mercredi 31 janvier 2018

Le vaisseau BIG DATA 2018 se pose à Paris !

Le vaisseau BIG DATA 2018 se pose pendant deux jours le 12 et le 13 mars au Palais des congrès de Paris. Son équipage composé entre autre de maîtres, d'experts dans le domaine des métadonnées, sera là pour vous accompagner dans une immersion de 48 heures dans l'univers du "futur de l’entreprise data-driven !" [1]


Vous professionnels(.lles) de l'information, des métadonnées et +, c'est le moment de vous rencontrer, d'échanger, d'apprendre sur ce monde en pleine évolution. Pour cela vous trouverez :
  • des conférences et des retours d'expériences,
  • des ateliers en contact direct avec des experts pour des solutions innovantes,
  • des exposants pour trouver des outils, logiciels toujours plus performants.
Ceci vous tente, alors venez consulter :
    Vous êtes convaincu, inscrivez vous ! 

    Rendez-vous au salon Big Data Paris 2018 !


     Sources :

    [1] Dujardin Florence, Big Data Paris 2018 , publier le 01 février 2018 dans Informatique et Numérique, rubrique Le magazine d'actualité  [consulté le 02 février] : <https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/big-data-paris-2018-51696/>

    Le transmédia est mort, vive le transmédia

    Bon nombre des franchises médiatiques d'aujourd'hui, qu'il s'agisse de séries télévisées, de jeux vidéo ou de films, dépassent le cadre étroit de leur média "original" pour s'étendre à d'autres médias et plateformes. Pour Henry Jenkins, qui a inventé le terme de "conte transmédia", cette situation n'est pas surprenante, car il est tout à fait dans l'intérêt commercial des industries du divertissement de créer des franchises transmédia. Il y a un vif intérêt à intégrer le divertissement et le marketing, à créer des liens affectifs forts et à les utiliser pour réaliser des ventes additionnelles. Jenkins appelle cette intégration "synergie" et la considère comme une tendance visible.



    C'est quoi le transmedia storytelling ?
    Le transmédia est la culture participative et convergence des médias qui fournit une plateforme pour la recherche de pointe dans le domaine des études sur les médias, avec un accent fort sur l'impact de la numérisation, de la mondialisation et de la culture des fans. 
    Apparu pour la première fois en 1991, le terme de « transmedia storytelling » trouve sa définition en 2006 avec Henry Jenkins, professeur au MIT. Selon lui, c'est un « processus dans lequel les éléments d'une fiction sont dispersées sur diverses plateformes médiatiques dans le but de créer une expérience de divertissement coordonné et unifié. » [1]
    Pour y parvenir, l'incarnation de l'histoire dans chaque média doit être satisfaisante en soi, tandis que la jouissance de tous les médias doit être plus grande que la somme des parties - comme l'illustre l'exemple suivant: Figure par Robert Pratten [2]
     
    Copyright © 2011, 2015 Robert Pratten
    1- L'ancien monde: le tout est inférieur à la somme des parties: conclusion insatisfaisante à la consommation de tous les médias
     2- Le nouveau monde: le tout est plus satisfaisant que la somme des parties: euphorie de collectionner les pièces






    Exemples de transmedia storytelling: Game of Thrones
    Dans un environnement télévisuel en mutation, les producteurs créent des stratégies narratives afin d'impliquer les téléspectateurs dans leurs arcs narratifs.
    La chaîne HBO déploie des stratégies numériques qui s’inspirent des activités de fans (live-tweeting, fanvidéo, fanarts, tumblr, créativité) et s’appuie sur la capacité de ces derniers à créer des contenus et à les partager dans la communauté, le fandom, et dans la sphère publique. Pour Mélanie Bourdaa, "l'objectif pour HBO est de promouvoir leurs séries de façon originale tout en conservant les valeurs qui font la marque HBO aujourd’hui". [3]
    Game of Thrones a vu le jour en 1996 sous la forme d'une série de romans fantastiques écrits par George R.R. Martin sous le titre A song of ice and fire. Il a été adapté en tant qu'émission de télévision par HBO en 2011. Depuis lors, elle a élargi son univers narratif à une gamme de produits et de plateformes et a acquis le statut de franchise transmédia. Game of Thrones est plus qu'un exemple de télévision complexe. Ces histoires prennent une autre dimension que celle de la manifestation originale et s'étendent aux produits et plates-formes créés par et sous la direction du réseau HBO.
    "Cette série qui fait beaucoup parler d’elle est une championne en matière de street marketing.
    En dehors de tous ces autres moyens de promotion, la chaîne a mis le paquet pour faire parler de Game of Thrones, si bien qu’aucun d’entre nous ne peut oublier ce nom, même si l’on ne suit pas la série." [4]:


    Les Français ne sont pas prêts à jouer le jeu
    Les raconteurs d’histoire ont depuis toujours cherché à plonger les publics dans leurs univers. La réalité virtuelle tente de se présenter comme le degré ultime de l’immersion.
    Pour Jérémy Pouilloux, "il est clair que ce genre de produits fonctionnent beaucoup mieux dans le monde anglo-saxon ou dans le nord de l'Europe. Les producteurs y investissent beaucoup plus d'argent et le public a une vraie culture du jeu de rôle et de l'expérience communautaire. En France et en Europe en général, les producteurs n'ont pas encore assez travaillé ces communautés. Cela dit l'engouement et la déferlante de ces productions transmédia est telle dans le reste du monde, que je pense qu'elle finira bien par arriver jusqu'à nous". [5]
                                                                                                                                                            
    Conclusion :
    Nous sommes entourés d'un océan sans précédent de contenus, de produits et d'opportunités de loisirs. Les gens à qui nous voulons raconter nos histoires ont la technologie pour naviguer dans l'océan et peuvent choisir de naviguer ou de s'arrêter pour écouter.
    La technologie et les marchés libres ont permis des niveaux sans précédent de personnalisation et de réactivité, de sorte qu'une politique de "taille unique" n'est plus attendue ou acceptable.
    Raconter des histoires sur de multiples plateformes permet d'offrir un contenu de taille correcte, en temps opportun et bien placé pour former une expérience plus vaste, plus rentable, plus cohérente et enrichissante. Ce n'est qu'avec des contes transmédias que nous pouvons placer le public au centre de ce que nous faisons.



