mardi 6 janvier 2015

Le monde du Droit sera bientôt transformé par le Big Data et l'Open Data

"Ca y est! votre hiérarchie ou encore le gouvernement a tranché: ces données supposées publiques que votre administration vend depuis des décennies à un oligopole d'acteurs bien établis doivent désormais rejoindre le monde de l'Open Data, et vont enfin devenir réutilisables par tous!"(1)
Du coup, les données juridiques qui s'insèrent parmi cette panoplie de données dites "publiques"ne restent pas en marge . 

A cet effet, le gouvernement a entériné en juin 2014 la gratuité des licences de réutilisation des données juridiques de la Direction de l'information légale et administrative;(2) en clair, les données légales et juridiques sont désormais gratuites, accessibles à tous et réutilisables par tous.

En fait l’Open Data c'est quoi et pourquoi s’y intéresse-t-on? (3)
C'est une donnée numérique d'origine publique où privée produite par une collectivité, un service public ou une entreprise; et s'inscrit dans une tendance qui considère l'information publique comme un bien commun et dont la diffusion est d’intérêt général.
Ce qui fait accélérer le débat actuellement, c'est l’arrivée du digital qui plonge le monde dans un océan de données qu'on caractérise de "données massives" (Big Data)

Quelles sont ses caractéristiques? (6)
Pour qu'une donnée soit considérée comme donnée ouverte elle doit être: complète, primaire, opportune, accessible, exploitable, non discriminatoire, non propriétaire, libre de droits, permanente et gratuite.

Quelles données juridiques vont ainsi s'ouvrir et comment?(2)
L'ouverture des données consiste à supprimer les contraintes techniques juridiques et financières qui entravent la libre diffusion et la réutilisation des données. Ces données sont accessibles en ligne sous format ouvert accompagné de licences  d'autorisation et de réutilisation par tous.

Il s'agit des documents de lois et décrets du Journal Officiel, des codes, lois et règlements, des décisions du Conseil constitutionnel, des arrêts de la Cour de cassation, des sélections d’arrêts des cours d'appels et des tribunaux de première instance de l'ordre judiciaire, des conventions collectives nationales, des décision du Conseil d'Etat et du Tribunal des conflits, des délibérations de la CNIL (commission nationale de l'informatique et des libertés), des circulaires, des données des associations et des dépôts des comptes des associations (2bis).

Pour quelle valeur et pour quels enjeux pour les citoyens? (5)
Ces données servent justement à créer des application pour favoriser l'accès à la justice, pour localiser les lieux de procédure, pour augmenter la masse d'informations disponible et donc le quotidien des citoyens. Elles sont ainsi réutilisées pour favoriser l'accès à l'information, la revalorisation et la mise en forme de manière claire, précise et compréhensible par tous; elles contribuent également à l'innovation et au développement de l'économie numérique, sociétale et démocratique.

 L'Open data a-t-elle des limites dans le domaine?
Toutes les données ne sont pas ouvrables: il s'agit des données sensibles relatives à la vie privée, les données à caractère personnel et les données relevant de la sécurité nationale.

sources:

1- apprenons des échecs de la DILA: (comment faire de l'open data)

2-  open data (données ouvertes) wikipédia

3- le monde du droit bientôt transformé par le big data et l'open data

4- définition de l'open data /différence avec le big data

5- data gouv.fr

6- Nantes: ouverture des données publiques; l'open data c'est quoi?

Ces sources ont été consultées le mardi 06 janvier 2015




Monétisation et droit de propriété des données personnelles ?

La question des données personnelles se prête a beaucoup de littératie ces derniers temps  et alimente bon nombre de conversations.
Il est surtout question de la monétisation des données personnelles et d'une nécessaire régulation juridique malgré tout très controversée autour de l'idée émergente d'un droit de propriété des données personnelles : "le droit de patrimonialisation des données personnelles"

La vente des données personnelles : un leurre pour les individus ?

