lundi 29 novembre 2010

Le cinéma à la recherche de l'éternité: l'exemple du Canada

Le Canada a lancé une opération de numérisation de ses collections cinématographiques. L'Office national du film du Canada (ONF) numérise depuis 2001 ses fonds. Un chantier qui est toujours en cours aujourd'hui. Des milliers de films de fiction ou documentaires doivent être restaurés, numérisés, archivés et enrichis de métadonnées avant d'être mises à disposition du public via des plateformes de consultation ou des applications pour tablettes. L'ONF fait appel à Atempo, éditeur spécialisé dans les logiciels d'archivage numérique.La solution Atempo Digital Archive propose également des fonctions de catalogage, d'indexation et de recherche.
En Amérique du Nord, le milieu du media entertainement est sensibilisé aux enjeux de la numérisation et de la sauvegarde. Dorénavant l'archivage est réalisé en format numérique en début de processus dès qu'un scène est tournée afin de la sécuriser au plus tôt.
Il n'existe malheureusement à ce jour aucun support commercialisable qui puisse garantir une bonne conservation au-delà de 5 ou 10 ans. Des dispositifs sont en phase de développement parmi lesquels le projet Digital Rosetta Stone qui offrirait une durée de vie de plusieurs milliers d'années!
Après des années d'euphorie numérique on assiste à Hollywood à un retour à la conservation sur argentique suite au rapport The Digital dilemma. Cette étude arrive à la conclusion que la meilleure méthode de conservation des films de cinéma à long terme consiste à en faire des copies analogiques en trois exemplaires monochromes séparés pour éviter la dégradation des colorants. Ce retour à l'argentique s'inscrit pour une conservation d'un siècle ou plus.

Ping s'associe à Twitter

Twitter, le site de micro-blogging, a annoncé le 11 novembre sa collaboration avec Ping, le réseau social dédié à la musique récemment lancé par Apple.

Encore peu connu du public, Ping offre la possibilité à l'utilisateur d'iTunes de se créer un profil autour de ses goûts musicaux. Il peut alors suivre ses artistes préférés et ceux de ses amis, commenter leurs coups de coeur, leurs achats...voire les télécharger sur iTunes Store. C'est le principe du commerce social : les achats et recommandations des pairs favorisent la consommation.
Concrètement, le partenariat entre les 2 sociétés permettra désormais aux utilisateurs de lier leurs deux comptes. Ainsi, ils pourront importer leurs contacts Twitter sur la plateforme d'Apple. Leur activité dans Ping sera alors partagée dans un tweet comprenant un extrait de l'album commenté, un visuel de la pochette et un lien pour le télécharger. Le partage de musique devrait s'en trouver facilité.

Pour les deux sociétés, les enjeux sont importants et chacune trouve son intérêt dans cette collaboration.
Apple accroît la visibilité et l'accessibilité de son réseau social, en profitant du succès de Twitter qui compte aujourd'hui 175 millions d'inscrits. Et surtout c'est le moyen de constituer une nouvelle vitrine de vente pour iTunes, sa plateforme de téléchargement de musique.
De son côté, Twitter offre à ses membres une expérience enrichie par des contenus musicaux directement accessibles via sa plateforme.

Ce nouveau partenariat illustre bien la tendance au rapprochement entre les réseaux sociaux et les fournisseurs de contenu. Les réseaux sociaux deviennent progressivement des plateformes de consommation à part entière : au-delà des encarts publicitaires, ils apportent une visibilité sans précédent aux produits culturels et récréatifs, par l'expérience directe de l'utilisateur. Et l'intégration des contenus aux réseaux sociaux offre aussi l'opportunité aux annonceurs de mieux cibler les utilisateurs par l'analyse de leur consommation.

Sources:
Sourceh:

jeudi 25 novembre 2010

Livre numérique, un marché qui décolle

Cette année le 3e Forum d'Avignon, avait choisi comme thème : "Nouveaux accès, nouveaux usages à l'ère numérique : la culture pour chacun ?".
Dans ce cadre, le cabinet stratégique Bain & Company a publié le 6 novembre une étude sur "Les écrits à l’heure du numérique" : tablettes et liseuses numériques vont-elles avoir des conséquences décisives sur l’écrit ?
Bain & Company a interrogé 3000 consommateurs sur 6 pays (États-Unis, Japon, Allemagne, France, Royaume-Uni et Corée du Sud) pour analyser l’impact de ces supports sur les comportements de lecture. Les résultats montrent que 15 à 25 % des ventes de livres se feront probablement au format numérique et que 15 à 20 % de la population devrait adopter en 2015 les liseuses et tablettes comme support de lecture aux États-Unis et en Corée.
Ce succès s’explique par la conjonction d'un prix psychologique de l’eReader à 130 dollars et de plateformes de vente de livres numériques alimentant ces supports.
Par ailleurs, « la simplification de l’acte d’achat et la portabilité de la bibliothèque représentent des facteurs de consommation supplémentaire ». Ainsi, « plus de 40 % des lecteurs équipés de support numérique déclarent lire plus qu’auparavant ».
La révolution du papier vers le numérique se fera en douceur. Les deux consultants notent que l’attachement des lecteurs au papier permettra une survivance du livre tel qu’on le connaît.
Les formats et les objets sont donc amenés à exister conjointement.
L'étude explique que les éditeurs devront ainsi développer de nouvelles compétences et de nouveaux services pour renforcer leur valeur ajoutée, face aux nouvelles plateformes d’autopublication qui permettent une autonomie des auteurs. La presse, quant à elle, doit trouver un équilibre entre information gratuite et payante. Habitués à la gratuité, les consommateurs réservent en effet leur achat pour l’information économique et locale. L’invention de nouvelles formes d’écriture, adaptées aux nouveaux supports, est nécessaire pour attirer le consommateur quand les journaux et livres ne sont souvent que des versions numérisées de la version papier.

Lien vers l'étude: les écrits à l'heure du numérique, BAIN AND COMPANY
http://www.forum-avignon.org/sites/default/files/editeur/2010_Etude_Bain_FR.pdf

Mise en place par l'Hadopi d'un label des sites web dit de "l'offre légale"




Les plates-formes de diffusion de contenus audiovisuels (musique, films , ...) peuvent désormais obtenir un label certifiant la légalité de leur activité délivré par l'Hadopi.

Enjeux de ce label

La Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur l'internet (HADOPI) vise par cette démarche à agréer, via la délivrance d’un label spécial accordé pour une durée d’un an renouvelable, les sites Web respectant la propriété intellectuelle et ayant conclu des accords avec les ayants-droit.

Cet outil se veut utile à l'internaute pour lui indiquer de manière claire:
- les sites web, les portails mettant à disposition des offres légales de contenu en ligne
- le guider pour qu'il écoute, télécharge et/ou achète sur un site labellisé plutôt que dans ceux qui ne sont pas labellisés

Il permet aussi :
- d'alimenter la liste blanche des sites exploités dans les futurs logiciels de sécurisation d'accès, également labellisés
- à Hadopi de contrôler et de garantir les sites d'offres légales en écartant les sites interdits (sur liste noire), les sites douteux (sur liste grise)

Ce label vise donc à encourager des usages responsables des contenus culturels en ligne. A titre d'information, il semblerait que le Syndicat National de l'Edition Phonographique (SNEP) ait fait état d'environ 25 000 téléchargements illégaux par jour.

Mise en place du label

Après constitution d'un dossier et pour bénéficier de ce label, il convient d'effectuer une demande par courrier électronique à l'adresse label-ol@hadopi.net. Ce dossier fera mention d'une attestation sur l'honneur stipulant que les contenus proposés en téléchargement sur leur site font bien l’objet d’accords avec les ayants-droit. L'Hadopi sera chargée de vérifier l'exactitude des déclarations et leurs intérêts.

Une fois la demande effectuée, les ayants-droit à savoir les producteurs, les auteurs, les interprètes ont, ont un délai d'un mois pour "présenter une objection fondée sur la méconnaissance de ce droit". Cette procédure est définie dans le décret n°2010-1366 du 10 novembre 2010.

