Opquast propose une check-list de bonnes pratiques de la qualité web (créée sous licence creative commons CC-BY-SA) 
    • Des détails qui font la différence : plus anecdotique, le blog littlebigdetails (en anglais) montre les particularités ajoutées dans certains sites, et que l'on ne peut voir qu'en prêtant une attention particulière aux boutons, listes de choix, icones des sites que l'on visite (l'ombre portée d'un immeuble représentée sur une Google Map par exemple, en fonction de la position du soleil !)
    • Un petit rappel de ce que voit l'utilisateur 
    • Des sites proposant des contenus (images, vidéos, ...etc.) sous licence Creative Commons :  http://www.sitepoint.com/30-creative-commons-sources/
    • Des idées de boutons, ici par exemple pour la fonction "ajouter à son panier"
    • Enfin, pour les sites personnels, il est toujours possible de faire tester quelques pages gratuitement (dans le cadre d'offres découvertes proposées par des sociétés de conception ou de référencement web par exemple - à trouver sur internet)
    Sources :
    Bastien, J.M.C., Leulier, C., & Scapin, D.L. (1998). L'ergonomie des sites web. In J.-C. Le Moal & B. Hidoine (Eds.), Créer et maintenir un service Web (pp. 111-173). Paris : ADBS.

    Pour aller plus loin :
    Ergonomie web et logiciel : www.ergolab.net
    Ergonomie centrée utilisateur : peu d'actualités mais intéressant  notamment pour sa rubrique Conseils : www.ergologique.com/conseils
    Journée mondiale de l'utilisabilité : 8 novembre 2012  http://www.worldusabilityday.org
    Blog de Frédéric Cavazza, Consultant et conférencier internet, "simplifions l'internet" : www.simpleweb.fr

    mardi 5 juin 2012

    Les fondamentaux de l'enseignement numérique

    La presse a récemment annoncé le nouveau site HabiloMedias du Centre canadien d'éducation aux médias et de littératie numérique (une organisation indépendante créée au début des années 1990). Le site vise la jeunesse et son rapport au numérique et à l'Internet. Si la technologie et le rapport au numérique peuvent paraître "innés" chez la nouvelle génération, on découvre - en parcourant le site - que finalement non seulement la technologie ne prend pas le dessus, mais elle n'est pas toujours aussi bien maîtrisée comme on pourrait le croire. On s'aperçoit que l'enseignement canadien qui a été très bien doté de l'intégration des TIC ainsi que des médias numériques prévoit désormais de se concentrer davantage sur les bons usages. Une des grandes vigilances et des préoccupations du site est également portée vers le développement de l'esprit critique des jeunes par rapport aux sources et aux informations sur l’Internet.

    Il est évident que les élèves du primaire ou du secondaire, au Canada mais également en France, sont de plus en plus invités à utiliser l’Internet : pour leur travaux et leur recherches. En revanche, ils sortent très difficilement des sentiers battus et ne maîtrisent que rarement toutes les bonnes méthodes de recherche et de navigation et ont souvent une entière confiance dans les informations qu’ils trouvent.

    Du côté français, on ne trouve pas de site ayant à la fois lds objectifs similaires et appartenant à une association indépendante. On peut néanmoins visiter Eduscol (Portail national des professionnels de l'éducation) où l'une des rubriques est consacrée à l'enseignement numérique. Laissons de côté le fait que cette rubrique soit bien moins ergonomique et moins riche en contenu que le portail canadien. En revanche, les questions sur le bon usage des technologies numériques, telles qu'elles sont développées sur HabiloMedias,  mériteraient d'y être posées ou évoquées. Il s'agit des questions essentielles dont dépend la qualité de l'enseignement numérique aujourd’hui.


    Sources :

    http://habilomedias.ca/
    http://eduscol.education.fr/pid26435/enseigner-avec-le-numerique.html




    lundi 4 juin 2012

    L'open data : une opportunité pour les professionnels de l'information?

    Voici un modeste condensé de la communication de Denis BERTHAULT, animateur du groupe de travail "Données publiques" du GFII, directeur du développement des contenus en ligne LexisNexis : Les données publiques : une chance pour les documentalistes ?
    Cette intervention a eu lieu lors du Séminaire national organisé par le CNFPT et le Cnam-INTD : L’information-documentation au cœur des collectivités locales

    Cette intervention  a eu le don de nous questionner bien agréablement !

