mercredi 4 novembre 2015

De la data, la smart city naîtra.

A l'heure où les concepts de "big data" et d'objets connectés sont plus que de simples buzzwords, de plus en plus de municipalités de par le monde orientent leurs politiques d'urbanisation et de gestion dans le sens de ce nouveau courant dataisme [1].

Quelle que soit leur taille, l'endroit du monde où elles se trouvent, c'est l'adéquation d'une volonté politique et d'initiatives citoyennes qui conduit ces villes à rejoindre le clan des Smart Cities.

Une définition possible des critères pour prétendre à ce titre de ville 2.0 est explicitée par Rudolf Giffinger [2] :

    Une administration intelligente basée sur une gouvernance transparente associant les citoyens à la prise de décision et assurant un certain nombre de services publics et sociaux.

  • Une économie intelligente se définissant par un marché du travail flexible, où l'esprit innovateur et la capacité à transformer sont rois.
  • Une mobilité intelligente supposant la disponibilité d'infrastructures technologiques et l'accessibilité à des modes de transport sûrs et écologiques.
  • Un environnement intelligent reposant, entre autres, sur la gestion durable des ressources et la protection environnementale.
  • Des habitants intelligents se montrant flexibles, créatifs, favorables à un apprentissage tout au long de la vie, cosmopolites, ouverts d'esprit et parties prenantes de la vie publique. 
  • L'intelligence d'un mode de vie dépend de la qualité des conditions sanitaires et du logement, de l'existence d'installations culturelles et d'établissements d'enseignement et de celle d'une cohésion sociale.

Dans les faits, les initiatives ne manquent pas.

A Chicago, la municipalité associée à la University of Chicago’s Urban Center for Computation and Data prévoit d'installer 50 capteurs d'ici 2016 via le programme "Array Of Things" pris en charge par la ville et National Science Foundation.

Seules les données non-sensibles collectées seront accessibles via une plateforme open-data, permettant ainsi à chaque citoyen de proposer des services pour sa ville.[3]

En France, le programme "Data City" a été lancé publiquement le 24 Novembre 2015, à l'initiative de l’École EPITECH et peut s’enorgueillir de partenaires prestigieux comme VINCI Energies, SUEZ Consulting, Nexity, et Cisco, et bénéficie du soutien de la Direction Générale des Entreprises du Ministère de l’Economie et des Finances et bien entendu la ville de Paris.[4]

Son objectif : utiliser les données collectées par la ville et les grands groupes afin de constituer des solutions d'amélioration de la gestion des ressources et plus globalement du cadre de vies des habitants.

De ces programmes découle un nouveau type de civisme définit autour de la data. Comme le formule Philippe Torres, co-auteur de l’étude Big Data, Big Economy : " les habitants deviennent eux-mêmes une voie de remontée d’informations qui va aider les villes à optimiser encore plus leurs services. " [5]

Enfin, des expérimentations sont menées à Santander (Espagne), Dublin (Irlande), Londres (Angleterre) ou à Songdo (Corée du Sud) ainsi que dans de nombreuses autres villes du monde dont une liste d'étude de cas est mise à disposition par le Smart Cities Council. [6]

Gageons que les professionnels de la donnée, comme ceux formés par l'INTD, sauront se positionner au sein de ces nouvelles initiatives assurément porteuses de nouveaux emplois.


 Sources :

[1] SoonSoonSoon, Le soonoscope n°9
http://blog.adetem.org/dataisme-decryptez-le-phenomene-du-big-data-avec-le-soonoscope-9/


[2] Smart cities : où sont-elles en Europe ?, Justine Gay, mis à jour le 07/05/2015
http://www.journaldunet.com/economie/magazine/smart-cities-en-europe.shtml

[3] Chicago veut devenir une ville connectée, dans le respect de la vie privée, 25/09/2015,
http://www.rslnmag.fr/post/2015/09/25/chicago-array-of-things-ville-connectee-vie-privee.aspx

[4] http://www.datacity.paris/

[5] Les Smart Cities, Eldorado du Big Data, Ridha Loukil, 25/09/2014,
http://www.usine-digitale.fr/article/les-smart-cities-eldorado-du-big-data.N247984

[6] Examples and case studies
http://smartcitiescouncil.com/smart-cities-information-center/examples-and-case-studies

Le métier de documentaliste, aujourd’hui : un métier obsolète ou en devenir ?