Toutefois, il est important de mentionner que ce label ne portera pas sur la totalité du site, puisque l'hadopi est dans l'incapacité d'assurer que l'ensemble des vidéos, des fichiers musicaux proposés font l'objet d'accords avec les ayants-droits.

Le dossier de demande devra fournir une liste des oeuvres composant l'offre mis en ligne une fois le dossier validé afin que l'on puisse s'assurer qu'elles font bien l'objet d'accords. Un signe distinctif sera apposé afin de prouver la légalité d’une partie, ou de la totalité, des contenus proposés.

Un délai de 4 semaines est donné pour toute réclamation, en précisant « les œuvres concernées par l'objection, et les éléments invoqués à l'appui de celle-ci ». Le site web aura alors un délai de deux mois pour obtenir un accord avec l'industrie audiovisuelle ou musicale.


Sources :

[1] HADOPI. Offres légales labellisées
<>

[2] SILICON. La Hadopi ouvre la demande de labellisation des sites web. 24 novembre 2010
<>

[3] SILICON. Les labels Hadopi entrent en piste. 16 novembre 2010
<>

[4] REES, Marc. Les sites d'offres légales priés de se déclarer auprès de l'HADOPI. 23 novembre 2010
<>

[5] THE CONNECTION. Legal download' label for websites. 18 novembre 2010
<>

[6] DEGROUPNEWS. Hadopi met sur pied un label des offres légales en ligne. 15 novembre 2010
<>

mercredi 24 novembre 2010

Le « cyberbullying » sur Internet en question

Le 2 novembre 2010, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a publié sur son site un article dans lequel elle constatait une augmentation des cas de « lynchage » sur Internet, en donnant l’exemple de professeurs victimes de groupes d’élèves. La CNIL mentionne la notion de « cyberbullying » ou « harcèlement virtuel » ou encore « cyberintimidation », caractérisée selon elle « lorsqu’une personne est victime d’humiliations, de moqueries, d’injures, voire de menaces physiques sur un site Internet ». Toujours selon la CNIL, « le harcèlement passe par la création d’un sujet de discussion, groupe ou page sur Facebook ou un autre réseau social, visant une personne. Sur cet espace dédié à un individu, des internautes vont venir insulter cette personne ». Il y a aussi cas de « cyberbullying » quand quelqu’un « se fait pirater son profil (Facebook ou messagerie) par un individu qui envoie des messages en son nom ».

On remarque que la définition du « cyberbullying » de la CNIL est plus limitative quant à son domaine que celle du National Crime Prevention Council, organisation américaine éducative, à but non lucratif, pour qui cette notion inclut aussi les messages malveillants par téléphone portable. « Cyberbullying is similar to other types of bullying, except it takes place online and through text messages sent to cell phones. Cyberbullies can be classmates, online acquaintances, and even anonymous users, but most often they do know their victims ». En revanche, la définition de la CNIL se révèle plus large quant aux catégories de victimes, pouvant être mineures ou adultes, tandis qu’aux Etats-Unis, le « cyberbullying » ne concerne que les mineurs. Il existe alors d’autres notions visant les adultes, comme le « cyberstalking » et le « cyberharassment ». Des états fédérés ont d’ailleurs déjà légiféré en la matière, comme le mentionne le site de l’organisation National Conference of State Legislatures.

A ce sujet, le harcèlement par envoi de messages malveillants fait penser à une affaire qui a défrayé la chronique en Angleterre il y a quelques années et qui a même été adaptée en téléfilm (U Be Dead, réalisé par Jamie Payne en 2009). Il s’agissait du Docteur Jan Falkowski et de sa fiancée qui ont vu leurs vies bouleversées par l’envoi de messages à l’un et à l’autre, accusant Falkowski des pires maux et menaçant de mort sa fiancée. (Voir l’article du 4 septembre 2010 du journal The Independent).

Un exemple récent de « harcèlement virtuel », comme l’entend la CNIL, pourrait être trouvé dans le film The Social Network (réalisé par David Fincher en 2010), qui retrace la création de Facebook. Avant de devenir le principal fondateur de ce site de réseautage social, Mark Zuckerberg (interprété par Jesse Eisenberg), est quitté par sa petite amie Erica Albright (interprétée par Rooney Mara). Pour se venger, il décide sur son propre blog de la railler, en donnant même des détails relevant quelque peu de l’intimité de la belle...

S’agissant des moyens de faire cesser le « cyberbullying », la CNIL indique plusieurs pistes. Tout d’abord, elle précise que « les réseaux sociaux fournissent pour la plupart des outils permettant de bloquer définitivement toute nouvelle communication avec le "harceleur " et de signaler son activité auprès des administrateurs du site ». Elle mentionne le droit d’opposition de la victime auprès des responsables de ces sites (webmaster, administrateur, éditeur) concernés, afin d’obtenir la suppression du contenu mis en cause. Il y a aussi l’exercice du droit d’accès permettant de prendre connaissance des informations transmises et diffusées sous leur identité. La CNIL invite toute victime potentielle à la contacter en cas de difficulté dans l'exercice de ses droits.

Contrairement au droit américain, il n’existe pas, à ce jour, en droit français d’infraction pour « harcèlement virtuel » ou « vol d’identité numérique », toutefois, la CNIL rappelle que les conséquences de ces agissements peuvent dans certains cas tomber dans le champ d’infractions déjà prévues par le droit pénal, telles que la diffamation, l’insulte, l’escroquerie ou la collecte illicite d’informations. Harceleurs virtuels, sachez-le, Internet n’est pas gage d’impunité !

mardi 23 novembre 2010

Y a-t-il un être humain derrière Google ?

Le TGI de Paris a rendu deux jugements contradictoires :
  • en date du 08/09/2010, le TGI a condamné Google pour diffamation : les termes de recherche associés au nom du plaignant par Google Suggest (1) portent atteinte à son honneur et à sa réputation. Pour le juge, le fonctionnement de l'algorithme n'est pas complètement automatique, il y a des interventions humaines qui peuvent modifier les résultats. En effet, les internautes peuvent signaler les suggestions qui devraient être évitées et Google lui-même effectue un tri préalable.
  • l'an passé, Google a été condamné dans son procès l'opposant à La Martinière : Google affichait de courts extraits d'ouvrages scannés sans autorisation, en revendiquant le statut de courte citation. Or dans le Code de la Propriété Intellectuelle, la courte citation doit être "justifiée par le caractère critique, polémique, pédagogique, scientifique ou d'information de l'œuvre à laquelle elle est incorporée". Le TGI a refusé le statut de courte citation à ces extraits car il a estimé que l'algorithme fonctionnait de manière aléatoire pour le choix de ces extraits.
Ces jugements amènent les questions suivantes : l'algorithme de Google est-il automatique ? Si non, à quel niveau y a-t-il intervention humaine ?
Il faut noter que le problème est différent de celui du référencement : ici il s'agit de suggestion de quelque chose non demandée.

Quelques éléments de réflexion :
  • les suggestions sont basées sur les requêtes antérieures des internautes sur le même thème, nous sommes donc tous (plus ou moins) responsables des résultats,
  • les résultats des recherches associées et de Google Suggest sont différents, Google Instant Search (2) ne donne pas les mêmes résultats avant et après "return" : les paramétrages sont différents. Or le réglage des paramètres d'un algorithme se fait par intervention humaine et sont de la responsabilité de Google.
  • il existe une "blacklist" de requêtes sans réponses
  • Google offre aux internautes la possibilité de signaler les suggestions à éviter : nous pouvons chacun intervenir à notre niveau.
On peut aller au-delà et ajouter d'autres questions : quand faut-il une intervention humaine ? qui décide de ce qui est moral ou éthique ?

Le débat est ouvert :
http://scinfolex.wordpress.com/2010/09/29/ex-machin-le-juge-et-la-machine/
http://affordance.typepad.com/mon_weblog/2010/09/la-reponse-avant-la-question.html

(1) Google suggest : à partir des premières lettres frappées, suggère les mots les plus fréquemment saisis par l'ensemble des internautes.
(2) Google Instant Search : affiche les résultats au fur et à mesure de la frappe.

