jeudi 30 janvier 2020

"Demain les robots" : quand le Sénat se penche sur l'automatisation des emplois

Les sénateurs Anne-Marie Mercier et René-Paul Savary ont rendu en novembre 2019, au nom de la délégation sénatoriale à la prospective, un rapport d'information sur les conséquences possibles de l'utilisation de plus en plus massive des robots dans les métiers de service. Destruction des emplois, déqualification, ou intensification des charges de travail, les risques sont nombreux. Les conclusions et les recommandations du rapport ont été débattues lors d'une séance publique au Sénat le 9 janvier 2020, faisant émerger l'éventualité d'une loi-cadre. Les métiers de l'info-doc sont eux aussi concernés par ces évolutions.



10 à 15% des emplois en voie d'automatisation totale


Le rapport, intitulé "Demain les robots : vers une transformation des emplois de service"[1], indique que, même si les chiffres ont été revus à la baisse depuis quelques années, les dernières études parues montrent qu'au moins 10 à 15% des emplois de service sont menacés de disparition [2]. Ces bouleversements concernent l'ensemble des métiers : agriculture (surveillance des cultures, analyses de l'état des sols, conduite des engins), logistique et transport (marquage des objets, stockage, déplacement autonome), sécurité et défense (cyberdéfense, reconnaissance faciale), santé et soins (bio-informatique, applications de e-santé, télémédecine), services financiers (scoring des clients, trading), énergie et environnement (smartgrids, compteurs intelligents), commerce, loisirs et tourisme  (personnalisation des contenus, plateformes de réservation, accueil), droit (analyse de jurisprudences, justice prédictive), enseignement (e-learning), etc. 
Si les sénateurs écartent l'idée d'un chômage technologique de masse dû au développement de l'intelligence artificielle, ils insistent sur le fait qu'aucun retour en arrière n'est possible. Il est donc nécessaire d'accompagner le changement.

Vers une "robotisation heureuse"


En effet, si tous les emplois ne sont pas directement menacés, les pratiques professionnelles seront profondément transformées par l'automatisation : polarisation du marché du travail, avec une disparition de l'emploi intermédiaire, concentration des emplois dans les grands pôles d'activité métropolitains, collaboration avec les robots, relations de travail assouplies.
Freiner les investissements dans la robotique étant difficilement envisageable, la France aillant par ailleurs déjà pris du retard en matière de développement de l'IA, les sénateurs proposent trois axes de réflexion : encourager l'innovation, repenser la formation et inventer de nouvelles régulations.

Ces pistes sont assorties de dix propositions dont notamment : effectuer une évaluation systématique de l’impact de l’introduction de robots dans les organisations publiques ou privées, encourager l’accès à des jeux de données publiques et privées destinées à favoriser l’innovation, renforcer l’appareil de formation professionnelle continue en accordant une priorité aux travailleurs dont l’emploi est automatisé ou susceptible de l’être rapidement, intégrer dans les négociations sociales en entreprise la question de l’utilisation d’outils d’intelligence artificielle et de robots et de leur impact sur les conditions de travail, ou garantir un droit à la reconversion pour les salariés dont les emplois sont supprimés par la robotisation. 
C'est notamment sur le volet de la protection des salariés que le sénateur Roger Karoutchi a interpellé la commission lors des débats publics, évoquant la possible nécessité d'une loi-cadre comme il en existe dans d'autres pays [3]. La pertinence d'une taxe sur les robots afin de pallier la baisse du financement de la protection sociale a également fait l'objet de débats.


Et dans nos métiers ?


Les métiers de l'information-documentation ont déjà été profondément transformés par la digitalisation des entreprises et la multiplication des données numériques, mais ils pourraient eux-aussi subir les conséquences de la robotisation des tâches.
Le deep learning et l'IA ont permis une évolution rapide de l'automatisation des processus documentaires [4]. De plus en plus d'entreprises ont par exemple recours à des solutions intégrant des fonctionnalités de RPA (Robotic process automation) qui permettent un gain de productivité, et une meilleure gestion du risque [5]. L'indexation automatique a elle aussi fait de grands progrès, notamment en ce qui concerne les vidéos. On peut enfin citer le cas du robot auto-apprenant Flint, qui met son IA au service de la veille, se faisant fort d'analyser et de trier automatiquement des millions d'articles de manière intelligente [6].
Les métiers de la documentation dans leur ensemble nécessitent encore l'intervention humaine, mais, à l'avenir, ils seront eux aussi fortement soumis au risque accru du remplacement des hommes par des robots. Si l'on peut espérer que l'automatisation nous permette de nous décharger des tâches les plus répétitives et sans réelle valeur ajoutée, ces changements devront impérativement être pris en compte, notamment dans le cadre de la formation des professionnels de la gestion documentaire.



[1] Demain les robots : vers une transformation des emplois de service, rapport n°162, 28 novembre 2019. https://www.senat.fr/notice-rapport/2019/r19-162-notice.html [Consulté le 26 janvier 2020].
[2] OCDE, L'Avenir du travail, septembre 2019.
[3] Séance publique du 9 janvier 2020, Débat sur les conclusions du rapport d'information Demain les robots : vers une transformation des emplois de service.
[4] Solutions numériques, Frédéric Bergonzoli, L'Automatisation au coeur de la gestion documentaire, 20/09/2018. https://www.solutions-numeriques.com/dossiers/lautomatisation-au-coeur-de-la-gestion-documentaire [Consulté le 26 janvier 2020].
[5] Etude réalisée par Markess by exaegis, Processus documentaires : vers une automatisation "intelligente", juillet 2019. Téléchargeable à l'adresse http://blog.markess.com/2019/09/processus-documentaires-vers-une-automatisation-intelligente/. [Consulté le 26 janvier 2020].
[6] Flint, l'outil de veille personnel et intelligent. https://fr.flint.media/ [Consulté le 26 janvier 2020].