    Sources: 

    [1] MANILEVE, Vincent. "Comprendre le transmédia en 5 points". Inaglobal. Disponible en ligne: Publié le 30 septembre 2014 [consulté le 31 janvier 2018] <http://www.inaglobal.fr/numerique/article/comprendre-le-transmedia-en-5-points-7856>

    [2] PRATTEN, Robert. "Getting Started with Transmedia Storytelling". videoturundus.ee. Disponible en ligne: [consulté le 31 janvier 2018] < http://videoturundus.ee/transmedia.pdf>

     [3]  QUINTON, François. "Game of Thrones, le transmédia couronné de succès". Inaglobal. Disponible en ligne: Publié le 17 avril 2014 [consulté le 31 janvier 2018] <http://www.inaglobal.fr/television/article/game-thrones-le-transmedia-couronne-de-succes-7542>

    [4]  Estelle. "Séries TV : les meilleures actions de street marketing". trendncom.com. Disponible en ligne: Publié le 13 août 2015 [consulté le 31 janvier 2018] 
    <https://trendncom.com/2015/08/13/series-tv-les-meilleures-actions-de-street-marketing/>

    [5] SIMEONE, Christine. "Réalité virtuelle, transmédia : quand les Français joueront-ils le jeu ?". Franceinter. Disponible en ligne: Publié le vendredi 6 octobre 2017 [consulté le 31 janvier 2018] <https://www.franceinter.fr/culture/series-tele-realite-virtuelle-3d-transmedia>

    Liens externes:

    Présentation du MOOC "Comprendre le Transmedia Storytelling" sur FUN : <https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Bordeaux3/07001/Trimestre_1_2014/about?xtor=AL-3> 

    GUYNES, Sean et HASSLER-FOREST, Dan. "Star Wars and the History of Transmedia Storytelling". Amsterdam University Press, 2017. En ligne [consulté le 31 janvier 2018]
    <http://en.aup.nl/download/9789048537433%20ToC+Intro.pdf>

    "Le transmédia dans un contexte muséal et patrimonial". club-innovation-culture.fr. Disponible en ligne: Publié le 02 septembre 2014 [consulté le 31 janvier 2018]
    <http://www.club-innovation-culture.fr/le-transmedia-dans-un-contexte-museal-et-patrimonial/>

    mardi 23 janvier 2018

    L’UX (User eXperience) design dans les bibliothèques



    Useful, usable, desirable est un ouvrage publié par l’American Library Association (ALA) en 2014. Une équipe de bibliothécaires français d’horizons multiples (BU d’Angers, de Lyon, Clermont-Ferrand, Tours, BPI, ABES …) a décidé de le traduire bénévolement, estimant que ce livre en valait la peine. L’ENSSIB a emboîté le pas, en le publiant dans la collection « La Numérique » en octobre 2016. La recension faite en 2017 par le conservateur Pierre-Yves Cachard pour BBF donne le ton [1] : il s’agit d’un « véritable manifeste de l’expérience utilisateur appliquée aux bibliothèques ». Ainsi, en accès libre et gratuit sur internet sous format PDF, ce livre de 258 pages se lit facilement et rengorge d’idées nouvelles sur le design de service [2]. Qu’est-ce que peut bien être le « design de service » dans une bibliothèque, associé à l'expérience utilisateurs-trices ? L'exemple de design thinking dans la bibliothèque de Bayeux ("la future médiathèque de Bayeux intercom") mené par son directeur Nicolas Beudon (@Mr_Kochka) est un fil conducteur dans cette présentation [3].




     "Avez-vous déjà vécu un délicieux dîner dans un bon restaurant gâché par un serveur désagréable ? Ou, en avion, un problème de vol rattrapé par une hôtesse ou un steward adorable qui a tout fait pour être sûr que vous étiez bien ? " Ces deux exemples servent de manière quelque peu déconcertante à illustrer une expérience utilisateur réussie dans ... une bibliothèque ! Pour l'usager d'une bibliothèque et plus exactement le lecteur, le "design de service" lui permet une utilisation optimale de son lieu de lecture. Pourquoi, comment ? Les deux auteurs Amanda Etches et Aaron Schmidt, donnent quelques recettes qu'il s'agit ensuite d'appliquer ou qui peuvent servir de sources d'inspiration aux bibliothécaires mais aussi finalement, à tous les gestionnaires du traitement de l'information.

    "Avant d’opérer le moindre changement dans votre offre de services qui réponde à l’objectif d’être plus centré sur l’utilisateur, mieux vaut d’abord jouer la carte de l’évaluation. On ne dira jamais assez que, pour développer des services réellement adaptés aux attentes du public, il faut commencer par bien comprendre les besoins des individus. » Ainsi, il faut interroger ses lecteurs/ses utilisateurs et se mettre à leur place. Une démarche qui peut apparaître comme commerciale mais qui peut aussi permettre aux professionnels d'interroger leur propre métier, méthodes, appréhension des usagers dans une perspective de changement mais aussi d'apprentissage mutualisé. 12 techniques pour analyser les usages sont prescrites dans ce livre au chapitre 2.