    Depuis la directive européenne de 2003 transposant dans le droit français le libre accès et la réutilisation des données publiques, ainsi que l’ordonnance du 6 juin 2005 qui oblige les administrations publiques à mettre à disposition les informations produites dans le cadre de leur service, une évolution lente mais inéluctable a vu le jour.

    L'open data vise ainsi à fournir à tous un accès non-discriminatoire aux données publiques.
    La France, comme d'autres pays européens, a du mal à s'engager dans ce processus même si la mission gouvernementale Etalab a vu le jour et ouvert son site en décembre dernier.

    Au niveau local, de plus en plus de communes, de départements et de régions permettent le libre accès à leurs données mais leur intérêt restent encore souvent assez restreint.

    Il est donc nécessaire de se demander quelles données intéressent, sont utiles, réutilisables, à des fins commerciales ou non.

    Pour cela, il faut une réelle réflexion sur les données : leur support, la stabilité de leur format, la fréquence de leur actualisation, la mise en place et le choix du contrat de licence.
    Ensuite, il faut une réflexion sur l'ouverture de ces données afin de la classifier sachant que plus elle est grande, plus elle sera réutilisable. http://5stardata.info/

    Afin d'accompagner cette petite "révolution copernicienne", les professionnels de l'information ont toute leur place en tant que passeurs entre les savoirs.

    Leur rôle est notamment de permettre la transversalité entre les différents métiers, d'accompagner la mise en commun des savoirs.

    Ils ont comme tâche de mettre en place des indicateurs afin d'étudier quelles données intéressent, d'encadrer ce service à forte valeur ajoutée et de convaincre l'émetteur qu'il sera le premier bénéficiaire du possible retour sur investissement.

    Pour aller plus loin, voici quelques lectures éclairantes :
    L'open data c'est quoi?
     Portail des journées Mitic - open data 2011 - 2012
    http://www.scoop.it/t/open-data-1

    10 bonnes raisons pour que les communicants publics s'intéressent (enfin) à l'open data
    http://blogterritorial.expertpublic.fr/10-bonnes-raisons-pour-que-les-communicants-publics-sinteressent-enfin-a-lopen-data-2/

    Partager ne veut pas dire ouvrir

    Publier, partager, ouvrir de Jean-Michel Salaün

    samedi 2 juin 2012

    Classification et contrôle du chaos personnel

    Une fois n'est pas coutume, quelques lignes extraites d'une autobiographie parue en mai de cette année, Pourquoi être heureux quand on peut être normal, de Jeannette Winterson. L'auteure, née en 1959 à Manchester, nous parle d’une époque où elle fréquentait les bibliothèques et où elle lisait tous les livres des rayons, dans l’ordre alphabétique, par genre. A cette époque- là , Dewey était "la Norme".   

    Extrait, page 153 : 
    La bibliothécaire expliquait les avantages de la classification décimale Dewey à son assistante - avantages qui s'étendaient à tous les domaines de la vie. Elle permettait à chaque chose de trouver sa place, comme l'univers. Elle répondait aux exigences de la logique. Elle était fiable. Y recourir offrait un sentiment d'élévation morale ainsi qu'un plus grand contrôle de notre chaos personnel.
    "Au moindre souci, a confié la bibliothécaire, je pense à la classification Dewey.
    - Et, qu'est-ce que ça fait ? a demandé l'assistante plutôt impressionnée.
    - Je m'aperçois que mon problème a été simplement mal classé. On en revient évidemment à ce qu'expliquait Jung - que les contenus de notre inconscient en plein chaos luttent pour trouver leur place dans l'index de la conscience."
    L'assistance s'est tue. "Qui est Jung ? ai-je demandé.
    - Il est trop tôt pour vous parler de lui. De toute façon, il n'est pas en Littérature anglaise de A à Z. Il se trouve au rayon psychanalyse - là-bas, en Psychologie et religion."

    J'ai eu envie de partager cet instant de lecture pas du tout numérique.
    C'était une autre époque, les outils d'aujourd'hui sont différents, les préoccupations restent. 


    Pourquoi être heureux quand on peut être normal ? 
    Jeannette Winterson
    Editions de l'Olivier
    Mai 2012