84% des français sont inquiets de la réutilisation de leurs données personnelles mais 45% se disent favorables à laisser les entreprises les utiliser à condition de recevoir une rétribution financière et ce pour la somme de 500€ (3).
Cette tendance au sujet de la "patrimonialisation des données personnelles"est récente mais suscite de nombreuses interrogations. En effet certains estiment qu'il serait plus juste d'entériner le problème de l'exploitation commerciale des données personnelles par un "droit de propriété au bénéfice des individus" afin que ceux-ci en tirent un avantage financier. L'Europe ne l'entend pas de cette oreille et considère pour l'instant les données personnelles comme un "prolongement de la personne humaine."(1)
Mais de l'autre côté de l'Atlantique on ne le perçoit pas tout à fait de la même façon : cette marchandisation est déjà une réalité car il existe des organisations agissant comme des gestions collectives, des genres de courtiers qui proposent aux individus de "reprendre le contrôle de leurs données personnelles"(3). Ces données sont revendues à un tiers seulement et seulement si l'individu en fait la demande et dans le but de tirer un bénéfice de cette vente. En Europe pour l'instant on ne peut agir de la sorte car les plateformes ne disposent que d'un droit d'usage et non d'un droit de propriété.


  propriété privée… Par Audesou. CC-BY-NC-ND. Source : Flickr. (extrait du site SILEX de Lionel Maurel)

Le conseil national du numérique en France met en garde :


Néanmoins, il existe un risque réel à vouloir patrimonialiser ses données personnelles, car selon le Conseil d'Etat "la valeur des données d'un seul individu est très limitée de l'ordre de quelques centimes ou dizaines de centimes d'euros[...] le rapport de force entre l'individu, consommateur isolé et l'entreprise, resterait marqué par un déséquilibre structurel."(1)
le CNNum (conseil nationale du numérique) a récemment rendu un rapport sur la nécessaire neutralité des plateformes et un passage est consacré au statut juridique des données personnelles, notamment sur "l'information sans propriétaire"(1).
Envisager un droit de propriété sur les données personnelles ne pourrait que créer un déséquilibre entre les individus et les entreprises, d'une part parce que cela obligerait les personnes à gérer leurs données et à les protéger, d'autre part cela ne fournirait que des revenus mineurs et enfin déboucherait à une inégalité entre les citoyens sur leurs capacités à savoir "gérer, protéger et monétiser leurs données[...] par manque de littératie, de temps, d'argent ou autre"(3).
Ce rapport montre à quel point le sujet sur l'exploitation des données personnelles et le concept de "droit patrimonial" est devenu important. Cette lutte contre cette nouvelle exploitation ouvre une controverse : certains pensent que cela résoudrait le problème de l'exploitation abusive des données par les grands groupes comme les GAFA (Google, Amazon, Facebook Apple et on pourrait ajouter Microsoft),d'autres estiment comme Pierre Bellanger, directeur de la radio Sky Rock et auteur du livre récemment publié " la souveraineté numérique", dit qu'il faudrait au contraire éviter cet écueil et envisager de "dé-marchandiser" les données en envisageant une organisation de type "gouvernance collective" sur les données, où l'on pourrait envisager de protéger ses données personnelles au même titre que le droit d'auteur ( droit patrimonial cessible et droit moral inaliénable) ainsi les individus resteraient les" propriétaires de leurs traces numériques sur le réseau".(2)

Mais

Selon Alain Bensoussan, avocat à la cour et grand spécialiste du droit de l’information, "il y a aujourd'hui une vraie déshérence quant au respect de quatre droits fondamentaux : propriété, intimité, sécurité, et souveraineté des données". Il est en effet difficile pour un internaute de s'assurer que les données qu'il confie à un site marchand ne seront pas cédées à un tiers." Ainsi pour lui chacun finira par se mettre d'accord et trouvera le meilleur compromis car de nouveaux modèles de marchés vont apparaitre et nous conduiront forcément vers une monétisation de ces données  : "chacun deviendra le trader de l'exploitation commerciale de ses données personnelles". (4)
Et si malgré tout il existait une exception française sur la gestion des données personnelles comme elle en existe une pour notre culture et qui montrerait la voie à suivre comme ce fut le cas en 1978 avec la loi sur Informatique et Libertés ?