Le téléchargement illégal de livres "numériques"

A l'heure où se développe l'ère du livre numérique en France, est-ce que le téléchargement illégal du livre connaît un déclin ou bien un accroissement?

Selon plusieurs études faites par l'Observatoire du livre et l'écrit en Ile-de-France et par la société Attributor (A First Look at Demand for Pirated E-Books Across the Web), spécialisée dans les solutions anti-piratage, le téléchargement illégal de livre connaît une très importante hausse, en particulier depuis 2008. Se sont entre 1.5 et 3 millions de requêtes, via le moteur de recherche Google, qui sont réalisées chaque jour pour tenter de télécharger des livres piratés. Depuis août 2009, ces tentatives ont augmenté de 54%. Enfin, si les sites les plus importants concernant "l'hébergement de fichier" connaissent un recul de ce type de requêtes, de nombreux petits sites se multiplient et permettent le téléchargement de livres piratés. Le constat est donc alarmant.

Néanmoins, selon plusieurs spécialistes, ce constat doit être fortement nuancé :
- Premièrement, l'Europe et donc la France sont encore épargnées par ce phénomène. Les individus faisant des requêtes sont originaires des Etats-Unis, de l'Inde et du Mexique.
- Le rapport sur le livre numérique estime que le téléchargement illégal représente 1% des livres disponibles dans les librairies françaises, soit entre 4000 et 6000 ouvrages.
- LesEchos.fr précise que le piratage de livre est un travail de longue haleine: le pirate doit scanner le livre papier. Il ne diffuse pas un fichier créer au format numérique.
- Selon Mathias Daval, auteur d'une étude sur les Cyber-pirates pour le MOtif et responsable du laboratoire sur le livre numérique, les personnes qui téléchargent ne savent pas où trouver les livres piratés. Cela limite donc le téléchargement illégal.

C'est pourquoi, le rapport sur le livre numérique ne considère pas ce phénomène comme "alarmant".
Pourtant le développement de l'ère du livre numérique et des tablettes comme l'ipad peuvent remettre en cause ces faits en France.

http://www.inaglobal.fr/edition/article/une-hausse-du-telechargement-illegal-de-livres-depuis-l-ipad
http://www.generation-nt.com/livre-piratage-telechargement-illegal-actualite-898901.html

Données : "Vos papiers"

Alors que les collectivités locales et les administrations publiques sont de plus en plus nombreuses à mettre leurs données en accès libre pour permettre leurs réutilisations gratuites (ou payantes). L'article 30 ter du projet de loi Loppsi, sur la sécurité intérieure, modère les enthousiasmes. Il stipule que les administrations pourront faire réaliser, par les services de police et de gendarmerie, une enquête préalable sur les individus ou les entreprises afin de : "vérifier que le comportement des personnes physiques ou morales intéressées n'est pas incompatible" avec leur demande de réutiliser certaines données sous licence.
Le gouvernement invoque la sécurité publique concernant la sécurité d'informations personnelles, liées par exemple à l’immatriculation des véhicules.

Le collectif Regard Citoyen s'inquiète de cette approche, contraire au droit communautaire, et souligne la confusion entre les données publiques accessibles via la CADA et les données personnelles déjà encadrées et protégées par la CNIL et la loi du 6 janvier 1978.
En effet, toute réutilisation de données nominatives doit être, soit autorisée par les personnes concernées, soit faire l’objet d’une anonymisation .
L'examen du projet, repasse cette semaine, en discussion à l'Assemblée Nationale. C'est un débat qu'il sera intéressant de suivre à double titre : professionnel et citoyen.
A signaler : l'article "l'exception culturelle se glisse dans le numérique' pour une autre approche des problèmes complexes soulevés par la réutilisation des données publiques, dans le domaine culturel et plus particulièrement photographique.En ligne sur Universdoc.

lundi 22 novembre 2010

Etat des lieux: L'utilisation du site Web par les PME/PMI

Selon une étude d'Ipsos pour Google, seules 42% des petites et moyennes entreprises françaises possèdent un site internet.
Cette information relayée par le Journal du Net [1] en date du 16 11 2010, précise que 30% seulement de ces entreprises utilisent activement un site Internet propre, ce qui minore de manière encore plus flagrante la faiblesse de pénétration de l'usage du Web dans une partie majoritaire des entreprises françaises (les grandes entreprises constituant en nombre une faible fraction de la totalité des entreprises en France)
L'article temporise néanmoins cette faiblesse en fonction du domaine d'activité.
En effet, 2/3 des "absents du Web " se concentrent sur l'activité de commerçants indépendants.
Encore plus surprenant, il semble que les secteurs industriels et les entreprises ayant une activité locale soient sous-représentés.
Pour finir ce constat, l'article indique que 6% des entreprises n'ayant pas de présence en ligne ont néanmoins déjà eu un site qu'elles ont finalement abandonné.

L'article prévoit que les perspectives de développement de la pénétration du web en tant qu'outil de communication en entreprise (petites et moyennes) sont et seront peu enclines à se développer.

Il y a néanmoins peut-être quelques pistes à investiguer. Certaines se profilent dans le développement de l'article même, d'autres sont évoquées de manières indirecte dans un article paru dans le même journal en décembre 2009 [2] Ce dernier exploite quelques données statistiques sur l'usage du Web en France et dans les entreprises.

Quelques axes de réflexion pour améliorer la pénétration du web dans l'entreprise:

1- La publicité peut devenir le moyen de pénétrer significativement le secteur de l'entreprise et supplanter ainsi la place de l'Infolettre, des courriels et des Pages Jaunes.
2- L'amélioration du référencement des sites (sous l'égide de professionnels de la documentation) permettrait une émulation inter-entreprises.
3- Le développement du E-commerce, notamment pour la partie commerçants indépendants.
4- L'implication directe des dirigeants d'entreprise par une campagne d'information. Ces derniers sont très nombreux à utiliser intensivement internet (73% des dirigeants de TPE [2]) Reste à les convaincre des avantages du site Web.

Il n'en reste pas moins que sans réelle politique de R&D, les petites et moyennes entreprises ont peu de chance de s'investir spontanément dans cette voie.

Source:
[1]: Les Journal du Net "Une PME sur trois à un site Web actif", 22 11 2010.
[2]: Le Journal du Net "France: les PME et internet", 14 12 2009

jeudi 18 novembre 2010

L'esprit du Web se perd-il ?

L'esprit du Web se perd-il ?

C’est par cette interrogation qu’une journaliste du Monde, suivant en cela le débat posé par Chris Anderson dans un article de la revue Wired et relayé par une partie des milieux spécialisés, tente de cerner le problème concernant le devenir de la plus populaire des applications supportée par Internet.
Bien que les analyses quantitatives de Chris Anderson montrant le déclin du Web soient critiquées, une chose semble certaine : le Web est en pleine mutation. Principales préoccupations des partisans du Web : les « applications mobiles », petits programmes informatiques disponibles sur les smartphones et autres tablettes électroniques. L’évolution serait-il à la marchandisation des données disponibles sur le réseau ? ou bien l’amélioration du Web (applications, langage) entraînera-t-elle une nouvelle donne pour le citoyen ?

Pour en savoir plus
Le Monde, 17 novembre 2010
Contre-enquête. Économie
Décodage
Les smartphones et les tablettes dénaturent-ils le Web ?
Pourquoi Facebook, les réseaux sociaux et les applications mobiles menacent-ils l'esprit de la Toile ? Son utilisation est-elle dépassée ? Internet peut-il lui survivre ?


http://www.lemonde.fr/web/journal_electronique/ouverture/0,0-0,1-0,0.html?aaaammjj=20101117&article_id=782732

L'archivage du web: focus sur le consortium IIPC

Avec 250 millions de sites (source: Le Monde du 17/11/2010) le web est devenu le principal vecteur et support d'informations. Ce média génère de nouvelles formes d'expressions publiques, reflet d'une culture savante ou populaire. Or ces données -immatérielles et mouvantes- risquent de disparaître si rien n'est entrepris. Comment conserver la mémoire du web?

