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Foyer historique (photo: F. de Coninck) |
Blog de veille des chefs de projet en ingénierie documentaire et gestion des connaissances en formation à l'INTD-Cnam
lundi 18 avril 2011
Le centre de ressources de la GAITE LYRIQUE : comment repenser la doc ?
jeudi 7 avril 2011
Livre blanc sur les tendances de la veille en 2011
Deux experts de la veille, Jean-Francois Ruiz (co-fondateur de l’agence PowerOn) et Mickaël Réault, Fondateur de Sindup, ont publié le 23 mars 2011 un Livre blanc collaboratif sur la veille et l’e-réputation intitulé « Quelles tendances pour la veille en 2011 ? ».
Ce Livre blanc rassemble les points de vue de 10 experts sur les perspectives du marché de la veille en 2011.
Pour Jean-Francois Ruiz, « cette année la tendance sera la Veille à 360° collaborative et en temps réel. »
Le métier de veilleur est en train d’évoluer pour faire face aux enjeux majeurs de l’e-commerce et du développement impressionnant des réseaux sociaux.
Pour en savoir plus, télécharger le livre blanc : http://www.tendances-veille.com/
À noter: une inscription préalable et gratuite est nécessaire pour pouvoir le recevoir et le consulter.
Voir aussi le blog de Jean-François Ruiz: webdeux.info
Le corpus de normes ISO 30300 : une opportunité à saisir pour les professionnels de l'info-documentation
Il présente un corpus de normes attendues au cours de l'année 2011 et des suivantes comme un "événement majeur qui positionne le management des informations et des documents au plus haut des organisations, celui de leur stratégie et de leur politique." La mise en oeuvre de ces normes doit "constituer de réelles opportunités d'amélioration des politiques et des pratiques de gestion des informations et des documents d'activité."
- "formaliser et mettre en oeuvre leur politique de gestion des informations et documents d'activité"
- traduire cette politique documentaire par un système de management, la faire certifier
- et formaliser les modes opératoires.
Sous le titre générique de "Système de management des documents d'activité", les archivistes, documentalistes, qualiticiens, informaticiens, chefs de projets et décideurs y trouveront
- les exigences de mise en place d'un tel système,
- un guide de mise en oeuvre et des spécifications sur la terminologie employée,
- les exigences relatives aux organismes habilités à auditer et certifier ces systèmes de management.
Ce corpus de normes constituera pour ces professionnels, un écrit de référence du point de vue technique pour améliorer le management des systèmes de gestion des documents d'activité.
Mais il est tout aussi intéressant du point de vue politique et stratégique car il rappelle aux décideurs
- pourquoi il y a nécessité de mettre en oeuvre un système de management de l'information,
- pourquoi "la gestion des informations et documents d'activité doit être partie prenante et doit s'inscrire dans un tel système".
Cette évolution peut donc être une opportunité de positionnement ou de repositionnement intéressant pour les professionnels devant assurer cette fonction.
Mais, beaucoup de professionnels de l'info-documentation travaillent dans des organismes qui n'ont pas encore pris la mesure de l'évolution en cours. Ce livre blanc et les normes qui vont suivre leur seront très utiles pour informer et alerter leurs décideurs, des risques qu'ils font courir à leur organisme en négligeant leur politique de gestion des informations et des documents d'activité. Peut-être alors, s'enclenchera un processus de repositionnement du système de gestion info-documentaire au sein de leur organisme, s'ils parviennent à convaincre leurs décideurs.
mercredi 6 avril 2011
La question de la gouvernance documentaire dans les entreprises
Assurer l'intégrité, la sécurité, l'authenticité et la disponibilité des informations est un enjeu pour les entreprises. Néanmoins, peu d'entre-elles ont mis en place une politique de "gouvernance documentaire".