Les sources :

(1) MAUREL Lionel. le CNNum : contre l'instauration d'un droit de propriété privée sur les données personnelles, publié le : 19 juin 2014
http://scinfolex.com/2014/06/19/le-cnnum-sest-prononce-contre-linstauration-dun-droit-de-propriete-privee-sur-les-donnees-personnelles/
http://scinfolex.com/2014/06/19/le-cnnum-sest-prononce-contre-linstauration-dun-droit-de-propriete-privee-sur-les-donnees-personnelles/ (consulté le : 06/01/2015)

(2) MAUREL Lionel. Comment sortir du paradigme individualiste en matière de données personnelles ?
publié le 19 juillet 2014
[en ligne] http://scinfolex.com/2014/07/19/comment-sortir-du-paradigme-individualiste-en-matiere-de-donnees-personnelles/ (consulté le : 06/01/2015)

(3) MAUREL Lionel. Le miroir aux alouettes de la revente des données personnelles. publié le 1 octobre 2014
[en ligne :] http://scinfolex.com/2014/10/01/le-miroir-aux-alouettes-de-la-revente-des-donnees-personnelles/ (consulté :le 06/01/2014)

(4) TEXIER Bruno.Données personnelles : chacun va devenir le trader de ses propres données. publié le : 26 mars 2014
[en ligne] http://www.archimag.com/vie-numerique/2014/03/26/donnees-personnelles-chacun-trader-propres-donn%C3%A9es (consulté le : 06/01/2014)



mercredi 17 décembre 2014

Google ferme son service d'actualités en Espagne

Google ferme son service d'actualités en Espagne

Depuis le 16 décembre 2014, le site "Google Noticias en España" n'affiche plus sur l'écran, en lieu et place des articles habituellement diffusés, qu'un message laconique de la firme de Mountain View affirmant sa "tristesse" d'avoir dû, consécutivement à un changement de la législation espagnole (1), retirer du site les éditeurs de presse ibériques et le fermer.

Un texte de loi...

Madrid a en effet adopté, fin octobre 2014, une nouvelle législation sur la propriété intellectuelle qui, à compter du 1er janvier 2015, conduira Google (mais également d’autres agrégateurs de contenus comme Yahoo/News, ou des réseaux sociaux comme Twitter et Facebook) à devoir verser des droits aux éditeurs de contenus (2).

La réaction a été tranchante, et, le 10 décembre, Richard Gingras, le responsable de Google News a fait savoir que le service serait clos le 16 en expliquant : «comme Google News lui-même ne gagne pas d'argent (nous ne montrons pas de publicité sur le site), cette nouvelle approche n'est simplement pas soutenable (2) »

...dont les effets pourraient être battus en brêche par d’impérieuses nécessités économiques...

Quelques jours après cette annonce, les éditeurs de presse espagnols se sont manifestés, parmi lesquels l’Association des éditeurs de journaux espagnols (AEDE). Cette dernière admet que la situation “pourrait avoir un impact négatif sur les citoyens” (3) et, réclame l’intervention des autorités nationales et communautaires en charge de la concurrence afin de “protéger efficacement le droit des citoyens de s’informer” (3).

Ces professionnels ont fait savoir leur disponibilité à négocier pour demander le retour du service, reconnaissant de ce fait le caractère quasi-incontournable de Google en tant que “porte d’accès à Internet”(4).

Ce changement d’attitude pourrait être motivé par la crainte de subir une diminution drastique de leurs revenus ainsi que de leur audience à l’instar de la situation vécue il y a environ un mois par le groupe allemand Springer.

...Comme l’illustre le précédent “Springer”

Celui-ci, sur le fondement d’une loi proche dans son esprit du texte adopté par Madrid, avait voulu se faire rémunérer pour les extraits de ses sites figurant dans Google News. En guise de réponse, Google, a retiré les images et les résumés de ses mêmes sites, ne laissant que les titres dans le moteur de recherche (5).
Quelques semaines plus tard, accusant 40 % de trafic global en baisse (80 % pour le fil Google News) et 100 000 € de perte par jour et par site, Axel Springer a capitulé et demandé au géant américain de revenir à la situation précédente (6).

Dans l’attente d’éventuelles négociations avec les éditeurs espagnols, Google,  sous le coup par ailleurs d’une procédure pour non respect de la réglementation européenne en matière de protection des données personnelles (7) n’en a manifestement pas encore terminé avec Madrid.  

