jeudi 31 mars 2011

Research Gate le réseau professionnel scientifique

En novembre 2009, le réseau communautaire Research Gate rassemble déjà 800 000 chercheurs de 196 pays dont plus de 10 000 en France.


ResearchGATE est un site de réseautage social gratuit pour chercheurs scientifiques dans toutes les disciplines.
L’objectif tient en trois mots : communiquer, collaborer et découvrir.

Ijad Madisch, un jeune médecin et informaticien de 30 ans, est en train de constituer le plus grand réseau du monde spécialement conçu pour les scientifiques.

Le siège de sa Start up est à Berlin, où il travaille en équipe avec 40 jeunes salariés de 12 pays différents, sur le concept suivant : fournir à des chercheurs des applications de web 2.0.

Ainsi en se connectant sur le site http://www.researchgate.net/ les chercheurs créent leur profil, forment des groupes par intérêt de recherche commun, mettent en ligne leurs travaux, recherchent un emploi et peuvent utiliser un système unique d´auto-archivage.

Au total ce sont plus de 1 000 groupes qui ont déjà été créés dans les cadres de ResearchGate.

Les chercheurs effectuent leur recherche dans une base de données d´environ 40 millions d´articles, de publications et de textes complets.

Un nombre croissant d'organisations scientifiques se sont mises à l’utiliser comme outil de publication de notes générales et de brefs articles scientifiques.

La plate-forme lancera prochainement plusieurs nouvelles applications, dont des conférences virtuelles.



Source : U-PEC.
Présentation du site :
http://www.edbio.ups-tlse.fr/spipedbio/IMG/pdf/presentation_researchgate.pdf

MédiHal: une Archive ouverte consacrée au dépôt d'images scientifiques et de documents iconographiques de science


Créée, portée par le Centre national de la recherche scientifique (CNRS), MédiHal est ouverte le 3 février 2010.
Elle propose ses documents (images scannées, photographies numérisées, photographies numériques, images de synthèse ou des images de simulations numériques, etc.) en libre accès (open access). Elle utilise le logiciel HAL, identique à celui utilisé pour l’archive ouverte HAL.

Fonctionnalités
  • Est un réservoir de données pérennes pour les images scientifiques permettant aux chercheurs, enseignants, et personnels de la recherche et de l'enseignement supérieur d’archiver et de diffuser leurs images
  • Permet de cataloguer, géo-référencer et indexer les images
  • Privilégie une diffusion des images sous licences Creative Commons (dont la domain public mark)
  • Propose des collections dites : institutionnelles (pour une université, un laboratoire ou une équipe de recherche, ex.: l'Institut français du Proche-Orient), thématiques (dans le cadre d'un programme de recherche), géographiques, etc.
Consultation et utilisation

A l'heure d'aujourd'hui, l'archive ouverte compte 6981 documents.

Elle est accessible depuis le site, ses collections, le moissonnage des données par le protocole OAI-PMH, mais il est également déjà possible d'utiliser les flux de diffusion RSS afin de partager l'historique de ses propres dépôts dans un site web, un blog, etc

Dépôt et validation

Modalités de dépôt
Les images déposées dans MédiHAL sont accessibles en ligne soit immédiatement après le dépôt, soit après une barrière mobile appelée également embargo (qui reste modifiable), dans le respect de la propriété intellectuelle des auteurs et des personnes photographiées.

MédiHAL est fondée, en faveur du libre accès aux données scientifiques, sur le dépôt volontaire par les scientifiques (chercheurs, enseignants-chercheurs) et personnels d'accompagnement de l'enseignement supérieur et de la recherche.

Validation
Chaque dépôt, comme dans HAL, est soumis à une vérification de forme avant mise en ligne par les équipes documentaires du Centre national pour la numérisation de sources visuelles (CN2SV).

La validation des documents déposés dans MédiHAL présuppose :
  • Une appartenance des documents à une série iconographique ayant une cohérence scientifique (reportage complet, campagne d'observation, série ayant une unité scientifique de production, mission scientifique, archive scientifique)
  • Un contexte de production incluant une évaluation scientifique, par exemple : un projet ou un programme de recherche d'un laboratoire, la production d'une équipe regroupant plusieurs laboratoires, la production et les données d'un projet ANR, etc.

Conservation

On y propose un archivage à long terme, au sens de la norme ISO 14721:2003 dite OAIS (pour Open Archival Information System) grâce au partenariat avec le Centre informatique national de l’enseignement supérieur. Dans le cadre de la mise en place de l'archivage à long terme des données déposées dans HAL, les données déposées dans MédiHAL (les images elles-mêmes et leurs métadonnées) sont maintenant archivées à long terme au Centre Informatique National de l’Enseignement Supérieur (CINES).
Ces documents iconographiques sont stockés dans un dépôt sécurisé, disposant d'une forte infrastructure numérique et humaine, avec copies de sécurité des images et de leurs métadonnées.
Cet archivage tend alors à préserver la conservation, la disponibilité, la communication sur le long terme ainsi que la surveillance et le suivi de l'évolution des formats de ces données.


