Dans la nuit du 29 au 30 mars, le Sénat a voté à l’unanimité la proposition de loi destinée à instaurer un prix unique pour le livre électronique, fixé par l’éditeur. Les sénateurs en ont profité pour rétablir la clause d’extraterritorialité qui vise à imposer le prix unique à tous les sites faisant du commerce en France, y compris ceux dont le siège social est installé à l'étranger, comme c’est le cas par exemple pour Amazon, Apple ou Google.
Un prix unique soit, mais comment est-il fixé par l'éditeur ? En France, dans la majorité des cas, le prix du livre numérique est fondamentalement indexé sur le prix du livre papier. La ristourne accordée pour la forme électronique dépasse rarement les deux ou trois euros.
Examinons en détail comment sont répartis les coûts d'un livre papier. Dans une intervention effectuée en 2009 au Salon du Livre, le Syndicat National de l'Edition (SNE) a fait le point sur la répartition des coûts pour un livre vendu 10 euros en librairie, prix qui est à peu près le prix moyen d’un ouvrage vendu en France.
Grosso modo, sur ces 10 € :
- l’auteur touche 1 €
- l’éditeur 1,50 €
- l’imprimeur 1,50 €
- le diffuseur et le distributeur perçoivent 1,70 €
- le libraire 3,80 €
- l’Etat 0,50 € de TVA (5,5 %).
Or dans le cas d'un livre numérique, mis à part le taux de TVA qui passe de 5,5 % à 19,6 %, la plupart des coûts sont supprimés :
- les locaux des librairies sont remplacés par un site web en liaison avec une base de données de fichiers ;
- le libraire est remplacé par des conseils gratuits entre internautes ;
- la diffusion et ses représentants commerciaux démarchant les libraires n'ont plus lieu d'être ;
- idem pour les camions et les entrepôts de stockage de la distribution ;
- idem pour l'imprimeur ;
- l'éditeur continue de jouer un rôle clé dans la relecture, la mise en page, le verrouillage des fichiers et la promotion du livre ;
- à moins que l'auteur ne se débrouille lui-même avec un logiciel de mise en page ou de traitement de texte, se fasse relire par ses collègues ou sa famille et négocie directement avec le fameux site web pour le verrouillage des fichiers et la promotion de son livre...
Si on suit cette logique, le prix d'un livre numérique pourrait être au moins moitié moins cher que sa version papier mais il deviendrait alors un concurrent que les éditeurs jugent trop dangereux.
Cette position est-elle tenable face au piratage et à un lecteur potentiel habitué à acheter moins de 5 euros des jeux, de la musique ou des applications ?
Sources :
http://www.enssib.fr/breves/2011/04/01/prix-unique-du-livre-numerique-feu-vert-du-senat
http://www.graphiline.com/article/11602/Le-prix-d-un-livre-papier--decompose-poste-par-poste
http://actu-des-ebooks.fr/2011/03/29/faut-il-vendre-ebook-au-prix-des-applications/
Un prix unique soit, mais comment est-il fixé par l'éditeur ? En France, dans la majorité des cas, le prix du livre numérique est fondamentalement indexé sur le prix du livre papier. La ristourne accordée pour la forme électronique dépasse rarement les deux ou trois euros.
Examinons en détail comment sont répartis les coûts d'un livre papier. Dans une intervention effectuée en 2009 au Salon du Livre, le Syndicat National de l'Edition (SNE) a fait le point sur la répartition des coûts pour un livre vendu 10 euros en librairie, prix qui est à peu près le prix moyen d’un ouvrage vendu en France.
Grosso modo, sur ces 10 € :
- l’auteur touche 1 €
- l’éditeur 1,50 €
- l’imprimeur 1,50 €
- le diffuseur et le distributeur perçoivent 1,70 €
- le libraire 3,80 €
- l’Etat 0,50 € de TVA (5,5 %).
Or dans le cas d'un livre numérique, mis à part le taux de TVA qui passe de 5,5 % à 19,6 %, la plupart des coûts sont supprimés :
- les locaux des librairies sont remplacés par un site web en liaison avec une base de données de fichiers ;
- le libraire est remplacé par des conseils gratuits entre internautes ;
- la diffusion et ses représentants commerciaux démarchant les libraires n'ont plus lieu d'être ;
- idem pour les camions et les entrepôts de stockage de la distribution ;
- idem pour l'imprimeur ;
- l'éditeur continue de jouer un rôle clé dans la relecture, la mise en page, le verrouillage des fichiers et la promotion du livre ;
- à moins que l'auteur ne se débrouille lui-même avec un logiciel de mise en page ou de traitement de texte, se fasse relire par ses collègues ou sa famille et négocie directement avec le fameux site web pour le verrouillage des fichiers et la promotion de son livre...
Si on suit cette logique, le prix d'un livre numérique pourrait être au moins moitié moins cher que sa version papier mais il deviendrait alors un concurrent que les éditeurs jugent trop dangereux.
Cette position est-elle tenable face au piratage et à un lecteur potentiel habitué à acheter moins de 5 euros des jeux, de la musique ou des applications ?
Sources :
http://www.enssib.fr/breves/2011/04/01/prix-unique-du-livre-numerique-feu-vert-du-senat
http://www.graphiline.com/article/11602/Le-prix-d-un-livre-papier--decompose-poste-par-poste
http://actu-des-ebooks.fr/2011/03/29/faut-il-vendre-ebook-au-prix-des-applications/
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