Pourquoi parler de "gouvernance documentaire"
Sur les 250 organisations interrogées, seule 11% ont appliqué ce projet à l'ensemble de leur structure, 36% l'ont fait de manière partielle dans certains départements ou services, 21% ont prévu d'établir un projet pour l'année 2011-2012 et 36% ne le font pas.
70% le volume croissant des informations
64% éparpillement des diverses sources (papier, email, réseaux sociaux)
35% la perte de temps liée à la recherche d'informations
25% éparpillement des services gérant l'information (DSI, centre de documentation)
- Faciliter l'accès à l'information recherchée en un temps limité- Assurer la disponibilité et la traçabilité des documents (preuves en cas de litiges ou de contentieux)
- Assurer une meilleure relation/client
- Baisse des coûts
Personnes qui pourraient être à l'initiative de ce projet :
- La direction générale des grandes entreprises (garantir l'efficacité des collaborateurs)
- Le service information-documentation qui sera le moteur de ce projet avant sa reprise par la direction
- Le conseil d'administration de l'entreprise
Ce projet peut donc être mis en place dans une organisation centralisée et/ou décentralisée :
- 28% préfèrent une "gestion centralisée" par un seul service pour l'ensemble de la structure
La centralisation des informations et des documents dans l'ensemble de la structure est faisable dans les petites structures.
- Les autres envisagent une gestion décentralisée dans les différents départements favorisant leur autonomie
Les limites de la gouvernance documentaire
Cette étude a été menée auprès des services info-doc (centre de documentation, archives, bibliothèques, veille) de tous les secteurs d'activités (principalement l'administration/ les collectivités territoriales, les services, la santé...), toutes les organisations (de 250 à 5000 salariés voire plus).
Il existe un résumé du livre blanc dans la revue Archimag de mars 2011, n°242 sous un dossier intitulé "Gouvernance: y a-t-il un pilote pour l'info? p. 22- 24.
Les moteurs de wiki sémantique : vers des ontologies collaboratives?
Avant de s'intéresser à ce nouvel outil, il convient d'apporter une brève définition sur les deux termes qui composent sa dénomination.
Un wiki est un site web dont les pages comportent des hyperliens les unes vers les autres, sa particularité étant que ces pages peuvent être modifiées par les visiteurs (création ou modification).
Il s'agit d'un des outils étant nés avec l'avènement de ce que l'on a pu qualifier de "web 2.0".
Le web sémantique est quant à lui perçu comme le "web 3.0", un web non plus de données mais de métadonnées structurées permettant une interprétation plus "intelligente" des requêtes de l'internaute.
De ce fait, traiter d'un moteur de wiki sémantique revient à observer les fruits d'une hybridation entre aspect collaboratif du web 2.0 et formalisation des contenus du web 3.0.
Selon Soenke Ziesche, le principe du web sémantique part du postulat selon lequel la machine ne comprend pas le contenu du web, les wikis ne faisant pas exception. Par conséquent l'approche sémantique permet d'améliorer les contenus du web en leur conférant des liens normalisés et des attributs. Les wikis se trouvent ainsi améliorés par les liens de sens existant entre leurs différents contenus. Ainsi le wiki sémantique s'appuie sur des ontologies construites autour de concepts formalisés par les contributeurs sous la forme de "tags". Par exemple si l'internaute consulte un article sur les pommes, il peut avoir accès à des articles consacrés à d'autres fruits si les contributeurs de ces mêmes articles ont défini "fruit" en tant que "tag" de leur contenu.
Les premiers wikis sémantiques ont été proposés au début des années 2000 et ont été réellement améliorés à partir de 2005.
Les chercheurs de l'INRIA Lorraine et de l'A2ZI se sont attelés à une étude des mécanismes des moteurs de wiki sémantique dans le cadre de leur article intitulé "Les moteurs de wikis sémantiques : un état de l'art" (2011).
Ils partent du constat selon lequel "les moteurs de wiki ne se limitent qu'à la reconnaissance de chaînes de caractères, sans prendre en compte le sens des termes". De ce fait, ces chercheurs présentent le rapprochement entre wikis et web 3.0 comme une solution. Cette union donne naissance aux wikis sémantiques.
Il est nécessaire de préciser que les moteurs sémantiques pour wikis peuvent reposer sur deux logiques de fonctionnement :
-l'approche Wikis for ontologies consiste à mettre en place une ontologie à partir des pages créées (assimilées à des concepts) et des liens créés entre elles (assimilés à des propriétés). Le contributeur demeure l'éditeur d'un contenu qui sera formalisé pour être intégré dans l'ontologie.
-l'approche Ontologies for wikis consiste à s'appuyer sur une ontologie déjà existante mais permettant aux utilisateurs, par l'ajout de contenus, d'enrichir cette même ontologie. Le contributeur est donc directement un éditeur de métadonnées.
Par la suite les auteurs dressent un état de l'art sur les moteurs de wiki sémantique toujours actifs. Ces moteurs, selon la typologie de leurs contenus (c'est à dire de leur nature plus ou moins formalisable), reposent sur l'une des deux approches précédemment citées. Parmi ces outils collaboratifs nous pouvons citer le projet KiWi ("Knowledge In Wiki"), Semantic Mediawiki qui est une extension de MediaWiki (moteur utilisé par Wikipedia) et permettant de créer facilement des liens typés et des attributs, AceWiki utilise le langage ACE (Attempto Controlled English) qui peut être facilement analysé grammaticalement et traduit en OWL ou en SWRL afin d'enrichir l'ontologie, OntoWiki, BOWiki pour la biomédecine, SWiM pour les mathématiques, Knoodl et Wikidsmart.
Cependant, si les auteurs considèrent que ces moteurs de wiki sémantique "peuvent devenir l'épine dorsale du Web sémantique", ceux-ci présentent encore plusieurs contraintes, notamment concernant l'import d'ontologies déjà existantes et la difficulté pour des utilisateurs profanes d'opérer des ajouts de métadonnées, la prise en main de ces outils demeurent l'apanage d'experts.
Sources :
Article de Wikipedia (en anglais) consacré aux Wikis Sémantiques : http://en.wikipedia.org/wiki/Semantic_wiki
Article de Soenke Ziesche (en anglais) http://www.xml.com/pub/a/2006/12/13/semantic-wikis-and-disaster-relief-operations.html
mardi 5 avril 2011
Une bibliothèque virtuelle pour préserver la richesse culturelle du bassin méditerranéen
La Bibliothèque Virtuelle de Méditerranée (BVM) a été créée en 2008 dans le cadre du projet ManuMed, financé par l'Union Européenne à hauteur de 17 millions d'euros . L'un des objectifs de ce projet est de valoriser la richesse et la diversité culturelles du bassin méditerranéen.
La BVM est un fonds multilingue et multi-alphabétique, alimenté par plus de 70 institutions culturelles et des collectionneurs privés du pourtour méditérranéen. Elle offre un accès direct à un corpus important composé d'archives, manuscrits, livres anciens, documents sonores, cartes et photographies, tous libres de droits. Trois ans après son lancement, la BVM vient ainsi de franchir le cap des 500.000 documents numérisés et mis en ligne. A terme, ce fonds documentaire devrait atteindre le million de documents. La BVM propose en outre de nombreux outils interactifs comme la possibilité d'enregistrer ses recherches favorites, d'éditer ou de feuilleter virtuellement des ouvrages...
Aujourd'hui, des millions de manuscrits sont conservés dans les archives et les bibliothèques des pays méditerranéens, souvent dans des conditions de conservation insuffisantes pour en assurer la préservation. De plus, le trafic illicite des documents anciens constitue un marché prospère dans certaines régions, soustrayant des manuscrits d'une valeur inestimable à la connaissance de tous.
La Bibliothèque Virtuelle de Méditerranée permet donc de préserver le patrimoine écrit et, de façon corollaire, le patrimoine linguistique de la région, dans toute sa diversité. Le projet ManuMed, notamment au travers de la BVM, s'emploie à encourager les populations locales à s'approprier et (re)découvrir leur patrimoine. De nombreuses langues vernaculaires menacées par la domination des langues des médias occidentaux, et appelées à disparaître à court terme, sont ainsi protégées de l'oubli.
Sources :
Histoire 2.0
Une Histoire 2.0?
Deux ans après son lancement, Europeana, la bibliothèque européenne, vient de dépasser le cap des 14 millions d'oeuvres numérisées (contre deux millions en 2008). BVM affiche 500 000 documents au compteur et Gallica est passée de 10 000 documents en 1997 à 1 million l'an passé. Quant au site des Mémoires européennes du goulag, il propose une réelle présentation muséographique virtuelle de son fonds. Après 3 ans de recherches et de collecte, l'équipe de 13 chercheurs a pu réunir et traiter pas moins de 160 témoignages.
Ces différents sites proposent un accès direct au document brut, et démocratisent, de ce fait l'accès à la source historique. Gallica est allée encore plus loin via la refonte de son site. Outre un accès plus aisé aux documents, des liens vers des réseaux de partage ou des réseaux sociaux (Facebook, Twitter, flux RSS, Delicious) sont proposés. L'internaute lambda peut à présent partager ses trouvailles historiques comme il le souhaite.
Une redéfinition des pratiques d'historien
Le discours épistémologique historique ne semble pas avoir encore pris la mesure de ces mutations. Le 12 mars dernier, une table ronde de la Société d’Histoire Moderne et Contemporaine (SHMC) a lancé une réflexion sur cette problématique, soulignant que internet et les nouvelles technologies impactaient le métier d'historien à bien des niveaux. La collecte d'information, le travail sur la source, la diffusion des résultats et la conclusion des chercheurs sont en mutation. Le décloisonnement des lieux traditionnels qui structuraient le travail de l'historien (archives, bibliothèques, salles de cours...) est également un facteur important de changement.
Ainsi que l'a souligné la SHMC, "il ne s’agit pas ici de revenir sur les rapports entre informatique et histoire, mais bien plutôt de s’interroger sur la manière dont cet outil nouveau qu’est l’ordinateur-portable-relié-à-internet a révolutionné le métier d’historien, depuis moins de vingt ans."
Ces questions ouvrent bien sûr sur d'autres débats : ceux de la numérisation et de la conservation à long terme des documents virtuels, de l'open access, de l'open data ou encore de la division de certaines tâches du travail d'historien, notamment concernant la diffusion et la mise à disposition de ces documents et des différents rôles qu'occuperont alors, historiens, documentalistes et archivistes.
Sources :
- Le métier d’historien à l’ère numérique : nouvelles pratiques, nouvelle épistémologie ?
- Les archives sonores du Goulag mises en ligne
- Le nouveau visage de Gallica à l'ère du 2.0
- Europeana passe le cap des 14 millions de documents
- 500 000 documents pour la BVM
Pour aller plus loin :
BVM :
- bibliothèque virtuelle de méditerranée inscrite dans le projet Manumed (valorisation du patrimoine écrit et immatériel de l'espace auro-méditerranéen)
- accès libre
- fond : livres numérisés, documents audio-visuels, archives
- date de création : 2008
- volume du fond : 500 000 documents (04/04/2011)
- bibliothèque numérique européenne
- accès libre
- Fond : livres numérisés, documents audiovisuels, photographies, archives des 27 pays membres de l'UE
- date de création : 2008
- volume du fond: 14 millions de documents (19 novembre 2010)
- bibliothèque numérique de la BNF
- accès libre
- fond : livres numérisés, cartulaires, revue, photos, enluminures.
- date de création : 1997
- volume du fond : 1 020 766 documents dont 408 190 en mode texte (24 février 2010)