En France, la mission historique du dépôt légal institué en 1537 pour tous les imprimés est étendue depuis 2006 aux "publications" de l'Internet (loi DADVSI). A la BNF, la Direction des services et des réseaux -dans laquelle a été établi le service Dépôt légal numérique en charge entre autre du dépôt légal du web- collecte via des crawlers les sites français et assure leur conservation. Pour des raisons juridiques (protection du droit personnel), l'accès aux archives du net est très restreint, contrepartie d'une législation permissive (possibilité de collecter les fichiers sans demander la permission aux auteurs). Les limites d'un tel archivage sont nombreuses, à la fois techniques (comment faire face à la croissance exponentielle des données, comment archiver le web profond, le web social puis le web de données), juridiques et... financières.

Forte de son expérience, la BNF est impliquée dans le pilotage du consortium l'IIPC (International Internet Preservation consortium).
Fondé en 2003 à l'initiative de bibliothèques nationales d'Europe, d'Australie et d'Amérique du nord - et d'Internet Archive, pionnier américain de l'archivage du web- , ses objectifs sont multiples :
- promouvoir, grâce à des outils open source, l'archivage du web dans le monde, et construire des collections interopérables ;
- œuvrer à la "consultation et la préservation à long terme du patrimoine de l’internet" ;
- être une force de lobbying et de "dissémination";

Après avoir pris de l'envergure en s'élargissant à l'Europe de l'Est et à l'Asie, le consortium se recentre désormais sur sa mission première: continuer le développement informatique afin de suivre les évolutions / mutations du web.

Et devant la percée de nouvelles applications mobiles (sur des smartphones, iphones...), la conservation d'une mémoire universelle du web apparaît désormais comme une urgence.


Sources:
- site internet de IIPC
- Présentation de Gildas Illien organisée le 16 novembre par l'ADBS (secteur coopération et développement)


mercredi 17 novembre 2010

La lecture numérique... à quel prix ?

Si l'on pouvait penser que le coût à l'achat du livre numérique serait inférieur à celui du papier, l'offre s'avère actuellement peu attractive comparativement au prix de son "ancêtre".

Le coût du déploiement

Principale "révolution depuis Gutenberg", le livre dématérialisé pose encore le problème de son prix. En effet, son développement, certes prometteur, génère encore des coûts en majeur partie soutenus pas les éditeurs, les libraires et les intermédiaires. Ces derniers assurent respectivement la numérisation et la mise au format spécifique au numérique avec des index et autres liens hypertextes, le développement de logiciels, de plateformes de vente en ligne et le service après vente (en cas de fichiers défectueux)...
En bref, avec 1 % du marché en France - contre encore seulement 3 % au Etats-Unis -, le livre numérique aurait encore un coût d'exploitation plus élevé que le livre papier ce qui justifierait des prix encore élevés.

La TVA

Malgré ce contexte de développement de technologie engendrant encore des coûts pour sa mise en place, le livre numérique ne bénéficie pas en France du taux de TVA réduit de 5,5 % appliqué au livre papier... le téléchargement de fichiers numériques étant compris comme une prestation de service taxable à taux normal par le droit fiscal. Il apparaît donc difficile pour les acteurs du marché de "développer un modèle économique attractif" sur la base de cette distinction des deux "produits" qui, pour un même contenu, ne sont pas égaux devant cette taxe.
Partant du principe que la TVA réduite a pour objet de subventionner indirectement la culture et de profiter en premier lieu aux consommateurs qui en ont l'accès, cette distinction s'avère aberrante pour certains politiques favorables à l'alignement. C'est également l'avis exprimé par Colette Mélot dans son rapport déposé au Sénat le 20 octobre dernier : "Il s'agit de faire prévaloir un principe simple : l'identité du taux de TVA applicable à une œuvre, quels que soient le support utilisé ou la voie retenue pour la transaction, dès lors que l'œuvre reste pour l'essentiel identique". L'Espagne et le Japon ont d'ailleurs déjà harmonisé ces taux.

A terme, une fois les ajustements techniques et le déploiement des outils technologiques et culturels permettant la baisse des coûts et la démocratisation du marché du livre numérique, ce dernier devrait sans doute dépasser celui du livre "papier" que nous connaissons aujourd’hui.


Sources :

-http://www.rue89.com/en-pleine-culture/2010/10/14/tva-sur-les-livres-le-handicap-du-numerique-sur-le-papier-170500

-Rapport n° 50 (2010-2011) de Mme Colette MÉLOT, fait au nom de la commission de la culture, déposé le 20 octobre 2010 http://www.senat.fr/rap/l10-050/l10-050.html

Réseaux sociaux, à la conquête des entreprises...

Lors de la sixième édition des Rencontres, Innovation, Compétitivité, ICC2010, (8 et 9 novembre), une large place a été accordée aux réseaux sociaux d'entreprise (RSE) : conférences, ateliers et village des "Réseaux sociaux et Information stratégique " regroupant des éditeurs locaux.
Pour les éditeurs, l'enjeu est de taille puisque les RSE constituent un marché en pleine expansion . Les grandes entreprises françaises commencent à s'équiper, tels que Renault ou la Société Générale qui ont témoigné sur leurs initiatives lors du sommet européen sur l'entreprise 2.0 à Francfort.

L'objectif a donc été de démontrer aux visiteurs l'intérêt des outils sociaux, leurs multiples usages et d'appréhender les différences entre les éditeurs.

Les réseaux sociaux d'entreprises rendent possibles différents usages : permettre le travail collaboratif, faciliter l'identification des expertises ou les proximités sociales, gérer les connaissances, faire circuler l'information. Ils offrent différentes fonctionnalités plus ou moins développées selon les logiciels, conversations, mise en relation, partage documentaire, gestion de projets...

Cependant, les outils ne font pas tout. Créer un espace communautaire ne signifie pas créer une communauté comme le signale Bertrand Duperrin dans son blog. Ainsi, les groupes qui se constituent par le biais des réseaux sociaux se construisent autour d'intérêts communs préexistants. L'outil est un facilitateur permettant les échanges entre des personnes qui ne se rencontreraient pas autrement.

Dans le cadre de l'entreprise, la mise en place des outils, aussi performants et alléchants soient-ils, ne suffit pas. Pour qu'ils fonctionnent, ils doivent emporter l'adhésion des collaborateurs et susciter l'envie d'y participer. Sinon, ces plateformes resteront des coquilles vides. Une idée que les décideurs doivent garder à l'esprit lorsqu'ils s'engagent dans cette démarche...

Pour aller plus loin : Réseaux sociaux professionnels : le document menacé par la conversation ?- In Documentaliste-Sciences de l'Information -Numéro 2010/3 - Volume 47 -

mardi 16 novembre 2010

Le Forum des Droits de l'Internet : vers une mort annoncée ...

Le Forum des Droits de l’Internet va fermer ses portes fin décembre 2010. Une dernière subvention de 300 000 euros sera attribuée par l’Etat à cette association loi de 1901 pour couvrir la période septembre-décembre puis ce sera fini. Cet organisme ne coûtait pourtant au contribuable que 1 143 000 euros en 2010, soit dix fois moins que la mise en place de la loi Hadopi.

Née en décembre 2001, cette association (connu également sous le sigle FDI) avait été fondée avec le soutien des pouvoirs publics dans l'objectif de réfléchir aux questions de droit et de société liées à l'internet.

Il est fort dommageable que ce trait d’union entre le public et le privé, moyen de régulation et d’autorégulation de l’internet disparaisse ainsi, sans dispositif de remplacement. « La situation actuelle dans laquelle les pouvoirs publics n'y substituent rien du tout semble fort préoccupante pour notre pays » a écrit Isabelle Falque-Pierrotin, (présidente du FDI, conseillère d’État, membre de la CNIL) dans un mail interne à ses collaborateurs.