    D'autres éléments importants voire fondamentaux s'égrainent dans les chapitres suivants de cet ouvrage "utile" comme : la recherche sur catalogue, la réponse aux questions des usagers, l'utilisation du logo, l'écriture spécifique au web ou encore la page d'accueil d'une bibliothèque (point d'entrée pour les non lecteurs...) et les fameux "points de contact". Le tout place le lecteur au coeur de toute démarche de travail et de toute interrogation qui en découle. Pour cela, la notion de "points de contact" est centrale : "plus vous optimiserez de points de contact, meilleure sera l’expérience globale des utilisateurs de votre bibliothèque." Qu'est-ce qu'un point de contact ? 

    Il s'agit de l'ensemble des interactions entre la bibliothèque et ses utilisateurs : accueil physique, virtuel, téléphonique, signalétique dans la bibliothèque, le mobilier, l'aménagement, les actions culturelles ... la liste peut s'allonger. Ces contacts utilisateurs sont au centre des questions à se poser pour améliorer tout espace public et particulièrement les bibliothèques qui doivent donner avant tout, envie de lire. Le design UX est celui du choix de la simplicité d'utilisation appliqué par exemple au catalogue de recherches.

     "L'importance de la recherche catalogue sur le site web de la bibliothèque et la difficulté pour l’améliorer sont une véritable épine dans le pied pour tout bibliothécaire qui veut améliorer l’expérience de ses utilisateurs." Ce postulat semble évident. Pris à la lettre, il permettrait d'améliorer nombre de catalogues de recherche, en pensant aux non-professionnels c'est-à-dire à l'ensemble des lecteurs-trices! D'autres conseils sont donnés dans cet ouvrage. Ainsi en est-il, de ce que l'on pourrait nommer l'écriture web. Les auteurs préconisent de prendre en compte les habitudes de lecture en ligne des internautes : aller vite pour obtenir une information précise. Pour cela : éviter le jargon, créer un fil d'Ariane, placer le contact dans le pied de page, ne mettre que des photos utiles, considérer les titres comme orientant le regard et donc les choisir le plus précisément possible. De même, l'utilisation maximale du logo de la bibliothèque : le logo doit servir à revenir à la page d'accueil. Il se place toujours en haut et à gauche : le lecteur navigue ainsi sur le site avec une boussole ! Ces conseils de bon aloi permettent de penser la page d'accueil de la bibliothèque comme le portail d'entrée principal aux livres et à la lecture. Elle doit donc être aérée, sans phrase, avec de multiples points de contact sans oublier les accès aux réseaux sociaux tout en considérant la recherche de documents comme son objet principal d'action. 

    Finalement penser le "design de service" revient à aménager des lieux ou des espaces virtuels où l'on se sente bien et où l'on souhaite revenir à partir de l'expérience du lecteur/utilisateur. L'ouvrage d'Amanda Etches et Aaron Schmidt nous y invite.

     



    [1] ETCHES, Amanda et SCHMIDT, Aaron. « Utile, utilisable, désirable ». Bulletin des bibliothèques de France (BBF), 2016, n° 11, p. 189-191. Disponible en ligne : <http://bbf.enssib.fr/consulter/bbf-2017-11-0189-002>. ISSN 1292-8399.
    [2] ETCHES, Amanda  et SCHMIDT, Aaron. Utile, utilisable, désirable, Redessiner les bibliothèques pour leurs utilisateurs. Lyon : Presses de l'enssib : 2017. 258 pages. Collection "La Numérique". Disponible en ligne <http://www.enssib.fr/sites/www/files/documents/presses-enssib/La-numerique/Etches-Schmidt_Utile-utilisable-desirable.pdf>. ISBN PDF : 978-2-37546-004-7.
    [3] MEUDON, Nicolas. Le  Design Thinking dans le #ProjetBayeux. Blog Le Recueil Factice, Nicolas Meudon : <http://lrf-blog.com/>. Consultable en ligne : <http://lrf-blog.com/2017/11/25/dtbayeux/#more-3868>. Consulté le 1er février 2018.


    lundi 22 janvier 2018

    Les archives sont essentielles pour nous tous !

    Un débat anime de nombreux archivistes et historiens depuis novembre-décembre à la suite de la fuite dans la presse d'un document du Ministère de la Culture, révélé par le Monde le 14 novembre 2017 [1], suggérant de s'en tenir à l'avenir, dans la politique publique des archives à "la collecte des archives essentielles". Cette piste de réforme vise à "réduire le champ d'archivage aux archives essentielles pour les générations futures" [2]. La ministre de la Culture est ainsi soupçonnée de vouloir s'emparer des archives pour faire des économies budgétaires et ramener les archives à une matière logistique.

    Comme en témoigne les actualités du débat sur les archives essentielles [3], cette piste d'orientation fait polémique. Dans un article de l'humanité, publié le 11 janvier 2018 [4], la communauté archivistique s'interroge sur la conservation des "archives essentielles".

    Julien Benedetti (archiviste dans la sphère publique et administrateur de l'Association des archivistes français AAF) insiste sur le fait que la situation actuelle des archives n'est pas satisfaisante, "des lacunes existent dans la collecte" et invite à améliorer la situation en améliorant le processus de collecte et la formation des professionnels.