La transformation numérique modifie et bouleverse notre quotidien, mais pas seulement. La révolution digitale a impacté le quotidien des professionnels de l'information, transformant les attentes des recruteurs et, donc, les compétences requises pour satisfaire leur demande. La recherche d’information demande une véritable expertise face au trop plein de données (big data, open data, curation).

Quelles sont, donc, ces dernières ? Quels sont les métiers de demain émergeant ? Enfin, quelle formation doivent-ils avoir ?

I - Documentalistes et professionnels de l’information, des compétences qui bougent.

Les besoins en entreprise s’articulent autour de deux axes. Les professionnels de l’information devront se tourner vers l’analyse de contenus, d’une part et de données, d’autre part. Cela implique de rentrer dans les contenus, c’est-à-dire extraire, analyser, produire des livrables associés aux connaissances technologiques informatiques. L’open data et la data visualisation, le web sémantique se dégagent fortement. Les professionnels doivent impérativement s'emparer des technologies de l'informatique et du web sémantique afin de se positionner comme étant les meilleurs gestionnaires possibles des gisements informatiques.
Data-visulisation et cartographie de l’information s’ouvrent à de nombreux postes. De même que l’interopérabilité de l’information et les technologies du web véritable enjeux de ré-exploitation de l’information.
L’entreprise se sent démunie face à l'augmentation de ses besoins en termes de partage, de circulation et de protection de l'information. Les professionnels devront produire des portails documentaires, par exemple. De plus, il leur est demandé de mieux connaître les destinataires de l’information. Ils devront acquérir des compétences en sciences humaines (audit), en communication, et, en technologie du web (interface).

II – Petit référencement des nouveaux métiers de documentaliste.

Record manager : compétences de l’archiviste renforcées par une forte connaissance de l’organisation de l’entreprise. Une bonne maîtrise des technologies pour être à même de définir les mesures adaptées à la gestion des documents dès leur création
Veilleur/intelligence économique, analyste stratégique, data analyst, e-reputation, renseignement, risk-manager.
knowledge manager (KM) ou gestionnaire des connaissances : Utilisation de méthodes et d'outils logiciels permettant d'identifier, et de capitaliser les connaissances de l'entreprise afin notamment de les organiser et de les diffuser.
Gestionnaire de ressources numériques : gestionnaire de bases de données, outils GED (Gestion Electronique des Documents), chef de projet
Community manager : Gestionnaire de communauté ou CM. Il consiste à animer et à fédérer des communautés sur Internet pour le compte d'une société ou d'une marque. Profondément lié au web 2.0.
Ou encore data expert, data librarian, data analyst, data scientist : traitement et valorisation du "big data", c'est-à-dire des données massives.

Les métiers de la documentation ne cessent, donc, de se réinventer.

III – L’Institut National des Sciences et Techniques de la Documention.

L’ INTD forme ses étudiants aux responsabilités de chef de projet en ingénierie documentaire et gestion des connaissances, leur permettant d’acquérir des compétences  techniques en traitement de l’information, des compétences en technologie du web (contenu, veille, interface…), et des compétences managériales en matière de pilotage de projet.

Quelques domaines d’enseignements :
Connaissance de l'environnement numérique et des systèmes d'information documentaires 
Management d'un système d’information documentaire et des TIC
Veille et analyses du web
Traitement, structuration, exploitation de l'information et des connaissances
Conduite de projets appliquée et dispositifs TIC associés : GED, CMS, Intranet, plate-forme collaborative, Web, archivage, moteur de recherche, site de veille…

La transversalité et la faculté d’adaptation apparaissent comme des atouts décisifs pour les professionnels de demain.