L’obsolescence programmée

Considérée par certains comme une stratégie commerciale pour doper les ventes,  l’obsolescence serait donc planifiée et intégrée dans les produits dès leur conception. Depuis 2015, la loi Française punit le délit d'obsolescence programmée.
L'association Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP) a publié son livre blanc en mars 2019.

 
Depuis la Loi de transition énergétique pour la croissance verte, votée en 2014 et en vigueur depuis 2015, la loi française punit le délit d’obsolescence programmée. Elle est définie par «l’ensemble des techniques par lesquelles un metteur sur le marché vise à réduire délibérément la durée de vie d’un produit pour en augmenter le taux de remplacement». Elle est punie de 2 ans d’emprisonnement et de 300 000 € d’amende. [1]

Le 17 septembre 2017, c’est une première, l'association Halte à l'Obsolescence Programmée (HOP) a déposé une plainte après du procureur de la République de Nanterre.
L’association HOP a publié son livre blanc en Mars 2019.

Cette plainte met en cause plusieurs marques, dont Canon, HP, Brother et en particulier Epson, qu'elle accuse de « raccourcir délibérément la durée de vie des imprimantes et des cartouches ». Les fabricants rétorquent qu'au contraire, ils travaillent depuis longtemps sur la durabilité de leurs produits. [2]
Concernant Epson, les tampons qui absorbent le surplus d'encre, ont tendance à être déclarés pleins prématurément. Epson répond qu'il veut éviter que l'imprimante ne déborde. Mais l'association regrette que les imprimantes s'appuient pour cela sur un simple compteur, plutôt que sur une sonde. Des utilitaires permettant de réinitialiser les compteurs ont démontré qu'il y avait beaucoup de marge. HOP demande donc qu'on puisse remplacer facilement cette simple éponge. [3]

Le 11 janvier 2018, sur le plateau de Quotidien, l'émission débute par une contre-vérité : « Apple a reconnu avoir bridé volontairement ses iPhone pour nous obliger à en changer », assène Yann Barthès…
« On ne conseille pas trop de mettre à jour les iPhone », a déclaré Laetitia Vasseur, la co-fondatrice et déléguée générale de l'association HOP. Un conseil lourd de sens, alors qu'au contraire, il faut mettre à jour ses appareils pour boucher les failles de sécurité, comme on en a l'illustration chaque jour.
En fin 2017, Apple a reconnu brider les performances des processeurs de ses anciens smartphones (à partir de l'iPhone 6), lors des mises à jour, dans le but de rallonger la durée de vie des batteries, un composant qui se détériore avec le temps. Ceci a pour but de créer un écart plus grand entre les générations des IPhones afin de donner envie d’en prendre un nouveau.[4]
Il est d’ailleurs étonnant de constater que, sur la plupart des smartphones actuels, le changement de batterie est impossible à réaliser soi-même. Ce qui n’était pas le cas auparavant. Déjà au bout de deux ans la batterie perd en autonomie et nous fait réfléchir entre une intervention de remplacement chez le constructeur ou tout simplement l'achat d'un nouveau smartphone.

Windows 7 bon pour la casse. Fin du support le 14 janvier 2020.
Malgré le succès de cette version de Windows et son très grand nombre d’utilisateurs, Microsoft a prévu de déclencher son obsolescence en arrêtant son support technique.
Après 10 ans de bons et loyaux services, Windows 7 représente encore 35 % de parts de marché. Selon NetMarketShare  c’est le deuxième système d’exploitation pour ordinateur le plus utilisé dans le monde, très loin devant Linux et MacOS X.
Les mises à jour correctives, incluses dans le support, corrigent les dysfonctionnements (bugs) et les failles de sécurité. La fin du support va contraindre les utilisateurs à migrer vers un autre système d’exploitation. Dans le cas contraire, ils s’exposeront, entre autre, à des risques de piratage de leurs données.
Créée en 2004, GreenIT.fr est la communauté des acteurs du numérique responsable qui s'intéressent à la sobriété numérique et l'obsolescence logicielle. Avec l'évolution des logiciels, le terme obésiciel (bloatware) est employé pour souligner le gras numérique. Il faut toujours plus de puissance pour effectuer la même chose. A titre d'exemple, il faut environ 100 fois plus de mémoire vive et 20 fois plus de CPU, entre Windows 98 – Office 97 et Windows 10 – Office 2016, pour écrire le même texte !
En pleine discussion sur la loi anti-gaspillage pour une économie circulaire , GreenIT.fr demande aux pouvoirs publics de légiférer sur les mises à jour logicielles, c’est une belle démonstration de la capacité d’un éditeur à déclencher artificiellement l’obsolescence d’un logiciel en arrêtant purement et simplement de fournir des mises à jour correctives.
La conséquence pour l’environnement est énorme puisque ce sont des millions d’ordinateurs qui, faute d’être assez puissants pour exécuter Windows 10, risquent de se retrouver mis au rebut alors qu’ils fonctionnaient parfaitement. Car c’est bien le logiciel qui déclenche, le plus souvent, l’obsolescence de matériels parfaitement fonctionnels. [5]