    Pour Marie-Anne Chabin (archiviste et diplomatiste, professeur associé à l'université Paris-VIII-Vincennes-Saint-Denis), les archives "sont le fruit de l'archivage, c'est-à-dire une mesure de conservation délibérée de documents en raison de leur valeur, pour un usage ultérieur". Son propos est centré sur le processus de fabrication des archives et sur des éléments méthodologiques en mettant en avant une large méconnaissance du métier d'archiviste.

    Le papier de Raphaëlle Branche (professeure d'histoire contemporaine à l'université de Rouen, membre du Conseil supérieur des archives) est titré "les archives : une urgence démocratique". L'insuffisance de moyens pour les services d'archives publics, l'amène à revendiquer la construction de nouveaux bâtiments et la formation des personnels pour traiter les archives numériques. Elle explique clairement, dans l'humanité, que grâce aux archives, tout citoyen peut faire valoir ses droits et que donc tout un chacun est directement concerné par ces questions "d'archives essentielles". En attendant, que fait-on de nos données personnelles au nom de la sécurité intérieure ? L'application du règlement général sur la protection des données (RGPD), le 25 mai 2018, permettra de renforcer et d'unifier la protection des données pour les individus au sein de l'Union européenne. C'est un débat social et sociétal concernant la conservation historique de la mémoire de la nation.

    Ces inquiétudes ont immédiatement été émises et une pétition a été lancée [5] par un collectif d'historien de la Revue XXème siècle : Raphaëlle Branche,  Gilles Morin, Antoine Prost, Maurice Vaïsse, Annette Wieviorka. Les réactions que la publication de ce document a suscité appellent des réflexions de fond. L'archivobésité préoccupe les autorités. Il n'y aurait pas assez de place pour conserver les documents [6]. Derrière cette politique d'archivage, les archivistes s'interrogent sur leur rôle : qui sera habilité à déterminer la notion d'essentielle à un document ? Le producteur ? L'archiviste ? L'usager ? Derrière la notion "d'archives essentielles", il se pourrait que le métier d'archiviste change en profondeur [7].

    Cela concerne la quotidienneté de chacun dans ses actes du quotidien (par exemple Sécurité Sociale, Etat civil) amenant à s'interroger sur la nécessité d'un débat citoyen et suscitant la question de l'archivage essentiel sans la réduire à un simple problème de stocks à gérer.


    Notes et références

    [1] FABRE Clarisse. Musées, archives, spectacle vivant.... : les pistes de réforme envisagées pour la culture, lemonde.fr, 14 novembre 2017, [consulté le 22 janvier] <http://www.lemonde.fr/culture/article/2017/11/14/les-pistes-de-reformes-envisagees-pour-la-culture_5214495_3246.html>

    [2] CHABIN Marie-Anne. Embrouille, Le blog de Marie-Anne Chabin, décembre 2017, [consulté le 22 janvier 2018] <http://www.marieannechabin.fr/2017/12/embrouille/>

    [3] Association des archivistes français. Suivre les actualités du débat sur les archives essentielles, 22 janvier 2018, [consulté le 22 janvier 2018] <http://www.archivistes.org/Suivre-le-debat-sur-les-archives-essentielles>

    [4] BRANCHE Raphaëlle, BENEDETTI Julien, CHABIN Marie-Anne. Conservation des "archives essentielles" : un tournant inquiétant ?, publié le 11 janvier 2018, l'Humanité.fr, [consulté le 21 janvier 2018] <https://humanite.fr/conservation-des-archives-essentielles-un-tournant-inquietant-648533>

    [5] Branche Raphaëlle, Morin Gilles, Prost Antoine, Vaïsse Maurice, Wieviorka Annette. Pétition. change.org, Les archives ne sont pas des stocks à réduire ! Elles sont la mémoire de la nation, <https://www.change.org/p/les-archives-ne-sont-pas-des-stocks-%C3%A0-r%C3%A9duire-elles-sont-la-m%C3%A9moire-de-la-nation>

    [6] GARDETTE Hervé. Toutes les archives sont-elles essentielles ?, franceculture.fr, émission intitulée Du Grain à moudre, 29 novembre 2017, [consulté le 22 janvier 2018] <https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/a-qui-confier-les-archives-non-essentielles>

    [7] Antoine. Les "archives essentielles", un tournant dans la pratique archivistique française ?, publié le 5 décembre 2017, [consulté le 22 janvier 2018] <http://archiveweb.hypotheses.org/310>

    Instagram, une base de données exploitable pour l'enseignement et la recherche en géographie?

    Avec ses 700 millions de photographies géotaggées pour 53 millions d'utilisateurs, l'application devient un corpus de sources intéressant non seulement pour les enseignants, mais aussi pour les chercheurs. Est-ce toutefois une source fiable et pertinente ? 


    L'application présente un avantage pédagogique certain pour l'enseignement secondaire. Outre l'intérêt indéniable de rendre la géographie plus vivante, elle constitue une base de données considérable de photographies et de vidéos pour la classe.
    A l'inverse, les illustrations des manuels, plus coûteuses et plus rares, présentent un aspect pratique bien moindre comparé au partage des données en libre-service. [1]
    Sur Instagram, toutes les terres anthropisées, même les plus lointaines, sont disponibles sous format photographique. [2]
    De plus, grâce aux métadonnées attribuées à la photographie, notamment les hashtags, il existe un découpage géographique bien défini.
    Enfin, le modèle de géolocalisation tendant à s'uniformiser selon les normes, la recherche devient plus facile.

