jeudi 5 avril 2012

Quand votre patron joue à Big Brother !

Vos dernières photos de soirée sur lesquelles vous semblez un peu ivre, le post quelque peu déplacé posté sur la page d'un ami ou votre adhésion au groupe "Pour la légalisation des drogues douces"...
Vous pensiez que votre page Facebook était une page personnelle et qu'elle n'appartenait qu'à votre vie privée ?
Vous avez sécurisé votre compte ou même utilisé un pseudonyme ?
Même si les mesures de sécurité peuvent paraître rassurantes, personne n'est à l'abri de la consultation volontaire !

Lors des entretiens d'embauche, de plus en plus de patrons américains contraindraient les candidats à se connecter à leur compte Facebook pour inspecter leurs photos, messages privés ou détails biographiques, a révélé l'agence Associated Press.
La pratique a déjà un surnom: le "shoulder surfing" ou l'art de jeter un œil aux informations électroniques confidentielles par dessus l'épaule des futures recrues.
Une chercheuse de Stanford, Aleecia M. McDonald, a expliqué au Time qu’il était est très difficile d’éradiquer cette pratique en raison du chômage important :
"The fact of the matter is, in a tight job market, if you’re looking for a job, you’re going to do anything you can to get that job. If you feel most of the other applicants are going to be providing this information, you’re probably not going to be willing to say no."

Un des responsables de l’association américaine de la protection de la vie privée sur Internet Privacy Rights Clearinghouse, Paul Stephens donne comme même conseil à tous les Américains: avant de passer un entretien, ceux qui recherchent un emploi devraient supprimer les contacts et pages qui pourraient, selon eux, leur porter préjudice.
«Les choses que les employeurs n’ont pas le droit légalement de demander, comme les origines ou la religion, peuvent être découvertes sur Facebook», rappelle Paul Stephens.

Qu’en est-il en France?
L’article L1221-6 du code du travail stipule: «Les informations demandées, sous quelque forme que ce soit, au candidat à un emploi, ne peuvent avoir comme finalité que d’apprécier sa capacité à occuper l’emploi proposé ou ses aptitudes professionnelles.
Ces informations doivent présenter un lien direct et nécessaire avec l’emploi proposé ou avec l’évaluation des aptitudes professionnelles».
Maintenant, réussir à prouver que ces informations n'ont pas de lien direct, c'est un vrai bras de fer.
D'autant plus que si plusieurs personnes postulent à un même poste, la complaisance ou la servilité de celui qui aura accédé à la requête du recruteur-voyeur se verra embaucher pour le gratifier de son honnêteté.

Dans un marché du travail aussi mince, renoncer à sa vie privée devient un argument de poids.
Et on peut très bien imaginer que dans l'autre sens, avoir une vie privée serait un motif de licenciement.

Sources :
http://moneyland.time.com/2012/03/09/can-interviewers-insist-on-shoulder-surfing-your-facebook-page/#ixzz1pxScOjnc
http://moneyland.time.com/2012/03/23/facebook-weighs-in-and-blasts-shoulder-surfing-by-employers/
http://www.examiner.com/job-search-in-cleveland/know-your-rights-shoulder-surfing-and-facebook-password-requests
http://www.economicvoice.com/employers-now-want-your-facebook-password/50028898#axzz1r9Uetkbs

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