Sources :
Clémence JOST. Documentalistes et pros de l'info : des compétences qui ne cessent de bouger ! 08/07/2015 [page consultée le 4/11/2015]

Michel REMIZE : Etre documentaliste aujourd’hui, évolution du métier et perspective d'emploi, 08/04/2015. [page consultée le 04/11/2015]

INTD-Cnam. Titre professionnel "Chef de projet en ingénierie documentaire et gestion des connaissances". [page consultée le 04/11/2015]

Carole GUELFUCCI. Les évolutions du métier de documentaliste, nouvelles fonctions. Documentaliste juridique. 22 août 2014 [consultée le 04/11/2015]

Les archives n'ont pas d'âge...

https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Archives_nationales_(Paris)_L%27armoire_de_fer_ouverte_(Grands_Dépôts).png#file

Dans un vaste panorama, « Cinquante nuances de cycle de vie. Quelles évolutions possibles ? » paru dans la revue Les Cahiers du numérique de février 2015 [1], les auteurs Michel Cottin, Sandra Holgado et Gilliane Kern passent en revue les différentes conceptions des cycles de vie des documents qui ont été développées depuis environ un siècle. 

Cet exercice ambitieux, riche de l'étendue de ses sources, met en exergue la variété des concepts, des représentations et des définitions qui ont été employés tour à tour ou simultanément afin d'étudier et le cycle de vie des documents ; les auteurs mettent aussi en évidence les facteurs socio-culturels qui rattachent ces différentes conceptions aux régions du globe ou elles ont vu le jour : Europe, Amérique du Nord, Australie, ... 

Au commencement, n'étaient que les archives courantes et définitives, selon qu'elles avaient une valeur administrative (valeur primaire) ou historique (valeur secondaire) ; puis est venu s'intercaler entre ces deux états un état intermédiaire ou les archives ont encore une valeur primaire mais ont aussi et déjà une valeur secondaire : ce "bassin de décantation" permet de préserver celles des archives qui n'auront pas leur place dans les archives définitives à valeur historique, mais qui, bien que n'étant plus d'utilité courante, sont encore susceptibles d'être consultées aux fins de gouvernance : ainsi est née la théorie des trois âges distinguant en France les archives courantes, intermédiaires et définitives ou bien comme désignées au Canada les archives actives, semi-actives et inactives. De là, nous passons au cycle de vie du document, naissance, vie et mort, cette notion pouvant inclure ou pas l'archivage définitif, pour prendre en compte les différentes "typologies d'information, et les différents procédés d'enregistrement et de transmission de l'information existants ". 

 Mais toutes ces approches se sont heurtées à une nouvelle complexité : l'avènement des nouvelles technologies de l'information. En effet, l'univers électronique, en apportant toute la souplesse d'utilisation que nous les connaissons, a rendu les documents accessibles à toutes les étapes de leur cycle de vie, les plaçant ainsi toujours en "état de devenir" et nous imposant par la même une nouvelle vision de la conception, de la gestion et de l'exploitation des documents : il n'est plus alors question de théorie des trois âges, de cycle de vie, mais bien de "continuum"; c'est à dire qu'il faut maintenant apprendre à considérer les documents selon les différents processus interagissants qui les ont fait naître et vivre au sein d'un système de management intégré. Les documents sont alors abordés selon les domaine métiers : dossier techniques (Workflow), dossiers d'affaires, document de gestion de la qualité, produits d'informations documentaires, ... 

C'est ainsi qu'il devient possible de faire face aux nouvelles contraintes qui pèsent sur les enjeux et les obligations de la gestion documentaire et de l'archivage dans les organisations. 