    Il faut bien sûr se poser la question de la fiabilité de cette source. 
    Les attributs de localisations des photographies reposent sur la géolocalisation, mais celle-ci n'est pas obligatoire. L'ajout des métadonnées déclaratives étant facultatif et déclaratif, rien ne garantit donc que la photo ait été réellement prise sur le lieu déclaré. [1]
    De plus, l'indexation ne permet pas d'imbriquer plusieurs échelles de localisation, ce qui signifie qu'une recherche par le hashtag "France" ne permettra pas de faire apparaître les photographies taggées du hashtag du nom d'une ville en France. 
    Instagram s'inscrit par ailleurs dans une logique commerciale, et souvent la personne publiant une photo se verra proposer des enseignes commerciales à proximité du lieu de prise de la photo que le nom du lieu lui-même. 
    Il ne faut pas non plus négliger l'existence d'autres plateformes d'images, comme Flickr, qui offre en plus la possibilité de visualiser une carte des photographies géolocalisées, et d'utiliser des images libres de droit, contrairement à Instagram, dont les photographies restent la propriété de la personne qui publie. 

    Instagram reste néanmoins incontournable en termes de nombre de photographies publiées, qui constituent une véritable banque de données exploitables. Outre le corps enseignant, l'application commence d'ailleurs à être également utilisée dans la recherche. 
    Grâce à la possibilité d'importer en masse des photographies, un groupe de chercheurs a pu classifier les photographes et leurs productions selon des catégories d'images postées. [4]

    D'autres chercheurs se sont aussi basés sur Instagram pour collecter des informations et ainsi surveiller, à moindre coût et plus facilement, la fréquentation des parcs protégés dans le monde.
    L'application présente donc un vrai potentiel pour étudier les comportements touristiques, dépassant ainsi les traditionnels outils statistiques. [3]

    L'exploitabilité de ce considérable corpus pour l'enseignement et la recherche devient donc une réalité, mais est encore limitée. Pour être tout à fait exploitable, il faudrait des outils de gestion adaptés à la taille et à la complexité de cette base de données. [5] 

    Il n'en faut pas moins garder un regard critique, comme pour tous les documents utilisés en géographie comme ailleurs. 

    Sources: 

    [1] FINANCE Olivier. Instagram, une source pour la recherche et l'enseignement en géographie ? Cybergeo conversation, 15 janvier 2018,   [consulté le 22 janvier 2018]        <http://cybergeo.hypotheses.org/183

    [2] PIGANIOL Victor. Instagram, outil du géographe ? Cybergeo, revue européenne de géographie,  14 décembre 2017, [consulté le 22 janvier 2018] <http://journals.openedition.org/cybergeo/28832

    [3] TENKANEN Henrikki, DI MININ Enrico, HEIKINHEIMO Vuokko, HAUSMANN Anna, HERBST Marna, KAJALA Liisa, TOIVONEN Tuuli. Instagram, Flickr, or Twitter: Assessing the usability of social media data for visitor monitoring in protected areas, Us National Library of Medicine National Institutes of Health, 14 décembre 2017, [consulté le 22 janvier 2018]              <https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC5730565/>

    [4] HU Yuheng, MANIKONDA Lydia, KAMBHAMPATI Subbarao. What we Instagram : A First Analysis of Instagram Photo Content and User Types, aaai.org, [consulté le 22 janvier 2018]       <https://www.aaai.org/ocs/index.php/ICWSM/ICWSM14/paper/view/8118/8087>

    [5] COUSIN Saskia, RÉAU Bertrand. Sociologie du tourisme, II. Observer, compter et classer, Cairn.Info, 2016, [consulté le 22 janvier 2018] <https://www.cairn.info/article.php?ID_ARTICLE=DEC_COUSI_2016_01_0019&DocId=37726&hits=2388+2379>

    mardi 16 janvier 2018

    Quels nouveaux usages de la blockchain ?

    Souvent associée à une nouvelle révolution technologique, la blockchain promet la transformation de plusieurs fondamentaux de notre économie. Plusieurs décennies seront nécessaires à la démocratisation de nouveaux usages basés sur la blockchain selon Marco Iansiti, Karim R. Lakhani qui coordonnent le dossier intitulé "La vérité sur la blockchain" paru dans le dernier numéro de la revue Harvard Business Review.¹
    Citée comme étant une révolution comparable à l'internet, la blockchain promet une technologie de stockage et de transmission d'informations, transparente, sécurisée, et fonctionnant sans organe de contrôle (définition de Blockchain France).
    Comment fonctionne la blockchain ? Quelle est son histoire et quelles pourraient être ses implémentations ? Depuis différentes sources, voici une tentative d’explication.

    Philosophie : l’alternative d’un monde transparent ou l’intermédiation disparaît. 
    Avec la crise des subprimes s'ensuivit une perte de confiance en les instances financières centrales et traditionnelles. Issue d'une culture cypherpunk, l'implémentation bitcoin de la blockchain répond à une demande de monnaie sans gouvernement.²  C'est la première étape de l'échange d'une propriété sans intermédiaire central. Les bitcoins sont échangés entre divers acheteurs et vendeurs. Les instances centrales bancaires sont remplacées par un consensus d'ordinateurs regroupés en nœuds de réseaux répartis sur la planète. Attirant de nouvelles perspectives d'échanges sécurisés sans intermédiaires, la blockchain permet le développement de nouvelles idées.