Les relations avec les pouvoirs publics
L'idée de créer un organisme spécifique pour réfléchir sur les questions juridiques posées par l'internet apparaît pour la première fois dans le rapport du Conseil d'État de 1998 intitulé « Internet et les réseaux numériques ». Il a été créé a l'initiative du Premier ministre, suite au rapport de juillet 2000, « Du droit et des libertés sur internet ».
Un représentant de la Direction du Développement des Médias (DDM), rattaché aux services du Premier ministre, et un représentant de la Direction Générale des Entreprises, rattaché au ministère de l’Économie et des Finances siègent comme observateurs avec voix consultative au Conseil d’orientation. Ils permettent d’assurer des relations permanantes entre le Forum et l’Administration. Des représentants des administrations peuvent également être invités à participer aux différents groupes de travail du Forum.

Les autorités administratives indépendantes (AAI : CSA, CNIL, Conseil de la Concurrence…) sont informées de l’avancement des travaux du Forum et possèdent chacune un membre comme correspondant permanent. Ces représentants des AAI interviennent dans les groupes de travail.

L'Etat finance plus de 85% des activités du forum. Mais la subvention accordée jusqu'à ce jour n'est pas reconduite au delà du 31 décembre 2010. Cela est fort dommage...


Un organisme inutile ?
La qualité des ses recommandations (34 recommandations sur des sujets très divers) et de ses guides (large collection de guides et de fiches pratiques), le nombre et l’importance de ses membres (70 membres, organismes publics, associations et entreprises privées) en avaient fait un acteur primordial. Le service de médiateur du net s’était d'ailleurs vu décerné le trophée de l’innovation en médiation le 5 novembre dernier par l’Association nationale des médiateurs.


Le Forum était (il faut s’habituer à parler de lui au passé) investi de cinq missions :

* la concertation entre les acteurs ;
* l'information et la sensibilisation du public ;
* la médiation des différends liés à l'internet impliquant au moins un particulier ;
* la coopération internationale.
*l'élaboration et la gestion des chartes et labels.



La fin des services aux particuliers et aux entreprises
Les services du Forum DroitDuNet.fr, service d'information et d'orientation à la disposition de tous et accessible gratuitement, s'arrêtent progressivement. Le service de médiation entre consommateurs et entreprises (ainsi qu'entre entreprises), le service d'information à la demande, les concertations sectorielles multi-acteurs (qui préparaient les travaux législatifs ou réglementaires sur Internet) sont dores et déjà fermés.

Il faut savoir que sa plate-forme de médiation en ligne, mise en place en 2004, a traité près de 13 000 différends.



Quels avenir ?
Un nouvel organisme consultatif (Conseil national du numérique) à l’intérieur duquel le FDI devait se fondre, était censé voir le jour. La création de cette entité, qui a pris du retard, figurait déjà parmi les propositions du rapport d'Eric Besson en 2008 : "Créer un conseil national du numérique, regroupant les attributions du comité de la télématique anonyme (CTA), du conseil supérieur de la télématique (CST), du forum des droits de l'Internet (FDI), du conseil consultatif de l'Internet (CCI), du conseil stratégique des technologies de l'information (CSTI) et du comité de coordination des sciences et technologies de l'information et de la communication (CCSTIC)."


Outre le vide laissé en matière de médiation, il reste à régler la question de l’important corpus documentaire sur le droit de l'Internet que l'on peut notamment retrouver sur le site Droit Du Net. Cette documentation était des plus utiles tant aux particuliers qu'aux entreprises. Lors de sa prochaine assemblée générale, le FDI devra décider du devenir de cette base documentaire.


Espérons qu’Eric Besson, de retour aux commandes en tant que Ministre de l'industrie, de l'énergie et de l'économie numérique, accordera les outils et les moyens nécessaires accordés à cet ambitieux projet !!!



Visitez donc ce site avant qu'il ne disparaisse ...



sources :
http://www.01net.com/editorial/523506/fin-de-consultation-pour-le-forum-des-droits-sur-l-internet/

http://www.pcinpact.com/actu/news/60053-forum-droits-internet-geste-cnn.htm

http://www.lemondeinformatique.fr/actualites/lire-le-forum-des-droits-sur-internet-prochainement-dissous-32170.html


La protection des données personnelles en ligne : les initiatives de la CNIL

Les sites Facebook, Acadomia et l’application Google street view pointés du doigt

A la suite d’un rapport rendu public par la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil), le 17 juin 2010, le président de la commission Alex Türk exprimait ses inquiétudes quant à la protection des données personnelles sur les sites de Facebook, Acadomia et sur l’application Google street view.

Outre la nécessité pour la CNIL de convaincre Facebook de mettre en place des systèmes qui protègent davantage les données privées, la commission pointait également du doigt l’application Google street view pour avoir recueilli des données photographiques mais aussi pour avoir intercepté des communications issues des réseaux WIFI à l’insu des personnes concernées depuis le début de la création du site en 2008.
Le site Acadomia, a également fait l’objet de réclamation à propos de commentaires jugés excessifs voire injurieux à l’égard des élèves de cette société de soutien scolaire. La CNIL a d’ailleurs procédé à un avertissement public à la société détentrice de ces fichiers où figure ces propos plus que contestables.

Ce même rapport fait état, pour l’année 2009, d’une réception de 4265 plaintes et de la réalisation de 270 contrôles auprès des différents détenteurs de fichiers comportant des données personnelles ( soit + 24% par rapport à 2008).

Le formulaire de plainte en ligne de la CNIL

Dans le prolongement de la parution de ce rapport d’activité et des conclusions qui en ont été tirées, la CNIL a procédé à la mise en place d’un formulaire de plainte en ligne disponible depuis le 14 juin 2010.

Ce formulaire accessible sur le site de la CNIL (http://www.cnil.fr/vos-libertes/plainte-en-ligne/) permet à chaque citoyen de faire respecter son droit de ne pas recevoir de publicité (spam) ainsi que son droit d’accès et de suppression de ses données personnelles en ligne.
Bien que la prise en compte de cette plainte nécessite obligatoirement le recours préalable à une réclamation directe auprès du détenteur de ces données (la loi « informatique et libertés » articles 38, 39 et 40), cette initiative a le mérite de mettre un coup de projecteur sur les moyens, souvent méconnus, mis à disposition des citoyens pour protéger leurs informations personnelles.

De nouvelles orientations stratégiques en partenariat avec la commission européenne

Le 4 novembre 2010, la Commission européenne a publié une communication stratégique sur la révision du cadre juridique européen en matière de protection des données accueillie favorablement par la CNIL. Parmi les grands principes de cette nouvelle orientation, la Commission européenne propose une réflexion sur des thèmes clés tels que :

• Le renforcement des droits des individus,
• La simplification et l’harmonisation du système de notification aux autorités de contrôle,
• La clarification et la simplification des règles sur les transferts de données en dehors de l'Union européenne

Ces réflexions engagées devraient aboutir après concertation à une nouvelle proposition législative quant à la protection de la vie privée en 2011.




sources : Rapport activité du CNIL 2009 : http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/CNIL-30erapport_2009.pdf

Deux initiatives récentes pour la recherche et la diffusion de l'information en Afrique

Malgré des problèmes de bande passante au sein du continent et, parfois, un manque de maîtrise des technologies web, deux initiatives sont actuellement menées pour que les citoyens africains accèdent plus aisément à une information régionale.


Le fond Africa Transparency and Technology Initiative [1]

Pour Mendi Njonjo, responsable du financement pour l’Institut néerlandais de coopération Hivos, en charge notamment de l’administration du fonds Africa Transparency and Technology Initiative (ATTI), "il est important qu'il soit facile pour n'importe quel citoyen en Afrique d'accéder à des données publiques à la demande."

Fort de deux millions d’euros obtenus auprès de la société d’investissement Omidyar Network (http://www.omidyar.com/), le projet ATTI doit permettre non seulement de moderniser, au niveau local, l’accès à l’information par le développement de nouvelles technologies (applications pour le web) ; mais aussi de soutenir un changement social en diffusant en ligne des données relatives aux différents budgets, à la législation en cours, rendant ainsi transparente la gestion des dossiers publiques confiés aux gouvernants.
(Habituellement, ces données existent, mais il reste difficile pour le plus grand nombre de les consulter.)

