La numérisation de la SNCF a pris un nouveau tournant le 10 février 2015 avec la présentation par Guillaume Pépy, président de la SNCF et Yves Tyrode, directeur digital et communication (CDO) du plan #DigitalSNCF. Ce projet concrétise les expérimentations déjà lancées par l'entreprise depuis 2011 en matières d'initiatives open data : plateformes (data.sncf.com), concours (Datasciences.net), applications, rencontres... (1).
Le programme doit se dérouler sur les 18 prochains mois et développe deux axes principaux.
Le premier concerne l'accès internet sur l'ensemble du réseau. La technologie 4G a été préférée à la Wi-Fi. Nous sommes d'ors et déjà avertis que celle-ci ne concernera par l'ensemble des gares et des trains mais se cantonnera aux principales à forte concentration et aux TGV. Pour le reste du réseau le projet net.SNCF travaille à assurer la couverture 3G et 4G sur l'ensemble des lignes.
L'ouverture et la vente des données de la SNCF est de loin le plus riche des axes du plan #DigitalSNCF. Il comprend les projets Open Data, Open API et Open Innovation (2), la collecte et l'analyse des données avec FluxSNCF, et la création d'une communauté baptisée les 574, en référence à la vitesse maximale atteinte par les TGV (3).
Transparence et innovation sont les maîtres mots de la mise à disposition des données de l'entreprise. La SNCF souhaite devenir une plateforme sur laquelle pourront s'appuyer tous les acteurs de l'innovation (startups, pôles de compétitivité, datascientists, designers...). Au travers d'API, de la mise en ligne des ressources en format exploitable, d'applications, de datavisualisations, toutes entreprises pourra créer de nouveaux services digitaux. L'objectif est clairement : le service pour la mobilité des usagers et l'investissement dans l'innovation.
Les données ouvertes ou vendues concernent les horaires d'ouvertures des gares, les horaires théoriques et réels des trains, ainsi que les correspondances. Store.sncf sera l'outil principal pour développer et être guider dans le design d'application et la navigation dans les API. Enfin le projet FluxSNCF élargira le traitement et la valorisation des données en s’intéressant à celles concernant le déplacement des clients. Il assurera uniquement leurs collectes et leurs analyses.
Du point de vue économique le plan #DigitalSNCF participera aux rapports de force déjà éprouvés avec les GAFA (Google, Apple, Facebook et Amazon) d'internet dans d'autres domaines. La SNCF est tout à fait consciente que l'ouverture de ses données est une aubaine pour eux et principalement Google, ciblé depuis longtemps comme leur principal concurrent. Guillaume Pepy espère éviter tous risques d'être désintermédié, (que l'on s'immisce entre son entreprise et les clients en proposant d'autres solutions de transports...) en faisant le choix d'un modèle économique de type Freemium.
«L'accès à ces API se fera avec un modèle économique clair et vertueux.
Les start-up et les petits utilisateurs ne paieront pas ou très peu, les
multinationales du Net paieront davantage », a ajouté Yves Tyrode. (4)
La création d'un fond d'investissement pour prendre des parts dans les stratups qui travailleront sur leurs données est un atout assumé de la stratégie du Groupe SNCF. Un budget de 30 millions d'euros sur trois ans y a été alloué. Les API, quant à elles, sont le troisième rempart élevés contre les géants du Web, puisque cette solution technique comme interface d'échange n'est habituellement pas choisi par ces entreprises.
Sources :
(1) Aurélie BARBAUX, L'open data à la SNCF, cela rime avec quoi?
Usine Digitale, publié le 02/09/2014
Sncf.com, publié le 09/02/2015
(3) Aurélie BARBAUX, La SNCF va permettre l'accès à internet dans tous les trains... et vendre ses données
Usine Digitale, publié le 10/02/2015
La Tribune, publié le 12/02/2015
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