    Fonctionnement décentralisé : le livre de comptes, la transaction et la preuve de travail.³ 
    La blockchain est composée de trois points clés.
    - Elle comporte le livre des comptes (ledger) qui comprend toutes les écritures d'échanges entre parties actant la modification de la propriété des biens échangés. Le livre est disponible à l'ensemble des acteurs. Il est distribué de façon identique sur tous les nœuds du réseau.  Il est découpé en blocs comprenant un nombre limité d'écritures. Chaque bloc doit être validé par un consensus de nœuds de réseaux représentant au moins 51% de l'ensemble puis est rattaché au bloc précédent et au bloc suivant.
    - La transaction qui authentifie le transfert d'un bien entre 2 parties prenantes.
    - La preuve de travail qui permet de garantir l'intégrité des données en demandant des puissances de calculs importantes à des fins de modifications du livre des comptes. Les consultations nécessitant une puissance de calcul minimale.

    Technologie : l’association de plusieurs protocoles simple 
    Une infrastructure blockchain associe plusieurs briques technologiques existantes. Signature électronique, informatique distribué, cryptographie asymétrique...

    Usages innovants, de l'énergie au cadastre : patchwork d’usages possibles 
    - Energies renouvelables
    Des initiatives permettant reconnaître les auto-producteurs et favorisant les énergies renouvelables sont en cours de développement.
    - Santé
    La blockchain permettrait de lutter efficacement contre les contrefaçons des médicaments sauvant ainsi des vies. Aussi, permettrait-elle d'innover le dossier médical, tant sur le droit de regard accordé par le patient que sur les remboursements des frais médicaux.
    - Cadastre : permettre la transparence de la propriété en Afrique.
    Le développement économique s'appuie entre-autre sur l'authenticité de la propriété des biens immobiliers (afin de livrer, hypothéquer, construire...). Avec l'usage de la blockchain sur le continent africain, il devient possible de résoudre les conflits de propriété. Le Ghana expérimente l'enregistrement  des titres de propriété sur une blockchain.
    - Covoiturage : désintermédier l'ensemble des plateformes.
    Afin de ne plus dépendre de plateformes, la blockchain permettrait aux intervenants de s'affranchir des commissions instaurées par les plateformes. D'autre types de marchés tel que la location saisonnière pourraient utiliser la blockchain et les smart-contracts. 
    - Produits de luxe  : Authentifier les diamants.  
    Afin de lutter contre la fraude au commerce des diamants, la start-up Everledger a développe une blockchain authentifiant l'ensemble des caractéristiques d'un diamant via 40 métadonnées. La blockchain produit ensuite un numéro de série unique  qui est micro-gravé sur le diamant. Le certificat d'authenticité numérique consigné sur la blockchain permet au tiers de certifier la provenance et la propriété. La  startup envisage d'étendre ses services aux sites de ventes en lignes afin de lutter contre la contrefaçon de produits de luxe.
    - Cloud Computing : accéder facilement à des blockchains.
    Microsoft et IBM ont annoncé des partenariats avec Ethereum. Il s'agit dans un premier temps de permettre le développement simple et rapide d'applications utilisateurs exploitant la blockchain. D'autres initiatives permettant de décentraliser le cloud sur les disques dur de particuliers en l'échange d'une rémunération sont en cours de développement.

    Avec une nouvelle approche de la gestion de la confiance entre tiers, la blockchain offre de nouveaux usages dont les contours se dessineront ces prochaines décennies. Les approches simples de transferts de propriétés démocratiseront l'usage de la blockchain, permettant par la suite des applications plus complexes modifiant la structure de notre économie.¹ 

    Sources : 


    ¹ IANCITI, Marco ; LAKHANI Karim R. | Harvard Business Review | n°25 - février - mars 2018
    La vérité sur la blockchain
    P.26  

    ² ALLARD, Laurence, KURT, Sébastien et SAUZADE, Adrian | Archimag Guide Pratique n°59 - octobre 2017
    blockchain : le nouveau cadre de confiance | P.18 - Une autre histoire de la blockchain 

    ³ PALOP, Kevin | Archimag | Guide Pratique n°59 - octobre 2017
    blockchain : le nouveau cadre de confiance | P.18 - la blockchain, enfant prometteur du digital

    ⁴ BERBAIN, Côme | La blockchain : concept, technologies, acteurs et usages
    Réalités Industrielles 2017/3 - Aout 2017 via Cairn.info | Consulté le 29 Janvier 2018 

    ⁵ Blockchain France | La Blockchain décryptée - Les clés d'une révolution
    P.20

    lundi 15 janvier 2018

    Lire à haute voix restera gratuit

    Le bras de fer qui opposait l'ABF à la SCELF sur la gratuité des lectures à voix haute en bibliothèques publiques a probablement connu son épilogue le vendredi 12 janvier 2018 lors de la conférence de presse de la ministre de la Culture Françoise Nyssen.


    Depuis 2016, la Société Civile des Editeurs de Langue Française revendiquait auprès des bibliothèques publiques de lui verser des droits sur les lectures à haute voix en s'appuyant sur le code de la propriété intellectuelle L122-4 selon lequel "tout acte de représentation en public est soumis à droit d’auteur". Un barème de 30€ est ainsi imposé même sans billetterie pour toute activité de lecture. Magnanime, la SCELF proposait un perception de droits sur la base d'un forfait annuel de 100€ des bibliothèques qui disposent d'un budget pour leurs animations...

