mercredi 20 février 2019

Comment les générations considèrent-elles le livre numérique ?

Le livre numérique représente toujours une faible part des ventes de livres en France, même si elle est en progression. Les jeunes (15-25 ans) et les plus âgés (plus de 50 ans) y ont cependant trouvé un intérêt particulier, ainsi que les habitants des petites villes.

Dans un contexte où les ventes de livres baissent lentement, mais de manière continue, le support papier conserve une place prépondérante : il représente 97% du marché total de livres en France en 2018. Toutefois, le livre numérique est en progression de 6%. [1]

Le livre numérique offre des présentations et des formats de plus en plus diversifiés. On peut le lire en streaming, via un ebook ou un livre audio ; et ceci en utilisant un smartphone, une tablette, un ordinateur, voire une liseuse numérique - mais ce type d'objet souffre aujourd'hui d'une baisse des ventes. [3]

Hors contenus professionnels et scolaires, le livre numérique offre moins de choix que le livre papier. Les beaux livres, les livres pratiques et la jeunesse y sont peu représentés. Les achats se concentrent donc sur la littérature générale et la littérature de genre (science-fiction, romance, polar). [2]

Le prix peut représenter un obstacle. En moyenne, en France il est de 7,40€, prix proche de celui du livre de poche. [2] Mais le consommateur serait incliné à penser qu'un livre numérique devrait coûter moins cher qu'un livre papier. [3]

Malgré ces inconvénients, certains types de lecteurs semblent particulièrement séduits par le livre numérique.

Plus du tiers des jeunes de 15 à 25 ans utilisent des livres numériques (en 2017), même si 83% d'entre eux continuent d'utiliser majoritairement le format papier. Pour ces jeunes, les formats numérique et audio sont complémentaires du papier. Pour la lecture des livres numériques, les jeunes plébiscitent leur smartphone (58%). La liseuse n’arrive qu’en 4ème position, derrière l’ordinateur portable (44%) et la tablette tactile (39%). [5]

Les jeunes utilisent également les livres numériques pour leurs études scolaires et universitaires. La réforme des programmes scolaires des années 2016 et 2017 a eu un effet notable sur la croissance de l’édition numérique scolaire (+38,2%) en 2017. [4]

Un autre type important d'acheteur du livre numérique est le lecteur de plus de 50 ans. Selon le panel de consommateurs de GFK, cela représente 39% des acheteurs de livres numériques en 2018. Il s'agit en fait surtout de gros lecteurs [1], consommateurs de romans pour leur plaisir personnel.

Si on s'intéresse au lieu d'habitation des lecteurs de livres numériques, on trouve une surreprésentation des villes de moins de 2000 habitants : un tiers de dépenses en livres numériques viennent de ces villes, signe que le livre numérique est venu compenser l'absence d'une librairie à proximité. [2]

Loin des marchés de masse, le livre numérique serait-il en train de conquérir des marchés de niche ?



[1] HUGUENY, Hervé, 2019. Le livre, défi générationnel. Livres Hebdo [en ligne]. 8 février 2019. [Consulté le 12 février 2019]. Disponible à l’adresse : http://www.livreshebdo.fr/article/le-livre-defi-generationnel

[2] HUGUENY, Hervé, 2018. Le numérique progresse, le papier résiste. Livres Hebdo [en ligne]. 2 février 2018. [Consulté le 20 février 2019]. Disponible à l’adresse : http://www.livreshebdo.fr/article/le-numerique-progresse-le-papier-resiste

[3] VINCY, Thomas, 2018. 2018 en 12 thèmes [6/12]: Le livre numérique en panne?? Livres Hebdo [en ligne]. 24 décembre 2018. [Consulté le 20 février 2019]. Disponible à l’adresse : http://www.livreshebdo.fr/article/2018-en-12-themes-612-le-livre-numerique-en-panne

