lundi 23 mai 2011

« Les archives ouvertes en 2011 », journée d’études organisée par l’ADBS

Quelques rappels pour comprendre les enjeux

« Le terme archive ouverte désigne un réservoir où sont déposées des données issues de la recherche scientifique et de l’enseignement et dont l’accès se veut ouvert, c’est-à-dire sans barrière. Cette ouverture est rendue possible par l’utilisation de protocoles communs qui facilitent l’accessibilité de contenus provenant de plusieurs entrepôts maintenus par différents fournisseurs de données.

Une archive institutionnelle relève d’une institution (université, grande école, organisme de recherche, association professionnelle) et a pour objectif de contenir, valoriser et conserver l’ensemble de la production scientifique de celle-ci.

Un entrepôt OAI est une base de données, constituée par un fournisseur de données, qui supporte le protocole OAI-PMH. Cet entrepôt contient des métadonnées qui sont disponibles dans différents formats afin de répondre à différents types de demandes. » [1]

L’importance de ces archives est liée aussi à l’évaluation des équipes de chercheurs. Parmi les indicateurs bibliométriques « le facteur H » est l’indice permettant d’évaluer le chercheur : il est corrélé à la quantité d’articles produits ainsi que la qualité (nombre de citations). Publier, être vu, être lu le plus possible est devenu impératif pour la notoriété et le classement.

L’AERES (Agence d’évaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur), créée en 2007, est une Autorité administrative indépendante. Elle est chargée de l’évaluation des établissements d'enseignement supérieur et de recherche, des organismes de recherche et de leurs unités, des formations et diplômes d’enseignement supérieur, ainsi que de la validation des procédures d’évaluation de leurs personnels.

Le CCSD (Centre pour la Communication Scientifique Directe) est une unité du CNRS dédiée à la réalisation d’archives ouvertes.

« Présentation de la politique INRA de dépôt dans l’archive ouverte Prod’INRA ».
L’INRA est un EPST (Etablissement Public à caractère Scientifique et Technique) qui disposait, bien avant la création de l’archive ouverte pluridisciplinaire HAL de sa propre archive institutionnelle ProdINRA. La création de ProdINRA2 (prévue pour 2012) doit faciliter le dépôt des travaux par les chercheurs, mettre en place un nouveau Workflow, faciliter la réutilisation des données et permettra des statistiques sur la production scientifique de l’INRA. Pour s’assurer de la complétude des archives, les incitations à déposer (tous les travaux, sauf les articles) passent par les départements. La dissémination des données entreposées est prévue vers des portails (HAL entre autres), mais aussi vers d’autres archives ouvertes nationales et internationales par moissonnage OAI.

« L’archive ouverte institutionnelle CemOA, un dispositif original » concerne l’archive du CEMAGREF. Pour cet établissement, le dépôt est obligatoire pour tout ce qui est produit, l’évaluation portant uniquement sur ces dépôts, l’incitation est forte. Le dépôt par les chercheurs est très simplifié ; ce sont les documentalistes qui rajoutent et complètent les champs spécifiques pour l’archive HAL et traitent le document. La dissémination se fait par moissonnage OIA vers des portails partenaires.
De nombreux services sont proposés aux chercheurs et aux animateurs scientifiques pour les aider à connaitre leurs positionnement, à publier dans des revues hors de leurs champs habituels de publication, les accompagner dans leurs rapports avec les éditeurs…

« Le projet PETALE : les thèses et les mémoires des universités de Lorraine en ligne » avait pour objectif de valoriser la production scientifique des universités de Lorraine, sous forme numérique, en offrant un point d’accès unique dans le cadre de la fusion en cours de 4 universités. Les objectifs en étaient la valorisation des travaux, la diffusion en open access, le recensement en vue d’évaluations par l’AERES. Après une analyse de l’existant (pratiques heureusement homogènes dans les différentes universités), le travail a porté sur la définition d’un workflow unique et simple, les métadonnées et le choix de l’outil de référencement ORI-OAI. Les anciennes thèses ont été numérisées, ce qui n’a pas été sans problèmes quant à l’aspect juridique : les thèses dont les auteurs n’ont pas été retrouvés sont diffusées uniquement sur l’Intranet. Au-delà des thèses de doctorat, ce sont les thèses d’exercice et les mémoires qui sont visés par ce projet de création d’archive ouverte connectée à HAL.

Le retour d’expérience avec « Les corrections des métadonnées dans l’archive ouverte de l’INRIA » a nuancé l’enthousiasme dont pouvaient être porteurs ces grands projets d’archives ouvertes. Les ressources doivent être propres et fiables. Le travail de recherche de doublons et d’élimination de données incohérentes dans l’archive ouverte se fait par l’intermédiaire d’un outil spécifique : HALTOOLS. La question qui se pose lors des corrections est la suivante : quand doit-on s’arrêter ? Ce travail profite certes à toute la communauté, mais il suffit qu’une personne ne remplisse pas correctement l’un des champs de référencement au moment du dépôt pour créer un doublon. Un travail de sensibilisation est mené dans les services pour tenter de limiter ces incohérences dont la correction est chronophage et qui nuisent à la visibilité du travail des chercheurs.

"Le projet HELOISE : un accord éditeurs/CCSD pour connaitre la politique des éditeurs francophones en matière de dépôt dans les archives ouvertes." Un groupe de travail du GFII créé en septembre 2007 consacré au libre accès réunit des représentants d’instituts de recherche, des éditeurs scientifiques, des représentants de l’Open Access. Plus que la politique des éditeurs, c’est la politique par matières ou par revue qui définit la politique d’embargo des éditeurs sur les écrits, avant le libre accès. Bientôt en ligne sur le portail du CCSD, le système Héloïse permettra de définir les droits de diffusion des revues sur différents supports (archives ouvertes, sites personnels, intranet).

"Le point sur des initiatives internationales" a permis de découvrir :
  • · Les archives ouvertes internationales E-LIS soutenues par Le CIEPI concernent le domaine des sciences de l’information documentation.
  • · VOA3R , projet européen concernant les bibliothèques numériques en accès ouvert dans le domaine de l’agriculture et de l’aquaculture.
  • · OpenAIRE , autre projet européen dont le but est d’accompagner l’obligation de dépôt en accès libre en application des décisions de la Commission Européenne et du Conseil Européen de la Recherche (ERC).

Conclusions, toutes personnelles
L’accès facilité aux archives ouvertes, dans un contexte de restrictions budgétaires semble délicat.
Les problèmes à résoudre sont de nature techniques (référentiels, propreté et fiabilité, choix des métadonnées, complétude des archives, interopérabilité..), humains (réduction des équipes infodoc, formation au dépôt par les auteurs, services...), économiques (place de l’Open Access par rapport aux éditeurs...).
Dans le même temps, ces projets passionnants sont soutenus par des acteurs institutionnels et portés par des professionnels très volontaires et enthousiastes.

G.Lu

Les diapositives ayant servi de supports aux différentes conférences seront très prochainement sur le site de l’ADBS, à la rubrique « Se former et s’informer / manifestations ADBS

Quelques signets








[1] Définitions d'après le site «Libre accès à l’information scientifique et technique » http://openaccess.inist.fr/spip.php?page=glossaire consulté le 22 mai 2010.

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