[1] RICHARD, Philippe. L’obsolescence planifiée : la faute aux logiciels ?. Informatique et Numerique,   17 janvier 2020. [En ligne] : [consulté le 20 janvier 2020] < https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/lobsolescence-planifiee-la-faute-aux-logiciels-74719/ >

[2] DE FOUCAUD, Isabelle. Obsolescence programmée: une plainte déposée contre des fabricants d'imprimantes. Figaro/Economie, 21 septembre 2017. [En ligne] : [consulté le 20 janvier 2020] < https://www.lefigaro.fr/conso/2017/09/19/20010-20170919ARTFIG00093-obsolescence-programmee-une-plainte-deposee-contre-des-fabricants-d-imprimantes.php >

[3] HEUILLARD, Romain. Obsolescence programmée des imprimantes : Epson ne convainc pas. Les NUMERIQUES,  01 Avril 2018. [En ligne] : [consulté le 20 janvier 2020] < https://www.lesnumeriques.com/imprimante/obsolescence-programmee-imprimantes-epson-ne-convainc-pas-n72957.html >

[4] BAZOGE, Mickaël. Obsolescence programmée : HOP conseille de ne pas faire les mises à jour de l'iPhone sur le plateau de "Quotidien". IGénération, 11 Janvier 2018. [En ligne] : [consulté le 20 janvier 2020]
 < https://www.igen.fr/iphone/2018/01/obsolescence-programmee-hop-conseille-de-ne-pas-faire-les-mises-jour-de-liphone-sur >

[5] BORDAGE, Frédéric. Windows 7 bon pour la casse. greenIT.fr, 01 Octobre 2019. [En ligne] : [consulté le 20 janvier 2020]
 < https://www.greenit.fr/2019/10/01/windows-7-bon-pour-la-casse/  >

Exercer sa citoyenneté numérique dans le respect des droits et libertés: la CNIL explore les civic tech

Dans la septième livraison des Cahiers IP. Innovation & Prospective, (Civic tech, données et Demos), la CNIL se penche sur l'usage croissant des technologies numériques (technologies civiques, civic tech) à des fins de participation et de représentation politiques. Mettant en garde contre le solutionnisme technologique, elle explore quelques pistes susceptibles de créer un environnement de confiance pouvant permettre à tout citoyen d'exercer sa citoyenneté numérique sans que ses droits et libertés ne soient enfreints.

Les initiatives qui se donnent pour objectif l'intensification de la participation citoyenne à la vie de la cité via les nouvelles technologies numériques rencontrent un vif succès. En 2018, le think tank "Décider ensemble" a même lancé un observatoire dédié à ces technologies à visée citoyenne. Ces civic tech témoigneraient ou seraient l'expression d'une certaine insatisfaction, ou plus gravement, d'une méfiance à l'égard des mécanismes "traditionnels" de participation et de représentation politiques. En France, le nombre d'internautes à participer aux consultations en ligne ne cesse de progresser, 51% en 2019 selon la CNIL. La commission classe ces initiatives en trois catégories, même si la réalité de leurs activités invite plutôt à relativiser leurs différences. D'un côté, les gov tech qui sont des initiatives des pouvoirs publics en vue d'améliorer leur fonctionnement grâce à ces technologies; de l'autre, les pol tech qui sont des outils numériques électoraux des structures partisanes; et, enfin, les civic tech qui sont des initiatives d'acteurs associatifs et privés dont l'ambition est d'amplifier l'engagement citoyen. Dans tous les cas, il s'agit d'entrer en interaction avec l'usager ou le citoyen par l'entremise des nouvelles technologies numériques.

Au-là de ces délimitations, la CNIL a tenu à rappeler que les technologies ne sont jamais politiquement neutres, et qu'un outil technique ne saurait être une panacée pour traiter les dysfonctionnements d'un système socio-politique. "L'outil en soi ne fait pas démocratie" avait rappelé Clément Mabi, lors d'une émission radiophonique[1], et la technique est simplement un instrument aux mains d'acteurs sociaux poursuivant des buts pas toujours concordants. Le solutionnisme technologique serait de croire que ces technologies à visée citoyenne vont résoudre le malaise démocratique actuel. La question de leur pertinence réelle à combler les attentes de leurs acteurs les plus impliqués, souvent de jeunes urbains diplômés [2], fait l'objet de débat parmi les politistes et les sociologues. Tout en rendant compte de ces discussions, la CNIL, attire l'attention sur le risque réel de détournement des données personnelles collectées dans le cadre des initiatives. La question de la confiance devient alors d'une importance cruciale si l'on tient à ce que ces technologies contribuent à vitalité démocratique, deviennent réellement des espaces d'information, de discussion et de délibération sur des sujets d'intérêt public. Face à cet impératif de favoriser un environnement de confiance, la CNIL a procédé a quelques propositions.