Ainsi, il est important d’appréhender le fait que MédiHAL n'est pas et ne se substitue pas aux photothèques institutionnelles ou disciplinaires mais offre un espace complémentaire de dépôt, stockage, archivage et diffusion des photos et images scientifiques. Toutefois, elle a l’avantage d’augmenter la visibilité, l'accessibilité, la rapidité de diffusion et l'impact des données iconographiques.


Sources:




mercredi 30 mars 2011

L'oeuvre d'art à l'heure du numérique : comparer pour comprendre

Le compte rendu du séminaire « Pratique de l’histoire de l’art à l’ère du numérique », organisé par l'école doctorale d'histoire de l'art de Paris 1 (ED 441) le 11 Février 2011, a mis en lumière l’analogie des démarches pour étudier une oeuvre d'art entre le XVIII siècle et l’ère du numérique. La comparaison, la vision rapprochée étaient déjà utilisées par les historiens d'art comme Séroux d’Agincourt au XVIII pour illustrer l'évolution des styles architecturaux des édifices.
Les différents sites internet des musées ne procèdent pas différemment. Le MOMA, le Metropolitan Museum de New-York, la National Gallery de Londres ou bien le site du musée du Louvre proposent, l' agrandissement automatique, le zoom sur l'image, l'affichage sous forme de vignette pour lire une oeuvre d'art et en restituer la complexité.
Élisabeth Doulkaridou, dans son article « vers les cabinets d’estampes en ligne : le cas du Virtuelles Kupferstichkabinett », démontre comment les outils informatiques tels que les zooms, les comparateurs d'images permettent aux chercheurs d'observer et de comparer simultanément des corpus d'œuvres en variant les images d'estampes sans qu’il soit nécessaire de quitter l’écran de travail. Les combinaisons d’observation se démultiplient et offrent une pluralité de liens possibles avec le reste de la collection.
Même s'il s'agit d'une rupture par rapport aux possibilités de visualisation des siècles précédents," comparer pour comprendre" reste plus que jamais d'actualité pour appréhender une œuvre d'art.

mardi 29 mars 2011

Une après-midi et un vade-mecum sur la gestion des abonnements aux périodiques

Le 18 mars dernier, le GFII a organisé un séminaire sur la gestion commune des abonnements aux périodiques. L'objectif : réunir autour d'une même table les acteurs concernés par la problématique - à savoir clients, agences et éditeurs - pour saisir l'évolution et les enjeux du marché.

Le point de vue client a été exposé par :
  • Catherine Baude (Ministère de la Santé, ADBS) qui a présenté les résultats de l'enquête menée par l'ADBS en 2009 sur les préoccupations des professionnels de l'info-doc relatives aux abonnements électroniques (le questionnaire est encore en ligne ici) ;

Les éditeurs ont été représentés par :
  • Toby Green, chef des éditions de l'OCDE, pour qui l'utilisateur est au centre de la problématique. Selon lui, l'éditeur offre un service et constitue un intermédiaire entre le client et les contenus (qui choisit de dresser - ou non - des murs entre l'offre et le demandeur) ;
  • Laurent Bérard-Quélin, en tant que directeur de la Société Générale de Presse et président de la Commission des médias électroniques de la FNPS, s'est concentré sur la relation entre lecteur et éditeur de presse et a parlé d'"intermédiation" et de "désintermédiation".

Enfin, quatre agences - Ebsco, Lavoisier, Swets et Prenax (respectivement représentées par Delphine Dufour, Patrick Fenouil, Philippe Glätzle et Delphine Panier) ont présenté leur vision du marché en soulignant notamment l'évolution de leur clientèle : ils constatent devoir faire face désormais à de véritables acheteurs et négociateurs et à de nouvelles exigences.

En fin de journée, Sophie Petitjean, responsable du service Négociations Portails à l'INIST, et Magali Colin, chef de projet Statistiques d'usage, ont présenté comment les statistiques sont recueillies et analysées à l'INIST et l'enjeu qu'elles représentent pour l'élaboration de la politique documentaire du CNRS et l'aide à la décision (rappelons en effet que l'INIST est l'opérateur technique des portails thématiques du CNRS et qu'il intervient pour la gestion et la négociation de ses abonnements).