(1) Google News in Spain 

https://support.google.com/news/answer/6140047?hl=es
 

(2) Fermeture de Google News en Espagne

http://www.lemonde.fr/economie/article/2014/12/11/fermeture-de-google-news-en-espagne_4538263_3234.html

(3) Google News España a fermé : un coup dur pour Google et les éditeurs [MàJ]

http://www.01net.com/editorial/637166/un-jour-avant-sa-fermeture-les-media-espagnols-regrettent-deja-google-news/

 (4) Google News s'arrête en Espagne, les éditeurs de presse veulent revenir !

http://www.abondance.com/actualites/20141217-14501-google-news-sarrete-en-espagne-les-editeurs-de-presse-veulent-revenir.html

(5) Axel Springer renonce à son duel avec Google News en Allemagne

http://www.abondance.com/actualites/20141107-14406-axel-springer-renonce-duel-google-news-en-allemagne.html

(6) Espagne: Les médias veulent garder Google News

http://www.20minutes.fr/monde/1501391-20141215-espagne-editeurs-presse-veulent-garder-google-news

(7) Google préfère fermer Google News en Espagne plutôt que de payer les éditeurs

http://www.01net.com/editorial/636642/google-prefere-fermer-google-news-en-espagne-plutot-que-de-payer-les-editeurs/

Ecrira bien qui écrira le dernier

Dans “Le monde en lecture seule. A propos de la disparition de l'écriture manuscrite”[1], Olivier Ertzscheid,maître de conférences en sciences de l'information, réagissait de manière polémique sur un article des Clés de demain du Monde [2], traduisant une première annonce sur le site de la BBC [3] : La  suppression en Finlande de l'apprentissage de l'écriture manuscrite pour la remplacer par l'apprentissage au clavier.

L’auteur développe son argumentation en faveur de l’importance éducative de l’écriture manuscrite, en examinant différentes questions :
La question du remplacement de l'un par l'autre. Les usages actuels ont déjà tranché : quel est notre réel besoin quotidien de l'écriture manuscrite et quel en est la hiérarchie d'usage aujourd’hui ?
La question cognitive : l'apprentissage de l'écriture manuscrite ne se limite pas à l'apprentissage d'un code graphique. C'est aussi acquérir et définir une plasticité neuronale par un exercice de motricité fine, de contrôle postural, comme en témoigne les travaux de Stanislas Dehaene sur l'apprentissage de la lecture et de l'écriture.[4]
La question de la liberté, de l'aliénation, du choix, de la proprioception de l'individu : chacun a son écriture.
La question de la singularité : l'écriture est un marqueur de singularité, comme le sont nos empreintes digitales, notre empreinte rétinienne, ou notre ADN.

Par bien des aspects, le numérique est un gain car il nous offre l'accès à de l'universel. Mais ce n'est pas le numérique qui met en danger l'écriture manuscrite. Ce sont des décisions politiques qui décrètent une forme de lobotomie collective et assumée, à l'échelle de générations entières. Nul ne doit faire l'économie du temps nécessaire à l'analyse des telles conséquences induites.

Une étude de l’Institut de Neurosciences Cognitives de la Méditerranée (CNRS UMR 6193) sur l’écrit face aux nouvelles technologies : “De la plume au clavier :Est-il toujours utile d’enseigner l’écriture manuscrite ?” par Velay, Longcamp et Zerbato-Poudou, voudrait nous garder d’une vision trop lénifiante des évolutions trop radicales sur la question des enseignements :
“S’il devenait systématique pour apprendre à écrire, quelles conséquences aurait l’usage du clavier en changeant la relation entre le mouvement et la trace produite ? Une étude d’imagerie cérébrale chez l’adulte montre qu’une zone corticale pré-motrice, activée pendant l’écriture, est aussi activée pendant la simple observation des lettres. La lecture mettrait automatiquement en jeu une forme d’écriture interne. Dans une étude à l’école maternelle, nous avons comparé l’apprentissage traditionnel de la lecture/écriture et l’apprentissage avec un clavier. Les enfants ayant appris à la main reconnaissaient mieux les lettres que ceux qui avaient appris au clavier. Parce que nous apprenons simultanément à lire et à former les lettres en les traçant, nos aptitudes à la lecture pourraient en partie dépendre de notre manière d’écrire.” [5]

Perdre la possibilité d'un recours permanent, instantané, immédiat à la fonction d'écrire en dehors du numérique, c'est accepter de n'avoir plus accès au monde qu'en lecture seule. Renoncer à apprendre l'écriture manuscrite c'est rendre tout décodage impossible, c'est s'amputer délibérément de la possibilité de maîtriser un code et la possibilité de passer d'un code à un autre. C'est laisser d'indéchiffrables codes régler nos vies.