    Vendredi 12 janvier, lors de la conférence de presse de la Ministre de la Culture Françoise Nyssen pour la présentation de la Nuit de la Lecture, cette dernière a tranché: "La perception des droits sur les lectures en public, j'y suis opposée."[1]

    Dès le début des revendications de la SCELF, l'Association des Bibliothécaires de France s'est opposée à la fin de la gratuité des lectures à voix haute dans les bibliothèques publiques, notamment défendant la sauvegarde de l'heure du conte pour les enfants: " Au nom de leurs missions de service public et de la promotion de de la lecture et en raison des difficultés budgétaires des communes, l'ABF réclame une exonération totale pour ce type d'animations culturelles".[2]

    L'ABF a pu compter sur des alliés de poids et inattendus : les auteurs ! "Les lectures publiques proposées par les bibliothécaires comme les libraires sont indispensables aux auteurs. Elles contribuent à faire connaitre les auteurs ainsi que leurs livres. Il n'est donc pas question de grappiller quelques euros à cette occasion" explique le Société des Gens De Lettres (SGDL).[3]

    Daniel Pennac, auteur du livre "Comme un roman" dans lequel il établit les droits imprescriptibles du lecteur est remonté: "Il y en a marre de tondre le tondu: cette idée de redevance sur les lectures publiques ne tient compte ni de la réalité, ni des besoins".[4]

    L'arbitrage de la Ministre de la Culture arrivera également à calmer l'Education Nationale dont les enseignants s'inquiétaient d'une nouvelle contrainte: " Sur le plan de la philosophie sociétale, le paiement d'un tel droit pose question sur la marchandisation de tout et n'importe quoi".[5]


    Sources :

    [1] HEURTEMATTE Véronique. La Ministre de la culture opposée à une taxe sur les lectures publiques en bibliothèque, Livres Hebdo,  http://www.livreshebdo.fr/article/la-ministre-de-la-culture-opposee-une-taxe-sur-les-lectures-publiques-en-bibliotheque .13 janvier 2018

    [2] Association des Bibliothécaires de France. Communiqué de presse, www.abf.asso.fr, http://www.abf.asso.fr/1/175/636/ABF/communique-suite-au-rendez-vous-du-14-novembre-2016-avec-la-scelf .13 juin 2017

    [3] GIRARD Hélène. Pourquoi les auteurs sont sur la même longueur d’onde que les bibliothécaires ? la Gazette.fr, http://www.lagazettedescommunes.com/543852/lectures-en-public-pourquoi-les-auteurs-sont-sur-la-meme-longueur-donde-que-les-bibliothecaires/ .10 janvier 2018

     [4] GARY Nicolas. Daniel Pennac: faire payer la lecture publique, c’est non, Actua Litté.com, https://www.actualitte.com/article/monde-edition/daniel-pennac-faire-payer-la-lecture-publique-c-est-non/86701 .11 janvier 2018


    [5] OURY Antoine. La taxe sur la lecture publique pourrait-elle s’appliquer aux écoles ? Actua Litté.com, https://www.actualitte.com/article/monde-edition/la-taxe-sur-la-lecture-publique-pourrait-elle-s-appliquer-aux-ecoles/86718 .12 janvier 2018

    lundi 8 janvier 2018

    Vers une nouvelle forme de colonialisme de la part des géants des hautes technologies ?


    Des entreprises élevées au rang de nations

    Et si les géants des nouvelles technologies que sont les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon et Microsoft) étaient en train de coloniser le monde ?

    A cette question, Lilas Guevara apporte une réponse dans laquelle elle compare les GAFAM à des états nations [1]. En effet, de par leur pouvoir économique et leur rayonnement les GAFAM peuvent rivaliser et même peser sur des décisions. Certaines de ces entreprises ressemblent de plus en plus à des nations souveraines dans la diplomatie qui leur est offerte par les nations souveraines actuelles. Lilas Guevara rapporte les propos d’Anjuan Simmons qui rappelait déjà en 2015 que les GAFAM se "place [ent] désormais au même rang que les nations" [2]. D’ailleurs, Anders Samuelsen - ministre des affaires étrangères danois - a nommé en janvier 2017 un ambassadeur auprès de ces entreprises de haute technologie. M. Anders Samuelsen se justifie ainsi « Google, Apple ou Amazon doivent être considérées désormais comme des nouvelles nations avec lesquelles il faut donc entretenir des relations diplomatiques. » [3]


    Pourquoi parler de Cybercolonialisme ?


    D’après Wikipédia, le colonialisme « est une doctrine ou une idéologie justifiant la colonisation entendue comme l'extension de la souveraineté d'un État sur des territoires situés en dehors de ses frontières nationales » [4]. Le colonialisme c’est aussi l’appropriation des richesses, une forme d’exploitation et une dépendance des populations colonisées au dépend du colonisateur.

    Or les GAFAM, de par leur puissance et leur capacité à diffuser des services et produits indispensables aux consommateurs influent de par le monde et créent des relations de dépendances à la fois économiques, politiques et culturelles sur lesquels ils prospèrent [1].

    D’autre part comme lors du colonialisme, où les états colonisateurs s’appropriaient les richesses de l’état colonisé, aujourd’hui les GAFAM s’approprient un nouvel or noir ; la « Donnée » grâce aux produits et services qu’ils diffusent [1].

    Un autre aspect tient comme pour le colonialisme à l’exploitation d’une main d’œuvre bon marché pour produire les équipements numériques et faire fonctionner les services proposés [1].

    Les GAFAM apportent services innovants, facilitation au quotidien et simplicité d’action mais au détriment d’une forme d’expropriation et d’exploitation qui peut faire craindre pour la démocratie surtout après que la Neutralité du net [5] ait été remise en cause au Etats-Unis en décembre 2017.


