Le potentiel de développement porté par les TIC reste quelque chose de purement théorique pour des millions de personnes compte tenu de l'existence de la fracture numérique qui sépare les « inforiches » des « infopauvres ». Dans la perspective de la construction d'une société de l'information inclusive, la question de l'accès universel aux TIC est donc centrale, notamment pour les pays africains. Cette problématique ne doit cependant pas être réduite à la question de la disponibilité des infrastructures de télécommunications ; elle doit prendre en compte l'accès réel, c'est-à-dire les usages [1]. C’est en ce sens, que la téléphonie mobile par son développement fulgurant est devenue un vecteur de diffusion d’informations et de services à une large échelle.
L'essor du mobile en Afrique :
Au cours de ces dernières années, le taux d’adoption de la téléphonie mobile en Afrique de l’Ouest a rapidement augmenté, notamment grâce à l’extension de la couverture des réseaux mobiles à des localités jusqu’alors mal desservies et à des services et des terminaux mobiles de plus en plus abordables. D’ici 2025, l’Afrique de l’Ouest comptera environ 72 millions de nouveaux abonnés mobiles, et le taux de pénétration atteindra 54 %[3].
L'émergence d'une nouvelle économie de l'information :
Tous les secteurs d'activité sont concernés par la diffusion de l'usage des TIC, qu'il s'agisse des services, de l'éducation, de la santé etc.
Le secteur financier :
M-Pesa (M pour « mobile », PESA pour « argent » en langue swahili) est ainsi officiellement lancé en mars 2007 par Safaricom, premier opérateur mobile au Kenya. L’opération connait un succès immédiat et M-Pesa capta rapidement une part significative du marché des transferts d’argent au Kenya. Aujourd’hui le service compte plus de 18 millions d’utilisateurs qui effectuent près de 8 millions de transactions par jour [3].
La santé :
Ce domaine présente des avancées significatives par son potentiel en matière de prévention, de dépistage, de traitement et d’élargissement de l’accès aux soins. Le recours à la technologie permet tout d’abord d’abolir les distances, de réduire les coûts et de pallier le manque de personnel ou d’infrastructures sanitaires, notamment en faveur de groupes isolés et de zones reculées. Ainsi le développement de kits d’examen portables couplés à la prise de photographies de haute qualité avec des téléphones portables et leur transmission à des spécialistes permettent-ils à des médecins de procéder à des diagnostics à distance pour des traitements plus précoces. Tel a été récemment le cas pour le dépistage de la fièvre Ebola au Rwanda et au Nigeria où la surveillance en temps réel a permis de contenir l’épidémie [4].
Le mobile comme outil d'accès à la connaissance :
En 2014, la Fondation Orange a lancé le programme Digital Schools afin de fournir un contenu éducatif gratuit en format numérique aux élèves des écoles primaires et secondaires dans les pays où l’opérateur est présent, notamment en Côte d’Ivoire, au Niger, au Sénégal, au Mali et en Guinée. Orange s’attend à ce que le programme serve les élèves des zones rurales et suburbaines isolées, où les écoles les plus défavorisées n’ont pas accès aux manuels scolaires[3].
Sources:
[1]SAGNA, Olivier. (2009). La lutte contre la fracture numérique en Afrique : Aller au-dela de l'accès aux infrastructures : Fractures dans la société de la connaissance. Hermès (Paris.1988) [ISSN 0767-9513], 2006, N° 45; pp. 15-24, 205 [11 p.]. 10.4267/2042/24030.
[2]https://www.espritentrepreneur.net/article/le-succes-du-mobile-banking-en-afrique-et-les-perspectives-d-avenir/332 (consulté le 09/12/19)
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