 Finalement, les auteurs constatent que si chaque approche a ses vertus et ses faiblesses, ces évolutions successives ont permis d'aboutir à une "granulométrie beaucoup plus fine [qui] donnent alors une approche plus sensible aux contextes de production et d'utilisation des documents". 

Comme il est toujours trop tôt pour se faire une religion, et que l'évolution des technologies, des pratiques et des besoins ne cessent de remettre en question les acquis, les auteurs peuvent conclure : "Place à l'innovation et à l'imagination

 Source :

 [1] Kern Gilliane, Holgado Sandra, Cottin Michel, « Cinquante nuances de cycle de vie. Quelles évolutions possibles ?», Les Cahiers du numérique 2/2015 (Vol. 11) , p. 37-76 http://www.cairn.info/revue-les-cahiers-du-numerique-2015-2-page-37.htm

lundi 2 novembre 2015

Le nouveau site de la RMN-GP: "Images-d'art"

"Images d'art": Présentation et contexte 


Le mercredi 14 octobre 2015 a été lancé le site "Images d'art"[1]. Ce dernier  réalisé par l'Agence photo de la RMN-GP réunit  plus de 500 000 œuvres d'art se trouvant dans les musées français.

L'objectif du site 

Selon le communiqué du Ministère de la Culture et de la Communication, cette photothèque a quatre objectifs principaux qui sont les suivants:
  • "S'adresser au grand public"
  • "Favoriser l'Education artistique et culturelle": 
  • "Participer à la mise en place d'un écosystème numérique"
  • "Développer la présence des musées français sur les réseaux numériques."[2]
Le site est un complément de l'autre photothèque tenue par l'Agence photo de la RMN-GP qui permet l'achat de photographie en HD dans une optique commerciale. [3] Par ailleurs, le site Image d'art fait un lien avec le site précédent par l'option de téléchargement.  Si l'utilisateur choisit de cocher la case " Je veux acheter cette image pour en faire un usage commercial et/ou pour obtenir l'image en haute définition.", il est redirigé vers le site commercial de l'Agence photo.

Les fonctionnalités proposées 

Comme le mentionne l'Agence photo de la RMN-GP, l'ergonomie du site choisie veut inciter l'utilisateur à naviguer et à découvrir ses collections. [4]  Ceci est accentué par une présentation en ouverture d’œuvres choisies de manière semi-aléatoire. Par la suite, l'utilisateur peut faire des recherches plus précises (par auteur, période, musée, technique, couleur).

Le site propose aussi de télécharger les images sur son ordinateur et de partager l'oeuvre via un email ou les réseaux sociaux. Cette idée de partage est aussi visible par la possibilité d'intégrer l'image à son sire personnel.

Après une première découverte d'une oeuvre, l'utilisateur a aussi la possibilité d'avoir des informations complémentaires avec la présence d'informations sur l'oeuvre mais aussi par la présence de liens vers les sites des musées conservant l'oeuvre, vers l'encyclopédie Wikipédia et vers les sites: Histoire par l'image [5] et Panorama de l'Art [6], deux sites à vocation pédagogique développés par la RMN-GP.

L'interrogation sur l'accès et la diffusion des biens culturels


A la suite de l'ouverture de ce site, la question de l'accès et la diffusion des œuvres culturelles est à nouveau sur le devant de la scène. Le paiement pour l'obtention de reproductions de biens tombés dans le domaine public fait débat.  En effet, les restrictions faites notamment dans le cas du site d'Image d'art (utilisation non commerciale, partage seulement sur Facebook et Twitter.... ) va à l'encontre du mouvement de l'Open Data visible dans tous les domaines et notamment celui de la culture. Pour illustrer cette idée, d'autres institutions culturelles ont déjà, en France ou à l'étranger, mis à disposition du public les reproductions de leurs œuvres d'art, un des cas emblématique est le Rijksmuseum qui a mis à disposition des utilisateurs les photographies des œuvres qu'il conserve. [7]  Au regard de cette interrogation, il est spécifié sur le site de la RMN-GP que le coût de la reproduction est là pour financer la prise de vue et le traitement de l'image réalisés par l'Agence Photo pour les œuvres du domaine public. [8]  L'ouverture de cette photothèque est à replacer dans le questionnement plus large de l'Open Data et de ces limites.

