mercredi 29 février 2012

Google annonce une nouvelle politique de confidentialité

À partir de demain, 1er mars 2013, les utilisateurs de Google n'auront besoin de valider qu'un seul document relatif à la politique de confidentialité pour l'ensemble des soixante services proposés (You Tube, Gmail, etc.). Il fallait, jusque-là, en valider un par service.

Les données personnelles renseignées pour un service Google pourront être utilisées à travers l'ensemble de ses plateformes, sans que l'utilisateur n'ait besoin d'intervenir. Le moteur de recherche tirera aussi bénéfice des données pour affiner les résultats et proposer des publicités plus ciblées. Google pourra par exemple proposer un service de localisation ou suggérer des informations sur la circulation pour un rendez-vous inscrit dans Calendar.

Même si le géant américain avait déjà communiqué sur sa volonté de réduire et simplifier sa politique de confidentialité, le croisement des données inquiète. Pam Dixon, directrice du World Privacy Forum (groupe de recherche sur les sujets liés à la protection des données), demande à Google de proposer une solution pour que les utilisateurs puissent désactiver le croisement des données.

Et elle n'est pas la seule.

Dans sa lettre du 2 février, La Cnil (Commission nationale de l'informatique et des libertés) demande à Google de reporter la mise en ?uvre des nouvelles règles. Même si la commission accueille favorablement l’initiative de Google, elle affirme toutefois que "la fusion des règles de confidentialité des services rend impossible la compréhension des données personnelles" et explique que les nouvelles règles de Google ne respectent pas les exigences de la Directive européenne sur la protection des données.

Les procureurs généraux de 36 États américains ont également exprimé leur inquiétude dans une lettre datée du 22 février adressée à Larry Page, PDG de Google. Ils jugent la politique "particulièrement gênante pour des institutions gouvernementales et les propriétaires de smartphones sous Android, lesquels constateront qu'il leur sera pratiquement impossible d'échapper à cette politique sauf à changer de téléphone et de plateforme.” Et d'ajouter que “l'argument qui consiste à dire que les utilisateurs ont le choix de ne pas utiliser l'écosystème des produits de Google n'est pas très solide, dans une économie de l'Internet où la majorité des internautes utilisent souvent au moins un produit Google de manière régulière".

En réponse, un porte-parole de Google réaffirme que les changements de la politique de confidentialité gagnent en transparence, Google ayant fait un très gros effort d'information auprès des consommateurs. En effet, le géant américain, renforce sa communication et clarifie un certain nombre d'éléments concernant l'utilisation des services depuis les téléphones Android, mais ne changera pas sa politique de confidentialité.

Google représente plus de 80% du marché européen des moteurs de recherche, environ 30% du marché européen des smartphones, 40% du marché mondial de la vidéo en ligne et plus de 40% du marché mondial de la publicité sur le web. En ces termes, la question de l'impact de sa nouvelle politique sur les comportements des utilisateurs et, plus particulièrement, des entreprises, reste entière.

Sources :

http://ec.europa.eu/justice/data-protection/article-29/documentation/other-document/files/2012/20120202_letter_google_privacy_policy_en.pdf
http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/en/Courrier_Google_CE121115_27-02-2012.pdf
http://epic.org/privacy/google/20120222-Google-Privacy-Policy-Final.pdf
http://www.cnil.fr/nc/la-cnil/actualite/article/article/les-nouvelles-regles-de-confidentialite-de-google-soulevent-des-inquietudes/
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-google-revoit-sa-politique-de-confidentialite-pour-mieux-cibler-l-internaute-47553.html
http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-aux-etats-unis-les-procureurs-de-36-etats-inquiets-de-la-politique-de-google-47948-page-1.html

jeudi 16 février 2012

Natifs numériques, sauf sur les bancs de l’école !


Un dossier publié ce mois-ci par le service Veille et analyses de l’IFÉ (Institut Français de l’Éducation), intitulé « Jeunesses 2.0 : les pratiques relationnelles au cœur des médias sociaux », relance le débat sur les impacts des nouvelles pratiques médiatiques sur les jeunes générations, notamment en ce qui concerne les apprentissages scolaires.