    Notes et références

     [1] Guevara Lilas. La Silicon Valley est-elle à la tête d’un empire colonial ? In Usbek & Rica [en ligne]. Publié le 27 novembre 2017 [consulté le 08 janvier 2018] <https://usbeketrica.com/article/la-silicon-valley-est-elle-a-la-tete-d-un-empire-colonial>

    [2] Simmons Anjuan. Colonialisme technologique. In Model view culture [en ligne]. Publié le 18 septembre 2015 [consulté le 08 janvier 2018] <https://modelviewculture.com/pieces/technology-colonialism>

    [3] Giret Vincent. Quand le Danemark ouvre une ambassade auprès des GAFA. In France Inter [en ligne]. Publié le 30 janvier 2017 [consulté le 08 janvier 2018] <https://www.franceinter.fr/emissions/l-edito/l-edito-30-janvier-2017>

    [4] Wikipédia. [consulté le 08 janvier 2018] <https://fr.wikipedia.org/wiki/Colonialisme>

    [5] Rauline Nicolas. Les Etats-Unis enterrent la neutralité du Net. In Les Echos [en ligne]. Publié le 14 décembre 2017 [consulté le 08 janvier 2018] <https://www.lesechos.fr/tech-medias/hightech/0301026196811-les-etats-unis-enterrent-la-neutralite-du-net-2138567.php>

    Les requêtes Web : de la main à la voix

    Depuis quelques années, les interfaces vocales des smartphones se sont multipliées, notamment pour le domaine de la domotique afin d’assister les personnes dans leur vie quotidienne. 

    Ce nouveau mode de recherche Web aura-t-il un impact sur le référencement naturel ou SEO - Search Engine Optimization [1] ?


    Google a ainsi créé "Home", un assistant connecté à de multiples partenaires tels que Netflix, Deezer, ou Spotify. Amazon a sorti "l’Echo", nommée "Alexa" enceinte connectée dotée d’Intelligence Artificielle. Microsoft est le créateur de "Cortana". [2] Quant à Apple, l’assistant "Siri" a été récemment modernisé grâce à son HomeKit. Là encore, une logique de partenariat s’est mise en place avec différentes sociétés comme Philips. Il est désormais possible de synchroniser "Siri" et les ampoules de la maison pour ordonner leur allumage ou leur extinction à distance. [3]

    Ces interfaces ont été créées pour répondre à toutes autres sortes de questions et de requêtes diverses : les nouvelles du jour, le retard éventuel de son avion, la météo, l’agenda de la semaine, une recette de cuisine... Leur utilisation est intuitive et doublée d’une grande simplicité.

    Selon ComScore, un organisme de mesure d’audience, 20 % des requêtes de ce type se font aujourd’hui par la voix, et ces requêtes vocales atteindront 50 % dès 2020. Si ces chiffres s’avèrent exacts, la recherche d’information grâce à un clavier deviendra vite obsolète. [4]

    En outre, les progrès de ces technologies sont fulgurants car depuis peu, la compréhension d’un discours par l’ordinateur atteint quasiment le niveau de compréhension d’un humain. En effet, le taux d’erreur par mot ou WER - Word Error Rate [5], atteint seulement 6 %, ce qui est très faible. Les assistants vocaux sont donc amenés, dans un avenir très proche à se développer de manière exponentielle. 

    Une étude Australienne du site Marketingmag, qui dessine des grandes tendances technologiques à venir annonce que ces requêtes vocales sont une révolution pour le SEO. Formulées sur un mode conversationnel par phrases entières, elles rendent des résultats plus rapides, plus riches et plus pertinents que les réponses apportées à des requêtes effectuées via les moteurs de recherche par une combinaison de mots-clés, comme habituellement. [6]

    En conséquence, l’avenir même du SEO se joue probablement du côté de la recherche vocale et conversationnelle analyse Olivier Andrieu, spécialiste du Search. [7] 

    L'année 2018 devrait potentiellement voir l'apparition de nombreux nouveaux outils !


    Sources

    [1] ANDRIEU, Olivier. 20 conseils pour réussir son référencement [en ligne]. Paris, Abondance.com, 2010 [consulté le 08/01/2018]. http://referencement.abondance.com/

    [2] CIOLFI, Marie. Alexa / Google Assistant : Qui commande à la maison ? Parcours de deux IA bien dans le temps. Paris, Lesnumériques.com le 17/03/2017. [consulté le 08/01/2018].https://www.lesnumeriques.com/assistant-domotique/alexa-google-assistant-qui-commande-a-maison-a3085.html

    [3] SEFRIN, Christophe. Apple HomeKit : "Chérie j'ai allumé la lumière avec SIRI !" Paris, 20 minutes.fr, le 28/09/2017 [consulté le 08/01/2018]. http://www.20minutes.fr/high-tech/2136487-20170928-apple-homekit-cherie-allume-lumiere-siri

    [4] GAUTIER, Matthieu. Quels sont les impacts et les conséquences de la recherche vocale sur le SEO ? Paris, Marketing, le 25/01/2017 [consulté le 08/01/2018]. https://blog.hubspot.fr/marketing/consequences-recherche-vocale-seo

    [5] RSLN. Reconnaissance vocale : la recherche franchit un nouveau palier. Paris, RslnMag.fr, 22/09/2016 [consulté le 08/01/2018]. https://rslnmag.fr/innovation/reconnaissance-vocale-recherche-nouveau-palier-microsoft-research/

    [6] TOMAZ, Carolina. Marketing digital et social : 5 tendances qui vont façonner 2018. Paris, FrenchWeb.fr, 12/12/2017 [consulté le 08/01/2018]. https://www.frenchweb.fr/marketing-digital-et-social-5-tendances-qui-vont-faconner-2018/311269

    [7] ANDRIEU, Olivier. 10 points Search et SEO à suivre en 2018 ! [en ligne]. Paris, Abondance.com, 28/12/2017 [consulté le 08/01/2018]. https://www.abondance.com/actualites/20171228-18773-10-points-search-seo-a-suivre-2018.html