Quels sont les pays qui bénéficieront dans un premier temps du fond ATTI ? Même si ses gestionnaires sont à l’écoute des projets pour d’autres régions du continent, ce sont le Ghana, le Kenya et le Nigeria sur lesquels les efforts en matière d’investissement se concentreront dans les prochains mois.


Google Baraza [2]

Nouveau service à destination des Internautes, Google Baraza (www.google.com/baraza/fr) est un outil de recherche recentré sur le continent africain. Généraliste et multilingue, il fonctionne comme un site Internet de questions/réponses.

Quel besoin comble-t-il ?

Aneto Okonkwo, Ingénieur Google Inc, explique que « l’un des défis de l’Internet en Afrique est le manque de contenu local. » Les informations ne sont pas encore disponibles en ligne.

Afin de remédier à cette situation, de rendre plus attractive la consultation des pages Internet pour la région, et de densifier l’offre de contenu africain, la possibilité est désormais donnée à chacun de poser une ou des question(s) sur les sujets de son choix. (Celles-ci sont ensuite référencées comme questions ouvertes, fermées ou sans réponse.)

Sont ainsi échangées les informations les plus diverses comme en attestent les questions citées ci-après :
« Quelles sont les entreprises qui recrutent en ce moment à Douala ? » ; « Comment promouvoir la lecture dans les écoles au Nigeria ? » ; « Qui furent les deux plus grands empereurs du Mali ? » ; « Comment apprendre la langue Yoruba ? » ; « Quel est l’état des infrastructures routières au Bénin ? » ; « Quelles sont les causes du déboisement au Sénégal ? »



Vite, un bilan…
Trop tôt aujourd’hui pour tirer des conclusions, il sera intéressant de vérifier par la suite si le fonds ATTI et la mise en service de Google Baraza favoriseront, sur le long terme, le développement des ressources en ligne et l’appropriation de celles-ci par le public africain.

Sources :
[1] www.atelier.net
[2] www.echosdoc.net ; www.google.com/baraza/fr

lundi 15 novembre 2010

Dictionnaire politique d'internet et du numérique : enjeux de société et revolution technologique




Chères lectrices, chers lecteurs,

Le 2 mai 2010, le site Internet de La Tribune a publié un ebook téléchargeable gratuitement, intitulé « Dictionnaire politique d'Internet et du numérique » (108 pages, disponible en version PDF ou copie locale en PDF). Cet ouvrage collectif a été coordonné et dirigé par Christophe Stener, fortement attaché à toutes les technologies numériques, puisque Président du Syndicat de l’Industrie des Technologies de l'Information (SFIB) et Secrétaire Général de HP France, et ajoutons-le, élément important dans cette écriture, sans étiquette politique.

Il a rassemblé dans ce livre un véritable melting pot de personnalités qui amènent un foisonnement d’articles et de textes écrits reprenant 66 enjeux de notre société numérique incarnés par les visions différentes de personnalités venant d’univers complètement hétéroclites. Ainsi, des politiques, des dirigeants, des intellectuels, des juristes… tous se croisent pour écrire chacun leurs opinions, leurs idées, sur la manière dont Internet et le numérique en général bouleversent les codes établis, ébranlent les structures et les organisations, multiplient les moyens et les manières de communiquer, abordent les perspectives qui se dégagent de cette révolution technologique.

Alors, n’hésitez pas, tournez les pages, dans un sens ou dans un autre, les textes peuvent se lire au gré de vos envies, accrochées par tel auteur, par telle idée. Vous rencontrerez les écrits du Président du Directoire de la Sacem Bernard Miyet, du Directeur général de la SACD (Société des Auteurs et Compositeurs Dramatiques) Pascal Rogard, ou encore Bruno Lasserre, Président de l’Autorité de la concurrence, Michel Boyon, Président du Conseil supérieur de l’audiovisuel, Laurence Parisot, Présidente du Medef. Vous croiserez des politiques comme Patrick Bloche, Bruno Retailleau, Frank Riester, Christian Paul, Pierre Lasbordes… Vous découvrirez les opinions des présidents de la CNIL (Commission Nationale de l’Informatique et des Libertés), de l'ARCEP (Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes)... et tant d’autres personnalités encore.

Cet ebook est d’une grande audace par la diversité des protagonistes et la variété des écrits. Sa distribution en ligne permet un accès à toutes et tous, alors n’hésitez pas à aller le découvrir et lisez-le. Vous passerez d’une idée à l’autre, les idées divergentes vous interpelleront et parfois vous feront sourire ; vous prendrez conscience de ce que le droit d’auteur devient avec le développement du numérique et in fine ce « Dictionnaire politique d'Internet et du numérique » vous apportera indéniablement une source d’enrichissement personnel.

mercredi 10 novembre 2010

IABD... : une nouvelle fédération pour donner plus de poids aux métiers des archives, des bibliothèques et de la documentation


Actif depuis 2003, l’IABD était un regroupement informel d’associations qui n’avait pas d’existence légale. Le 4 octobre 2010, les quinze associations participantes se sont réunies en assemblée générale pour fonder une fédération dotée d’une personnalité juridique.

« Constitué de six membres, le bureau a le pouvoir de prendre position dans l’urgence », insiste le président, Dominique Lahary. Outre la promotion des métiers qu’elle représente, la fédération se donne comme objectifs de « favoriser l’accès du plus grand nombre à l’information et à la culture ». Et, dans cette optique, « d’être force de proposition lors de la définition des politiques publiques dans le cadre des traités internationaux, des législations européenne et française. ».
(source : Archimag http://beta.archimag.com/article/iabd-archivistes-documentalistes-biblioth%C3%A9caires%E2%80%A6-m%C3%AAme-combat)

Une nouvelle étape pour une meilleure efficacité de l'organisation dans sa démarche de défense de l'accès au savoir et à la connaissance.

En octobre 2010 par exemple, l'IABD a été auditionnée par des sénateurs dans le cadre de deux propositions de loi : l'une sur le prix unique du livre numérique, la seconde sur les oeuvres visuelles orphelines (source : ADBS).
Un groupe de travail est axé sur le numérique et le droit de l’information.

L'IABD représente les associations qui la constituent (liste ci-dessous) auprès de tous partenaires et interlocuteurs.
• AAF (Association des archivistes français)
• ABF (Association des bibliothécaires de France)
• ACIM (Association de coopération des professionnels de l’information musicale)
• ADBDP (Association des directeurs de bibliothèques départementales de prêt)
• ADBGV (Association des directeurs des bibliothèques municipales et intercommunales des grandes villes de France)
• ADBS (Association des professionnels de l’information et de la documentation)
• ADBU (Association des directeurs et des personnels de direction des bibliothèques universitaires et de la documentation)
• ADDNB (Association pour le développement des documents numériques en bibliothèque)
• ADRA (Association de développement et de recherche sur les artothèques)
• AIBM-France (Association internationale des bibliothèques, archives et centres de documentation musicaux. Groupe français)
• AURA (Association du réseau des établissements utilisateurs de l’Agence bibliographique de l’enseignement supérieur)
• CFI-bd (Comité français international - bibliothèques et documentation)
• FADBEN (Fédération des enseignants documentalistes de l’Education nationale)
• FULBI (Fédération des utilisateurs de logiciels pour bibliothèques, documentation et information)
• Interdoc (Association des documentalistes de collectivités territoriales)

(source : IABD http://www.iabd.fr/)

Enquête ADBS : quelles évolutions pour les professions de l'information-documentation?

La nouvelle enquête de l’ADBS sur les professionnels de l’info-doc est lancée ! Objectif : mettre à jour les données recueillies lors de la précédente enquête (datant de 2005), et ainsi mieux cerner une profession à visages multiples et surtout qui évolue rapidement.