L’omniprésence des écrans, entraînée par l’essor de technologies mobiles, et la banalisation de l’informatique connectée ont révolutionné nos pratiques, au point de mobiliser désormais une grande partie de notre temps libre. Ceci est vrai en particulier chez les nouvelles générations : une enquête menée aux États-Unis en 2010 révèle que les jeunes entre 8 et 18 ans passent quotidiennement plus de 7h30 à consommer des contenus numériques. Parmi les applications du Web 2.0, les plus utilisées par les jeunes sont les réseaux sociaux, Facebook en tête ; selon une étude du Credoc, les moins de 25 ans sont plus de 80% à être inscrits sur un réseau social.
Depuis les années 90, les experts ont donné plusieurs définitions de cette génération, la plus fameuse étant celle de Digital natives, les natifs numériques (opposée à la génération de leurs parents, appelée Digital immigrants). Celle-ci correspondrait aux personnes exposées dès leur plus jeune âge à l’informatique connectée et ubiquitaire, aux pratiques multimédia nomades, associées notamment au téléphone mobile et aux réseaux sociaux. On l’appelle aussi génération C (pour clic), génération M (pour médias), génération text (pour l’usage intensif de SMS), génération Google.
Mais est-ce-que l’on peux vraiment parler de natifs numériques ? Et dans quelle mesure les pratiques médiatiques des jeunes concurrencent les apprentissages scolaires ?
Le dossier de l’IFÉ souligne 2 points principaux:
  1. Ce n’est pas une génération homogène en terme de volume, diversité et de maîtrise des activités en ligne. Les pratiques varient fortement selon l’âge, mais aussi selon le contexte culturel et social des jeunes : par exemple, les navigateurs plus jeunes préfèrent les jeux en ligne, alors que les collégiens sont partagés entre les réseaux sociaux, la musique et les vidéos. Ou encore, on comptabilise un nombre moyens de 249 SMS par semaine pour le 12-17 ans en France mais un nombre beaucoup plus bas pour leurs homologues québécois (ne serait-ce que parce que seulement 39% d’eux possède un téléphone mobile)
  2. Les connaissances et capacités développées par les jeunes dans les pratiques de loisirs et relationnels ne sont pas transférées aux usages scolaires, les deux mondes restant séparés. Ainsi, par exemple, des études montrent que les étudiants du secondaire ne perçoivent pas l’utilité des sites du Web 2.0 pour leurs apprentissages, à l’exception de Wikipédia. Les expériences numériques avec les nouveaux médias favorisent une démarche exploratoire autonome qui a en effet peu à voir avec les apprentissages scolaires.
S’il existe des limites dans les capacités technologiques et informationnelles des plus jeunes, leurs pratiques médiatiques ne sont pas nécessairement dépourvues d’une dimension éducative. En effet, en « trainant en ligne » (hanging out), les jeunes développent des compétences sociales et techniques de base, utiles pour participer à la société d’aujourd’hui, des compétences qui vont au-delà de la simple « maîtrise de l’information », au sens d’accès à la culture savante légitime. A partir de ces constats, l’école est appeler à repenser son rôle éducatif. Comment le faire, n’est pas une question simple…

Sources complémentaires:
http://eduveille.hypotheses.org/4304

mardi 14 février 2012

AGORHA : la nouvelle application de gestion des ressources documentaire de l'INHA

L'INHA (institut national d'histoire de l'art) propose depuis le 8 février un portail d'entrée unique pour l'ensemble de ses ressources documentaires. Il porte le nom d'AGORHA pour Accès Global et Organisé aux Ressources en Histoire de l'Art. En effet, l'institution, et en particulier les département de la bibliothèque et de la documentation, produit plus de 20 bases de données au contenus variés. Le portail permet ainsi de connaitre l'étendu du fond patrimonial de la bibliothèque c'est-à-dire les archives, les photographies, les documents graphiques ainsi que les livres de fêtes de la bibliothèque. Il donne également accès au Répertoire d'art et d'archéologie numérisé, publication bibliographique éditée de 1910 à 1972. Enfin ce système couvre différentes bases documentaires qu'elles soient des photothèques, des répertoires de personnes ou des références bibliographiques.gre différentes bases documentaires, qu'elles soient épertoires de personnes ou des références bibliograph
Je vous propose de faire le tour de ce nouvel outil de recherche en histoire de l'art.