La commission encourage les porteurs des initiatives civic tech à bien penser les usages pour calibrer la collecte de données. Elle les invite à s'aligner sur les obligations du RGPD en la matière. L'idéal étant de minimiser la collecte de données tout en recueillant des informations suffisantes. Le pseudonymat constitue une autre mesure d'équilibre permettant la protection de l'intimité en ligne. Si l’authentification peut paraître nécessaire dans certains cas, elle ne devrait pas signifier pas pour autant identification. Le recours à des outils de gestion décentralisée de l'identité qui empêcherait d'accéder à l'identité de la personne doit être envisagé. En outre, les plateformes de civic tech ont l'obligation faire preuve de complète transparence dans la collecte des données. Les interfaces doivent  être pensées de manière à ce que l'utilisateur soit correctement informé de ses droits, et ait la possibilité de les actionner. La commission propose un design en ce sens [3], et recommande une évaluation du risque relatif aux données personnelles par le biais de l'outil PIA (Privacy Impact Assessment) [4]. Cet outil aide les organismes à mieux respecter les règles relatives à la protection des données du RGPD. La CNIL exige également d'éviter de recourir aux applications de réseaux sociaux pour s'authentifier sur les plateformes puisqu'il y a un risque de renvoi des données vers d'autres acteurs qui ne partagent pas les mêmes préoccupations que les acteurs des civic tech. Tout comme les institutions publiques devraient éviter d'utiliser ces plateformes, dont elles n'ont aucune maîtrise de leur modèle économique, comme outil d'échange et de mobilisation citoyenne. Même si elles peuvent en faire usage comme canal de diffusion d'informations, ou pour susciter des débats. Enfin, compte tenu de la diversité des acteurs des civic tech, et en l'absence de chartes régulant ce secteur, la commission préconise l'élaboration d'un code de conduite à adhésion volontaire mais contraignant. Toutes ces pistes soulevées par la CNIL devraient permettre d'exercer sa citoyenneté sur les plateformes numériques en préservant ses droits.




[1] Clément MABI sur France Culture dans l'émission La Méthode scientifique, "Civic Tech: vers une démocratie numérique?", diffusée le 09 décembre 2019. (Disponible en podcast, consultée le 17 janvier 2020).
[2] CARDON, Dominique. Culture numérique. Paris: Les Presses de Sciences Po, 2019, p. 277.
[3] Les conseils de la CNIL en ce qui concerne le design d'une interface respectueuse du RGPD: https://design.cnil.fr/
[4]. Analyse d'impact relative à la protection des données (le terme Data Protection Impact Assessment utilisé dans le RGPD équivaut à la PIA): https://www.cnil.fr/fr/ce-quil-faut-savoir-sur-lanalyse-dimpact-relative-la-protection-des-donnees-aipd






mercredi 29 janvier 2020

PLINE et PLEX : les nouvelles plateformes du ministère de la Justice

Suite à l’arrêté du 24 octobre 2019 relatif aux caractéristiques techniques de la communication par voie électronique (CPVE) qui autorise le déploiement d’un traitement automatisé de données à caractère personnel, c’est un nouveau pas que fait la DSI du ministère de la Justice vers la cyber-procédure civile en proposant deux plateformes dénommées PLINE et PLEX [4]. 

Qu’est-ce que c’est ?

Grâce à la Plateforme d’échanges INterne Etat (PLINE) et à la PLateforme d’échanges EXterne (PLEX), le ministère de la Justice a donc pour ambition de proposer deux plateformes sécurisées d’échanges de fichiers dématérialisés. La première, sous la forme d’un site intranet, permet l’échange de pièces entre les agents du ministère de la Justice et les agents d'autres ministères. La seconde, sous la forme d’un site internet, permet la transmission entre les agents du ministère de la Justice et les personnes extérieures à l'Etat [2].

Comment ça marche ?

Premièrement, pour avoir accès à l’une ou l’autre de ces plateformes, les acteurs doivent se déclarer au préalable aux juridictions judiciaires et ainsi obtenir une habilitation [4]. Pour ce faire, il leur sera notamment demandé de justifier leur identité, leur organisation d'appartenance pour l’obtention d’une adresse de messagerie électronique dans l'annuaire de la plateforme [3]. 
Deuxièmement, transmettre électroniquement un fichier via l’une de ces plateformes suppose la création d’un dossier dématérialisé. A chaque intervention sur ce dernier (envois, remises, transmission, notification, etc.) s’accompagne une génération automatique d’un avis de mise à disposition adressé au destinataire. Ce dernier tient « lieu de visa, cachet et signature ou autre mention de réception » [1]. Les documents échangés sont alors horodatés.
Troisièmement, pour assurer la sécurité, la confidentialité et l’intégrité de ces échanges sont choisis le protocole standard HTTPS ainsi qu’un algorithme identique à celui de la blockchain Bitcoin [3]. De même, PLINE et PLEX sont basées sur la technologie MFT Online (ou transfert géré de fichiers en français) qui est l’une des méthodes les plus fiables pour échanger des données électroniques de manière sécurisée.

Pour quels types de données ?

L’arrêté se veut précis et vise l’exhaustivité non seulement quant aux données à caractère personnel visées, mais également concernant leur traitement, leur durée de conservation, les droits d’accès, de rectification, d’effacement, du droit d’opposition, ... [4]
Il est donc question d’enregistrer une trace pour chaque opération, que ce soit d’authentification, de mise à disposition, suppression ou téléchargement d’un fichier. Mais également des métadonnées liées auxdits fichiers (date de création, nom, taille, empreinte électronique, etc.) [2]. 
Pour la durée de conservation des données, il faut compter un an à compter de la date de la dernière utilisation pour les adresses de courrier électronique ou de la date de l’événement générateur pour les autres données [3]. À l'issue de ce délai, les données seront automatiquement supprimées.

Les questions soulevées?