L'enquête s'interroge sur :
  • Les secteurs d’activité
  • Les rémunérations
  • Les parcours professionnels et diplômes
  • Les fonctions et pratiques
  • Les évolutions du métier ressenties par les professionnels...
Elle permettra d’établir une typologie des spécialistes de l’information, et de mieux appréhender ce que l’on peut considérer comme l’identité professionnelle de cette vaste « communauté », composée entre autres de documentalistes mais aussi de veilleurs, de chefs de projet, de knowledge manager….
N’oubliez pas que plus le nombre de réponse sera important, plus les résultats de l’enquête seront précis…alors, à vous de jouer! Vous avez jusqu’au 19 novembre pour remplir le questionnaire en ligne.
(Source : site de l'ADBS, http://www.adbs.fr/l-enquete-metiers-adbs-est-en-ligne-quels-profils-et-quelles-evolutions-pour-les-professionnels-de-la-fonction-information--90840.htm?RH=ACCUEIL)

Le livre numérique, une vraie réponse au "désamour" de la lecture chez les juniors ?

L'avenir de l'édition jeunesse serait-il résolument numérique ? Un sondage réalisé aux Etats-Unis, dans le cadre du Rapport 2010 sur la lecture des enfants et de la famille édité par Scholastic et le groupe Harrison (http://mediaroom.scholastic.com/themes/bare_bones/2010_KFRR.pdf), souligne une désaffection très nette des 6-8 ans pour le livre sous sa forme traditionnelle au profit des médias électroniques et jeux vidéo. Alors que près de 60% des petits sondés (6 ans) identifient la lecture comme deuxième activité de loisir préférée (après la télévision), leurs aînés âgés de 17 ans sont moins de 25% à déclarer lire pour le plaisir : ce sont les jeux (sur PC et consoles), l'usage d'Internet, la vidéo et surtout l'utilisation des téléphones mobiles qui occupent l'essentiel de leur temps libre.

L'attrait manifestement irrésistible des nouvelles technologies sur les juniors pourrait-il paradoxalement les réconcilier avec le livre, pour peu que celui-ci leur soit proposé sur support numérique ? 25% des jeunes américains interrogés déclarent avoir tenté l'expérience de l'e-lecture et 57% d'entre eux (9-17 ans) se disent... intéressés par cette nouvelle approche du texte.
Préjuger d'un succès assuré du format e-Book auprès des "enfadolescents" sur la base de telles données semble pourtant hasardeux. C'est d'ailleurs l'avis d'Hubert Guillaud, rédacteur en chef d'InternetActu.net qui, interpellé par certains des chiffres présentés dans le Rapport de Scholastic, réagit sur son Blog "La Feuille" (http://lafeuille.blog.lemonde.fr/2010/10/18/comment-enrayer-la-chute-de-la-lecture-des-enfants) en proposant quelques pistes de réflexion sur la frilosité du jeune public face au livre.
Avant d'être électroniques, les nouvelles pratiques des juniors sont participatives, interactives (jeux) ou socialisantes (réseaux, téléphones mobiles), à moins qu'elles ne réclament un niveau d'implication particulièrement faible (TV, films). La lecture est une activité traditionnellement isolante, qui de plus requiert une attention soutenue : ainsi, elle semble se situer hors de la sphère des attentes actuelles du jeune public... le passage du format papier au digital introduit sans doute le livre dans la catégorie des objets électroniques, et le support numérique crée une interactivité nouvelle, mais cette évolution suffira-t-elle à convaincre un public passablement indifférent voir rétif à la lecture ? Comme le souligne Hubert Guillaud, les premiers consommateurs de livres numériques sont avant tout de "gros lecteurs" (d'ouvrages papier). C'est dès l'âge de 6 ans que les enfants interrogés pour le Rapport de Scholastic commencent à "bouder" le livre. Pourquoi si tôt, à peine la phase d'apprentissage de la lecture achevée ? Hubert Guillaud estime que c'est précisément quand la lecture devient autonome (plus d'accompagnement pédagogique, ni d'histoires lues avec les parents...), donc dépouillée de son caractère socialisant, qu'elle perd de son attractivité.
Pour redonner aux juniors le goût de lire, l'offre numérique peut sembler inadaptée, ou insuffisante. Re-situer le livre comme objet d'échanges culturels, de partage avec l'entourage, pourrait contribuer davantage à son succès (le format magazine, composite, fédérant un réseau d'abonnés, avec souvent un courrier des lecteurs, semble actuellement pouvoir mieux que le livre remplir cette fonction de support de lecture socialisant). Les "clubs de lecture" adaptés au jeune public, organisés sur des temps pédagogiques mais aussi en ligne, via des réseaux dédiés, sont peut-être à valoriser, tester et perfectionner comme opérateurs de re-socialisation du livre.
Enfin, l'aspect ludique du support doit sans doute être considéré comme déterminant, y compris pour les publics ayant dépassé l'"âge de raison" : passer du livre abondamment illustré, grâce auquel l'enfant fait son apprentissage, au livre "sérieux", tout en texte, peut sembler trop abrupt aux 6-8 ans...

Les axes de réflexion posés par Hubert Guillaud amènent à s'interroger sur le "livre jeunesse idéal" : celui qu'un enfant lirait avec plaisir jusqu'au bout, avec l'envie de renouveler l'expérience, enrichi de nouvelles images et idées. Quels seraient sa forme, son contenu, son accès ? Le concept de lieu est peut-être plus parlant : la nouvelle Bibliothèque numérique des Enfants de la BNF (http://enfants.bnf.fr/), avec sa "Salle de lecture" virtuelle proposant animations, jeux et textes adaptés à tous les âges (de 6 à 12 ans), sa "Réserve de livres rares", son "Cabinet de curiosité" et ses coins parents / enseignants, entre autres espaces (dont certains à venir), est un intéressant exemple de création associant nouvelles technologies, applications ludiques, interactivité et accompagnement à la lecture. La fréquentation de ce site, lancé en septembre 2010, devrait rapidement éclairer parents et éducateurs sur l'efficacité d'un tel outil, qui se propose de développer l'appétit de la lecture chez son jeune public.

mardi 9 novembre 2010

Un sujet d'actualité : l'ouverture des données publiques

En mars 2010, la ville de Rennes a commencé à mettre à disposition ses données publiques par le biais d'un site dédié : http://data.keolis-rennes.com. C'est une grande première en France.

Qu'entend-on par données publiques ?
Pour Michael Cross [1], journaliste au Guardian et l'un des responsables de la campagne "Free our data" qui milite pour davantage de transparence et une plus large diffusion des données publiques, il s'agit de "toutes les données créées par des administrations dans le cadre de leurs missions. Ce sont principalement les données géographiques ou météorologiques, mais cela peut aussi inclure des données financières ou juridiques".

A quoi peut servir l'ouverture des données publiques?
Le potentiel semble très vaste :
- transparence (voir l'affaire des notes de frais des députés britanniques)
- création de nouveaux services ou de nouvelles applications contribuant à la qualité de vie (la cartographie des flux de déplacements peut par exemple permettre d'éviter les bouchons)
- production de nouvelles connaissances (comme par exemple donner une meilleure appréciation des changements climatiques)
- enrichissement des données par les citoyens (voir le projet Open street map: http://www.openstreetmap.fr/)
- etc.

Quels sont les risques?
Daniel Kaplan [3], délégué général de la Fondation pour l'Internet Nouvelle Génération (FING), modère l'enthousiasme suscité par l'ouverture des données publiques. Elle peut porter atteinte à la vie privée. La réappropriation des données par des entreprises privées risque de se faire au détriment des institutions publiques et générer au final une réduction du stock des données publiques, une réduction de leur fiabilité et de renforcer les inégalités sociales. Il souligne aussi les difficultés liées à l'analyse des données.

Il est néanmoins possible que l'ouverture des données publiques génère une dynamique comparable à celle de l'ouverture des codes dans le domaine du logiciel libre.