Terminons en signalant que cette journée était organisée principalement dans le but de présenter les travaux du comité de pilotage du groupe inter-associations ADBS / ADBU / FNPS / GFII / SNIEL dont le vade-mecum "Clients, agences, éditeurs : comment gérer ensemble les abonnements aux périodiques" se révèle l'aboutissement. L'édition 2011 est à la fois une mise à jour et une synthèse des deux précédentes publiées en 2005 et 2007. Les quatre parties qui le composent (Les acteurs et le marché, Le cycle de vie de l'abonnement via une agence, Le cas des abonnements électroniques, Les archives électroniques et la pérennité des données) sont émaillées de 43 recommandations qui font de ce document un guide de bonnes pratiques indispensable et très attendu par les professionnels concernés par la gestion des périodiques et confrontés aux problématiques - en constante mutation - liées aux abonnements électroniques. Quatre fiches très pratiques et instructives complètent le guide : "La fiscalité de l'édition en ligne", "Le statut de la presse en ligne", "Les procédures EDI" (pour Echange de données électroniques) et une présentation synthétique du projet COUNTER ("Du constat au succès") lancé en 2002 et fédérant aujourd'hui 222 membres (éditeurs, intermédiaires, bibliothèques, associations professionnelles...) autour de l'élaboration d'un code de bonnes pratiques concernant les statistiques relatives aux revues et bases de données ainsi qu'aux e-books.

Notons enfin qu'un blog a été ouvert dans le but de poursuivre les discussions de la journée mais aussi de commenter le vade-mecum et de solliciter les auteurs si des précisions s'avéraient nécessaires.

Curator, un des nouveaux métier du web 2.0 ?


La curation semble être le nouveau mot en vogue chez les professionnels du web en ce début 2010. Comme souvent, ce terme nous vient des Etats-Unis et il n'existe pas à ce jour d'équivalent unanimement adopté en langue française.

Dans sa définition la plus simple, la curation est la pratique qui consiste à rechercher, sélectionner, contextualiser et partager du contenu. Elle s'effectue sur un domaine de connaissance précis, avec l'appui d'une expertise qui permet d’enrichir les contenus récoltés. Ce schéma d'Anthony Poncier, consultant en management et entreprise 2.0, pourrait à lui seul servir de définition :




L'activité de curation est liée au développement d'Internet, qui a induit une forte croissance du volume des informations disponibles (la désormais fameuse menace de l’infobésité) et la diversification/démocratisation des outils de partage. Aujourd’hui, la curation ne constitue pas un métier, mais une pratique personnelle. Cependant, les bénéfices pour une entreprise peuvent être nombreux, puisqu'elle permet de fournir une information ciblée.


Le concept provoque des réactions diverses ; parmi les professionnels de l’information, nombreux sont ceux qui considèrent que la curation n’est qu’une des facettes du métier de documentaliste. Pour Jean-Daniel Boutet, spécialiste de la communication sur le web, le terme de curation renvoie à un métier qui existe déjà : le curator ne serait qu’un «documentaliste à la sauce web»
. Aurélie Duclos, community manager, considère elle que le curator est un genre de "sous-documentaliste", puisqu'il ne se limite qu'au web alors que le documentaliste cherche dans tous types de ressources.
Camille Alloing, sur son blog CaddE-Réputation, et Bertrand Duperrin, consultant dans un cabinet de conseil en performance collaborative des organisations, se sont eux intéressés aux différences entre curator et veilleur. Les principales nuances sont liées au statut et au périmètre d’action : le curator agit pour lui, de manière subjective et dans des domaines qu’il choisit, alors que le veilleur agit pour et dans un entreprise donnée (il est donc soumis à des contraintes institutionnelles contrairement au curator qui lui, est libre).


Bref, la curation se rapproche des métiers de l'information, et pourrait se professionnaliser dans les années qui viennent (si on le considère comme autre chose qu'un "buzzword") ; il ne tient qu'aux professionnels déjà en place ou en formation que cela ne se fasse pas au détriment des métiers existants.


Pour en savoir plus :
http://pro.01net.com/editorial/529624/le-guide-de-la-curation-(1)-les-concepts/
http://poncier.org/blog/?p=2697#more-2697
http://jdboutet.fr/nouveaux-metiers-la-curation-et-les-web-documentalistes/
http://www.mediassociaux.fr/2011/01/07/la-tendance-2011-pour-les-medias-sociaux-la-qualite/

lundi 28 mars 2011

Le KM est-il limité ?

Comme toute discipline, le Knowledge Management connaît des limites, d’autant que le concept est nouveau, et peu clair. Parmi les obstacles que l’on peut rencontrer dans l’élaboration d’une démarche de KM, on peut noter les écueils suivants :

- Dans le cas où l’information est peu ou pas formalisable :
Tous les savoirs ne sont pas modélisables au même degré. Dans de nombreux cas, l’importance des savoirs informels est considérable. Il est donc, dans ce cas, peu évident de formaliser sous formes de procédure ou de booklet ce savoir. On se demande même s'il est réellement souhaitable de le faire.
Toute la logique de l’apprentissage repose sur ce postulat. Cette idée est bien loin d’être nouvelle.