[4] SYNDICAT NATIONAL DE L’EDITION, 2018. Les chiffres de l’édition française en 2017. Syndicat national de l’édition [en ligne]. 3 juillet 2018. [Consulté le 20 février 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.sne.fr/actu/les-chiffres-de-ledition-francaise-en-2017/

[5] VINCENT-GÉRARD, Armelle et VAYSSETTES, Benoit, 2018. Les jeunes (15-25 ans) adultes et la lecture - Synthèse. calameo.com [en ligne]. 19 juin 2018. [Consulté le 20 février 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.calameo.com/read/001828715ab2eafcee3ee
Résultats d’une étude réalisée pour Le Centre national du livre par Ipsos

[6] VINCENT-GÉRARD, Armelle et CHOMET, Natacha, [sans date]. Les français et la lecture 2017. calameo.com [en ligne]. [Consulté le 20 février 2019]. Disponible à l’adresse : https://www.calameo.com/read/00182871576d4704a0a58
Résultats d’une étude réalisée pour Le Centre national du livre par Ipsos

La transformation digitale des entreprises : un levier majeur de la performance business

A partir de 2012, les entreprises ont entamé leur passage du numérique au digital. Alors qu’elles avaient jusque-là essentiellement exploité Internet via des sites, elles ont commencé à développer des applications utilisables de façon mobile pour commercialiser leurs produits et services. Un passage d'autant plus stratégique que la corrélation entre maturité digitale des entreprises et performance économique est établie. 
Loin de se réduire à l’adoption de technologies innovantes, la transformation digitale repose notamment sur de nouveaux modes de travail, sur la conviction du management dans les potentiels numériques et sur l’adaptation des salariés. 


Le poids du numérique dans le PIB : la France à la 8ème place mondiale


La part du numérique dans l’économie mondiale ne cesse d’augmenter, avec des réalités contrastées selon les pays. D’après un rapport McKinsey de 2014, le numérique représentait 5,5% de PIB français, plaçant la France à la 8ème place mondiale [1]. Devant elle, plusieurs pays asiatiques (Corée du Sud, Chine et Japon avec respectivement 10,1%, 9,2% et 7,6% de leur PIB), le Royaume-Uni (10%), les Etats-Unis (8%) et l’Inde et la Suède (7%). 

La maturité digitale des entreprises est un levier de leur performance business


Si la question de la transformation digitale des entreprises  constitue un tel enjeu, c’est parce qu’elle apparaît comme un levier essentiel de la performance économique

C’est à cette conclusion qu’arrivaient déjà Capgemini Consulting et le MIT en 2012 dans leur rapport « The Digital advantage » [2]. Sur la base d’une étude menée auprès de 400 entreprises mondiales, les auteurs mettent en évidence que les entreprises les plus matures en termes de digital (les «Digirati») sont également les plus performantes économiquement, quel que soit le secteur d’activité. En effet, les Digirati avaient une rentabilité de +26% par rapport à la moyenne des entreprises de leur secteur. Quant à la capitalisation sur les marchés financiers, elle était boostée de +12%. 

Par ailleurs, le rapport insiste sur une condition indispensable pour la réussite de la transformation numérique : c'est l’implication du chef d'entreprise. Celui-ci doit non seulement avoir une vision digitale mais aussi porter le projet de transformation en interne. 


Un succès qui dépend des convictions numériques du management et de l’engagement des collaborateurs


Dans leur ouvrage sur la transformation digitale des entreprises, Emily Metais-Wiersch et David Autissier, enseignants à l’ESSEC, déclarent : « Les modèles ultimes d’entreprises transformées sont ceux dont la tête dirigeante est l’incarnation ou la réincarnation de l’esprit entrepreneurial et d’une dynamique collective forte de l’entreprise » [3]. Et de citer en exemple le développement d’équipes pluridisciplinaires, les logiques de décloisonnement, d’agilité, ou encore d’approches « test and learn ».