Il est inhérent que, suite à certains aspects paraissant flous de cet arrêté, soient soulevées des questions.
Tout d’abord, il n’est pas simple d’identifier les utilisateurs cités dans les deux premiers articles. Pour les internes au ministère, nous pouvons supposer qu’il s’agit des magistrats et greffiers. Il est également précisé que les responsables de la sécurité des systèmes d’information du ministère de la Justice seront habilités à intervenir sur ces plateformes pour le traitement des incidents de sécurité [2]. Mais qu’en est-il des autres ministères et donc quels autres agents seraient concernés? Ces deux plateformes ne seront-elles donc pas utilisables par tous les agents ? [1]
Dans la même lignée, qui sont ces personnes extérieures à l’État : les représentants légaux, les avocats ? 
Enfin, quid de l’authentification en ligne : une adresse de messagerie et un mot de passe garantissent-ils indubitablement l’identité de l’utilisateur ? [1]

En conclusion, le ministère de la Justice avance dans le projet CPVE en proposant la sécurisation des échanges de fichiers grâce aux plateformes PLINE et PLEX, ce qui sous-entend sinon la simplification mais tout du moins l’accélération de la transmission des actes et procédures judiciaires. Pourtant, étant donné que le justiciable ne peut en retour transmettre des fichiers, c’est donc présentement essentiellement à but informatif que ces plateformes sont envisagées. Il s’agirait donc au demeurant d’une cyber-procédure civile à sens unique.



[1] BLERY, Corinne, TEBOUL, Jean-Paul, 2019. PLINE et PLEX ou les mystères de la nouvelle « communication par voie « électronique ». Dalloz-actualite.fr [En ligne]. 18 novembre 2019. [Consulté le 21/01/2020]. Disponible à l’adresse : <https://www.dalloz-actualite.fr/flash/pline-et-plex-ou-mysteres-de-nouvelle-communication-par-voie-electronique#.Xia71TJKjcc>

[2] JABRE, Léna, 2019. Justice : mise en œuvre des traitements « PLINE » et « PLEX ». Lagazettedescommunes.com [En ligne]. 4 novembre 2019. [Consulté le 21/01/2020]. Disponible à l’adresse :<https://www.lagazettedescommunes.com/646872/justice-mise-en-oeuvre-des-traitements-pline-et-plex/>

[3] MARRAUD DES GROTTES, Gaëlle, 2019. PLINE et PLEX, les plateformes d’échange de documents entre acteurs de la justice bientôt mises à disposition ? Actualitesdudroit.fr [En ligne]. 5 novembre 2019. [Consulté le 21/01/2020]. Disponible à l’adresse :<https://www.actualitesdudroit.fr/browse/tech-droit/donnees/24334/pline-et-plex-les-plateformes-d-echange-de-documents-entre-acteurs-de-la-justice-bientot-mises-a-disposition>

[4] LEGIFRANCE, 2019. Arrêté du 24 octobre 2019 autorisant la mise en œuvre d'un traitement automatisé de données personnelles dénommé « PLINE » et « PLEX ». Legifrance.gouv.fr [En ligne]. 24 octobre 2019. [Consulté le 28/01/2019]. Disponible à l’adresse : <https://www.legifrance.gouv.fr/eli/arrete/2019/10/24/JUST1927457A/jo/texte> 

Open content: Paris Musées annonce l'ouverture de 100 000 images en libre accès

Le 8 janvier 2020, Paris Musées, annonce l'ouverture de 100 000 œuvres en libre accès sur son portail. Ces œuvres appartiennent au domaine public, sous licence CCØ (Creative Commons Zero). Elles sont consultables et exploitables par tous, sans aucune restriction. Il suffit de télécharger un dossier contenant l'image en haute résolution (300 dpi), les références de l'oeuvre ainsi qu'une notice à vocation pédagogique de bonne pratique d'utilisation des images. 

Les œuvres du Musée Carnavalet, les maisons de Victor Hugo et de Balzac, le Petit Palais... plus de douze musées sont concernés par cette ouverture.On peut retrouver par exemple des grands noms de la photographie (Atget, Blancard, Marville, Carjat...) ou de la peinture (Courbet, Delacroix, Rembrandt, Van Dyck ...) indique le communiqué de presse. (1)

Femme aux yeux bleus
Modigliani, Amedeo
Vers 1918 20e siècle
Musée d’Art moderne de la Ville de Paris

Les objectifs sont nombreux : il s'agit d'abord de rendre accessible l'Art et la Culture au plus grand nombre. Ensuite, d'améliorer la visibilité des collections de Paris Musées en France et à l'International car "une oeuvre sous licence libre est mieux indexée par Google" affirme le conservateur en Chef de Paris Musée."De plus en améliorant le référencement, nous contrôlons mieux la qualité des œuvres diffusées: ce sont nos images HD (Haute Définition), avec une colorimétrie étudiée, qui vont primées. (2)" Cela permet aussi de résoudre en partie, les "trous noirs" de la recherche pour laquelle l'accès aux images reste très problématique et freine l'activité. (3)

Cette initiative s'inscrit dans une démarche internationale de l'open content  qui vise à mettre à disposition les œuvres gratuitement sur internet. A ce stade, la France accusait un vrai retard. En effet, le Rijksmuseum à Amsterdam, pionner en la matière, met a disposition une partie de ces images depuis 2010, suivi par le Centre Guetty à Los Angeles, la National Gallery de Londres pour ne citer qu'eux. "Partout en Europe, il ne se passe pas une semaine sans qu'un musée, une bibliothèque ne s'y mette" affirme Martine Denoyelle, conservatrice en chef du patrimoine à l'INHA (4).