Sitographie 


[1] RMN-GP, Image d'Art [site] Publié le 14/10/2015
http://art.rmngp.fr/fr (Page consultée le 02/11/2015)

[2] MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION, Images d'art, découvrez, collectionnez, partagez les oeuvres des musées français: www.images-art.fr, Publié le 14/10/2015
file:///D:/Users/public.PROTO-INTD/Downloads/20151014_MCC-DP-images-d-art.pdf (Page consultée le 02/11/2015)

[3]AGENCE PHOTO DE LA RMN-GP, Base de l'Agence Photo
http://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=CMS3&VF=Home (Page consultée le 02/11/2015)

[4]AGENCE PHOTO DE LA RMN-GP, blog de l'Images d'Art, Publié le 21/10/2015
http://art.rmngp.fr/fr/bienvenue-sur-le-blog-d-images-d-art (Page consultée le 02/11/2015)

[5]RMN-GP, L'Histoire par l'Image [site]
http://www.histoire-image.org/ (Page consultée le 02/11/2015)

[6]RMN-GP, Panorama de l'Art  [site]
http://www.panoramadelart.com/presentation (Page consultée le 02/11/2015)

[7]SAVOIRSCOM1, Le nouveau site "Image d'art" de la RMN: une chance manquée pour la diffusion de la culture, Publié le 19/10/2015
http://www.savoirscom1.info/2015/10/le-nouveau-site-images-dart-de-la-rmn-une-chance-manquee-pour-la-diffusion-de-la-culture/?utm_source=feedburner&utm_medium=feed&utm_campaign=Feed%3A+Savoirscom1+%28SavoirsCom1%29&utm_content=Netvibes (Page consultée le 02/11/2015)

[8] AGENCE PHOTO DE LA RMN-GP, la rubrique Aide, Publiée en 2014
http://www.photo.rmn.fr/C.aspx?VP3=CMS3&VF=RMNR5N_1 (Page consultée le 02/11/2015)

mardi 24 mars 2015

Quand les musées partent à la rencontre des internautes de Twitter avec la MuseumWeek 2015

Participerez-vous cette semaine à la #MuseumWeek2015 ? 

D'après Elisabeth Taburet-Delahaye[1], directrice du musée de Cluny, " la MuseumWeek est une nouvelle occasion de dépoussiérer notre image, de multiplier les contacts avec nos publics et de favoriser les rencontres avec de nouvelles communautés".

Un évènement international

Lancée en France en 2014 par une douzaine de community managers d'institutions culturelles de l'hexagone, la MuseumWeek (semaine des musées) avait rassemblé 630 musées et provoqué environ 15000 twittos européens [2]. Sous le hashtag #MuseumWeek, community managers, visiteurs et internautes publient un tweet ou une photographie relatifs à une oeuvre.

Reconduite cette année du 23 au 29 mars 2015, la MuseumWeek est devenue mondiale avec plus de 2000 participants internationaux, provenant d'environ soixante pays et 1100 villes. C'est le Royaume Uni qui compte le plus de participants, la France en compte quant à elle plus de 300.

Un projet collaboratif 


La Museum week est coordonnée par Benjamin Benita [3], chargé d’études et de stratégie numérique chez Universcience. Le groupe de pilotage regroupe quatre pôles : le pôle "communication", le pôle "communication digitale", le pôle "empowerment et pédagogie", le pôle "évaluation et réception", ainsi que des référents nationaux et internationaux, le Ministère de la Culture et de la Communication et l'équipe Twitter, pour un total environ de 40 volontaires travaillant sur ce projet. 

Quel programme ?