- Trop de formalisation paralyse l’innovation :
Le savoir ne s’acquiert pas nécessairement en se conformant à un schéma établi par avance. Il faut parfois être surpris par des évènements pour susciter la curiosité, la recherche de solutions, l’innovation…
Si le transfert des connaissances est figé dans des cadres trop rigides et des procédures trop formalisées, elle empêchera l’individu et le groupe de découvrir des issues novatrices et des solutions nouvelles créées par l’incident imprévu.
C’est ce qu’on appelle la « sérendipité » ou découverte inattendue, c’est un "hasard heureux"1.

Pour que cette nouvelle découverte se fasse, encore faut-il que la gestion de la connaissance dans l’organisation ne soit pas enfermée dans un carcan trop rigide.
Le but final du KM est de mettre en place un esprit de partage des connaissances, de générer la collaboration tout en permettant dans le même temps de réduire les coûts (en temps et en argent) voire même de réaliser des bénéfices.
Cependant, bien souvent le KM se limite à proposer des logiciels hors de prix qui génèrent en plus de la réticence à les utiliser de la part des collaborateurs.
La technologie est certes importante voire même indispensable mais elle n’est qu’une étape intermédiaire. Il est impératif de définir une politique de gestion de la connaissance ainsi qu’une vrai politique documentaire afin de déterminer quels savoirs partager et comment engendrer le consentement tout d’abord et la collaboration ensuite des employés.

Le KM doit être pensé comme un véritable aspect de la culture d’entreprise et doit s’inscrire dans la durée. Son rôle est de révolutionner en profondeur les manières de penser et d’agir au sein d’une organisation. En ne s’appuyant que sur l’apport des nouvelles technologies, le KM est voué à l’échec et se résume surtout incapable de jouer son rôle de véritable levier de croissance.

1. La sérendipité : le hasard heureux : actes du Colloque de Cerisy-la-Salle [20-30 juillet 2009, Centre culturel international] / publiés sous la direction de Danièle Bourcier & Pek Van Andel. - Paris : Hermann, impr. 2011 - 1 vol. (411 p.)

dimanche 27 mars 2011

Opération « Adoptez un livre »

Lancée à l’occasion du Salon du Livre 2011 par L’Association des amis de la Bibliothèque nationale de France (AaBnF), qui contribue par ses dons et ses actions à l’enrichissement des collections de la Bibliothèque, l’opération « Adoptez un livre » permet aux internautes de soutenir la numérisation du patrimoine écrit de la BnF.

Selon le communiqué, « le donateur est invité à choisir, sur le site de l’Association (www.amisbnf.org) le ou les ouvrages qu’il souhaite voir numériser. Il s’agira toujours d’ouvrages numérisés à partir d’originaux. Le coût de la numérisation sera indiqué pour chaque ouvrage. Le donateur recevra un récépissé de déduction fiscale de 66% pour un particulier et de 60% pour une entreprise, dans le cadre de la législation en vigueur ».

Cette opération fait suite à celle lancée l’an passé (« Offrez une voix ») pour financer la numérisation des enregistrements sonores des grandes voix du passé. Le donateur a la possibilité de choisir la formule d'affichage souhaitée qui figurera pendant 10 ans sur Gallica. Les intitulés (cet ouvrage a été numérisé « grâce à » ou « à l’occasion de l’anniversaire de » ou encore « à la mémoire de ») feront l'objet d'une validation par l'association. Les dons anonymes sont aussi possibles.

Quatre thèmes ont été retenus : les femmes, panorama du XIXe siècle, les livres de sciences naturelles, les grandes entreprises françaises. Les prochains thèmes disponibles seront les suivants : gastronomie, jardin, romans populaires illustrés. Dans une deuxième phase de l’opération, les internautes pourront demander la numérisation du livre de leur choix à partir du catalogue général (sous réserve de l'accord de la Bibliothèque).


Sources :

L’Association des amis de la Bibliothèque nationale de France (AaBnF) :
http:www.amisbnf.org

Votre nom sur Gallica pendant 10 ans…
http://www.bnf.fr/documents/cp_adoptez_livre.pdf

Appel à tous les mécènes
http://www.lefigaro.fr/culture/2011/03/21/03004-20110321ARTFIG00688-appel-a-tous-les-mecenes.php

Adopter un livre, le crowfunding pour numériser la BnF
http://www.actualitte.com/actualite/25043-warhol-numeriser-soutien-adopter-livre.htm

Adoptez un livre du patrimoine
http://www.magazine-litteraire.com/content/breves/article?id=18713