Avec le déroulement du salon de l'agriculture 2017, la question de la place du numérique dans ce domaine est revenu sur le devant de la scène.
Le numérique et les technologies connectées, qui ne sont pas des nouveautés dans le monde agricole, continuent à se développer à différents niveaux.
Le soutient du gouvernement
Le gouvernement soutient l'agriculture numérique par des actions venant d'objectifs issues de la Loi pour une République numérique et de la Stratégie nationale de Recherche.
Ces actions passent par la mise en place d'un plan "Agriculture-Innovation 2025". Il est issu de la mission confiée par les ministres de l'Agriculture et de la Recherche, en janvier 2015, à quatre organisations : l'Irstea (Institut national de recherche en sciences et technologies pour l'environnement et l'innovation numérique), l'INRA (Institut national de la recherche agronomique), l'ACTA (Institut technologies agricoles) et l'AgroParis Tech.
Le plan est constitué de 9 actions et de 3 priorités :
- Développer une approche système et faire de l'agriculture un contributeur à la lutte contre le dérèglement climatique.
- Permettre le plein développement des nouvelles technologies dans l'agriculture.
- Fédérer tous les acteurs de la recherche, de l'expérimentation et du développement agricole en appui à la compétitivité.
Lancées le 20 janvier 2016, les premières actions ont été présentées à Stéphane Le Foll et Axelle Lemaire le 13 février 2017, à l'image de la création d'un portail de données agricoles créé par l'Irstea. Ce dernier, constitué pour et par les agriculteurs, à pour objectif de mutualiser et de partager les savoirs dans ce domaine.
Les nouvelles technologies
Le salon de l'agriculture 2017 a invité le public à découvrir les enjeux, les avancées mais aussi les nouveaux services rendus par l'agriculture numérique.
Des drones, des applications pour smartphones ou encore des capteurs peuvent permettent de détecter, en temps réel, les mauvaises herbes, mesurer la qualité et la quantité d'herbes présentes dans les pâturages ou de calculer la consommation énergétique d'une exploitation.
Dans le domaine agricole le Big data et les outils collaboratifs ont également fait leur entrée.
Le dernier salon de l'agriculture à permet aussi de mettre en avant les solutions apportées par une innovation mise en place en janvier 2016 : La Ferme Digitale.
Formée de l'association de 5 start-up, son objectif est de rapprocher les agriculteurs et de faciliter leur travail. Aujourd'hui, avec 13 start-up, elle souhaite remplir une mission, comme l'indique Paolin Pascot, Président de la Ferme Digitale :
“La France fait partie des grandes puissances agricoles dans le monde
et le rôle de La Ferme Digitale est de développer la ferme du futur.
Nous sommes convaincus que le numérique permettra de soutenir la
compétitivité et le quotidien des agriculteurs.”
A cette mission s'ajoute une promesse :
“Promouvoir l'innovation et le numérique pour une agriculture performante et durable”
“Promouvoir l'innovation et le numérique pour une agriculture performante et durable”
Le numérique dans les formations et les écoles d'agriculture
Les écoles d'agriculture (une quinzaine en France), confrontées à l'arrivée du numérique et des nouvelles technologies dans le monde agricole, ont mis en place des solutions pour former leurs étudiants à ces nouveautés. Il s'agit aussi de répondre aux nouveaux besoins des entreprises du domaine.
Comme l'explique Bertrand Vandoorne, enseignant-chercheur à l’Institut supérieur d’agriculture (ISA) de Lille
« Les nouvelles technologies connectées permettent d’aller chercher des informations au plus près de la plante ou de l’animal pour adapter la production. Mais il faut traiter ces informations, les comprendre, pour ensuite donner un conseil approprié. »
Les écoles ont commencé à mettre en place des journées découvertes, des options et parcours consacrés au smart farming (« agriculture intelligente »).
Des projets plus importants ont aussi vu le jour au sein de plusieurs écoles. L'HEI (Hautes études d’ingénieur) et l’ISEN (Institut
supérieur de l’électronique et du numérique) ont mis en place un projet de "Smart Urban Farming", pour leurs étudiants en dernière année, afin de comprendre ces nouvelles technologies auprès de professionnels du domaine.
De leur coté, Montpellier Sup Agro, Bordeaux Sciences Agro et Irstea ont créé une chaire AgroTIC, en novembre 2016. Leur objectif est de mettre en relation les écoles, les coopératives agricoles, les entreprises du monde agricole, etc pour mieux comprendre les besoins des entreprises et adapter les enseignements et la recherche.
Enfin, l'ANR (Agence nationale de recherche) a sélectionné, en juillet dernier, un projet allant aussi dans cette direction : le nouvel institut Convergences #DigitAg. Le projet, démarré en janvier 2017, a pour mot d'ordre l'interdisciplinarité et tend vers deux enjeux sociétaux et économiques majeurs pour l’agriculture
numérique : l’optimisation de la production agricole et l’insertion de l’agriculture numérique dans l’ensemble de la société.
Cet institut a l’ambition de devenir la référence mondiale pour l’agriculture numérique.
L'agriculture numérique et les nouvelles technologies du domaine sont en plein boom et de nombreux projets apparaissent. Mais seul l'avenir pourra nous dire si nous rentrons dans une nouvelle révolution du monde agricole.
Sources :
- "Le numérique dans l'agriculture : pour une meilleur compétitivité", Iris Trahin, Technique de l'ingénieur, article publié le 01/03/2017, consulté le 06/03/2017
-"Les écoles d'"agro" se mettent à l'agriculture 3.0", Séverine Graveleau, LeMonde.fr, article publié le 28/02/2017, consulté le 06/03/2017
-"4 ruptures majeurs dans l'agriculture lié au numérique", Laurent Barthez, FrenchWeb.fr, article publié le 03/03/2017, consulté le 06/03/2017
-"Agriculture numérique : remise du rapport sur un portail de données pour une agriculture connectée et durable", Irstea, article publié le 11/01/2017, consulté le 06/03/2017
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