Un programme quotidien a été organisé afin de faire participer différents publics sur différents sujets. A chaque jour son lot de tweets, en lien avec les secrets des musées le lundi, les souvenirs le mardi, l'architecture le mercredi, le thème de l'inspiration le jeudi, les réactions et photos des familles le vendredi, les oeuvres préférées des visiteurs le samedi et enfin les selfies le dimanche. 
 

Vous vous en souviendrez en 2035 


Pour savoir en temps réel qui participe à la Musem Week et où, une carte interactive est disponible en ligne.
Afin de garder une trace numérique dans le temps des milliers de tweets publiés à l'occasion de la MuseumWeek, la Cité des Sciences et de l’Industrie archivera l’ensemble des Tweets de la #MuseumWeek 2015 dans une capsule temporelle. D'après le blog de Twitter, "l’objet sera réouvert en 2035, comme témoignage aux futures générations de ce que la culture réservait de meilleur en 2015".


Aider les musées à communiquer sur les réseaux sociaux

Le Ministère de la Culture et de la Communication a publié un guide pratique destiné à l'animation des communautés intitulé "Lumière sur les réseaux sociaux", pour que chacun puisse développer le lien numérique[4]. 
Depuis le 1er janvier 2013 les quatorze musées de la Ville de Paris sont réunis au sein d’un nouvel établissement public administratif, Paris Musées qui a pour mission (entre autres), d’accompagner les musées pour communiquer davantage sur les réseaux sociaux.
Au sein des musées, les chargés des contenus numériques et les community managers sont les nouveaux professionnels dédiés pour impulser et entretenir ce nouveau lien entre musées et visiteurs

Pourquoi faire ?


Pour Sébastien Magro, chargé de projets nouveaux médias au Musée du Quai Branly, "les réseaux sociaux sont à la croisée des trois disciplines : la communication, l’information et la médiation" d'où l'initiative Muzeonum, la plateforme des professionnels du numérique au musée. 
Alors que le réflexe des français de se renseigner par eux-mêmes sur les actualités culturelles a tendance à se perdre, les musées peuvent profiter de Twitter et des réseaux sociaux en général pour aller à la rencontre des internautes et les informer des évènements de l’établissement. 
D'après Benjamin Benita, "le musée renforce son esprit citoyen avec les réseaux sociaux.
Un lien se crée entre le musée et les visiteurs. Le musée devient citoyen et à hauteur d'homme". L'internaute est devenu un visiteur à part entière. 


Sur quels réseaux sociaux ?

Toujours selon Benjamin Benita, les publics fréquentent chacun leur réseau social. Sur Facebook, l'information se veut pédagogique et décalée, avec un lien trans-générationnel. Les geeks et autres férus du numérique ont plutôt tendance à aller sur Twitter. N'oublions pas Youtube, Instagram ...
Selon les statistiques du site Museum Analytics, les musées américains et londoniens sont les plus suivis sur Facebook et Twitter. 

Rendez-vous après la MuseumWeek 2015 pour savoir si elle a bénéficié aux comptes Twitter des musées français !


Sitographie

[1] Audrey DEFRETIN, Claire SEGURET : Trois questions à … Elisabeth Taburet-Delahaye, directrice du musée de Cluny. Publié le 20/03/2015, http://museumweek2015.org/fr/blog/2015/03/20/trois-questions-a-elisabeth-taburet-delahaye-directrice-du-musee-de-cluny/ [en ligne]. (Page consultée le 24/03/2015)

[2] Justine RYST:  C'est parti pour la #MuseumWeek 2015. Publié le 22/03/2015, https://blog.twitter.com/fr/2015/cest-parti-pour-la-museumweek-2015 [en ligne]. (Page consultée le 24/03/2015)

[3] MUSEUM WEEK : #MuseumWeek : gouvernance du projet.http://museumweek2015.org/fr/blog/2015/03/18/museumweek-gouvernance-du-projet/ Publié le 18/03/2015, http://museumweek2015.org/fr/blog/2015/03/18/museumweek-gouvernance-du-projet/ [en ligne]. (Page consultée le 24/03/2015)