De nombreuses entreprises françaises se sont emparées de ces questions, convaincues de la nécessité de prendre le virage du digital pour rester pertinentes et performantes sur leurs marchés. C’est notamment le cas de la Société Générale qui occupe la 1ère place du classement des Echos des champions de la transformation numérique en 2018 [4]. 

Frédéric Oudéa, Directeur général de la Société Générale, confirme les changements drastiques amenés par le digital : « La transformation touche l’ensemble de notre chaîne de valeur, de l’expérience client à notre modèle opérationnel, c’est tout notre business model que nous sommes en train de revisiter » [5]. 

Un changement qui impacte les collaborateurs en premier lieu : Frédéric Oudéa annonce que 75% des salariés vont devoir changer de métier dans la filière banque de détail. Le groupe a ainsi investi 150 millions d’euros pour accompagner la formation des 20 000 collaborateurs du réseau France en 2018-2020. 

Enfin, au-delà de la nécessité de développer les compétences numériques, ce sont aussi les modes de travail, les positions et le pouvoir dans l’entreprise qui bougent. Selon Frédéric Oudéa : « Les dirigeants, les managers en général, ne sont plus systématiquement les sachants. Face aux experts informatiques et aux Millenials, les cadres se retrouvent, par la force des choses, dans une posture d’apprenti ; il leur faut s’ouvrir au monde digital, expérimenter, mieux travailler en équipe, savoir gérer les échecs. »

- Photos libres de droit

Sources : 

[1] McKinsey France. Accélérer la mutation numérique des entreprises : un gisement de croissance et de compétitivité pour la France [en ligne]. Septembre 2014 [consulté le 20 février 2019]. https://www.mckinsey.com/fr/~/media/McKinsey/Locations/Europe%20and%20Middle%20East/France/Our%20Insights/Accelerer%20la%20mutation%20numerique%20des%20entreprises/Rapport_Accelerer_la_mutation_numerique_des_entreprises.ashx

[2] Capgemini Consulting et MIT Sloan Management. The Digital advantage: how digital leaders outperform their peers in every industry [en ligne]. 2012. https://www.capgemini.com/wp-content/uploads/2017/07/The_Digital_Advantage__How_Digital_Leaders_Outperform_their_Peers_in_Every_Industry.pdf

[3] METAIS-WIERSCH Emily et AUTISSIER David. La transformation digitale des entreprises, les bonnes pratiques. Eyrolles. 2016. 216 pages. ISBN-13 : 978-2212566277. 

[4] Les Echos Executives. eCAC40 : le classement 2018 des champions de la transformation numérique [en ligne]. 09 octobre 2018 [consulté le 20 février 2019]. https://business.lesechos.fr/directions-numeriques/digital/transformation-digitale/0302372715417-ecac40-le-classement-2018-des-champions-de-la-transformation-numerique-324011.php

[5] Les Echos Executives. Frédéric Oudéa : « J’ai l’impression d’exercer un nouveau job ! ». 10 octobre 2018 [consulté le 20 février 2019]. https://business.lesechos.fr/directions-generales/strategie/transformation/0302341561329-frederic-oudea-j-ai-l-impression-d-exercer-un-nouveau-job-324014.php

lundi 18 février 2019

Le projet Europeana : les enjeux

Avec 54 millions de documents recensés[1], Europeana s'affirme depuis sa création en 2008 comme un modèle de bibliothèque numérique, à l'instar de Gallica. Son accessibilité et la richesse des collections mises à disposition du public en font un gigantesque entrepôt de stockage numérique. Quel est l'esprit de cet outil numérique ? Est-il comparable à Wikipédia dans les présupposés idéologiques ? Quels projets emblématiques sont attachés à Europeana et quels aspects culturels met-elle en lumière ? 

 

1-LE CREUSET : LES "PRINCIPES" DE L'OPEN DATA

 

A l'origine du Big Data, il y a l'esprit ou l'idéologie participative [2] : les contributeur(trice)s sont invité(e)s à participer à un projet identifiant une communauté, que cette communauté soit soudée autour d'un projet collectif à nature financière (crowdfunding), culturelle (Wikipédia), ou informatique (Ubuntu, Linux). 