Sources :
[1] Article du journal Le Monde : "Michael Cross : Les données publiques doivent pouvoir être réutilisées librement", 01/07/2010
http://www.lemonde.fr/technologies/article/2010/07/01/michael-cross-les-donnees-publique-s-doivent-pouvoir-etre-reutilisees-librement_1381453_651865.html
[2] Article du site internet Liber T : "OpenData : l'ouverture des données publiques au service de l'innovation", 10/04/2010
http://www.libert-fr.com/blog/post/2010/04/10/OpenData-:-L-ouverture-des-donn%C3%A9es-publiques-au-service-de-l-innovation
[3] Article du site internet Internet actu.net : "L'ouverture des données publiques, et après", 09/11/2010
http://www.internetactu.net/2010/11/09/louverture-des-donnees-publiques-et-apres/

Archives audiovisuelles en ligne et mise en application du droit sur la propriété intellectuelle

Le centre national de l’audiovisuel plus communément connu sous le sigle INA, a conclu un accord avec Dailymotion.

Le site de partage de vidéo en ligne et l’INA vont mettre à disposition du public une partie importante de l’imposant fonds d’archives audiovisuelles .

Ce partenariat va accroître la visibilité des ressources de l’INA, tout en lui permettant de bénéficier de l'importante audience de Dailymotion. Les recettes issues de la publicité seront partagées de façon paritaire, et permettront d’accroître les revenus des ayants droit.

C’est en 2007 que débute la collaboration entre ces deux entités, en effet l’INA et Dailymotion signent un accord sur la mise en place du logiciel « Signature ». Cette technologie développée par l’INA permet de faire de la gestion de contenu et d’effectuer une empreinte numérique pour limiter la circulation des vidéos pirates. Grâce à "Signature", Dailymotion a pu renforcer sa légitimité et rassurer les ayants droit sur l'exploitation des vidéos en ligne.

Ceci nous mène a nous intéresser à la question de la propriété intellectuelle.Celle ci n’a pas vraiment évoluée depuis l’apparition du web et des nouvelles technologies, néanmoins elle a du s’adapter aux nouveaux supports que sont les disques durs, les bases de données etc.

Le droit sur la propriété intellectuelle garantit la rétribution des artistes ainsi que celle de leurs ayant droit et comme nul n’est censé ignorer la loi...
La connaissance de ces textes de lois permet à la fois de protéger la création mais aussi les usagers et les éditeurs.

Extrait des textes de lois qui régissent les œuvres de l’esprit :
Tout acte de représentation ou de reproduction d’une oeuvre, sans l'accord des auteurs ou de leurs ayants droit, est illicite et constitue le délit de contrefaçon, délit pénal sévèrement réprimé (cf. les articles L. 335.2 et suivants du CPI).
Les sanctions encourues sont précisées dans les mêmes articles : « La contrefaçon en France est punie de trois ans d'emprisonnement et de 300 000,00 euros d'amende », sans préjudice d'éventuels dommages et intérêts.
Peuvent ainsi être engagées, suivant les cas de l’espèce, aussi bien la responsabilité pénale personnelle des agents mis en cause que la responsabilité pénale des personnes morales (art. 226-7 du Code pénal).
Le Code de la Propriété intellectuelle a défini, pour certains types d’œuvres, quels étaient les créateurs considérés comme des auteurs.
Pour les œuvres audiovisuelles, sont présumés auteurs (art. L 113-7 CPI) :


  • l’auteur du scénario ;

  • l’auteur de l’adaptation ;

  • l’auteur du texte parlé ;

  • l’auteur des compositions musicales avec ou sans parole réalisées pour l’œuvre ;

  • le réalisateur ;

  • les auteurs de l’œuvre originaire quand l’œuvre créée est tirée d’une œuvre préexistante
    (Source: http://www.cndp.fr/savoirscdi/index.php?id=870)


L’arrivée d’Internet a bouleversé la donne en terme de « consommation de biens culturels », dès 2000 les débats sur la protection des œuvres font écho aux revendications des artistes et de celles des majors pour le secteur musical. C'est très progressivement que la mise en place d'outils de détection a permis de lutter contre le piratage. Seule une protection accrue des artistes peut leur garantir une juste rétribution et par conséquent pour nous, public la possibilité de conserver une diversité satisfaisante en matière de production artistique.

jeudi 4 novembre 2010

Entre tradition et modernité, l'évolution des supports de lecture

Hervé Le Crosnier ouvre son cours sur "le livre numérique" en annonçant que "Le livre électronique (numérique) sera la grande affaire de 2010". Cette affirmation part d'un triple constat : la mise à disposition de nouveaux outils de lecture, l'adoption (voir la création) de nouveaux formats et l'émergence de plateformes de distribution et/ou de vente en ligne.

De nos jours, les supports ont fortement évolué et se sont diversifiés :
-lecture via les navigateurs, smartphone, tablettes, liseuses, etc.
-évolution des formats et des possibilités de création de texte numérique (BookCamp3), possibilité de prendre des notes, de supprimer ou de télécharger directement des documents, de surligner, connexion internet, etc.

Les liseuses ou livres électroniques se distinguent des tablettes par leur affichage, le texte est rendu sur un support appelé "papier électronique" ou affichage par "encre électronique". Ces écrans assurent un confort de lecture qui permet une fatigue moins rapide (pas de rétroéclairage ni de rafraîchissement de la page). Encore en noir et blanc pour l'instant, Delta annonce l'encre couleur pour 2011.
Elles ont fait leur première apparition sur le marché français en 1998 avec le Cybook, produit de Cytale. A l'époque, le marché n'étant encore que peu développé et les produits chers et peu attractifs (manque de fonctionnalité des liseuses) le succès n'est pas au rendez-vous.
Le prochain Cybook, le modèle "Orizon", produit par Booken est en précommande. Dernier né d'une grande famille, il a développé de nouvelles aptitudes : design épuré (plus proche des autres produits du marché), écran plus proche du contraste noir/blanc que du gris des anciens modèles, écran tactile et Wifi. Même si le "Cybook Orizon" peut encore évoluer (gestion de la prise de note, de la bibliothèque, etc.).
Il entre en concurrence avec des modèles conçus en association avec des plateformes de diffusion : Amazon et son Kindle ou la Fnac avec Fnacbook. Notons qu'actuellement les livres numériques proposent, d'un point de vue technique, sensiblement la même qualité et les mêmes services.

La vraie révolution des supports viendra peut être des tablettes, que ce soit Ipad ou Galaxy Tab. Pourvus d'écran retro-éclairé, LCD ou à cristaux liquides, ces nouveaux supports offrent une meilleur définition, des couleurs et parfois plus d'interactivité. Elles seront aussi associées, à terme, à des bibliothèques en ligne et auront une grande réserve de document accessible très rapidement à leur disposition. Tout se jouera sur l'autonomie, le confort de lecture et surtout le choix des lecteurs dans les années à venir : préfèreront-ils un outil dédié ou un multitâche?

Reste aussi la lecture sur écran, avec des modalités qui se développent de plus en plus. Lire via nos navigateurs devient une réalité et un acte simple, au delà de la lecture sur écran, on trouve actuellement plusieurs types de lecteurs, de format et surtout on possède une grande liberté de publication et d'archivage. Retenons par exemple les développements de Google avec Google books et les "books in the cloud", expérience de lecture en streaming.

Ainsi, Allain Giffard, dans son article "Lecture numérique et culture écrite" constate que la lecture numérique dépasse le cadre du simple phénomène de tendance pour devenir une véritable "pratique culturelle".
De fait, les bibliothèques rentrent dans notre sac, les textes sont annotables et surlignables à loisir (et sans détérioration) et la liberté de publication et de diffusion devient absolue. La diffusion se met en place, en restant pour l'instant un véritable challenge tant pour les éditeurs que pour les législateurs, et les diffuseurs et les librairies virtuelles seront bientôt accessibles de partout.
Entre l'évolution de supports déjà connus et l'adaptation des textes à de nouveaux, la lecture sur écran devient un acte ancré dans les usages, tout autant que la lecture papier.

Reste le problème du coût, de l'apprentissage et des modes de lecture. Lit-on en numérique comme nous lisons sur du papier? Y a-t-il une différence de mémorisation?
Seule la pratique et les années à venir nous le diront. En attendant le papier a encore de beaux jours devant lui...