L'interface d’accueil propose tout d'abord soit une interrogation simple sur l'ensemble des bases existantes soit de choisir une des bases. Lors de la recherche multi-bases, les résultats sont structurés en différentes catégories : oeuvres, personnes physiques et morales, fonds d'archives, références bibliographiques, évènements biographiques et historiques, manuscrits et bibliothèque numérique de l'INHA. Il est possible de faire une recherche en sélectionnant seulement une de ces catégories par le menu à gauche de l'écran. Ce mode d'interrogation permet d'accéder à une recherche avancée jusque là impossible. Celle-ci reste très basique, il n'est pas possible de combiner plusieurs champs. On notera l'utilisation possible toutefois d'opérateurs booléens, l'intersection étant implicite. Suivant que l'on cherche une oeuvre ou une référence bibliographique, de nouveaux critères apparaissent comme la possibilité de sélectionner une notice avec image, celle détendre l'interrogation aux documents Si l'utilisateur choisit une base de données en particulier, il n'a pas la possibilité de faire une recherche uniquement sur cette base. Il n'aura pas d'autre choix que de suivre une arborescence qui est structurée grâce aux mêmes catégories que précédemment.
Le Répertoire d'art et d'archéologie possède une place à part dans ce système car il n'est pas intégré dans la recherche globale. Ce fonds est constitué d'un certain nombre de revues recensant les publications en art et archéologie année par année avec un rapide résumé. Il est possible de faire une recherche "plein texte" qui concerne les notices en elle-même qu'il est possible de consulter en ligne, cette dernière se fait d'ailleurs plus par mot-clef que réellement en plein texte. Il est possible également de rechercher par numéro de fascicule ou par table des matières. Le site sert également d'accès pour la bibliothèque numérique et la revue Musica.
Parmi les services proposés, on remarquera la possibilité d'exporter la notice en pdf , de se l'envoyer par email ou de la sauvegarder dans son panier. Le panier reste structuré avec les catégories qui couvrent l'ensemble des notices.

Cet outil permet un accès centralisé à des informations très riches. Il peut offrir de grandes possibilités, toutefois l'interface n'est pas très facile d'accès et il nécessitera probablement un peu de temps avant de pouvoir l'exploiter au maximum de ses possibilités.



Sources :

http://www.echosdoc.net/2012/02/lancement-de-agorha-bases-de-donnees-en-histoire-de-lart/
http://www.inha.fr/spip.php?article3471
http://www.inha.fr/spip.php?rubrique391
http://agorha.inha.fr/inhaprod/servlet/LoginServlet

mercredi 8 février 2012

Une proposition de loi sur les oeuvres orphelines et indisponibles

Le 19 janvier 2012, une proposition de loi sur les livres indisponibles du XXe siècle a été adoptée par l’Assemblée Nationale. Ce texte est censé permettre de redonner vie à 500 000 livres, à travers leur numérisation. Jusqu’à présent, si un éditeur (ou une bibliothèque) accordait le droit de numériser un livre de son catalogue sans disposer des droits numériques, il prenait un risque juridique. Dégeler ces œuvres pour que la numérisation leur accorde une nouvelle vie et enrichisse notre patrimoine culturel semble donc une bonne chose.

Pour l’Interassociation Archives Bibliothèques Documentation (IABD), plusieurs points restent cependant à éclaircir dans cette question de l’utilisation des œuvres indisponibles, qui est l’une des zones grises du droit d’auteur.
L'un d'entre eux concerne les oeuvres dites orphelines, c’est-à-dire des œuvres n’étant pas encore tombées dans le domaine public mais dont on ne sait pas à qui reverser les droits de ventes.
A ce sujet, le texte adopté par le Sénat le 9 décembre 2011 proposait d’introduire dans le Code de la propriété intellectuelle un article qui aurait permis une utilisation gratuite des livres orphelins, après une recherche infructueuse des ayants droits pendant dix ans. Cette autorisation aurait été encadrée par une société de gestion collective agréée. Mais un amendement adopté par l’Assemblée nationale a gommé dans le texte du Sénat pratiquement tout ce qui pouvait évoquer directement les œuvres orphelines.

Cette disposition était pourtant en phase avec une proposition de directive européenne sur l’utilisation gratuite des œuvres orphelines, publiée le 24 mai 2011, voulant autoriser les bibliothèques, établissements d’enseignement et musées, à utiliser sans payer de droits certaines œuvres reconnues orphelines après une recherche sérieuse des ayants droit, pour remplir leurs missions d’intérêt public. On peut donc s’interroger sur l’articulation de la loi française avec la directive européenne, lorsque celle-ci devra être transposée dans notre droit : comment le législateur français va-t-il faire rentrer sa législation dans les cases de celle de l'Europe ?

Suivant la loi, les oeuvres orphelines seront donc soumises au même principe que les oeuvres sous droit : il faudra payer pour l'obtention de licences, alors que très probablement leurs ayants droit ne ne demanderont jamais à être rémunérés.On peut alors se demander ce qu’il sera fait des irrépartissables, c’est-à-dire les droits collectés auprès des utilisateurs des livres indisponibles qui ne pourront pas être reversés, notamment parce que les ayants droits ne seront pas retrouvés.Par ailleurs, cette proposition de loi impose une gestion collective pour les livres orphelins. Celle-ci présente un intérêt pour certains établissements qui, devant numériser des fonds importants, ne peuvent pas rechercher les ayants droit des œuvres orphelines. Dans ce cas, la licence doit leur éviter de faire cette démarche, grâce aux garanties apportées par la société de gestion collective.
Mais la nature obligatoire d’une telle gestion, appliquée à tous les livres, y compris orphelins, n’est pas adaptée aux établissements qui numérisent de façon ponctuelle. L’IABD estime ainsi qu’il devrait leur être donnée la possibilité d’utiliser gratuitement les œuvres, après avoir fait une recherche raisonnable des ayants droit, et s’ils s’engagent bien sûr à indemniser ceux qui se manifesteraient ultérieurement et qui le souhaiteraient.