Dans le cas d'Europeana, l'aspect participatif du projet repose sur les campagnes de collecte de documents de toute nature susceptible d'enrichir la fameuse collection numérique.

A l'instar de Wikipédia, l'encyclopédie universelle et multilingue, Europeana est en libre accès et comporte un aspect participatif en amont : les particuliers peuvent contribuer à enrichir la bibliothèque par leurs dons. Forme originale d'enrichissement des collections, la collecte revêt un caractère démocratique par cette horizontalité au service d'un bien commun.
 

 

2-EUROPEANA AU SERVICE DE LA MEMOIRE


Les commémorations du Centenaire de la Première guerre mondiale ont été mis à profit au nom de l'open data : quoi de mieux qu'un événement historique pour mettre plus de 500000 documents de supports divers à disposition des internautes  ?

Cette forme d'archivage inédit a reçu un écho dans la presse spécialisée : la commémoration, de politique, est devenue culturelle [3]. Si la dimension de libre accès semble avoir atteint son but, le volet scientifique soulève des questions : comment s'assurer de la provenance exacte et authentifiée de certaines sources ? Les archivistes rencontrent cette difficulté au quotidien dans leur métier et mettent en oeuvre le principe de "respect des fonds", que les allemands transcrivent en "provenienzprinzip".  

Si les concepts de nation et d'Europe semblaient devenus absents et désincarnés, c'est peut-être dans la sphère culturelle qu'ils ont trouvé refuge. On assiste à l'élaboration d'une histoire européenne. 

3-PARTENARIATS ET MENACES

 

Le projet Europeana demeure constant et de nombreuses initiatives voient le jour [4], à l'exemple de cette consultation publique lancée en octobre 2017 afin de recueillir un avis des utilisateurs d'Europeana.

La plateforme reste un projet collectif qui a besoin de ressources humaines et institutionnelles comme piliers de soutien. A ce titre, la BNF a  participé à l'entreprise de numérisation évoquée plus haut, lors des commémorations de la Grande Guerre et décline son offre de coopération à travers des expositions virtuelles [5].

Les investissements européens devront être à la hauteur de l'ambition que porte le projet, modèle d'archivage ouvert qui a besoin de voies de financement.  




[1] PAZZAGLIA, Loana, Des profondeurs d'Europeana, faire vivre le patrimoine culturel, 4 février 2017 [En ligne], Lettres numériques.[Consulté le 18 février 2019]. Disponible à l'adresse suivante : https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/des-profondeurs-d-europeana-faire-vivre-le-patrimoine-culturel/69501.


[2] BROUDOUX, Evelyne, CHARTRON, Ghislaine (dir.), Open data-big data : quelles valeurs, quels enjeux ?, Actes du Colloque "Document numérique et Société, Rabat, 2015 [Consulté le 18 février 2019]. Disponible à l'adresse suivante : https://www.cairn.info/big-data-open-data-quelles-valeurs--9782807300316.htm.

[3] PATIN, Nicolas, Europeana 1914-1918 : une ressource numérique utile pour écrire l'histoire de la Grande guerre ?, Histoire@Politique, N°35, Mai-août 2018 [En ligne].  [Consulté le 18 février 2019]. Disponible à l'adresse : https://www.histoire-politique.fr/index.php?numero=35&rub=sources&item=38.

[4] Site web de la Commission européenne, Participez à une consultation publique sur Europeana, 18 octobre 2017, [Consulté le 18 février 2019]. [En ligne]. Disponible à l'adresse : https://ec.europa.eu/france/news/20171018_consultation_europeana_fr : consultation publique.