Paris Musées est la première grande institution française à se lancer. Est ce le début d'un mouvement vers l'open content ? Dans la pratique, cela semble compliqué. En effet alors que l'objectif de la politique numérique de 2016 était de favoriser l'accès aux données publiques gratuites, la Réunion des Musées Nationaux, agence de photographie des musées nationaux, obtenait le droit de commercialiser les œuvres publiques si les œuvres répondaient au Droit d'auteur ou quand l'amortissement des frais engagés justifiait d'une redevance (4). Dans tous les cas, Paris Musée a initié une démarche qui marque peut-être le début d'un mouvement vers l'open content. 

(1) PARIS MUSEES, Communiqué de Presse Open Content, Janvier 2020. Disponible en ligne  [consulté le 19 janvier 2020]:  < http://www.parismusees.paris.fr/sites/default/files/medias/fichiers/2020-01/CP%20Paris%20Mus%C3%A9es%20Open%20Content%20FR.pdf >

(2) NOISETTE, Thierry, Affiches, Tableaux, Photos: les musées parisiens "libèrent" 150 000 œuvres, 15 janvier 2020. Disponible en ligne [consulté le 22 janvier 2020]:  < https://www.nouvelobs.com/culture/20200110.OBS23294/affiches-tableaux-photos-les-musees-parisiens-liberent-150-000-uvres.html  >

(3) DENOYELLE Martine, Droits des Images, histoire de l'Art et société, Rapport final du programme Images/Usages, 2018. Disponible en ligne [consulté le 19 janvier 2020]: < https://iconautes.inha.fr/fr/index/rapport-final-images-usages.html 

(4) CARPENTIER Laurent, Open Acess: les musées français à la traîne, 23 juin 2018. Disponible en ligne [consulté le 22 janvier]: < https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/06/23/open-acess-les-musees-francais-a-la-traine_5320170_3232.html  

Les différences entre la Gestion Electronique des Documents et le Système d'Archivage Electronique

Avec la transformation numérique des entreprises qui implique en majeure partie la mise en place des projets de Gestion Electronique des Documents et de Système d'Archivage Electronique, beaucoup de chefs d'entreprises se posent très souvent la question de connaitre les différences qui se trouvent entre ses deux solutions (GED, SAE). Pour répondre à cette interrogation, Locarchives comme bien d'autres avant, s'est penchée sur la question au cours de ses dernières semaines. 

Gestion Electronique des Documents

La Gestion Electronique des Documents est l'ensemble des moyens matériels et logiciels mis en place pour la gestion quotidienne de tous les documents au sein d'une entreprise. Elle permet avant tout de centraliser les documents quelque soit leur format en un seul endroit grâce à un logiciel bien paramétré. Le travail collaboratif étant l'une de ses spécificités, elle donne à tous au sein d'une entreprise quelque soit leur position, la possibilité d'avoir accès aux mêmes documents. La sécurité des informations étant l'une des priorités de cette solution, chaque membre de l'entreprise dispose d'un droit d'accès différent. La modification, le déplacement et la suppression des documents sont possibles au sein d'une solution GED[1][2].

Système d'Archivage Electronique

Contrairement à la Gestion Electronique des Documents, le Système d'Archivage Electronique est l'ensemble des moyens matériels et logiciels mis en place pour la conservation des documents importants au sein de l'entreprise. Respectant les règles liées à l'intégrité des documents en suivant des normes bien précises, cette solution permet de conserver uniquement les documents jugés utiles par l'entreprise. Il faut préciser que dès lors qu'un document intègre le Système d'Archivage Electronique, la modification de celui n'est plus possible. Chaque document qui intègre un Système d'Archivage électronique est au préalable bien nommé et indexé afin de faciliter plus tard la recherche documentaire[3][4].

En conclusion, bien que la Gestion Electronique des Documents et le Système d'Archivage Electronique soient deux solutions d'entreprise qui se rejoignent, il est bien de préciser que chacune de ces solutions a une particularité bien précise. La première permet de faciliter la gestion quotidienne des documents au sein de l'entreprise (GED) et l'autre contribue à la conservation à long terme des documents au sein d'un logiciel ou d'un matériel conçu à ses fins[4].

[1] Locarchives Les différences entre la GED et la SAE consulté le 25 Janvier 2020 sur https://locarchives.fr/actualites/les-differences-entre-la-ged-et-le-sae/

[2] Blog  <<Qu'est ce que la GED?>> consulté le 20 Janvier 2020 sur https://www.ged.fr/

[3] Novarchive <<Les différents types d’archivage électronique>> consulté le 28 Janvier 2020 sur https://www.novarchive.fr/faq/quelles-differences-entre-ged-sae-et-coffre-fort-electronique/ 

[4] Le blog des experts de la GED <<SAE ou GED: quelles différences?>> consulté le 28 Janvier 2020 sur https://www.gestion-documents.fr/ged-et-sae-quelles-differences/

mardi 28 janvier 2020

Les données numériques au secours de Notre-Dame de Paris

Le laboratoire de recherche du CNRS « Modèles et simulations pour l’architecture et le patrimoine » (MAP) travaille actuellement à un projet de constitution d’une base de données collaborative regroupant toutes les connaissances scientifiques sur l’édifice afin d’optimiser la restauration du monument incendié en avril 2019. Ce projet pose des enjeux importants en matière de sciences de l’information. [1]
  
Le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris fait intervenir plus de 25 laboratoires de recherche et 80 entreprises différentes : la collaboration et l’échange d’information entre ces différents professionnels, scientifiques ou historiens spécialistes du patrimoine, s’avère donc nécessaire [4]. 
« Nous allons créer un système d’information intégrant toutes les données scientifiques et techniques sur la cathédrale » explique Livio de Luca, le directeur du laboratoire MAP [1]. L’outil que proposera le MAP se présente comme un écosystème numérique permettant la centralisation et la diffusion de données afin de partager les expertises pour obtenir des résultats optimaux en termes de restauration du monument.