bandeau-police
http://www.creavapeur.com/2010/polices-font-manuscrite/ - libre de droit

Le monde en lecture seule. A propos de la disparition de l'écriture manuscrite.
21 November 2014 : Finland: Typing takes over as handwriting lessons end
   
Les Clés De Demain / Le Monde : La Finlande va arrêter l'enseignement de l'écriture cursive, 25 novembre 2014    

mardi 16 décembre 2014

Seconde édition du forum du GFII : Les mutations de l'industrie de l'information face à l'économie de la data

Le GFII est une association professionnelle qui regroupe les principaux acteurs publics et privés de l'industrie de l'information numérique. Il permet au sein de groupes de travail de rencontrer, confronter et échanger sur différents sujets tels que l'Open Data, l'Open Access, le Web Sémantique, le Big Data, le Social Data, le Datamining, ...

La seconde édition du forum du 8 et 9 décembre 2014, avait pour thème " Les mutations de l'industrie de l'information face à l'économie de la data " et était soutenu par de nombreux sponsors tel que l'IGN, le Digital Publishing Institute ou la Direction de l'Information Légale Administrative (DILA) par exemple. 
Plusieurs sujets importants ont été abordés durant ces deux jours :
  • La généralisation des modèles d'ouverture de l'information et la réutilisation de ces données
  • L'automatisation et l'économie collaborative de création de contenu. 
  • Le passage d'une économie du contenu à une économie de la data et sa valorisation.
  • Essor des logiques "data-driven" (orientées vers les données) pour la réalisation de la transformation digitale des entreprises et des administrations
  • Développements industriels autour du prédictif grâce à la "data intelligence"
  • Nouveaux modèles économiques autour de la donnée
  • Le digital publishing et le développement du multicanal
  • Omniprésence du multimédia et du transmédia
Cet évènement a permis aux différents professionnels du secteur de se rencontrer et d'échanger autour de ces différentes questions lors de séances plénières ou des ateliers. 

De plus, plusieurs projets ou innovation ont été présentés, notamment par l'Institut National de l'Audiovisuel ou l'Agence France Presse.

L'INA travaille avec l'AFP l'INRIA, Syllabs, ... sur le projet OTMedia (Observation du TransMedia). Ce projet a pour ambition de rendre plus visualisable et explorable les relations entre les différents médias (radio, télévision, presse, Internet) grâce à l'extraction, l'indexation, la fouille et l'analyse automatisés de l'actualité médiatique. A terme, ce projet permettra de déterminer quel est le média qui est le plus souvent à l'origine de l'information et ceux qui n'ont fait que la reprendre.
OTMedia permettra de faire de la fouille de texte mais également dans les images. Il serait possible de faire des recherches sur un objet ou de catégoriser et regrouper des images en fonction de leur contenu. Cet outil parvient à reconnaître différents logos ou bâtiments par exemple.

AFP/Medialab
L'AFP a présenté lors du forum son moteur de recherche AFP4W développé par le MédiaLab de l'AFP.  C'est un moteur de recherche d'évènements qui permet la fabrication automatique d'application multimédia. Ce moteur permet de combiner dans la recherche différents types d'informations : le quoi, qui, quand et où. Il est basé sur les métadonnées produites par l'AFP. On peut donc, par exemple, rechercher un évènement en le couplant avec une entité nommée. La page des résultats peut ensuite être représentée sous différentes formes : vignette, diaporama, frise ou carte. Il est ensuite possible de générer à partir de cette page de résultats un e-book où tout le contenu publié par l'AFP, y compris les vidéos, sera intégré. 

Sources :

Pour plus d'information sur le forum : http://forum.gfii.fr/

Pour avoir accès au programme détaillé du forum :

Pour avoir accès aux tweets publié par les participants : https://storify.com/Le_GFII/le-forum-du-gfii-un-accelerateur-d-echanges-et-d-i  

L'INA : l'info fouillée au corpus, Isabelle Hanne, Libération, 2 janvier 2013. Disponible à l'adresse :  http://ecrans.liberation.fr/ecrans/2013/01/02/ina-l-info-fouillee-au-corpus_948253

AFP 4W, Le festival du numérique, Juin 2013. Disponible à l'adresse : http://www.futur-en-seine.fr/fens2013/projet/afp-4w/  

jeudi 11 décembre 2014

Un forum, un livre blanc : la rencontre du numérique et de la culture.


Il est établi par tous et indiscutable que nous vivons aujourd'hui à l'ère du numérique. Ces nouvelles technologies ont impacté nos façons de vivre et nos usages de communication, de travail, de consommation... et également culturels.

C'est dans cette optique que l’AFDEL (Association Française des Éditeurs de Logiciels et Solutions Internet) et l'association Renaissance Numérique (lieu de réflexion et force de proposition pour l'intérêt commun à l'heure du numérique dans les domaines éducatif, culturel et de société) ont souhaité réunir les acteurs du numérique (startups et plate-formes internet) et ceux de la culture (livre, cinéma, musique, spectacle vivant, radio, télévision, photographie, musées). Cette rencontre a eu lieu le 2 décembre dernier dans la salle Yoyo du Palais de Tokyo à Paris (1).

L'objectif était de permettre l'échange de deux mondes qui traditionnellement tendent à s'ignorer (2), ainsi que la présentation du livre blanc, "Le numérique une chance pour la culture" (3), co-rédigé par les deux organisateurs de la journée.

Lors de deux tables rondes les intervenants sont revenus sur les nouveaux usages et services qu'apportent le numérique dans les institutions culturelles, avant de réfléchir sur leurs valeur ajouté pour répondre aux objectifs traditionnels des institutions culturelles : la démocratisation de la culture, l'exception culturelle, la diversité culturelle face à la consommation de masse (4).

L'art numérique, les contenus générés par les utilisateurs (user-generated content ou UGC), la création multimédia sont de nouveaux contenus culturels issus des technologies numériques. Ces innovations et bien d'autres permettent l'opportunité de nouvelles créations de valeur. Elles sont le reflet de nouveaux modes de consommation plus tourner vers l'usage. Elles entrainent de nouveaux business models comme les financements alternatifs (crowdfunding) et redessinent les partages de valeur entre les acteurs du secteur comme la signature d'accords entre ayants droits et acteurs du numérique. L'avenir apportera une suite...

Si vous êtes souhaitez participer à cette réflexion, voici les 7 questions développées dans la première partie du livre blanc :
  • Le numérique accomplit-il enfin la promesse d’une culture éternelle ?
  • Sans contraintes géographiques, l’art accomplit-il son rêve d’universalité ?
  • La création dans le continuum numérique : la fin du genre artistique ?
  • Être fan aujourd’hui : de la passion à l’action ?
  • Quelle est la place de l’artiste dans un paysage culturel révolutionné par les usages numériques?
  • Quand le partage est loi : opportunité ou danger pour la culture ?
  • Le numérique est-il un atout pour la découverte culturelle ? (5)


Pour aller plus loin :
Livre blanc : Synthèse.
Livre blanc : dans son intégralité.



Sources :

(1) Site du Forum de Tokyo du 2 décembre 2014 au palais de Tokyo à Paris.


http://www.forum-tokyo.fr/

(2) Amours contrariées entre culture et numérique, Alain Beuve-Méry, Le Monde Economie, 03/12/2014

(3) Livre blanc "le numérique une chance pour la culture", Renaissance économique, 02/12/2014
http://www.renaissancenumerique.org/publications/rn/710-2014-12-02-15-06-45

(4) Le numérique, une chance pour la culture, AFDEL, 01/12/2014

http://www.afdel.fr/actualites/categorie/actualite-afdel/article/le-numerique-une-chance-pour-la-culture_1

(5) Livre blanc - "le numérique une chance pour la culture", Fabrice MOLINARO, Les Infostartèges, 08/12/2014

http://www.les-infostrateges.com/actu/14121916/livre-blanc-le-numerique-une-chance-pour-la-culture



Le multilinguisme d'Isidore, un pas de plus vers l'Open Access?

"Intégration de services, interconnexion de données de la recherche et de l’enseignement (1)" ou plus simplement nommée Isidore, la plate forme en ligne, présente à l'heure actuelle 2531 sources de données contenus dans 93 collections, spécialisées dans le domaine des SHS. Intègrant le protocole de partage de métadonnées de l’Open Archives Initiative (OAI) et destiné à faciliter l'échange des archives numériques depuis 2010, Isidore, présente une alternative intéressante à des moteurs de recherches tels que Google scholar (2) dans le cadre d'une politique axée sur l'Open Access.

