Europeana, Gallica, BVM... depuis quelques années, le web a vu fleurir des projets de grande envergure de numérisation d'archives. Leur incroyable succès pose la question du rôle d'internet dans la mémoire collective, mais aussi sur l'influence de ce média sur le métier d'historien.
Une Histoire 2.0?
Deux ans après son lancement, Europeana, la bibliothèque européenne, vient de dépasser le cap des 14 millions d'oeuvres numérisées (contre deux millions en 2008). BVM affiche 500 000 documents au compteur et Gallica est passée de 10 000 documents en 1997 à 1 million l'an passé. Quant au site des Mémoires européennes du goulag, il propose une réelle présentation muséographique virtuelle de son fonds. Après 3 ans de recherches et de collecte, l'équipe de 13 chercheurs a pu réunir et traiter pas moins de 160 témoignages.
Ces différents sites proposent un accès direct au document brut, et démocratisent, de ce fait l'accès à la source historique. Gallica est allée encore plus loin via la refonte de son site. Outre un accès plus aisé aux documents, des liens vers des réseaux de partage ou des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, flux RSS, Delicious) sont proposés. L'internaute lambda peut à présent partager ses trouvailles historiques comme il le souhaite.
Une redéfinition des pratiques d'historien
Le discours épistémologique historique ne semble pas avoir encore pris la mesure de ces mutations. Le 12 mars dernier, une table ronde de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine (SHMC) a lancé une réflexion sur cette problématique, soulignant que internet et les nouvelles technologies impactaient le métier d'historien à bien des niveaux. La collecte d'information, le travail sur la source, la diffusion des résultats et la conclusion des chercheurs sont en mutation. Le décloisonnement des lieux traditionnels qui structuraient le travail de l'historien (archives, bibliothèques, salles de cours...) est également un facteur important de changement.
Ainsi que l'a souligné la SHMC, "il ne s’agit pas ici de revenir sur les rapports entre informatique et histoire, mais bien plutôt de s’interroger sur la manière dont cet outil nouveau qu’est l’ordinateur-portable-relié-à-internet a révolutionné le métier d’historien, depuis moins de vingt ans."
Ces questions ouvrent bien sûr sur d'autres débats : ceux de la numérisation et de la conservation à long terme des documents virtuels, de l'open access, de l'open data ou encore de la division de certaines tâches du travail d'historien, notamment concernant la diffusion et la mise à disposition de ces documents et des différents rôles qu'occuperont alors, historiens, documentalistes et archivistes.
Sources :
Pour aller plus loin :
BVM :
Une Histoire 2.0?
Deux ans après son lancement, Europeana, la bibliothèque européenne, vient de dépasser le cap des 14 millions d'oeuvres numérisées (contre deux millions en 2008). BVM affiche 500 000 documents au compteur et Gallica est passée de 10 000 documents en 1997 à 1 million l'an passé. Quant au site des Mémoires européennes du goulag, il propose une réelle présentation muséographique virtuelle de son fonds. Après 3 ans de recherches et de collecte, l'équipe de 13 chercheurs a pu réunir et traiter pas moins de 160 témoignages.
Ces différents sites proposent un accès direct au document brut, et démocratisent, de ce fait l'accès à la source historique. Gallica est allée encore plus loin via la refonte de son site. Outre un accès plus aisé aux documents, des liens vers des réseaux de partage ou des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, flux RSS, Delicious) sont proposés. L'internaute lambda peut à présent partager ses trouvailles historiques comme il le souhaite.
Une redéfinition des pratiques d'historien
Le discours épistémologique historique ne semble pas avoir encore pris la mesure de ces mutations. Le 12 mars dernier, une table ronde de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine (SHMC) a lancé une réflexion sur cette problématique, soulignant que internet et les nouvelles technologies impactaient le métier d'historien à bien des niveaux. La collecte d'information, le travail sur la source, la diffusion des résultats et la conclusion des chercheurs sont en mutation. Le décloisonnement des lieux traditionnels qui structuraient le travail de l'historien (archives, bibliothèques, salles de cours...) est également un facteur important de changement.
Ainsi que l'a souligné la SHMC, "il ne s’agit pas ici de revenir sur les rapports entre informatique et histoire, mais bien plutôt de s’interroger sur la manière dont cet outil nouveau qu’est l’ordinateur-portable-relié-à-internet a révolutionné le métier d’historien, depuis moins de vingt ans."
Ces questions ouvrent bien sûr sur d'autres débats : ceux de la numérisation et de la conservation à long terme des documents virtuels, de l'open access, de l'open data ou encore de la division de certaines tâches du travail d'historien, notamment concernant la diffusion et la mise à disposition de ces documents et des différents rôles qu'occuperont alors, historiens, documentalistes et archivistes.
Sources :
- Le métier d’historien à l’ère numérique : nouvelles pratiques, nouvelle épistémologie ?
- Les archives sonores du Goulag mises en ligne
- Le nouveau visage de Gallica à l'ère du 2.0
- Europeana passe le cap des 14 millions de documents
- 500 000 documents pour la BVM
Pour aller plus loin :
BVM :
- bibliothèque virtuelle de méditerranée inscrite dans le projet Manumed (valorisation du patrimoine écrit et immatériel de l'espace auro-méditerranéen)
- accès libre
- fond : livres numérisés, documents audio-visuels, archives
- date de création : 2008
- volume du fond : 500 000 documents (04/04/2011)
- bibliothèque numérique européenne
- accès libre
- Fond : livres numérisés, documents audiovisuels, photographies, archives des 27 pays membres de l'UE
- date de création : 2008
- volume du fond: 14 millions de documents (19 novembre 2010)
- bibliothèque numérique de la BNF
- accès libre
- fond : livres numérisés, cartulaires, revue, photos, enluminures.
- date de création : 1997
- volume du fond : 1 020 766 documents dont 408 190 en mode texte (24 février 2010)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire