Le mouvement pour la réutilisation des données publiques est un mouvement mondial né début 2009 et qui a connu une forte accélération en 2010-2011. Aujourd’hui, dans le monde, une quinzaine d’États et une cinquantaine de communautés urbaines sont impliquées. Et PublicData.eu recense quelques 215 initiatives d’acteurs publics en Europe, que ce soit au niveau national (Belgique, Finlande, Suède, Norvège, Espagne, Grèce, France, Royaume-Uni…) ou régional. Quel est l’intérêt de cette politique d’ouverture de données publiques en ligne ? Quel est le premier bilan français Open Data ?
Le gouvernement français s'est inspiré du portail américain data.gov, lancé en 2009 par l'administration Obama, pour créer son propre système de diffusion des données publiques.
En effet, le sujet Open Data a été repris dans les discussions politiques. Lors des primaires socialistes déjà, Arnaud Montebourg demande aux deux finalistes, Martine Aubry et François Hollande, de s'engager pour "la libération des données publiques dans les collectivités locales et l’État".
La Saône-et-Loire, présidée par Arnaud Montebourg, est en effet l'un des quatre départements français à avoir lancé une démarche d'Open Data. Par ailleurs plusieurs candidats à l'élection présidentielle se sont prononcés en faveur de l'ouverture des données publiques, pendant la campagne. "Une démarche d'open data devra guider les actions publiques", avait ainsi déclaré François Bayrou, tandis qu' Éva Joli soutenait "que toute donnée produite ou financée par l’État ou un service public a vocation, sauf raison sérieuse de sécurité, à être libérée".
Nicolas Sarkozy avait défendu un État "exemplaire en matière d'ouverture des données publiques", souhaitant accélérer les efforts en la matière. L'actuel président français, François Hollande, avait alors promis qu'il "faudra aller plus loin dans l'ouverture des données publiques, à tous les niveaux de la sphère publique".
Officiellement le 5 décembre 2011, le gouvernement de François Fillon a ouvert le portail :
http://www.data.gouv.fr (Plateforme Française d’ouverture des données publiques). Cette plateforme d’Open Data est administrée par la mission
Etalab, qui, sous l’autorité du Premier ministre, coordonne l’action des services de l’État et de ses établissements publics dans le but de «
faciliter la réutilisation la plus large possible de leurs informations publiques ».
Severin Naudet, le directeur de la mission, expliquait : « J’ai d’ailleurs fait le choix pour Etalab d’un modèle de gouvernance ouvert, transparent et collaboratif. Nous avons eu de très nombreux échanges avec l’ensemble des acteurs concernés, organisé plusieurs dizaines de réunions de travail ouvertes à tous, qui ont permis notamment d’élaborer la licence open data française, parce qu’abaisser les barrières à la réutilisation des données, c’est aussi créer la sécurité juridique pour les producteurs et les réutilisateurs et c’est ce que permet la licence ouverte française : gratuite, libre, compatible avec tous les standards internationaux. »
Selon un premier bilan français "Open data" dressé par Hubert Guillaud, c’est Kéolis et Rennes Métropole qui ont lancé la première initiative en Octobre 2010, rejoint par d’autres initiatives régionales et territoriales (dont les plates-formes Open Data de Paris, de la Saône-et-Loire, de la Loire Atlantique, du Loir-et-Cher, de la Gironde, de la Communauté urbaine de Bordeaux, du Grand Toulouse, de Nantes, Montpellier : voir la carte de France des initiatives d’ouverture des données publiques établie par Liber TIC:
Une carte de France de l'Open Data maintenue par Liber TIC, version 4, mise à jour Janvier 2012.
Sur cette carte on constate que de plus en plus de collectivités s’engagent à différents niveaux de territorialité dans le domaine de la publication de données réutilisables.
Les sources :