[4] MINISTERE DE LA CULTURE ET DE LA COMMUNICATION : Les réseaux sociaux « culture », un nouvel espace de dialogue. Publié le 27/11/2014, http://www.culturecommunication.gouv.fr/Actualites/En-continu/Les-reseaux-sociaux-culture-un-nouvel-espace-de-dialogue [en ligne]. (Page consultée le 24/03/2015)

Humanités numériques et Réseaux sociaux



Ou comment l’Histoire est analysée par les réseaux sociaux.

De quoi s’agit-il ?
L’anthropologie computationnelle est cette branche des “humanités numériques” qui cherche à comprendre la mentalité des peuples en utilisant les ressources de l’ordinateur et du Net.[1].
Cette discipline profite de la puissance des ordinateurs pour acquérir une nouvelle dimension et ouvrir la voie à de nouveaux domaines de recherche.

Une méthode de « ranking »
Les chercheurs du MIT ont ainsi utilisé Wikipédia de quatre nationalités pour établir quels étaient, pour chaque « Humanité», les personnages les plus importants puis ils ont ensuite cherché à créer un “réseau social” de ces personnes en analysant les liens qui pointaient dans chaque page vers un de leurs contemporains.
L’utilisation d’un algorithme de type « page rank » a permis de classer les grands “influenceurs”, témoignage de la dynamique sociale existante.
Cette étude a permis ainsi de modéliser, de garder les traces des migrations et de repérer les relations ou corrélation d’une culture  avec ses voisins.

Le projet Pantheon [2]
Ce projet ne se concentre pas que sur les influenceurs, mais aussi sur leur “production culturelle”.[1]
Cette analyse ne prend donc en compte que les personnalités dont la réputation a traversé les frontières de leur pays , les limites de leur époque et leur activité. La mesure de leur activité culturelle est ainsi cartographiée, les relations d’influence sont mises à jour et permettent de dégager des tendances informationnelles.
L’intérêt de Pantheon réside moins dans le classement des célébrités que dans l’analyse des modèles de cette production culturelle globale.[1]

D’autres expériences en cours
Global Language Network“ cartographie les relations entre les langues à partir du nombre de traductions de livres ou l’Observatoire de la complexité économique propose lui “une narration visuelle sur les échanges entre pays“[1]. Le défi des humanités lorsqu’il opère dans un horizon informatique semble  immense.

Enfin,
comme une dataviz vaut mieux que de longs discours, à consulter : captivant !!


[1]Rémi Sussan- L’Histoire vue par les réseaux sociaux - en ligne le 17 mars 2015 (consulté le 24 mars 2015) http://www.internetactu.net/2015/03/17/lhistoire-vue-par-les-reseaux-sociaux
Pour aller plus loin
Jean Guy Meunier - Humanités numériques ou computationnelles : Enjeux herméneutiques
http://www.sens-public.org/spip.php?article1121 publié en ligne 5 décembre 2014  (consulté le 24 mars 2014)

mardi 17 mars 2015

Le nouveau module SciVerse: quelles implications pour la recherche?

Un module d'analyse d'un nouveau genre chez Elsevier

Elsevier a annoncé en février dernier la création d'un nouveau module incorporé dans SciVal (sa plate-forme d'analyse) intitulé SciVerse [1]:il s'agit selon l'éditeur d'une plate-forme qui va permettre aux chercheurs de trouver d'autres auteurs, des publications et des journaux susceptibles de les intéresser. La plate-forme utilisera les citations, mais également les données d'usage des chercheurs[2] utilisant Scopus et Science Direct. On ne s'appuie donc plus uniquement sur les publications des chercheurs, mais sur les données disponibles sur l'ensemble des utilisateurs utilisant ces services en ligne, en utilisant une approche Big Data. Concrètement, les "traces" laissées par les utilisateurs  vont permettre de dégager des profils thématiques, entre autres possibilités.