Parmi les données collectées, il faut citer les modélisations numériques de la cathédrale qui mettent à disposition des chercheurs de véritables maquettes numériques du monument ou BIM (Building Information Modeling). Spécialiste en la matière, l’entreprise Art Graphique & Patrimoine (AGP) a scanné intégralement la cathédrale quelques jours après l’incendie grâce à des lasers qui ont récolté des milliards de points de mesure, soit deux points par mm2. « Mais ce n'est qu'un des aspects du BIM. En fait, il s'agit d'une base de données collaborative permettant à tous les corps de métier qui vont intervenir d'agréger leurs compétences, mais aussi les contraintes techniques qu'ils doivent respecter » explique ainsi Gabriel Hamon, fondateur de la société AGP et ancien… tailleur de pierre [2]. Cette même société AGP avait réalisé une modélisation numérique de la charpente peu de temps avant l’incendie, mettant à disposition des restaurateurs des informations ô combien importantes si la cathédrale venait à être reconstruite à l’identique. [2] [3]
Le logiciel sur lequel travaille le laboratoire MAP a donc pour but de rassembler toutes les connaissances liées à l’histoire de Notre-Dame, du simple croquis médiéval à la maquette numérique du XXIe siècle. L’objectif du projet n’est pas de se cantonner à amasser des informations mais bien à les relier les unes aux autres afin de produire une base de données collaborative utile à une méthodologie de travail pluridisciplinaire. La structuration de l’information sera donc une des problématiques essentielles de la plateforme conçue par l’équipe du CNRS afin que celle-ci puisse permettre de réaliser des correspondances entre des informations collectées par différentes entités.

Si le chantier de restauration de Notre-Dame de Paris représente un enjeu d’une dimension médiatique exceptionnelle qui a permis de réunir des moyens extraordinaires, il est à noter qu’en matière de documentation patrimoniale la diffusion d’outils numériques collaboratifs tend à se développer. Pour ne citer qu’un exemple, le même Livio de Luca a été récompensé en 2019 par la médaille de l’Innovation du CNRS pour la création de l’application « Aïoli », une plateforme d’annotation sémantique en 3D pour la documentation collaborative d’objets patrimoniaux. [5]

Sources:

[1] VEYRIERAS, Jean-Baptiste. « Un double numérique pour Notre-Dame ». lejournal.cnrs.fr. [En ligne]. Publié le 15 octobre 2019. [Consulté le 28 janvier 2020]. Disponible sur : < https://lejournal.cnrs.fr/articles/un-double-numerique-pour-notre-dame >

[2] HENNO, Jacques. « Le premier BIM d’une cathédrale sera réalisé pour Notre-Dame ». lesechos.fr. [En ligne]. Publié le 4 juillet 2019. [Consulté le 28 janvier 2020]. Disponible sur : < https://www.lesechos.fr/pme-regions/innovateurs/le-premier-bim-dune-cathedrale-sera-realise-pour-notre-dame-1035563 >

[3] HERMANS, Thomas. « La modélisation 3D pour venir au secours de Notre-Dame de Paris ». lefigaro.fr.  [En ligne]. Publié le 19 avril 2019. [Consulté le 28 janvier 2020]. Disponible sur : < https://www.lefigaro.fr/culture/la-modelisation-3d-pour-venir-au-secours-de-notre-dame-de-paris-20190419 >

[4] MARY, Hubert. « Les promesses du double numérique de Notre-Dame de Paris ». usinenouvelle.com. [En ligne]. Publié le 12 novembre 2019. [Consulté le 28 janvier 2020]. Disponible sur : < https://www.usinenouvelle.com/editorial/les-promesses-du-double-numerique-de-notre-dame-de-paris.N899649 >

[5] CNRS-MAP. Site de présentation de l’application Aïoli. [En ligne]. [Consulté le 28 janvier 2020]. Disponible sur : < http://www.aioli.cloud/?page_id=2219&lang=fr >

vendredi 24 janvier 2020

L'Intelligence Artificielle peut-elle être une aide à la médecine ?


Google a lancé une série Youtube sur l'intelligence artificielle : The Age of AI avec l'acteur d'Iron Man Robert Downey JR. Depuis le 15 janvier 2020 tous les épisodes sont accessibles. Dans le deuxième épisode de cette série, on nous montre des outils d'IA utilisables dans le domaine de la santé.  



