mardi 2 décembre 2014

Le plagiat ou les prédateurs de l'Open Access


Régulièrement, des affaires de plagiat reviennent sur le devant de l'actualité. La dernière, datant du 17 novembre dernier, a valu une suspension de ses fonctions à la directrice exécutive de l'école de journalisme d'un célèbre Institut d'études politiques de Paris. (1)

Cet exemple ne serait-il pas révélateur d'une question qui peut prendre des dimensions tout-à-fait vertigineuses ?

On peut se poser la question à la lecture de l'article Le plagiat sans fard. Recette d'une singulière imposture, publié récemment par Michel Charles  sur le site de recherche en littérature Fabula (relayé par le blog Evaluation de la recherche en SHS) (3).

L'auteur nous révèle l'histoire d'un universitaire américain dont il a pu établir "une liste de dix-huit textes qui, sur seize ans, ont fait l'objet de trente-quatre plagiats ou copies (certains originaux ayant donné lieu à deux, trois, voire quatre copies) dans neuf revues différentes" [2, Charles]. En publiant de multiples versions de ses copies, parfois simultanément, l'universitaire a réussi à "pratiquer en même temps le plagiat et l'autoplagiat" [2, Charles]. Après s'être construit une réputation en publiant de faux articles dans de nombreuses revues, il s'est mis en situation de commander des travaux à d'autres personnes dont il a ensuite repris le contenu en se l'appropriant.

Selon Michel Charles, cette affaire met en exergue l'emballement du système actuel : dans la course à la publication, il n'est pas rare que des auteurs payent des éditeurs pour être publiés, dans le souci d'avoir une visibilité maximale sur un classement mondial basé lui-même sur des critères quantitatifs... La masse éditoriale devient tellement énorme qu'il y a risque que certains profitent de la confusion ainsi engendrée.

Pour conclure, rappelons que "pour qu’il y ait plagiat, il faut mentir par omission, c’est-à-dire laisser croire qu’on est l’auteur d’une œuvre qu’on a en fait empruntée à un autre."(4)
Mais cela peut s'avérer plus complexe car en droit français ce terme n'existe pas, on parle plutôt de contrefaçon : on pourra se reporter au site leplagiat.net pour une définition plus précise de cette notion.
...et comme l'auteur de ce billet ne voudrait pas se faire accuser de plagiat, voici les sources :

(1) Une affaire de plagiat agite la direction de l’école de journalisme de Sciences Po par Isabelle Rey-Lefebvre (publié le 17/11/2014) http://www.lemonde.fr/societe/article/2014/11/17/une-affaire-de-plagiat-agite-sciences-po_4524793_3224.html
(consulté le 2 novembre 2014)  

(2) Le plagiat sans fard. Recette d'une singulière imposture  par Michel Charles http://www.fabula.org/atelier.php?Plagiat_sans_fard (mis en ligne en novembre 2014) - (consulté le 2 novembre 2014)  

(3) L'expérience du plagiat perpétuel par Sophie Roux (mis en ligne le  12 novembre 2014) - (consulté le 2 novembre 2014)
 
(4) Droit d’auteur : plagiat et/ou contrefaçon ? par Didier Frochot (mis en ligne le  12 novembre 2013) - (consulté le 2 novembre 2014)

(5) Plagiat et contrefaçon par Hélène Maurel-Indart (non daté) - (consulté le 2 novembre 2014)

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