[5] Site web de la BNF, Des services numériques pour l'Europe, Europeana et le centre de compétence IMPACT. [En ligne]. [Consulté le 18 février 2019].  Disponible à l'adresse : http://www.bnf.fr/fr/professionnels/cooperation_europeenne/a.europeana_tel_centre_impact.html.



mardi 5 février 2019

La presse et sa dépendance croissante de Google


La relation de dépendance envers Google ne se résume pas à la recette publicitaire, mais comprend aussi le financement direct

Google, le principal moteur de recherche dans le monde, est devenu pratiquement la porte d'entrée sur le web ; seulement en France, 93% des requêtes sur Internet sont faites sur son site. Cette position dominante et quasi-monopolistique exerce une pression sur la presse à s'adapter à ses demandes, par crainte de ne pas être bien référencée sur le moteur de recherche [1]. 

Ainsi, par exemple, des journaux comme The Guardian ont adopté le format Accelerated Mobile Pages (AMP), une technologie de chargement rapide de pages sur mobile, crée par Google en 2015. L'AMP est devenu un format privilégié pour l'indexation à partir de mars 2018, malgré les critiques de lock-in ("des pages crées avec Google AMP markup signifient des pages optimisées spécifiquement pour Google, indexées principalement par Google et montrées principalement pour les usagers de Google"). [2]

La presse, à cause de son modèle économique basée sur la publicité, est devenue dépendante du trafic issu de Google. Cette relation ne se résume pas seulement à la recette générée avec le trafic web, elle comprend aussi le financement direct. Via la Google News Initiative, l'entreprise américaine a versé 115 millions d'euros pour des projets journalistiques de 2015 à 2018, dont 10,2 millions distribués en France. Google est ainsi devenu un de plus importants financeurs du journalisme actuellement. Une analyse plus détaillée de ce financement et des activités de Google News Initiative en Europe est disponible en allemand et en anglais. La raison de l'investissement ? "Pour Google, l'industrie des médias est intimement liée à son cœur de métier : la collecte des données des utilisateurs." [3]

Sources :

[1] GILBERTSON, Scott. Kill Google AMP before it kills the web. The Register, 19/5/2017. Disponible en ligne [Consulté le 5/2/2019] : https://www.theregister.co.uk/2017/05/19/open_source_insider_google_amp_bad_bad_bad/

[2] LAGUES, Benjamin. La presse peut-elle faire sans Google? INA Global, 28/1/2019. Disponible en ligne [Consulté le 5/2/2019] :  https://www.inaglobal.fr/numerique/article/la-presse-peut-elle-faire-sans-google-10310

[3] FANTA, Alexander. The Publisher’s Patron: How Google’s News Initiative Is Re-Defining Journalism. European Journalism Observatory, 26/9/2018.
Disponible en ligne [Consulté le 5/2/2019] : https://en.ejo.ch/digital-news/the-publishers-patron

La plateforme PANIST se renouvelle

L'INIST-CNRS et le consortium Couperin.org [1] ont annoncé la mise en ligne de la nouvelle version de la Plateforme d'Archivage National de l'Information Scientifique et Technique depuis le 7 janvier dernier.

A la demande du comité de pilotage du projet de la Bibliothèque Scientifique Numérique, la plateforme PANIST a été créée en 2014 par l'INIST-CNRS. Son objectif est de pérenniser l'accès aux collections issues des abonnements souscrits auprès des éditeurs scientifiques dans le cadre du groupement de commande de 2011-2013 ou de la licence nationale de  2014-2018 et cela indépendamment des sites internet des éditeurs. L’accès à ces documents est réservé aux usagers des établissements qui ont souscrit un abonnement dans les conditions mentionnées ci-dessus.

A ce jour, seules les archives d'Elsevier entre 2002 et 2017 sont disponibles dans la nouvelle version de PANIST [2] (ce qui représente environ 6,7 millions de documents). L'intégration des archives de Springer est annoncée courant 2019. La plateforme sera ensuite enrichie au fur et à mesure des années.

En plus de la plateforme, des outils complémentaires ont été développés afin de diversifier les accès aux ressources : une extension à installer sur les navigateurs Firefox et Chrome, des widgets à installer sur votre site web ou encore insérer les contenus PANIST dans le résolveur de liens de votre bibliothèque.