   Pour pouvoir accompagner la médecine l'Intelligence Artificielle (IA) doit pouvoir aider dans la prise de décision et être autonome pour faire gagner du temps aux médecins. Elle doit apprendre par elle-même en se servant d'un grand nombre de données (big data) et en s'entraînant avec ses algorithmes. L'IA enseigne la machine et la machine devient l'IA. En analysant les données recueillies et établissant des statistiques, l'IA peut aider à prédire une maladie. Cet apprentissage autonome est appelé le machine learning[1]



             L'IA peut-elle aider à la communication en cas de troubles de l'élocution ? [2] 

Des chercheurs de Google mettent en place le Projet Euphonia afin de chercher des manières d'aider des personnes atteinte de troubles de l'élocution à être comprises.  
Ce projet vise à améliorer la reconnaissance vocale de ces personnes et à leur redonner leur timbre de voix, considéré souvent comme faisant partie de leur identité.  
Il est réalisé en collaboration avec ALS Therapy Development Institute, une organisation pour trouver un remède à la sclérose latérale amyotrophique ou SLA, également appelée maladie de Charcot qui est une maladie dégénérative du système nerveux qui entraîne une paralysie progressive. Une grande base de donnée de voix ALS a été produite dans le but de pouvoir comprendre plus facilement un grand nombre de personnes. 

Comment fonctionne le logiciel de reconnaissance vocale ? [2] 

Le patient enregistre dans la machine un grand registre de mots. Le son de la voix est converti sous forme d'onde qui est ensuite adapté et transcrit pour chaque mot. Puis le machine learning prend le relais en utilisant des échantillons de voix et reliant ensemble le mot entendu à son équivalent écrit. Ensuite, l'algorithme utilise des règles telles que la grammaire et la syntaxe pour prédire chaque mot dans une phrase. 
Dimitri Kanevsky, mathématicien et chercheur Google est sourd depuis son plus jeune âge, il travaille sur un prototype de logiciel de transcription du langage afin de pouvoir s'exprimer et être compris en temps réel. Son logiciel peut être une aide à la parole pour des personnes souffrant de troubles de l'élocution. 


              L'IA peut-elle prédire la cécité ou l'empêcher ? [2]   

L'IA permet de dépister pour prévenir avant que les symptômes apparaissent et que ce ne soit plus traitable. Pour la rétinopathie diabétique, qui est due à une complication du diabète qui atteint l'œil et la rétine, il y a des moyens de filtrer et d'anticiper le problème. Le Docteur Kim a appelé une équipe Google de médecins et ingénieurs qui explorent des moyens d'utiliser le machine learning afin de résoudre des problèmes de santé. Ils utilisent la reconnaissance d'images. Pour le projet de rétinopathie, les ophtalmologues ont notés de 1 à 5 de sain à malade plus de 100 000 balayages oculaires pour servir d'algorithme de machine learning. L'IA a appris à prédire les yeux présentant des signes de maladie. 
Des scanners oculaires compatibles avec l'IA ont commencé à être tester à l'Aravind Eye Clinics en Inde. Les images du fond de l'œil des patients sont envoyées en temps réel à l'algorithme, qui envoie le résultat au système. Les personnes peuvent ainsi avoir tout de suite le résultat de l'analyse.  


              L'IA peut-elle détecter un cancer [3]

Un système d'intelligence artificielle de Google se révèle efficace pour la détection du cancer du sein. Il est programmé pour identifier les cancers du sein sur des dizaines de milliers de mammographies et sa précision permet de réduire le nombre de faux positifs du cancer. 


             Les bénéfices dus à l'IA en médecine 

  • - L'IA commence à démocratiser les soins de santé. Elle permet à des patients de pouvoir se faire dépister sans devoir sortir une grande somme d'argent en consultant des spécialistes.
    - Elle est à la fois prédictive et préventive [2] [4]
  • - Elle a le potentiel de « dépasser la capacité humaine à identifier des signaux subtils que l'œil et le cerveau humains ne sont pas en mesure de percevoir », Lehman. [3]


              Les limites de l'IA en médecine 
  
  • - Les outils ne sont pas toujours efficaces : ils ne voient parfois seulement ce que l'humain a pu voir. [3] [2]
  • - La grande quantité de données nécessaire au bon fonctionnement de L'IA peut poser des questions de stockage et de puissance de calcul. [4]
  • - Il peut y avoir de la vente de données personnelles. [4]  



   Comment améliorer la santé avec l'Intelligence artificielle ? C'est une question que l'on se pose depuis plusieurs années. Des réponses sont apportées par des chercheurs mais les recherches continuent.  
Un appel à projet est lancée pour le 24 mars 2020 : « L’intelligence artificielle pour une expérience améliorée du système de santé » afin de soutenir les algorithmes d'intelligence artificielle pour améliorer les diagnostics médicaux. Le projet retenu obtiendra une aide financière et un accompagnement opérationnel. [5] 





[1] Le Big Data, "Machine learning et big data", 06/07/2018 [consulté le 24/01/2020]

[2] Youtube, L'âge de l'IA Saison 1 Episode 2 : "Guérir grâce à l'IA", 18/12/2019   

[3] Ouest France, "Un système d'intelligence artificielle de Google pourrait améliorer la détection du cancer du sein, 02/01/2020 [consulté le 24/01/2020] 
https://www.ouest-france.fr/sante/cancer/une-etude-demontre-que-google-pourrait-ameliorer-la-detection-du-cancer-du-sein-6675007  
[4] Crédit Agricole, "L'intelligence artificielle au cœur de la médecine du futur" [consulté le 24/01/2020]

[5] Actu IA, "L’intelligence artificielle pour une expérience améliorée du système de santé" – Appel à projets ouvert jusqu’au 24 mars 2020, 24/01/2020 [consulté le 24/01/2020] 
https://www.actuia.com/actualite/lintelligence-artificielle-pour-une-experience-amelioree-du-systeme-de-sante-appel-a-projets-ouvert-jusquau-24-mars-2020/