L’intérêt est ici d'inclure les utilisateurs qui ne publient pas, mais qui utilisent la plate-forme (pour faire des recherches par exemple), et permet d'intégrer de nouvelles données. Selon Elsevier [3], il sera donc possible d'évaluer l’intérêt pour telle ou telle thématique de recherche, cibler les auteurs/institutions/éditeurs populaires, ou encore produire de nouvelles métriques d'analyse de la performance, ce qui ne manquera pas de susciter quelques questions.

Big Data et IST: quelle approche de la science, pour quels bénéficiaires?

Comme le relève l'article de l'INIST [2], Elsevier joue ici de sa taille et du nombre d'utilisateurs dépendant de ses services (pour publier ou consulter une publication) pour mettre en place une approche Big Data, une première à cette échelle pour l'information scientifique et technique (IST). Par ce biais, l'éditeur se positionne sur la "Research Intelligence", tournée vers l'entreprise et les décideurs soucieux d'investir dans la recherche et développement. Cette approche, développée par le leader mondial de l'édition scientifique, contribuera certainement à renforcer son hégémonie, et à imposer son modèle économique, qui suscite par ailleurs de nombreuses réserves [4].

De plus, alors que les données de SciVerse pouvaient déjà être réutilisées par  des "tiers" [5] pour développer des API ou d'autres types d'applications commerciales, SciVal Trends peut légitimement susciter des interrogations sur l'utilisation des données de la recherche, et leur contrôle par les chercheurs eux-mêmes. Ce type de service va également favoriser les grandes organisations, et principalement les grands groupes privés, qui ont les moyens humains et financiers de s'engager dans une démarche Big Data. Or, ceci aura des implication sur les financements de la recherche en général, puisqu'il pourrait favoriser les thématiques jugées les plus "populaires". De manière plus globale, on peut s'interroger sur la nature et la fiabilité des algorithmes utilisés, et sur les contrôles exercés sur ces algorithmes.   

Références:


[1] Elsevier, "New SciVal Trends module lets users analyze their own research areas (with webinar)", publié en ligne le 25 février 2015 (consulté le 17 mars 215)
 http://www.elsevier.com/connect/new-scival-trends-module-lets-users-analyze-their-own-research-areashttp://www.elsevier.com/connect/new-scival-trends-module-lets-users-analyze-their-own-research-areas

[2]INIST-CNRS, "Elsevier annonce le lancement de SciVal Trends qui exploite et analyse les données d'usage des chercheurs utilisant Scopus et Science Direct", publié le 13 mars 2015 dans DIST Info.
http://www.cnrs.fr/dist/z-outils/documents/Distinfo2/Distinf13.pdf
 
[3]GFII, "Elsevier Announces the Launch of SciVal Trends, a New Module for Research Analyses which Incorporates Citation and Usage Data", publié en ligne le 25 février 2015 (consulté le 17 mars 2015).
http://www.gfii.fr/fr/document/elsevier-announces-the-launch-of-scival-trends-a-new-module-for-research-analyses-which-incorporates-citation-and-usage-data


[4]"Protocole d’accord Elsevier : vers le maintien de la rente et la confirmation d’un contrôle hégémonique des données de la recherche", publié en ligne par SavoirCom1 le 21 février 2014 (consulté le 17 mars 2015)
http://www.savoirscom1.info/2014/02/protocole-daccord-elsevier-vers-le-maintien-de-la-rente-et-la-confirmation-dun-controle-hegemonique-des-donnees-de-la-recherche/

[5]Martin Fenner, "Elsevier launches SciVerse, integrates ScienceDirect + Scopus + More", publié en ligne le 29 août 2010 (consulté le 17 mars 2015)
http://blogs.plos.org/mfenner/2010/08/29/elsevier_launches_sciverse_integrates_sciencedirect_scopus_more/