Une politique de l'Open Access...

Cette base en SHS n'est pas la seule. On peut citer le cas de Jurn dans le même domaine mais aussi d'autres existantes dans les domaines de la biologie, médical, informatique, ingénierie, mathématiques.
Cependant, le passage d'Isidore vers le multilinguisme participe d'une capitalisation des savoirs dans une logique d'accès des connaissances de la manière la plus large possible (3). La réunion d'experts autour de la question du libre accès, tenue à Londres, les 2 et 3 décembre 2014 (4) se tient aussi dans cette optique d'encouragement de cette argumentation.
En effet, comme le stipule le rapport d’étape 2014 sur l’espace européen de la recherche (EER) encourageant vivement dans une optique européenne, projeté vers 2020, il s'agit de "remédier comme il convient aux lacunes qui subsistent en matière d’accès ouvert aux publications scientifiques[...] bénéficiant d’un financement public [...] et d’étudier les conditions dans lesquelles il serait pertinent de donner librement accès aux données de la recherche financée par des fonds publics, en prenant en compte les intérêts légitimes des parties concernée (5)."

Permettant un sauvetage des SHS ?

"Isoler aujourd’hui, les SHS dans un espace spécifique ferait de ce dernier un conservatoire voué à la disparition (6)" selon l'article publié par une communauté de responsables d'universités dans Le Monde, le libre accès offrirait la possibilité de donner une visibilité plus grande à ce domaine qui connait, selon la même source, un cumul des visites sur Cairn, OpenEdition, Erudit et Persée se montant à environ 10 millions de visites mensuelles.
De plus, un accès libre et le partage des connaissances permettent de développer de nouveaux axes de recherches incluant des domaines qui n'étaient pas mis en contact car jusqu'alors plus compartimentés. Les mots de l'historienne de l'art, Marie Jacob, résument bien cette approche : "C'est en adoptant cette démarche pluridisciplinaire, en multipliant les angles de vue et les points de comparaison, qu'il sera possible de cerner les œuvres dans leur complexité (7)."
Cette réflexion se trouve donc au cœur du choix d'Isidore de faire un pas vers le multilinguisme dans une optique de décloisonnement des savoirs.



Sources
   (1) N. Dardenne, "ISIDORE", Huma-Num (en ligne), mis en ligne 28 novembre 2010, http://www.huma-num.fr/service/isidore, (consulté le 11 décembre 2014)

(2) F. Soyez, "Moteur de recherche scientifiques : les alternatives à Google Scholar", Techniques de l'ingénieur (en ligne), 3 décembre 2014, http://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/web-thematique_89430/moteurs-de-recherche-scientifiques-les-alternatives-a-google-scholar-article_289389/, (consulté le 11 décembre 2014)

(3) S. Pouyllau, "Isidore : vers le multilinguisme", Huma-Num (en ligne), mis en ligne le 5 décembre 2014, http://humanum.hypotheses.org/798 , (consulté le 11 décembre 2014)

(4) T. Hameau, "cohésion des politiques en faveur du libre accès en Europe", Libre accès à l'information scientifique et technique (en ligne), mis en ligne le 10 décembre 2014, http://openaccess.inist.fr/?Cohesion-des-politiques-en-faveur, (consulté le 11 décembre 2014)

(5) T. Hameau, "Espace européen de la recherche : libre accès aux résultats de la recherche", Libre accès à l'information scientifique et technique (en ligne), mis en ligne le 8 décembre 2014, http://openaccess.inist.fr/?Espace-europeen-de-la-recherche, (consulté le 11 décembre 2014)

(6) Collectif, "Qui a peur de l'Open access", Le Monde (en ligne), mis en ligne le 15 mars 2013, Mis à jour le 20 mars 2013, http://www.lemonde.fr/sciences/article/2013/03/15/qui-a-peur-de-l-open-acces_1848930_1650684.html, (consulté le 11 décembre 2014)

(7) M. Jacob, Dans l'atelier des Colombe (Bourges 1470-1500), le représentation de l’Antiquité en France à la fin du XVème siècle, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2012, p.17