Dans sa dernière étude sur l’intelligence émotionnelle (1), Capgemini Research Institute met l'accent sur l'IE comme une compétence devenue incontournable et complémentaire de l’intelligence artificielle. L’étude constate que, si des compétences en intelligence émotionnelles sont de plus en plus recherchées à l’ère de l’IA et de l’automatisation, peu d’entreprises investissent en formation.
Qu’elle soit appelée EQ (quotient émotionnel) ou « soft skills », l'intelligence émotionnelle joue un rôle important dans notre vie quotidienne et dans le monde du travail. Le concept existe depuis les années 90 et a été popularisé par le psychologue Daniel Goleman qui définit l'intelligence émotionnelle par ses cinq composantes : la conscience de soi, la maîtrise de soi, la motivation interne, l'empathie et les aptitudes sociales. (2) Il démontre les effets positifs de l’utilisation de l’IE dans l’amélioration des relations au travail et dans l’atteinte des objectifs organisationnels. Il considère également que les compétences émotionnelles ne sont pas des talents innés, mais plutôt des capacités apprises qu’il faut développer et perfectionner. Olivier Carrot, directeur de la Business Unit Media & Hi-Tech, va encore plus loin. Pour lui, l’intelligence émotionnelle permet de lutter contre les phénomènes de burn-out et de turn-over dans les entreprises.
Avec l'évolution accrue de l'intelligence artificielle et de l’automatisation des tâches répétitives, l'intelligence émotionnelle devient, selon l’étude, nécessaire non seulement pour les dirigeants mais aussi pour les employés. Ainsi, les performances économiques pourraient être multipliées par quatre, et la satisfaction des employés deviendrait plus importante.
Le problème réside dans le manque d’investissement de beaucoup d’entreprises dans ces nouvelles compétences, d’autant plus que selon le World Economic Forum (3), l’IE fera partie des dix premières compétences attendues en entreprise en 2020. L’étude de Capgemini constate que les entreprises ne seront pas en mesure de « tirer parti des avantages de l’IE en termes de satisfaction et fidélisation des salariés, de chiffre d’affaires et de réduction des coûts ». Elle propose quatre domaines prioritaires pour développer cette intelligence en entreprise : son intégration dans ses programmes de formation, dans son processus de recrutement, dans la reconnaissance des talents et de leur promotion et surtout le fait de tirer parti de la technologie et des données pour cultiver l’IE. D'après Jérôme Buvat, directeur de Capgemini Research Institute, les formations à l’IE « devraient surtout être proposées plus tôt, dès l'école et dans les cursus de formation supérieure ».
Force est de constater que les métiers de l’information exigent aussi bien des compétences techniques que des qualités humaines et qu’avec la maîtrise des techniques et des concepts, un savoir-être fera toute la différence.
(1) Capgemini Research Institute. Emotional intelligence – the essential skillset for the age of AI. 17/10/2019. Disponible en ligne [consulté le 20/10/2019] : < https://www.capgemini.com/fr-fr/etudes/intelligence-emotionnelle/>
(2) Daniel Goleman. L’Intelligence émotionnelle : Comment transformer ses émotions en intelligence. Paris: R. Laffont.
(3) Word Economic Forum. The 10 skills you need to thrive in the Fourth Industrial Revolution. 19/10/2016. Disponible en ligne [consulté le 20/10/2019] : <https://www.weforum.org/agenda/2016/01/the-10-skills-you-need-to-thrive-in-the-fourth-industrial-revolution/>
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