La plateforme est à découvrir ici.


Sources:

[1] Couperin.org. Ouverture de PANIST, la Plateforme d'Archivage National de l'Information Scientifique et Technique [en ligne]. 10 janvier 2019. [consulté le 5 février 2019] : < https://www.couperin.org/breves/1369-ouverture-de-panist-la-plateforme-d-archivage-national-de-l-information-scientifique-et-technique >

[2] Panist. Ouverture de la Plateforme d'archivage National de l'information Scientifique et Technique [en ligne]. 7 janvier 2019. [consulté le  5 février 2019] : < https://www.panist.fr/pdf/2019-01-07_Ouverture_PANIST_Communique_etablissements.pdf >

samedi 2 février 2019

Informatique « en nuage » : la nouvelle doctrine de l’État en matière de « cloud computing »


 



Les services du Premier ministre ont publié le 8 novembre 2018 une circulaire présentant les enjeux et la nouvelle doctrine d’utilisation de « l’informatique en nuage » ou le « Cloud Computing ».[1]


Quatre mois après la présentation de la stratégie de l’Etat en matière de cloud, le gouvernement explique à travers cette circulaire la nécessité de se doter d’une doctrine pour l’utilisation de l’informatique en nuage, et précise que cela répond à des objectifs stratégiques en matière de transformation numérique de l’action publique et à améliorer l'efficacité générale du système d'information des administrations.[2]
Cette doctrine de l’informatique en nuage, vise à développer massivement l'usage du cloud au sein des administrations et à en faire à terme la norme. Elle s’appuie sur le développement d’une offre de cloud hybride et serait accessible aux administrations avec trois niveaux de solutions en fonction de la sensibilité et du degré de pérennité des données, des traitements ou des applications :
    •    Un « cloud interne », dédié aux données et applications sensibles, accessible à l’ensemble des ministères via un portail interministériel. Hébergé par l’administration, ce cloud sera conforme aux exigences régaliennes de sécurité.
    •    Un « cloud dédié », pour les données et applications de sensibilité moindre, basé sur une offre externe personnalisée pour les besoins de l’État et hébergé sur des infrastructures dédiées. L'ANSSI (Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information) en supervisera la sécurité. Des briques de FranceConnect Plateforme y seront pré-intégrées pour simplifier les développements de services et d’applications.
    •    Un « cloud externe », dédié aux données et applications peu sensibles, constituée d’un catalogue d’offres Cloud accessibles sur internet, (notamment en Saas), porté par des centrales d'achat comme I'UGAP pour en faciliter la commande.

Le gouvernement invite également tous les organismes publics et collectivités territoriales à prendre compte les questions règlementaires dans l'utilisation de l’informatique en nuage, en raison du recours à des prestataires externes, ce qui implique des problématiques de maîtrise des données, de réversibilité, de sécurité informatique et de souveraineté. 


En encourageant le recours au cloud, le gouvernement souhaite ainsi renforcer la souveraineté numérique de l’État et la maîtrise de ses données. Il tient compte des évolutions de l’écosystème du numérique et de la diversité des usages, et explique qu’il semble difficile de trouver un unique compromis pour l'ensemble de l'action publique. Les tentatives précédentes, focalisées autour de la création d'un cloud souverain comme unique solution à la problématique, ont données des résultats très limités.

 

Sources :

[1] Site Légifrance. [Consulté le 3 janvier 2019]. Disponible à l'adresse suivante : http://circulaire.legifrance.gouv.fr/pdf/2018/11/cir_44120.pdf

[2] Le gouvernement annonce sa stratégie en matière de cloud. Communiqué de presse (3 juillet 2018) . [Consulté le 3 janvier 2019]. Disponible à l'adresse suivante: https://www.numerique.gouv.fr/espace-presse/le-gouvernement-annonce-sa-strategie-en-matiere-de-cloud/