Les dispositions de la loi française peuvent s’expliquer notamment par la crainte que des acteurs privés, tels que Google, utilisent ces œuvres orphelines à travers des contrats de partenariat avec des bibliothèques, sans respect du droit d’auteur et au détriment de l’intérêt public. Mais pour Michèle Battisti, cette loi pose la question du financement de la numérisation et des droits d’auteur à verser par les bibliothèques pour valoriser les livres orphelins de leurs fonds. Selon elle, la notion d’intérêt public, mise en exergue dans la directive européenne, devrait peut-être être plus présente dans cette proposition de loi française.


Sources :


http://paralipomenes.net/wordpress/archives/7085
http://paralipomenes.net/wordpress/archives/6379
http://www.actualitte.com/actualite/monde-edition/justice/oeuvres-indisponibles-une-premiere-en-europe-31381.htm
http://paralipomenes.net/wordpress/archives/6102
http://paralipomenes.net/wordpress/archives/4921
http://paralipomenes.net/wordpress/archives/3747

lundi 6 février 2012

Open Data, ouverture des données publiques

Depuis le 5 décembre 2011, un nouveau portail du gouvernement français data.gouv.fr est disponible sur la toile. Ce portail se veut un point d'entrée unique à l'ensemble des sites ministériels et administratifs français et se propose de mettre à disposition des citoyens les données publiques librement réutilisables. La question de l'harmonisation des formats libres des données est essentielle et pose actuellement problème dans la version bêta du site data.gouv.fr. A ce sujet, une rencontre est organisée entre administrations ouvertes le 1er février 2012 pour échanger autour de l'hétérogénéité de ces formats qui représente un frein à la réutilisation et complexifie les démarches d’appropriation des données. Il s'agira également à terme pour data.gouv.fr de permettre aux citoyens de débattre des projets et de participer aux décisions directement sur le site. Cette initiative s'inscrit dans un mouvement international d'"OpenData" (données ouvertes) déjà mis en oeuvre dans plusieurs pays qui entend, pour une meilleure transparence et un meilleur fonctionnement de la vie publique, donner au citoyen un accès libre à de nombreuses bases de données.

L'idée qui sous-tend l'OpenData est le libre accès à l'information. Les données publiques doivent donc pouvoir être accessibles et exploitables sans condition (seules des licences ouvertes encadrent leur utilisation) et gratuitement.
Un grand projet open government partnership promu par l'ONU (dans lequel la France ne s'est pas encore engagé) propose plusieurs mesures : “engagement à la disponibilité accrue d’informations relatives aux activités gouvernementales”, “engagement à promouvoir la participation civique”, “engagement à faire appliquer par les administrations les normes les plus strictes d’intégrité professionnelle”, ou encore “engagement à intensifier l’accès aux nouvelles technologies à des fins de transparence et de responsabilisation”. Ce projet ambitieux a pour objectif de faire participer les citoyens aux décisions et initiatives mais aussi d'être le garant de la transparence et de l'intégrité des instances gouvernementales.
Il s'agit donc aujourd'hui pour nous, simples citoyens, de s'approprier ces nouveaux outils et d'exploiter ces jeux de données afin de devenir les interlocuteurs privilégiés et incontournables des projets qui nous concernent...

Sources :
http://www.slideshare.net/libertic/lopendata-5128072

http://www.etalab.gouv.fr/pages/Qui_sommes_nous_-5883786.html

http://owni.fr/2011/12/10/la-france-entrouverte-transparence-open-gov-open-data-etalab/

http://www.regardscitoyens.org/lopendata-cest-bien-plus-que-de-la-communication-politique/

http://www.homo-numericus.net/spip.php?breve1014

http://www.regardscitoyens.org/opendata-la-moyenne-pour-un-data-gouv-fr-sous-formats-proprietaires/

http://www.pearltrees.com/#/N-f=1_2875646&N-u=1_283462&N-p=24732317&N-s=1_2875646&N-fa=2875646

http://www.nosdonnees.fr/

http://opendatacommons.org/